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| Anonyme - La chanson de Roland | |
| | Auteur | Message |
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tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Anonyme - La chanson de Roland Lun 14 Jan 2013 - 9:54 | |
| Huit moments de La Chanson de Roland sur une enluminureUn texte universellement connu. Atemporel dans sa mise en scène fracassante de la guerre. Une épopée retraçant et magnifiant une des batailles malheureuses de Charlemagne. Ecrit par un certain « Turold », dont on ne sait rien. Après une guerre de 7 ans contre les Espagnols, les troupes de « l’homme à la barbe blanche » se retirent, mais leur arrière-garde est attaquée à Roncevaux (8è siècle). Dedans, figure un personnage proche du maître d’Aix-la-Chapelle : son neveu, Roland. Il sera tué ainsi que tous les chevaliers, prototypes des croisés. Enragés au combat mais enamourés de Dieu… Cette chanson de geste en vers, plusieurs fois enrichie, m’a littéralement envoûtée. C’est bien la première fois de ma vie que je suis fascinée par le spectacle de la guerre. Et oui, ce texte a fait cela : rendre belle l’ignominie. Inouï ! D’un côté les fiers Sarrasins, décrits comme vaillants, étincelants dans leurs armes brillantes, empanachés et superbes ! De l’autre, les Francs, pas moins solaires dans leur équipement. Et pourtant, le sang coule partout, les têtes volent, c’est odieux à lire, on coupe en deux les hommes, les bêtes, mais c’est tellement rythmé, endiablé même et plein de vie et d’héroïsme (alors qu’on parle de mort !) qu’on est emporté par ce souffle belliqueux sans gêne morale. Mon intérêt a été vif dans ce rapport de haine entre les deux religions adverses, car elle frise aussi l’amour et l’admiration au cœur même de la destruction. C’est paradoxal et très fort ! Les chrétiens veulent convertir de force et baptiser. Les autres résistent. Ils sont différents et se subjuguent réciproquement. Pour moi, il y a quasiment une dimension métaphysique dans cette violence. C’est magnifique ! Il y a également des sentiments intenses entre les personnages. Au milieu de la cruauté, la fraternité humaine est parfaitement rendue. L’émotion est toujours suggérée en peu de mots, mais omniprésente. Entre Charlemagne et Roland, certes, mais entre celui-ci et ses hommes, souvent hommes d’église. Il a aussi son Judas, Ganelon, un traître qui l’a vendu aux ennemis (de quoi rappeler l’histoire d’un certain…Jésus). De somptueuses tirades sont à lire quand chacun sent l’heure de la fin arriver. Mais jusqu’au bout, ils se battent. Il y a une riche allégorie de la vie, même si tout est contextuel. Des moments délicats : l’arrivée tardive de Charlemagne pour sauver Roland, mort. Il le cherche, ne le voit pas d’abord, puis aperçoit le corps. Il pleure (le lecteur aussi). Ou l’archange Gabriel, qui vient emporter les âmes… En un mot, ce texte est un bijou. Plus d’infos: ici | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Anonyme - La chanson de Roland Dim 17 Fév 2013 - 18:12 | |
| Je digérais avant d'essayer un commentaire post lecture. pour les impressions "en cours" je reprends celle du fil de la LC (à aller voir pour les extraits et alternatives, merci eXPie). première partie - Spoiler:
Me voilà donc embarqué dans La chanson de Roland (édition le livre de poche) et arrivé à un tiers environ de la chose, à un poil de museau de cheval de la bataille de Ronceveaux. L'introduction et les notes sont assez limpides et explicitent tout ce qui pourrait surprendre ou paraitre obscure dans le contenu comme la forme. En gros pourquoi ça ne ressemblera pas à un texte d'aujourd'hui, quelques rudiments de représentation chevaleresque et historique, et la présentation des chevaliers "païens". Effectivement il y a comme un changement. Plus que les répétitions, qui tiennent autant de l'énumération, ce qui surprend c'est l'enchainement du récit par succession de "petites" séquences clé de dialogues dont les contenus font des ponts très naturels entre elles. C'est