Chaïm Soutine

D'origine lituanienne, Chaïm Soutine ( 1893 -1943 ) est issu d'une famille pauvre vivant misérablement dans les traditions et les principes religieux du Talmud dans le ghetto juif de leur village. Son père fait de la couture pour le compte d'un tailleur. Chaïm, timide et réservé est le dixième de onze enfants.Les études ne l'intéressent pas, et écolier, il passe de longs moments à dessiner des portraits de personnes qu’il rencontre.

Il appartient à la première Ecole de Paris.

Il suit des cours de dessins à Minsk et retouche les clichés d’un photographe. Il entre à l’école des Beaux Arts de Vilnius.

En 1913 il s’installe à Paris, à la Ruche avec ses amis Michel Kikoïne et Pinchus Krémegne. Il fréquente l’atelier de Fernand Cormon et travaille comme manœuvre chez Renault. Il fait la connaissance de Modigliani qui le présente au marchand Léopold Zborowski qui finance des voyages à Céret, Vence et Cagnes. Il peindre de nombreux paysages. Ce sont les acquisitions du Docteur Albert C Barnes en 1922 qui lui donne la notoriété. Il connait alors l’aisance financière et peut louer un atelier-logement.


Il peint des natures mortes, son bœuf écorché, des volailles, et aussi des domestiques et du personnel de service. Il est dans la fin des années 1920 le protégé de Marcelin et Madeleine Castaing. Souvent il détruit ses œuvres anciennes ou gratte les toiles et repeint dessus.


Le boeuf écorché-1925
Dans les années 1930 il côtoie Elie Faure, Erik Satie, Jean Cocteau, Blaise Cendrars, Maurice Sachs. Il s’installe au 18 de la Villa Seurat. Il fait la connaissance de Gerda Michaelis. A la déclaration de la guerre, en tant que juif, il est pourchassé et doit fuir. Il part près de Chinon avec Marie-Berthe Aurenche sa nouvelle compagne. Affaibli il meurt lors d’un transfert à l’hôpital en 1943.

(Souces: wikipédia, et lemondedesarts.com)


Le violoncelliste, 1916

Le folle- 1917


Vue de Ceret

Le gros arbre bleu


Chaïm Soutine- l'ordre du chaos
Musée de l'Orangerie(03/10/2012 - 21/01/2013)



Exposition construite autour des 22 toiles que possède ce musée , et réunies par le marchand d'art Paul Guillaume.
4 salles, pour 4 thématiques

1. Portraits

Les sujets sont déformés à outrance, dans des poses simples.
Madeleine Castaing, qui fut son mécène-1928


2.Paysages

Salle qui a le plus retenue mon attention, malgré la période torturée de Céret.
J'ai aimé la flamboyance des couleurs, et le côté très tourmenté de certaines toiles, ou au contraire, l'apaisement sur d'autres.
L’escalier rouge

La colline de Céret


3. Natures mortes

Que j'ai le moins apprécié, car la nature morte n'est pas mon style favori, fleurs mises à part

Des fleurs chez Soutine, il y en a, et je n'ai pas boudé mon plaisir


En revanche les pièces de boucherie m'ont un peu laissée perplexe

4.Figures

Particulièrement intéressant aussi pour moi, avec une galerie de personnages que le peintre croquait ici ou là ( gens de métier ou anonymes)
Les traits sont exagérés, mais tout cela reste attachant, voir fascinant


Le petit pâtissier
A y regarder de près, ce sont les infinies nuances dans le blanc de la tenue du pâtissier qui sont remarquables

Enfant de choeur
Ici aussi, le travail dans le blanc, et le contraste des rouges que l'on retrouve partout chez Soutine.

La jeune anglaise

Beaucoup apprécié également

Une exposition qui réunit 70 tableaux avec pour certains des prêts exceptionnels, et des œuvres de collections privées .

