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| Historias [Julia Murat] | |
| | Auteur | Message |
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Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Historias [Julia Murat] Jeu 19 Juil 2012 - 18:53 | |
| Je copie-colle également mon avis de La Rochelle.
Historias, premier long-métrage de la Brésilienne Julia Murat.
Le cadre est celui d'un village reculé où les gestes du quotidien se répètent dans une forme de torpeur. La caméra est attentive aux traits creusés de personnes âgées qui semblent vivre hors du temps, et il est nécessaire de s'immerger dans ce contexte rude, riche en silences. La trame du récit devient plus lisible dès l'arrivée inattendue d'une jeune fille. Elle bouleverse un rythme et une routine, libère des souvenirs, offrant au film une intensité délicate et poignante. Murat choisit de conserver des secrets...la fille photographie des visages mais ses motivations restent enfouies. La mise en scène effleure même une poésie proche du fantasme et du rêve, grâce à un remarquable éclairage à la lumière naturelle ou à la bougie. Historias ne souligne jamais ses intentions et marque par une sensibilité discrète, tout en parvenant à imprimer une perception du vieillissement, un rapport au passé qui s'évanouit, une méditation sur la transmission et la mémoire | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Historias [Julia Murat] Lun 13 Aoû 2012 - 20:56 | |
| - traversay a écrit:
- Deux films sortis mercredi, dans une petite combinaison de salles. Vus à La Rochelle.
Historias de Julia Murat - Citation :
- Comme chaque matin, Madalena pétrit et cuit le pain pour la boutique d’Antonio. Comme chaque jour, elle traverse la voie de chemin de fer désertée par les trains depuis de longues années, nettoie la porte du cimetière condamné, va écouter le sermon du prêtre puis prend le déjeuner avec les autres habitants de Jotuomba. Se raccrochant à la mémoire de son mari défunt, vivant dans ses souvenirs, Madalena est rappelée à la vie lorsque Rita, une jeune photographe, débarque dans cette ville fantôme où le temps semble s’être arrêté.
Le film est sous-titré : Les histoires n'existent que si l'on s'en souvient. C'est le premier film de fiction, après un documentaire, de cette cinéaste, diplômée des Beaux-Arts et fille de réalisatrice, très connue dans son pays, au moins dans son immeuble. Une voie de chemin de fer désaffectée, un cimetière qui n'accueille plus les morts, une boutique que personne ne fréquente et dont les deux responsables se querellent tous les jours, la messe quotidienne, un repas partagé par toute la communauté de ce qui n'est plus qu'un village fantôme. Le temps semble figé, les habitants ne meurent plus. Une jeune fille, touriste/photographe va faire bouger ce monde endormi. Julia Murat filme la mémoire et les souvenirs à travers des gros plans sublimes et des images éclairées à la bougie et à la lampe à pétrole. Des photos en noir et blanc, extraordinaires, se mêlent avec une grâce infinie au lent mouvement des êtres, comme sclérosés dans leurs habitudes. Le rythme est doux, répétitif, mais peu à peu une magie poétique opère, d'une émotion qui transporte jusqu'aux larmes. On en saura pas beaucoup sur les personnages, quelques bribes, seulement, comme celui de cette vieille femme qui écrit tous les soirs une lettre d'amour à son mari défunt. Peut-être que le film n'est qu'un rêve, celui de la jeune photographe, dans ce récit qui évoque Borges et Garcia Marquez. Une splendeur qui sort le 18 juillet, sans doute dans un circuit restreint de salles. A ne pas rater, pour ceux qui aiment les climats incertains et les éclats surannés du passé. Pour moi, l'un des plus beaux films de l'année jusqu'à maintenant.
- Avadoro a écrit:
Historias, premier long-métrage de la Brésilienne Julia Murat.
Le cadre est celui d'un village reculé où les gestes du quotidien se répètent dans une forme de torpeur. La caméra est attentive aux traits creusés de personnes âgées qui semblent vivre hors du temps, et il est nécessaire de s'immerger dans ce contexte rude, riche en silences. La trame du récit devient plus lisible dès l'arrivée inattendue d'une jeune fille. Elle bouleverse un rythme et une routine, libère des souvenirs, offrant au film une intensité délicate et poignante. Murat choisit de conserver des secrets...la fille photographie des visages mais ses motivations restent enfouies. La mise en scène effleure même une poésie proche du fantasme et du rêve, grâce à un remarquable éclairage à la lumière naturelle ou à la bougie. Historias ne souligne jamais ses intentions et marque par une sensibilité discrète, tout en parvenant à imprimer une perception du vieillissement, un rapport au passé qui s'évanouit, une méditation sur la transmission et la mémoire Les commentaires de Traversay et d'Avadoro m'ont donné envie d'aller voir ce film, avant qu'il ne disparaisse des écrans. Une histoire du domaine du fantastique, mais encrée dans des rituels du quotidien presque hyper réalistes. D'excellents acteurs, associés à des belles images (les scènes à la lampe font penser aux tableaux de Georges de la Tour) font qu'on rentre dans cette histoire et qu'on marche jusqu'au bout. Je serais toutefois un peu moins enthousiastes que nos deux festivaliers. Je dirais que le principal atour du film est son excellent scénario, et que la réalisatrice l'exploite de façon systématique et conséquente, le jeu et la mise en scène en découlent et amplifient la bonne idée de départ. Néanmoins, de petites faiblesses existent, et il y a quand même quelques petites longueurs dans le film, peut être parce que la mise en scène n'est pas assez inventive et forte parfois. Et comme cela a déjà été dit, on ne sait finalement pas grand chose des personnages, cela peut être un atout, on reste concentré sur l'intrigue principale, mais aussi une faiblesse, parce que le film a un côté univoque, une fois que l'on connaît les tenants et aboutissants, pas de possibilités de revenir sur tel ou tel détail, qui donnerait un autre angle d'approche, qui ferrait cogiter sur un élément pas aperçu précédemment. Je ne voudrais pas avoir l'air de dénigrer ce film, qui est à mon avis bien au dessus de la moyenne, et qui a été pour moi une vraie bonne surprise, de part de son originalité et par ce qu'il laisse voir du potentiel de sa réalisatrice. Cela fait plaisir de voir de tels films, réalisés par de jeunes réalisateurs, qui font preuve d'inventivité et de créativité, et qui surprennent le spectateur. | |
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