assez amusant, légèrement déroutant. Ce qui est plus obscur et va avec c'est que les caractères apparaissent très figés et qualifiés dès le départ : gentil, traitre, intouchable (Charlemagne)... d'autant plus obscur que dans les faits (ou les mots en fait) le sens irait en sens inverse de ces caractères : Roland à l'air d'un bagarreur fanfaron, certes très fort, mais machine à destructions et est connoté de façon finalement assez négative. Il est vrai que c'est chez Marsile (méchant de Saragosse, musulman et ennemi de Charlemagne) et Ganelon (son beau-père et traitre) mais tout de même si ceux-ci brassent les richesses de la trahison pour un peu ils ne feraient de mal à personne. Charlemagne lui est très détaché, une bienveillance inactive lointaine. En tirant les cheveux on mettrait Ganelon en Judas et Charlemagne au dessus, ou en Marie (excusez mes connaissances très très limitées du sujet). Mais Roland est antipathique. Bizarre se dit-on, la castagne et la fougue font bon spectacle a priori déjà à l'époque, une belle dose de nationalisme également sans doute, mais le spectateur lambda, si on l'imagine travailleur d'alors était il si convaincu des bienfaits de la guerre ou profitait il des vues des deux côtés, spectacle et réserve certaine ? Un point tout différent de démangeaison vient de l'édition : bilingue si on peut dire, page de gauche version d'époque et page de droite version actualisée. Pour des raisons pratiques je lis la page de droite... mais je jète un œil à celle de gauche. Si je ne peux pas tout déchiffrer il y a de violentes ressemblances avec des expressions ou des tournures lues ou entendues, connues, et des mots pas dans le même sens... la traduction ne serait-elle pas un peu aplatie ? Quelle volume de contresens possibles aurait été risqué par la conservation de plus de couleur et d'exotisme, dans cette édition à destination scolaire (si on se fit aux explications et au vocabulaire en fin de volume) ? Il va falloir trouver une ou deux laisses pour faire un comparatif je crois.
deuxième partie : - Spoiler:
La Chanson de Roland... 2/3 ? Comme le deuxième tiers de la chanson consacré à la bataille de Ronceveaux. Les sarrasins attaquent l'arrière garde de l'armée de Charlemagne soit Roland et ses potes. Le résultat est assez surprenant. C'est très saignant, incroyablement répétitif dans les assauts : un tel embroche un tel de tel façon, puis un autre tel du même camp itou. Et pareil de l'autre côté mais en coupant le bonhomme et le cheval en deux. Quelques séries bien senties de part et d'autres réhaussées de présentations codifiées elles aussi : richesse et traitrise ou bravoure selon le camp. De la véritable série B ou du dessin animée japonais très très violent, dans le principe ça ressemble tellement, veirement estrange ! Plus curieux encore le jeu de sonnera-sonnera pas entre Roland et Olivier qui encadre la chose. A l'image d'autres dialogues c'est un tout et son contraire qui se retrouve inversé entre l'avant et l'après. Cette forme m'intrigue beaucoup, l'inversion schématique des rôles et ? On passe rapidement sur l'opposition gentils-méchants - chrétiens/pas chrétiens - sauvés/pas sauvés - courageux/fuyards pour s'apercevoir que les motifs du sacrifice ne sont en fin de compte pas très explicite. A moins que l'après coup de la légende historique ne soit raison. On remarque les évanouissements répétés de nos preux chevaliers ensanglantés et on est perturbé par certains raccords... ce qui refait jeter un oeil à la page de gauche. Et plus ça va, plus je crois qu'une autre version aurait été préférable, on les voit les rimes serrées et l'ordre différent des mots sur l'autre page ! Et on se dit que sur toutes ses accumulations, cette structure particulière répétitives, à facettes, le rythme des mots, les rimes ça doit jouer... sauf que, pas avec notre page de droite. A en causer ça en devient presque plus captivant qu'à lire tel quel. N'empêche c'est encore une lecture qui donne du grain à moudre à la petite tête de lecteur.
