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| Elias Sanbar | |
| | Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Elias Sanbar Ven 21 Sep 2012 - 14:20 | |
| ELIAS SANBARHistorien, essayiste, poète. Il est né à Haïfa en 1947. Il n’avait qu’un an quand sa famille fut chassée de Palestine au moment de la proclamation de l'État d’Israël en 1948. La famille s’installe au Liban et il va militer très tôt, au sein d’organisations, pour la reconnaissance de la Palestine. « C’était notre tour, dit Elias Sanbar, nous voulions faire mieux que nos prédécesseurs, avec lesquels nous étions très injustes. Nous avons dû lutter pour que les mots "Palestine" et "Palestiniens" ne disparaissent pas. Et nous avons réussi. C’est de ce sauvetage des mots, auquel il est très lié, que vient la légitimité d’Arafat. » ( dans Politis) En 1969, il vient faire ses études à Paris. Historien, il enseigne le droit international à Paris (Paris VII), au Liban et aux États-Unis (Princeton). En 1981, Elias Sanbar fonde à Paris, La Revue d’études palestiniennes dont il est le rédacteur en chef. Cette revue est l’organe de diffusion de l'Institut des études palestiniennes. Elle a cessé de paraître en 2008. Il a aussi participé à des travaux de cinéma, traduit des poèmes en français (notamment ceux de Mahmoud Darwich) et écrit plusieurs essais. Elias Sanbar habite et écrit en France. Elias Sanbar a participé aux négociations bilatérales à Washington puis fut en charge de la délégation palestinienne aux négociations multilatérales sur les réfugiés (1993). Il est également membre du Conseil national palestinien depuis 1988. Il est membre du comité de parrainage du tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009. Elias Sanbar est actuellement ambassadeur de Palestine auprès de l'Unesco.Bibliographie :- Palestine 1948, l’expulsion, Les Livres de la Revue d’études palestiniennes, 1984 - Les Palestiniens dans le siècle, Gallimard, 1994 - Palestine, le pays à venir, L’Olivier, 1996 - Le Bien des absents, Actes Sud, 2001 - Le Lit de l’étrangère, Actes Sud, 2000 - Palestiniens – La photographie d'une terre et de son peuple de 1839 à nos jours, Hazan, 2004 - Figures du Palestinien – Identité des origines, identité de devenir, Gallimard, 2004 - prix de l'amitié franco-arabe - Dictionnaire amoureux de la Palestine, Plon, 2010 Elias Sanbar a traduit en français l’œuvre de Mahmoud Darwich dont La Terre nous est étroite et autres poèmes (1966-1999), Gallimard, 2000. Laure Adler reçoit Elias Sanbar le 7 mars 2011 : écouter
Dernière édition par coline le Ven 21 Sep 2012 - 14:27, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elias Sanbar Ven 21 Sep 2012 - 14:26 | |
| Travaillant en ce moment en théâtre sur le texte Caillasses de Laurent Gaudé, j'ai été amenée à lire deux ouvrages clairs, sensibles et passionnants de Elias Sanbar: - Palestine, le pays à venir - Le bien des absents
Dernière édition par coline le Mar 25 Sep 2012 - 19:26, édité 1 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elias Sanbar Dim 23 Sep 2012 - 15:41 | |
| Palestine, le pays à venirclicExpulsé de Palestine avec sa famille en 1948 (il n’avait qu’un an) Elias Sanbar y est revenu pour la première fois après quarante-six ans d'absence. A la veille des premières élections palestiniennes de l'Histoire. Ce livre, publié en 1996, est le récit souvent émouvant de ce voyage en Palestine et en Israël. Un récit empreint de la douleur de l’exil, interminable, et de l’espoir… Mais pas seulement, il est aussi le livre d’un historien, d’un militant de la cause Palestinienne, d’un politique analysant avec pertinence, modération, humanité et objectivité la situation de la Palestine à ce moment-là. Cet ouvrage m'a été un excellent outil d’enseignement ou de révision, d’information et de réflexion, aux qualités littéraires certaines. Bien sûr, il est marqué par la date de sa rédaction. La suite est peut-être dans ces derniers ouvrages parus récemment: Dans Palestine, un pays à venir, Elias Sanbar fait retour sur l’Histoire du conflit, sur les évolutions dans les discours, empreintes d’espoir, ou les moments de grande désillusion et de drames. Depuis cette terrible sentence : « Les palestiniens n’existent pas », prononcée par les dirigeants d’Israël jusqu’à la signature des accords de paix de Washington où les deux parties s’échangent une lettre de reconnaissance réciproque, combien d’interminables