Je vous encourage à vous y rendre

Oui, Mimi tu as raison, c'est une bien belle exposition.
Comme toi j'ai beaucoup aimé les paysages et aussi les portraits.
Curieusement, peut-être est-ce à cause de la couleur, les visages sont déformés, les mains souvent presque monstrueuses et pourtant je ne ressens pas le caractère torturé de ces oeuvres.
Comme tu l'as dit on s'attache aux personnages représentés.
Même le tableau intitulé Déchéance ne m'a pas fait pas horreur, on est loin des Vieilles de Goya par exemple
Déchéance

Pour l'instant on peut visiter cette exposition sans faire de queue, à découvrir lors d'une promenade aux Tuileries ou si vous êtes découragés par la file d'attente devant le Grand Palais.

Olivier Renault, Rouge Soutine

Citation :

Fils de tailleur, Chaïm Soutine (1893-1943) a fui très tôt le shtetl de Smilovitchi, en Russie, pour s'initier à l'art avant d'accomplir sa vocation à Paris. Ses couleurs fulgurantes, ses paysages affolés, au bord du cataclysme, ses portraits en font une figure majeure de l'expressionnisme. Sa légende tient autant à la place qu'il occupe dans l'histoire de l'art qu'aux mystères qui entourent son existence. Quand est-il arrivé à Paris ? Quelles relations entretenait-il avec les autres peintres de Montparnasse, notamment Modigliani ? Quel était son rapport aux femmes, à l'argent, à sa production picturale ? Comment a-t-il été révélé au grand public ? Cette évocation de la vie de Soutine en explore les zones nébuleuses et brosse un portrait en mouvement. Elle met en lumière l'intrication singulière de sa vie et de son oeuvre.

Chaïm Soutine est né en 1893 à Smilovitchi, dans l'actuelle Biélorussie. Arrivé à Paris en 1913 pour rejoindre son ami Krémègne à la Ruche, il deviendra l'ami de Modigliani. Il aura vécu dans la misère jusqu'à sa découverte par Barnes, début 1923. Par la suite, partageant sa vie entre le Midi, Chartres, la Touraine et Montparnasse, il poursuivra une oeuvre tourmentée, colorée, implacable, jusqu'à sa mort en 1943.

Très belle approche de la vie de ce peintre. En 150 pages, on apprend l’essence de sa biographie, sans pour autant négliger les petits détails qui donnent une image bien précis de cette vie, assez tourmentée.
En plus d’une belle écriture c’est une lecture tout à fait agréable qui donne non seulement plein de vues sur son œuvre mais aussi sur la vie des artistes à Paris des années 1915-1940.


D’autres natures mortes sont des mises en scène d’une table qui attend son convive. Bien tristes, plutôt vides ou chiches de plats. Dans Nature morte à la soupière (1914-1915), la blancheur de l’assiette est striée par un étrange poireau fourchu à quatre pointes, qui ressemble davantage à un ustensile qu’à un aliment. Vide probable de la soupière, puisque l’ombre est du même mauve que l’assiette, vide étincelant du verre. Quant à la bouteille, son opacité empêche de savoir si elle pleine ou non. Deux cuillères dressées (une pour servir, l’autre pour manger ? Ou y aurait-il un commensal ?), couverts plutôt rares dans son œuvre. Les couteaux, eux, en sont absents, contrairement aux tableaux de Manet où ils abondent, manche généralement tourné vers le spectateur invité à s’en saisir, et à trancher. Pour Soutine, la peinture est un festin, mais aussi une guerre dont l’ustensile de base est la fourchette qui transperce en saisissant avant de conduire vers la bouche. La guerre, toujours avec d’autres armes. Et, à l’inverse de Manet, la faim au ventre, l’occasion de saisir.

Un Soutine à Béziers.
C'est au musée Fabregat, collection d'art moderne ayant appartenu à Jean Moulin (Chirico, Survage, Dufy.)
Sous bois:

Hu, ses pièces de boucherie sont mes préférées.


Nature morte avec raie

Mais sinon...


Suburban Landscape with Red Houses

Il en a quelques unes...J´aime bien ses maisons déformées.




Les maisons

Ralph Dutli, Le dernier voyage de Soutine : ici