troisième partie : - Spoiler:
La Chanson de Roland 3/3 Que se passe-t-il après la mort de Roland ? - La vengeance de Charlemagne : Marsile rentre blessé et défait chez lui et fait appeler l'émir alors que Charlemagne campe non loin de Saragosse. Ensuite même principe que Ronceveaux. En plus grand, avec un mimétisme et une répétition plus marqués encore mais aussi avec plus d'exotisme. Dans un camp comme dans l'autre toutes les régions qui fournissent les redoutables barons et chevaliers sont passées en revues, et tout le petit monde (et le grand) est venu de fort loin : allemands, normands chez Charlemagne et plein de sauvages païens étrangers de l'autre ! Charlemagne participe activement et l'emporte comme il se doit. Prise de Saragosse et "conversions" des locaux. La femme de Marsile, Bramimonde, fait exception, elle est emmenée pour conversion future. - Le jugement de Ganelon. Mis de côté par le chef cuistot de Charlemagne il est ressorti pour jugement. Bizarrement les avis sont contrastés et il s'en faut de peu, et d'un duel, qu'il n'ait la vie sauve. Quelques arguments en défaveur de la guerre reviennent ici, les mêmes qu'au début mais actualisés par les deux grands massacres de cette histoire. - La conversion de Bramimonde. Alors que la future femme de Roland meurt de désespoir, Bramimonde reste la seule femme de ce drôle de manège. L'épouse dévouée du roi félon se convertit "par amour". Pas de Charlemagne mais de la "vraie religion". Ce qu'on pourrait appeler la deuxième partie du récit brasse donc les thèmes autrement, d'autant qu'il ne faut pas oublier de souligner l'importance des visions de Charlemagne et la présence des anges qui veillent sur lui. La volonté fédératrice de la démonstration devient plus probable de même que la légitimité d'une guerre contre les païens. Les notes et la présentation du bouquin le disent, ça n'a pas l'air trop tiré par les cheveux, encore qu'il faudrait être à même de vraiment parler du contexte de la rédaction de ce texte. Ce qui restera plus lointain et définitivement exotique ce sont les songes, la signification de ces représentations codifiées de chevaliers dont est toujours vantée la grande beauté (et qui s'évanouissent sous le coup de l'émotion) ou encore la place au second rang des femmes, sauf que cette Bramimonde n'aurait pas la place qui est la sienne si elle n'avait été une femme. Vraiment surprenant en y repensant dans ce mode de présentation, de dialogue, c'est à dire les énoncés "un pour un" d'un camp puis de l'autre, c'est l'égale valeur apparente de chacune des affirmations. D'une certaine manière les preux sont dans les deux camps et les arguments des uns ne sont pas pires que ceux des autres. Le choix se fait donc par la conclusion si on peut dire. Et pour ne pas risquer d'oublier : si vous voulez lire cette chanson de geste trouvez autre chose que le livre de poche !
ça ne fait pas de mal de relire le message de tina qui rapporte assez bien le choc et la fascination des cultures et je crois qu'il me reste des formes d'images. sans avoir jamais décollé dans ma lecture j'ai du rester perméables aux motifs de la narration toute différente et aux quelques énigmes narratives ou dialectiques. Confrontation des mondes et des points de vue sans exacte remise en cause hors de l'action. Si la surenchère et les nombres m'ont tenu à distance il faut bien reconnaitre la puissance de l'évocation codifiée qui arrange autrement l'imaginaire, je dirai que l'imagination de la représentation ne se fait pas galopante mais que le concept ou le principe prend de l'ampleur. (Ne pas oublier de ce point de vue les lectures utilitaires "unificatrices" possibles du texte). et puis j'aurais aimé lire un texte qui m'aurait paru plus proche de l'origine, pas vraiment plus poétique mais plus rapproché de la structure et des rimes, du vocabulaire aussi. le dépaysement aurait-il eu l'air plus factice ? possible après tout, mais une des tentations de cette lecture est dans la proximité, la langue proche mais différente qui déploie un sens proche et probablement déjà étranger, autant que les énigmes du textes certes mais on a envie de la goûter par la langue l'étrangeté de ce monde. En tout cas la lecture fut aisée et intéressante... de là à dire que ça peut se tenter sans trop hésiter, assurément ! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Anonyme - La chanson de Roland Jeu 11 Avr 2013 - 23:49 | |