luttes, massacres, bombardements israéliens, attaques palestiniennes, attentats palestiniens et israéliens ? « Nous avons signé la paix des braves. Il s’agit maintenant de construire la paix des cœurs. » (Yasser Arafat) Pourtant le conflit s’étire avant la réconciliation réelle. Cela passe pour Israël par la reconnaissance (douloureuse) de « son » histoire palestinienne, de l’injustice historique subie par le peuple palestinien depuis notamment 48, l’année de la Nakba, La Catastrophe. De nouveaux historiens israéliens commencent à se pencher sur cette question de l'occupation et de l'expulsion au moment de la création de l'Etat d'Israël. « Quel est le nombre de réfugiés expulsés en 1948 ? Prouve-t-il, ou non, une volonté planifiée, délibérée, du mouvement sioniste de vider la Palestine de son peuple ? Quelle était la surface totale des terres dont les Juifs avaient la propriété en 1948 ? Combien de villages et de villes ont-ils été rasés par le Nouvel Etat d’Israël ? » « L’expulsion a frappé comme un séisme, à une vitesse aussi rapide que traumatisante. Le départ s’est déroulé en un temps très court, laissant près de 960000 Palestiniens abasourdis, regardant des frontières arabes leur pays subitement interdit.[…] Toute la Palestine se retrouve hors de chez elle. »« Le monde, absous de ses lâchetés face à la barbarie nazie, estima avoir trouvé une rédemption à bon compte. Les Palestiniens seront les boucs émissaires des crimes commis en Europe. »« Un peuple condamné à payer pour les malheurs de la communauté appelée à le remplacer. »Elias Sanbar donne aussi les pistes et les questions sur l’avenir de son pays, des relations de la Palestine et d’Israël. « Nous devons intégrer les camps de réfugiés à notre conscience, nous devons absolument convenir du fait que la tragédie palestinienne fait partie de notre histoire. » ( Amnon Raz Krakotzkin dans la revue "Théorie et Critique" de l’Institut Van Lear à Jérusalem). Elias Sanbar dit : « J’ai fait connaissance d’Amnon lors d’un dîner à Jérusalem. Cette soirée m’a permis d’entrevoir ce à quoi pourrait ressembler un avenir commun. »« La route de Naplouse est étrangement belle, peuplée d’une multitude d’oliviers impressionnants, aux troncs aussi gros que ceux des vieux chênes. » […] Ces oliviers millénaires continuent à porter tous les ans leurs olives, dont les paysans tirent une huile rare. Il faut avoir vu ces arbres pour apprécier les passages des chroniques locales qui racontent comment la vengeance, le tort suprême que l’on pouvait faire à un paysan, consistait à lui déraciner ses oliviers ». | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elias Sanbar Mar 25 Sep 2012 - 19:31 | |
| Le bien des absents« Quand nous sommes partis, nous ne possédions plus que les habits dont nous étions vêtus. Ainsi commençaient les récits du pays perdu. Tristes monologues qui s’ouvraient et se refermaient sur l’absence. Contes sans dénouement, évoluant dans un temps immobile, portés par la voix du père conscient de la tristesse de l’enfant, mais incapable de conter une autre histoire. »Le « bien des absents » désigne les propriétés qui ont dû être abandonnées par les Palestiens expulsés, notamment en 1948. Maisons, terres, fonds de commerce, meubles, capitaux, droits, etc… Ce « bien des absents » est devenu propriété de l’Etat d’Israël. Ainsi, ses parents ayant été expulsés en 1948, lorsqu’Elias Sanbar revient à sa maison natale en 1996, elle est occupée par des familles qui la louent à l’administration israélienne. Abandonnée dans la peur, la maison de Haïfa, cette belle cité «bâtie en escaliers où tout le monde avait vue sur la mer» ! Les parents d’Elias Sanbar sont allés se réfugier au Liban. Lui n’avait que quelques mois à ce moment-là. « Exode funeste que les partants pensaient conjurer en emportant leurs clés dans leurs poches. »Dans Le bien des absents, Elias Sanbar évoque son retour, quarante-six ans plus tard, à Haïfa, à la maison natale. Ce livre est sous-titré « récit ». Il est construit aussi sur des souvenirs familiaux marqués de la douleur de l’exil, des rêves embellissant le passé, de l’espoir du retour et de la nécessité impérative de garder la mémoire : « Mon père alimentait cette atmosphère de rêve éveillé par ses descriptions des meubles, à ce détail près que nos affaires embellissaient d’heure en heure, changeaient régulièrement de style, parfois de couleur et provoquaient d’interminables discussions entre mes parents. »
