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| Jean-Christophe Bailly [Philosophie] | |
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Auteur | Message |
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shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Jean-Christophe Bailly [Philosophie] Mar 30 Avr 2013 - 20:19 | |
| - animal a écrit:
- je ne sais pas si c'est de la simplicité... ça me fait le même ordre d'impression que le bonhomme que j'avais écouté présenter son livre sur Helene Schjerfbeck, que les sujets sont des prétextes et que ça risque d'aboutir à quelque chose d'un peu factice (au moins des contresens) sous couvert de sensibilité ou d'approche alternative (plus ou moins) d'une réflexion (faut voir).
Alors que les mêmes choses pourraient être énoncées de but en blanc sans que ça change tant que ça le résultat ? Moi j'aime bien justement l'approche en crabe de Bailly, ses références à d'autres domaines que la philosophie pour gratouiller des sensations, des évocations qui amènent à une réflexion qu'on peut éprouver au fond de soi ou au fil de ses rencontres, ses lectures, ses découvertes... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Jean-Christophe Bailly [Philosophie] Dim 19 Mai 2013 - 23:11 | |
| Le dépaysement : Voyages en France - Citation :
- "Le sujet de ce livre est la France. Le but est de comprendre ce que ce mot désigne aujourd'hui et s'il est juste qu'il désigne quelque chose qui, par définition, n'existerait pas ailleurs." Ainsi commence "Le Dépaysement". Mais pour répondre à cette question, à cette question d'identité, l'auteur, au lieu d'écrire un essai, a pendant trois ans parcouru le territoire, prélevant dans le paysage lui-même, sur le motif, les éléments d'une possible réponse. Les frontières, les rivières, les montagnes, les écarts entre nord et midi, mais aussi les couches de sédimentation de la conscience historique, ce sont tous ces éléments rencontrés en chemin qu'il restitue au sein d'un livre qui veut être avant tout la description d'un état de choses, à un moment donné. Cette "coupe mobile" fera donc passer le lecteur par une grande variété de lieux, des plus marqués par l'Histoire aux plus discrets, en même temps qu'il croisera quantité de noms et verra, sur pièces, se tendre les enjeux d'une question que l'actualité politique récente a fait resurgir, mais en la défigurant.
Le fait que ce ne soit pas un essai implique peut-être déjà les limites de l'exercice. Pourtant ce n'est pas inintéressant, loin de là, et ça se révèle parfois surprenant. Et les grands écarts de temps ou de trajectoires par delà les différences géographiques sont parlantes... C'est que dans ces petits chapitres (vingtaine de pages environ) nous sommes emmenés loin du point de départ, ou plus près, les gaulois, la préhistoire, les guerres, ou la ville d'à côté. Malheureusement certaines phrases de ces rêveries (ponctuellement) se perdent dans des sens indécis (et la lecture en est relativement lourde) et de même ça ne tiendrait pas toutes se promesses au fur et à mesure. Parce que si découvrir ou redécouvrir des lieux est stimulant on en arrive d'une certaine manière à la redécouverte de lieux communs ou de visions trop parcellaires. Surtout la tendance s'accentue dans les derniers chapitre à la démago-mégalo-égo-centralisation du propos. Je partage pleinement la tendance à avoir des trucs pas clairs, à échos, des rapprochements potentiellement faux au gré de mes diverses promenades et vadrouilles ou lectures, n'importe quoi en fait et en fin de compte je dois en être que plus frustré par cette lecture. Lecture qui tient d'abord de la déception donc. Et puis... c'est les chapitres qui parlent d'inconnu qui fonctionnent le mieux et si je ne doute pas de la sincérité du propos (avec lequel je suis assez d'accord : multiplicité des influences, dynamique des échanges et évolutions, et un rapport au paysage (appelons ça comme ça)) il y a dans la posture et le rapport distant mais intégré à la pauvreté (appelons ça comme ça aussi) quelque chose qui n'est pas neutre, une émotion un peu paternaliste peut-être. Le choix des axes de développement des chapitres impliquent aussi des absences dans le contenu, paradoxalement je dirai du côté des flux de populations. Enfin... plouf plouf, pour résumer. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Jean-Christophe Bailly [Philosophie] Jeu 29 Oct 2015 - 15:54 | |
| Je viens de terminer Le Dépaysement : J.C. Bailly et j' ai également apprécié ce livre très personnel et qui dépasse à peu près tous les genres -essai, récit, étude, anthropologie, histoire, géographie- On apprend beaucoup après s' etre familiarisé avec le style fait de phrases -volontairement- longuettes.
"Dépaysement : lorsque j' ai pensé à ce mot pour le titre, j' ai aussitôt vu sa richesse polysémique, mais le sens premier était le plus simple et le plus immédiat, celui qui arrive lorsqu' on est "dépaysé" devant telle scène de genre ou tel paysage, soit parce qu' on se retrouve effectivement ailleurs, transporté très loin de ce que l' on connait ou croyait connaitre s' est transformé de soi-même dans un ailleurs indiscernable mais présent. Quel est donc, se demande-t-on alors, quel est donc cet ailleurs qui est ici ? Ce que j' ai tenté, au fond, c' est de tenter de creuser cette question, c' est de sonder, le long des pistes d' identification qui venaient à ma rencontre les étranges et imprévues bifurcations qui survenaient toujours, qui toujours emmenaient le pays au delà de lui-même, le rendant en quelque sorte infini." P. 477
Bien content que l' auteur parle si bien de son propos, moi, je serais incapable de le faire, meme approximativement en ce moment. Simplement ajouter que le ton est souvent poétique et meme élégiaque. Que la curiosité de l' auteur n' a d' égale que sa science de l' histoire du paysage. Et que j' ai beaucoup aimé le chapitre consacré à Nimes, ma ville natale. Et notamment au Jardin de la Fontaine. Et aussi au Pont du Gard qui font de Nimes la ville la plus romaine, à part Rome. | |
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