| La Chanson de Roland. Trois versions : Joseph Bédier chez 10/18 (et en téléchargement libre, voir plus loin) ; Pierre Jonin chez Folio ; Ian Short au Livre de Poche. La base historique de la Chanson de Roland se situe en 778, lorsque Charlemagne effectue une expédition militaire en Espagne, " pour venir en aide à un chef musulman qui s'était révolté contre l'émir de Cordoue." (Pierre Jonin, introduction, page . Lors du retour en France, l'arrière-garde de l'armée est attaquée "par des montagnards chrétiens, basques ou gascons." (page 8 ) Il existe sept manuscrits de cette chanson de geste (dont une à la BNF, que l'on peut feuilleter sur : http://expositions.bnf.fr/livres/roland/index.htm ). Le manuscrit le plus ancien, écrit en anglo-normand aux environs de 1080 ou 1100, est le manuscrit d'Oxford de la bibliothèque Bodléienne (entre 1140 et 1170). L'ennemi principal de Charlemagne est Marsile, roi de Saragosse et infidèle. Mais l'arrière-garde de l'armée ne sera pas attaquée par des montagnards chrétiens, basques ou gascons, mais bien par des infidèles : la première croisade date de 1096 à 1099... L'auteur de la Chanson de Roland est inconnu. Mais le texte finit par : " Ci falt la geste que Turold declinet" ( ici finit la geste que Turold raconte)... Qui est ce Turold ? Un copiste ? Différentes thèses s'affrontent ; Bédier croyait à la thèse "individualiste" qui " n'a plus guère de partisans de nos jours.", selon Ian Short (introduction, page 11). Le fameux Manuscrit d’Oxford. " Une nouvelle version, me semble-t-il, ne saurait se justifier que si elle se veut novatrice et sensiblement différente de toutes celles qui l'ont précédée. Je dis bien « différente » et non « meilleure », car la belle traduction qu'a imprimée Bédier en regard de son texte reste sans doute le nec plus ultra dans le domaine du mot à mot. Cependant, il est peut-être permis de jouer avec les possibilités d'adapter la structure de la phrase moderne pour la rendre plus conforme au rythme original." (Ian Short, pages 21-22). Et on commence à lire les 4002 vers décasyllabiques qui composent les 291 laisses. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Anonyme - La chanson de Roland Jeu 11 Avr 2013 - 23:51 | |
| Voici un extrait de la laisse LXXIX, nous sommes déjà au prélude de la bataille. Version originale | Version Short (1990) | [...] Clers fut li jurz e bels fut li soleilz : N'unt guarnement que tut ne reflambeit. Sunent mil grailles por ço que plus bel seit : Granz est la noise, si l'oïrent Franceis. Dist Oliver: « Sire cumpainz, ce crei, De Sarrazins purum bataille aveir.» Respont Rollant: «E! Deus la nus otreit! Ben devuns ci estre pur nostre rei: Pur sun seignor deit hom susfrir destreiz E endurer e granz chalz e granz freiz, Sin deit hom perdre e del quir e del peil. Or guart chascuns que granz colps i empleit, Que malvaise cançun de nus chantet ne seit! Paien unt tort e chrestiens unt dreit; Malvaise essample n'en serat, ja de mei.»
| [...] Clair est le jour, et beau le soleil ; pas une armure qui toute ne resplendisse ; mille clairons sonnent pour que soit plus beau. Le bruit est grand, les Français l'entendirent. Olivier dit : « Sire compagnon, je crois que nous pourrons avoir bataille avec les Sarrasins. » Roland répond : « Eh bien, que Dieu nous l'accorde ! Notre devoir est de nous tenir ici pour notre roi ; pour son seigneur on doit subir des souffrances et endurer de grandes chaleurs et de grands froids, on doit aussi perdre du cuir et du poil. Que chacun veille à assener de grands coups pour que sur nous on ne chante pas de chanson déshonorante ! Les païens ont le tort, et les chrétiens le droit. Mauvais exemple ne viendra jamais de moi. »
| Version Bédier (1922) | Version Jonin (1979) | [...] Clair est le jour et beau le soleil : pas une armure qui toute ne flamboie. Mille clairons sonnent, pour que ce soit plus beau. Le bruit est grand : les Français l’entendirent. Olivier dit : « Sire compagnon, il se peut je crois, que nous ayons affaire aux Sarrasins. » Roland répond : « Ah ! que Dieu nous l'octroie ! Nous devons tenir ici, pour notre roi. Pour son seigneur on doit souffrir toute détresse, et endurer les grands chauds et les grands froids, et perdre du cuir et du poil. Que chacun veille à y employer de grands coups, afin qu'on ne chante pas de nous une mauvaise chanson ! Le tort est aux païens, aux chrétiens le droit. Jamais on ne dira rien de moi qui ne soit exemplaire. » | [...] C'était par une radieuse journée éclatante de soleil. Toutes les armures lancent des reflets. Mille clairons sonnent pour que ce soit plus beau. Le tumulte est grand, les Français l'entendent. Olivier dit alors à Roland : « Seigneur mon ami, je crois bien que nous aurons à livrer bataille contre les Sarrasins.» Roland lui répond : « Eh bien, que Dieu nous l'accorde ! Nous avons le devoir de rester ici pour notre roi. Pour son seigneur le vassal doit supporter les pires souffrances : endurer chaleurs brûlantes et froids rigoureux, perdre cuir et poil. Allez, que chacun s'applique à frapper de grands coups pour qu'on ne chante pas sur nous de mauvaise chanson ! Les païens sont dans leur tort, les chrétiens dans leur droit. Jamais mauvais exemple ne viendra de moi. »
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On voit tout de suite que Ian Short modernise souvent inutilement (à mon goût) , là où Bédier reste certes dans le mot à mot, mais qui conserve largement plus de saveur. " E! Deus la nus otreit": " Ah ! que Dieu nous l'octroie !" (Bédier), rend tellement mieux que " Eh bien, que Dieu nous l'accorde !" (Ian Short).
