En transe sibérienne

Merci Traversay !

traversay a écrit:

Deuxième partie : J'me balade dans Moscou

Tiens, un artiste local. J'en jaunis à l'idée.

Tu n'en rates pas une!

Merci pour ce beau reportage!

A mon tour d'embarquer dans ton sillage...
Des photos qui donnent envie de partir !

"On est chapka à son destin" !

alors le chocolat de chez Pouchkine ?

Et Nathalie ? Marchait-elle devant toi?

Quant au Bolchoï, j'espère que tu en a profité pour perfectionner tes pointes, et entre-chat

Merci pour le voyage.
Je me répète, mais j'ai l'impression de rajeunir de...26 ans

Pour moi, il n'a y que 16 ans que je ne suis pas retournée à Moscou, mais à l'époque déjà l'Arbat était devenu très touristique et avait perdu son charme chanté par Boulat Okoudjava.

@ traversay
Merci pour partager tes impressions de voyage et les photos qui vont avec.

Encore un beau voyage. Merci Traversay de partager avec nous.

Troisième partie : La place Rouge était noire



On a beau s'y attendre, la place Rouge, c'est monumental. C'est magique. Les touristes ? Il y a en a, mais qu'importe, ils ne gâcheront pas mon plaisir. Il faut voir la place à différentes heures du jour.

Juste avant d'y pénétrer, un petit tour par le célébrissime magasin Goum. Hier, les élites soviétiques s'y approvisionnaient. Aujourd'hui, ce sont les plus riches qui profitent de ce temple de la consommation où les marques étrangères se taillent la part du lion. Les temps changent ? Oui, mais non, les privilégiés sont toujours les premiers servis. Et leur coeur fait Goum. Moins que leur portefeuille.


Il est temps d'entrer sur la place Rouge.


Et de faire un petit tour au musée historique de Moscou.


Krasnaïa plochad : la Belle place, devrait-on l'appeler. Pourquoi Rouge, alors ? Rien à voir avec la couleur du communisme. Beau et rouge se disaient simplement de la même façon en russe ancien et la couleur l'a emporté au moment de la traduction.


La star de la place, c'est bien évidemment la basilique de Basile-le-Bienheureux. Tellement populaire qu'elle attire la grande foule. La bande à Basile, en quelque sorte.


Il faut la voir la nuit quand la place est d'un noir d'encre et que les monuments seuls sont éclairés. Hélas, la plupart du temps, on ne peut qu'y jeter un oeil furtif car des fêtes privées y sont organisées avec feux d'artifices et spectacles son et lumière. Qui donc a parlé de privilèges ?

Au tour d'un autre site inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, depuis 1990 : le Kremlin de Moscou (à ne pas confondre avec le Kremlin Bicêtre, beaucoup moins spectaculaire). Somptueux avec ses palais et ses cathédrales.


L'intérieur des cathédrales vaut son pesant de blinis : icônes et piliers peints. Mais comme on ne dit pas en Russie, il est verboten de photographier.


Il ne reste plus qu'à compléter la visite en faisant un grand tour de la forteresse du Kremlin. C'est long mais c'est bon.

ah oui, voilà que cela continue.. la lecture du livre de Mathias Enard m'a donné envie de continuer ce voyage

Très chouette tout ça
J'adore l'image de gauche des piliers peints, et les icônes aussi.

Ah!...mais le voyage n'était pas fini!...Super!

Le goum, tu étais en visite privée? il n'y a personne??? ou tu es très patient pour pendre tes photos?

Euh, non, le voyage n'est pas fini. Il va être temps d'embarquer pour le Transsibérien.
Le Goum, c'était à l'ouverture des portes.

A suivre ...

Quatrième partie : Bienvenue à bord

23h55. Le Transsibérien s'ébranle. Vladivostok est à 9281 km. Je m'arrêterai avant, à Irkutsk (5185), en passant par Iakaterinbourg, Omsk et Novossibirsk. Je suis en deuxième classe, dans un compartiment à 4 couchettes. Deux militaires en civil et une dame d'un âge incertain sont mes compagnons. Celle-ci va devenir mon ange gardien. Elle m'apprend à faire mon lit, me sert le thé, m'offre une galette de pain avec une tranche de saumon. Faute de savoir son prénom, je l'appellerai Irina. Elle ne parle pas anglais et mon russe est trop rudimentaire. Je saurai juste qu'elle voyage jusqu'à Vladivostok et qu'elle aime tricoter. Sacrée Irina !


Les militaires ont sorti l'artillerie lourde. Vodka et saucisson. Bien obligé de trinquer. La première nuit n'est pas mauvaise. Lire, regarder le paysage, dormir à n'importe quelle heure, manger, boire : la notion du temps s'efface peu à peu.


La deuxième nuit, tout se gâte. Les militaires s'empiffrent et éclusent moult shots de vodka à 2h00 du matin, se moquant bien de mon sommeil. Je n'en peux plus. Il me reste à demander à "l'hôtesse d'accueil" du wagon de me trouver un autre compartiment. La provodnista est incontournable, c'est elle qui gère tout. Après une longue discussion, un dialogue de sourds plutôt, me voici seul enfin. Des compagnons de voyage vont défiler au fil des heures : un jeune couple, une sourde et muette, un type bizarre, un autre, sympathique, qui me montre ses photos de pêche au lac Baïkal. Les échanges restent hélas limités faute de compréhension. Je suis dans un film russe non sous-titré.


Le wagon-restaurant ? Pas très glamour. On y mange mal, les prix sont exorbitants, la musique disco est abominable. Pas un touriste à l'horizon.


Une certaine torpeur m'envahit. Je suis bien en fin de compte. Dans un univers parallèle ouaté, hors du temps. Le dernier jour, il fait nuit à 14h30. Sans m'en apercevoir, j'ai traversé 5 fuseaux horaires. Les arrêts dans les gares viennent rompre cette douce monotonie.


L'approvisionnement se fait dans les petites gares où des paysannes vendent beignets et autres douceurs à des tarifs dérisoires. Le tout est de ne pas rater le départ du train, ce qui, bien entendu, est à deux doigts de m'arriver. Presque lost in Siberia.


Passage par Omsk et Novossibirsk.


Après trois jours et quasi quatre nuits, je suis proche de ma destination. Une dernière querelle, obscure, autour d'une petite cuiller et je tente de dormir tôt. Sans succès. Je vais débarquer à Irkutsk à 7h00 du matin mais je suis toujours à l'heure de Moscou, soit 5 heures de moins. On m'a volé une nuit !
Drôle de périple. Il y a manqué de vraies rencontres et le plaisir de la conversation. Sentiment de frustration. Au bout de 3 jours, je commençais pourtant à goûter le rythme lent et lancinant du train dans la taïga. Pour s'en imprégner davantage, il aurait fallu que je continue jusqu'à Vladivostok. En attendant, me voici à Irkutsk, déphasé et engourdi par le froid du petit matin.

superbes les photos de nuit sur la place Rouge !

sympa la photo d'Irina !

de belles photos colorées !

finalement le voyage en train était un bon souvenir, non ?