Pascal Laugier

markofr a écrit:

Queenie a écrit:

Me faire un peu peur cet après-midi.

Dis nous ce que ça vaut... J'avais bien aîmé Saint Ange et celui-ci a (relativement) bonne presse

Brutal, Violent, Sadique.
Un film français très étouffant, qui plonge dans la psychologie noire de l'humanité.

Faut avoir le moral bien accroché. ça ne fait pas peur, ce n'est pas "trop" sanglant mais c'est psychologiquement assez éprouvant.

Pas certaine de vouloir le voir celui-là

Queenie a écrit:

markofr a écrit:

Queenie a écrit:

Me faire un peu peur cet après-midi.

Dis nous ce que ça vaut... J'avais bien aîmé Saint Ange et celui-ci a (relativement) bonne presse

Brutal, Violent, Sadique.
Un film français très étouffant, qui plonge dans la psychologie noire de l'humanité.

Faut avoir le moral bien accroché. ça ne fait pas peur, ce n'est pas "trop" sanglant mais c'est psychologiquement assez éprouvant.

Très éprouvant! D'une sauvagerie à la limite du supportable malgré une certaine stylisation de la fin. On peut en ressortir traumatisé! Moins par les scènes d'automutilation de l'héroïne dans la première partie que par le calvaire de sa copine dans la dernière demi heure...J'arrête là. Je peux plus!!! C'est plus pour moi tout ça!

C'est drôle je disais à propos du roman de Del Amo que c'était le récit de la transfiguration d'un corps et c'est ici aussi le sujet du film... Mais chez Del Amo on respire! Ici cette histoire de secte qui cherche le martyr idéal pour entrer en contact avec Dieu et l'au-delà en atteignant l'extase mystique (martyr = témoin), c'est assez original en surface mais ça frise quand même le grotesque et le grand guignol ! ça finit même par apparaitre comme un alibi à toutes ces perversités.

La méchante avec ses lunettes et son turban, façon Simone de Beauvoir, m'a rappelé les récitantes sadiques dans Salo, le film de Pasolini, avec leur regard pervers.

En sortant de la salle je me sentais presque honteux comme si j'avais commis un crime en allant voir ça!

The Secret




18 enfants ont disparu dans la petite ville minière de Cold Rock en quelques années. Certains disent avoir vu l'inquiétant "Tall Man" emporter ses victimes... Existe-t-il? Qui est-il? Que sont devenus ces enfants?

Pascal Laugier revient 4 ans après "Martyrs" pour un film tourné avec des acteurs américains. On ne retrouve pas l'ultraviolence insoutenable (mais formidablement dirigée) de ce précédent film. Ce qui n'empêche pas The Secret (traduction "française" de The Tall Man ) d'être tendu comme un arc avec des scènes souvent dérangeantes pour ce qu'elles provoquent de suggestion chez le spectateur. Suggestion parce que le scénario est très habile et plutôt original en nous prenant constamment et jusqu'au bout à contre pied et en nous livrant à nos propres peurs et fantasmes. Le message qu'il sous-tend n'est pas forcément d'une grande crédibilité mais il a le mérite d'être surprenant et totalement inattendu. Je pense qu'il est impossible d'imaginer ce vers quoi le film nous amène. D'autant qu'à chaque fois qu'on pense avoir pris de l'avance on fait marche arrière aussi vite... Il y a plusieurs tours d'écrou.

C'est une série B dont j'ai beaucoup aimé l'atmosphère, les décors de forêts, de baraquements pouilleux et de lieux désaffectés. C'est à la fois artificiel et assez beau à regarder en format scope avec une lumière bien contrastée. Il y a des clins d'oeil à Shining comme cette route filmée d'hélicoptère ou la scène avec le gamin qui se cache dans un placard. On retrouve aussi l'atmosphère de certains survivals mais avec une approche personnelle. Laugier est très bon pour créer une angoisse topographique. Les différents espaces sont formidablement bien filmés sans trop abuser des effets faciles. Il nous scotche à l'écran et la salle pleine de l'UGC retenait son souffle.

Si Carpenter ou Argento ne font plus que navets sur navets, notre petit Frenchie est en train d'apporter une touche originale qui court juste le risque de se délayer en passant outre atlantique mais qui propose un renouveau du genre très appréciable bien que référencé. En tout cas son scénario a le mérite d'être très bien fichu et le rythme est impeccable.

A voir pour les amateurs du genre. Il est regardable par presque tous les publics (ils auraient quand même pu mettre l'interdiction aux moins de 12 ans). Un film où la suggestion prime sur l'horreur frontale, c'est appréciable.

Et une bande annonce qui - chose rare - a l'intelligence de préciser qu'elle ne se base que sur la première partie du film pour ne pas altérer le suspens... Par contre il n'y a pas tous ces effets sonores appuyés dans le film.



C'est vrai comme le dit la narratrice qu'il y a aussi un petit aspect conte de fées. En tout cas le film joue avec nos peurs primitives.

The Secret.

Une vraie bonne surprise.
Comme le dit Marko, l'ambiance est vraiment bien rendue : brumeuse, éthérée, mystérieuse, avec des silences, du calme et aucun effet pour rajouter du vacarme ou des rebondissements.

C'est surtout un thriller psychologique qu'un film d'horreur, et c'est évident que ça rappelle un ancien cinéma de genre quand on s'intéressait un peu plus aux histoires, et aux personnages, qu'aux effets spéciaux et à l'action.
Les décors sont extra de vieille ville bouseuse, en complet déclin, où tout le monde se connaît, s'observent du coin de l’œil, vit de misère, survit dans des lieux qui s'écroulent.

L'horreur est en l'humain (comme dans Martyrs) et c'est certainement la plus insidieuse et la plus dure à éviter.

Un message qui questionne, qui est original, et ose un peu bousculer les idées et les avis sur une situation délicate. Chapeau d'avoir osé cette fin, très ouverte et qui amène la réflexion.