Dernière édition par eXPie le Ven 12 Avr 2013 - 8:06, édité 1 fois | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: Anonyme - La chanson de Roland Jeu 11 Avr 2013 - 23:52 | |
| Revenons au texte. Mais c'est qu'ils sont bien nombreux, tous ces païens ! Quand on est en difficulté, la prudence incite à appeler un ami... (laisse LXXXIII) : Version originale | Version Short (1990) | Dist Oliver: «Paien unt grant esforz, De noz Franceis m'i semblet aveir mult poi! Cumpaign Rollant, kar sunez vostre corn: Si l'orrat Carles, si returnerat l'ost.» Respunt Rollant: «Jo fereie que fols! En dulce France en perdreie mun los. Sempres ferrai de Durendal granz colps; Sanglant en ert li branz entresqu'a l'or. Felun paien mar i vindrent as porz: Jo vos plevis, tuz sunt jugez a mort.» | Olivier dit : « Le païens sont en force, et nos Français, ce me semble, sont bien peu. Mon compagnon, Roland, sonnez donc votre cor, Charles l'entendra et l'armée reviendra. » Roland répond : « Ce serait une folie de ma part ! En France la douce j'en perdrais mon renom. De Durendal je frapperai aussitôt à grands coups : sa lame aura du sang jusqu'à l'or de la garde. Ils eurent bien tort, les félons païens, de venir aux cols : ils sont voués tous à la mort, je vous le garantis. » | Version Bédier (1922) | Version Jonin (1979) | Olivier dit : « Les païens sont très forts : et nos Français, ce me semble, sont bien peu. Roland mon compagnon, sonnez donc votre cor : Charles l’entendra, et l’armée reviendra. « Roland répond : « Ce serait faire comme un fou. En douce France j’y perdrais mon renom. Sur l’heure je frapperai de Durendal de grands coups. Sa lame saignera jusqu’à l’or de la garde. Les félons païens sont venus aux ports pour leur malheur. Je vous le jure, tous sont marqués pour la mort. » | Olivier reprend : « Les païens ont des troupes considérables et les nôtres me semblent bien minces. Ami Roland, sonnez donc de votre cor. Charles l'entendra et l'armée fera demi-tour. » Mais Roland réplique : « Ce serait une folie et en douce France je perdrais ma réputation. Sans attendre je vais frapper de grands coups avec Durendal et sa lame en sera trempée de sang jusqu'à l'or de la garde. C'est pour leur malheur que ces traîtres de païens sont venus aux défilés. Je vous en donne ma parole, tous sont condamnés à mort.
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Notre ami Roland brandit son courage inconscient, plutôt que de faire fonctionner sa jugeotte... Mais il est dans son bon droit, donc même en infériorité numérique, il n'y a pas de raison qu'il ne parvienne pas à occir tous les traîtres de païens ! Toutefois (et il donne quelques exemples), Pierre Jonin écrit (introduction, page 7) : " La richesse d'une oeuvre, nous le savons tous, tient surtout à la pluralité des interprétations qu'elle suggère. Ainsi la plupart des principaux personnages du Roland se prêtent-ils à des appréciations plus nuancées qu'il n'apparaît à première vue. Bien rares, je parle des protagonistes, sont ceux qu'on peut comprendre et expliquer par une seule épithète qui les définisse et les délimite parfaitement." Ça va donc se castagner, on ne va pas être déçu (laisse XCII) : Version originale | Version Short (1990) | Dist Oliver: «[...] Pur deu vos pri, ben seiez purpensez De colps ferir, de receivre e de duner! L'enseigne Carle n'i devum ublier.» A icest mot sunt Franceis escriet. Ki dunc oïst «Munjoie» demander, De vasselage li poüst remembrer. Puis si chevalchent, Deus! par si grant fiertet! Brochent ad ait pur le plus tost aler, Si vunt ferir, que fereient il el? E Sarrazins nes unt mie dutez; Francs e paiens, as les vus ajustez. | Olivier dit : « [...] Au nom de Dieu, je vous prie de faire attention à bien frapper et à rendre coup pour coup ! Qu'on n'oublie pas le cri de guerre de Charles ! » Et à ces mots, les Français ont poussé le cri. Qui les eût alors entendus crier « Montjoie ! » aurait souvenance de ce qu'est le courage. Puis ils chevauchèrent, Dieu ! terribles et fiers, piquent fort des deux pour avancer d'autant plus vite ; ils vont frapper ; que feraient-ils d'autre ? Les Sarrasins n'ont pas eu peur ; Francs et païens, voici qu'ils sont aux prises ! | Version Bédier (1922) | Version Jonin (1979) | Olivier dit : "« [...] Je vous en prie pour Dieu, soyez résolus à bien frapper, coup rendu pour coup reçu ! Et n'oublions pas le cri d'armes de Charles. » A ces mots les Français poussent le cri d'armes. Qui les eût ouïs crier : « Montjoie ! » aurait le souvenir d'une belle vaillance. Puis ils chevauchent Dieu ! si fièrement, et, pour aller au plus vite, enfoncent les éperons, et s'en vont frapper, qu'ont-ils à faire d'autre ? et les Sarrasins les reçoivent sans trembler. Francs et païens, voilà qu'ils se sont joints. | Olivier dit à Roland : « [...] Au nom de Dieu, je vous en prie, ne pensez qu'à frapper : à coup reçu coup rendu. Le cri de guerre de Charles, nous ne devons pas l'oublier. » À ces mots les Français le clament. Celui qui les aurait alors entendus crier « Montjoie » ne pourrait oublier leur bravoure. Puis ils chevauchent, Dieu ! et avec quelle fière allure ! Ils piquent des deux pour forcer leur course. Ils vont frapper, que pourraient-ils faire de mieux ? Mais les Sarrasins n'en ont pas peur. Voici que s'affrontent Français et païens.