« Ne sois pas triste. Personne ne parviendra à se débarrasser de nous. La Palestine est une arrête plantée ans la gorge du monde. Personne ne parviendra à l’avaler. Ne t’inquiète pas. »
« Sois curieux de tout et, où que tu ailles, ouvre-toi au monde qui t’accueillera, mais n’oublie jamais, n’oublie jamais d’où tu viens. »
« Un jour tu parcourras cette route. Retiens, retiens les noms et ne t’inquiète pas si tu ne retrouves pas tous ces villages. La plupart ont été rasés. Ne t’inquiète pas, eux, ils te verront car ils sont encore là. La terre est obstinée… »
« mon amour pour cet homme qui, ne donnant jamais vrai conseil de père et me parlant sans relâche d’un chez nous disparu, m’est de tout temps apparu comme venu d’ailleurs, avant que je ne réalise que là-bas aussi j’étais né, entouré d’autres gens, au milieu de demeures qu’une mer interdite, et si familière, berçait. »Le bien des absents rend aussi hommage aux résistants de la cause Palestinienne. C’est encore le récit de rencontres, d’amitiés, ou l’évocation d’autres émotions de l’auteur en Amérique. Emotion devant une affiche indienne : « Souviens-toi, mon fils, souviens-toi que nous n’avons jamais vendu nos terres. Cette phrase, mon père me l’a répétée mot pour mot, mon enfance durant ! »Emotion à Ellis Island dans « une pièce aux murs entièrement tapissés de passeports et de documents de voyage. Du sol au plafond, les portraits de centaines d’hommes et de femmes et d’enfants fixent le visiteur. »Parmi les amitiés marquantes d’Elias Sanbar, celle pour l’écrivain Jean Genet. Soutien engagé des Palestiniens, Genet écrivait : Elias Sanbar raconte : « J’ai fait, par hasard, la connaissance de Jean Genet à Beyrouth au début des années soixante-dix. »
« Genet fut témoin de la chute de Beyrouth et de l’entrée des conquérants dans ce qui avait été le bastion principal de la résistance des Palestiniens. Il fut également, son allure de vieillard débonnaire écartant de lui les soupçons, l’une des premières personnes à pénétrer dans les camps de Sabra et de Chatila, l’un des premiers témoins du carnage dont les réfugiés avaient été victimes. « Quatre heures à Chatila » naîtra de cette expérience. Ode funèbre aux résonances d’épopée antique, le témoignage de Genet partait des cadavres entassés dans les étroites ruelles pour remonter le temps et y inscrire la beauté de la Résistance et des résistants côtoyés, dix ans plus tôt, dans les forêts d’Ajloun, au Nord de la Jordanie.»Le bien des absents : Peu de nostalgie, pas de haine et même de fréquentes touches d’humour dans ce récit où brillent l’intelligence et l’humanité d’Elias Sanbar, aujourd’hui Ambassadeur de la Palestine à l’UNESCO. Une patience et une clarté, une accessibilité de pédagogue. De réelles qualités littéraires. C'est tout ce que comporte ce livre, un indispensable pour qui s’intéresse au sujet. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Elias Sanbar Mar 25 Sep 2012 - 20:04 | |
| Coline, j'ai peu de temps en ce moment pour me pencher (à nouveau) sur la question palestinienne, mais je lis attentivement tes posts et j'espère pouvoir prochainement y revenir avec un peu plus de matière... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elias Sanbar Mar 25 Sep 2012 - 23:55 | |
| - shanidar a écrit:
- Coline, j'ai peu de temps en ce moment pour me pencher (à nouveau) sur la question palestinienne, mais je lis attentivement tes posts et j'espère pouvoir prochainement y revenir avec un peu plus de matière...
Quand tu veux Shanidar! Merci d'avoir souligné ton attention à ce que j'ai d'ores et déjà posté. Ca fait toujours du bien de se sentir un peu lue... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Elias Sanbar Mer 26 Sep 2012 - 0:00 | |
| Mais comme pour chacun d'entre nous Coline. On se lit mais on ne le dit pas toujours! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elias Sanbar Mer 26 Sep 2012 - 13:03 | |
| - Marko a écrit:
- Mais comme pour chacun d'entre nous Coline. On se lit mais on ne le dit pas toujours!
Je sais...je sais...Moi-même, je lis beaucoup les commentaires et ne me manifeste pas assez souvent... Il n'empêche que cela du bien et encourage à continuer... | |
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| Sujet: Re: Elias Sanbar | |
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| | | | Elias Sanbar | |
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