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C'est le combat tant attendu ! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Anonyme - La chanson de Roland Jeu 11 Avr 2013 - 23:52 | |
| Bataille de Roncevaux entre Francs et Sarrasins. Grandes Chroniques de France, Paris, XIVe s. (60 x 70 mm) Laisse CV : Version originale | Version Short (1990) | Li quens Rollant par mi le champ chevalchet, Tient Durendal, ki ben trenchet e taillet, Des Sarrazins lur fait mult grant damage. Ki lui veïst l'un geter mort sur l'altre, Li sanc tuz clers gesir par cele place! Sanglant en ad e l'osberc e la brace, Sun bon cheval le col e les espalles. E Oliver de ferir ne se target, Li duze per n'en deivent aveir blasme, E li Franceis i fierent e si caplent. Moerent paien e alquanz en i pasment. Dist l'arcevesque: «Ben ait nostre barnage!» – «Munjoie!» escriet, ço est l'enseigne Carle. | Le comte Roland chevauche à travers le champ, tient Durendal, qui tranche et frappe de taille, des Sarrasins il fait un grand massacre. Vous l'auriez vu là jeter les morts les uns sur les autres, et le sang clair qui jaillit sur le sol ! Ensanglantés sont ses deux bras, son haubert, son bon cheval, au cou et aux épaules. Et Olivier n'est pas lent pour frapper, ni les douze Pairs, qui n'ont rien à se reprocher, ni les Français, qui frappent et refrappent. Les païens meurent, d'autres s'évanouissent. L'archevêque dit : « Aux nôtres la victoire ! » Il crie : « Monjoie ! », le cri de guerre de Charles. | Version Bédier (1922) | Version Jonin (1979) | Le comte Roland chevauche par le champ. Il tient Durendal, qui bien tranche et bien taille. Des Sarrasins il fait grand carnage. Si vous eussiez vu comme il jette le mort sur le mort, et le sang clair s'étaler par flaques ! Il en a son haubert ensanglanté, et ses deux bras et son bon cheval, de l'encolure jusqu'aux épaules. Et Olivier n'est pas en reste, ni les douze pairs, ni les Français, qui frappent et redoublent. Les païens meurent, d'autres défaillent. L'archevêque dit : « Béni soit notre baronnage ! Montjoie ! » crie- t-il, c'est le cri d'armes de Charles. | Le comte Roland traverse le champ de bataille avec Durendal qui tranche et taille rudement. Il fait un énorme massacre de Sarrasins. On aurait pu le voir jeter les morts les uns sur les autres tandis que le sang clair s'étalait sur le sol. Le sang couvre sa cuirasse et ses bras et aussi l'encolure et les épaules de son cheval. De son côté Olivier n'est pas en retard pour frapper. Pas un reproche non plus à adresser aux douze pairs. Les Français frappent de tous côtés. Parmi les païens, les uns meurent et d'autres s'évanouissent. L'archevêque déclare : « Bénis soient nos chevaliers ! » Il lance « Montjoie » car c'est le cri de guerre de Charles.
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On s'y croirait ! La bataille de Roncevaux. Grandes Chroniques de France, Paris, XIVe s.
Dernière édition par eXPie le Ven 12 Avr 2013 - 20:08, édité 1 fois | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Anonyme - La chanson de Roland Jeu 11 Avr 2013 - 23:53 | |
| Laisse CVII : Version originale | Version Short (1990) | Danz Oliver trait ad sa bone espee, Que ses cumpainz Rollant li ad tant demandee, E il li ad cum chevaler mustree. Fiert un paien, Justin de Val Ferree: Tute la teste li ad par mi sevree, Trenchet le cors e la bronie safree, La bone sele, ki a ór est gemmee, E al ceval a l'eschine trenchee; Tut abat mort devant loi en la pree. Ço dist Rollant: «Vos receif jo, frere! Por itels colps nos eimet li emperere.» De tutes parz est «Munjoie» escriee. | Sire Olivier a tiré sa bonne épée que lui a tant réclamée son compagnon, et il la lui fait voir en vrai chevalier : frappe un païen, Justin de Val-Ferrée, lui coupe le crâne en deux par le milieu, lui fend le corps et la brogne laquée or, et la bonne selle aux gemmes serties dans l'or, et tranche l'échine du destrier ; il les abat morts tous deux devant lui dans le pré. Roland lui dit : « Là je vous reconnais, frère ! Pour de tels coups l'empereur nous aime. » De toutes parts on crie : « Monjoie ! » | Version Bédier (1922) | Version Jonin (1979) | Mon seigneur Olivier a tiré sa bonne épée, celle qu'a tant réclamée son compagnon Roland, et il lui montre, en vrai chevalier, comme il s'en sert. Il frappe un païen, Justin de Val Ferrée. Il lui fend par le milieu toute la tête et tranche le corps et la brogne safrée, et la bonne selle, dont les gemmes sont serties d'or, et à son cheval il a fendu l'échine. Il abat le tout devant lui sur le pré. Roland dit : « Je vous reconnais, frère ! Si l'empereur nous aime, c'est pour de tels coups ! » De toutes parts « Montjoie ! » retentit. | Le seigneur Olivier tire sa bonne épée que lui a tant réclamée son ami Roland. Il en montre l'usage comme un vrai chevalier. Il frappe un païen, Justin de Val Ferrée, dont il partage toute la tête en deux moitiés. Il tranche son corps, sa cuirasse couleur de safran, sa bonne selle ornée de pierres précieuses serties dans l'or et il fend aussi l'échine de son cheval. Puis il les abat tous deux raides morts devant lui dans le pré. Roland s'écrie : « Je vous reconnais bien là, mon frère ! Voilà les coups qui nous font aimer de l'empereur. » Partout retentit le cri de Montjoie.
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On note l'étrange nom du païen : Justin de Val Ferrée... Combat de Roland et du géant Ferragut. Grandes Chroniques de France France, Paris, XIVe s. (65 x 65 mm)
Dernière édition par eXPie le Ven 12 Avr 2013 - 20:01, édité 2 fois | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Anonyme - La chanson de Roland Jeu 11 Avr 2013 - 23:54 | |
| Il y a un méchant traître, bien sûr. Grâce à un moderne flashforward (laisse CIX), on sait qu'il ne l'emportera pas au paradis, si l'on peut dire... et sa famille non plus... Il est important de ne pas avoir de traîtres dans sa famille pour vivre plus vieux (bizarrement, on ne trouve pas, dans les questionnaires d'assurances, la question pourtant si importante : "Avez-vous un ou des traîtres dans votre famille ?"). Tout ça, c'est bien beau, mais la situation reste difficile, et Olivier n'est pas content (laisse CXXXI). Version originale | Version Short (1990) | Ço dist Rollant: «Por quei me portez ire?» E il respont: «Cumpainz, vos le feïstes, Kar vasselage par sens nen est folie; Mielz valt mesure que ne fait estultie. Franceis sunt morz par vostre legerie. Jamais Karlon de nus n'avrat servise. Sem creïsez, venuz i fust mi sire; Ceste bataille oüsum faite u prise; U pris ú mort i fust li reis Marsilie. Vostre proecce, Rollant, mar la veïmes! Karles li Magnes de nos n'avrat aïe. N'ert mais tel home des qu'a Deu juïse. Vos i murrez e France en ert (...) huníe. Oi nus defalt la leial cumpaignie: Einz le vespre mult ert gref la departie.» | Roland lui dit : « Pourquoi vous emporter contre moi ? » Et il répond : « Compagnon, vous avez commis un tort, car la vaillance sensée n'est pas la folie ; mieux vaut mesure que bravoure téméraire. Les Francs sont morts à cause de votre inconscience, et jamais plus Charles n'aura notre service. Notre seigneur serait revenu, si vous m'aviez cru, et cette bataille, nous l'aurions déjà terminée ; le roi Marsile aurait été prisonnier ou mort. Votre prouesse, Roland, nous a causé du tort ! Charles le Grand ne recevra plus d'aide de nous - il n'y aura plus d'homme comme lui jusqu'au Jugement dernier - Vous, vous mourrez, la France en sera déshonorée. C'est aujourd'hui que prend fin notre loyale amitié : Avant ce soir, la séparation sera pénible. » | Version Bédier (1922) | Version Jonin (1979) | Roland dit : « Pourquoi, contre moi, de la colère ? » Et Olivier répond: « Compagnon, c'est votre faute, car vaillance sensée et folie sont deux choses, et mesure vaut mieux qu'outrecuidance. Si les Français sont morts, c'est par votre légèreté. Jamais plus nous ne ferons le service de Charles. Si vous m'aviez cru, mon seigneur serait revenu; cette bataille nous l'aurions gagnée; le roi Marsile eût été tué ou pris. Votre prouesse, Roland, c'est à la malheure que nous l'avons vue. Charles le Grand – jamais il n'y aura un tel homme jusqu'au dernier jugement ! – ne recevra plus notre aide. Vous allez mourir et France en sera honnie. Aujourd'hui prend fin notre loyal compagnonnage : avant ce soir nous nous séparerons, et ce sera dur. » | À Roland qui lui dit : « Pourquoi vous emporter contre moi ? » Olivier répond : « Mon ami, à vous la faute car la vaillance associée au bon sens n'est pas de la folie. La mesure vaut bien mieux que la témérité. Les Français sont morts à cause de votre inconscience. Pour toujours Charles sera privé de nos services. Si vous m'aviez cru, mon seigneur serait revenu et cette bataille nous l'aurions livrée ou gagnée [?]. Prisonnier ou mort, voilà ce que serait le roi Marsile. Votre vaillance, Roland, nous a été fatale ! Charlemagne ne recevra plus notre aide. Jamais plus il n'y aura un homme de sa valeur jusqu'au Jugement dernier. Vous allez mourir et la France y perdra son honneur. Aujourd'hui s'éteint notre loyale amitié. Avant la tombée du jour se fera notre douloureuse séparation. »
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Roland décide, même s'il est un peu tard, de communiquer avec le gros de la troupe. Il n'y avait pas de portable à l'époque, bien sûr, et de toute manière, il y aurait eu des problèmes de transmission dans ce coin montagneux et reculé. Alors, il embouche son olifan, et il souffle de toutes ses forces ! Détail du vitrail de Charlemagne à la Cathédrale de Chartres. Roland sonne du cor et fend le rocher d'un coup de son épée Durendal.
Dernière édition par eXPie le Ven 12 Avr 2013 - 20:04, édité 3 fois | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Anonyme - La chanson de Roland Jeu 11 Avr 2013 - 23:54 | |
| Des grand costauds qui pleurent d'émotion, des braves (beaucoup), des fourbes (très peu), quelques châtiments atroces, du suspens et de l'émotion, de l'amitié, du combat, de la castagne et de la boucherie, il y a tout ça dans cette chanson de geste ! Très bien, donc, et un classique. On note en passant que "qui" est toujours écrit "ki" dans le texte original. Du coup, je me dis que le langage SMS (le fameux "ki") peut être considéré comme étant le résultat d'une influence anglo-normande... C'est tout de suite plus agréable. On pourra trouver la version de Bédier (format pdf, Word, ePub....) sur : http://www.ebooksgratuits.com/ebooks.php (lien direct version pdf : http://www.ebooksgratuits.com/newsendbook.php?id=113&format=pdf ). Le texte original (manuscrit d'Oxford) : http://www.hs-augsburg.de/~harsch/gallica/Chronologie/11siecle/Roland/rol_ch00.html Plusieurs reproductions proviennent de : http://www.staff.hum.ku.dk/hp/apercu/apercu2_00.htm et de http://lachansonderoland.d-t-x.com/pages/iconographie00.html . Bataille de Roncevaux en 778. Mort de Roland, dans les Grandes chroniques de France, enluminées par Jean Fouquet, Tours, v. 1455–1460, BNFMort de Roland, Manuscrit italien du XIV° siècle, Bibliothèque Marciana, Venise. C'est une illustration de L'Entrée d'Espagne, chanson de geste de la première moitié du XIVe siècle
Dernière édition par eXPie le Ven 12 Avr 2013 - 20:04, édité 1 fois | |
| | | Sullien Sage de la littérature
Messages : 1591 Inscription le : 23/10/2012
| Sujet: Re: Anonyme - La chanson de Roland Ven 12 Avr 2013 - 9:48 | |
| J'ai lu ça avec beaucoup d'intérêt, merci eXPie ! Les passages sont bien choisis ! J'hésite encore à le découvrir sous la plume de Jonin / Short... mais si je tombe sur l'édition de Bédier, je te suivrai ! | |
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| | | | Anonyme - La chanson de Roland | |
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