Dredd [Pete Travis]

Dredd (2012)

Sur une côte est des Etats-Unis copieusement irradiés s'est développée une ville immense : Mega-City One. Pour faire face à un taux particulièrement élevé de délinquance et de violence la loi est appliquée par les juges : sorte de policier intimidant et patibulaire qui sous son attirail très technologique regroupe les fonctions de juge, juré et bourreau. Brrrrr...

Entre les tours, les blocks, immenses (200 étages, de véritables villes), la drogue à la cote, la toute nouvelle Slo-Mo en particulier qui ralenti la perception du temps... mais passons. le juge Dredd se voit désigné pour coacher et évaluer une nouvelle recrue qui n'a pas tout à fait le profil. La jeune juge Anderson, issue des coins pourris de la ville et "mutante" avec des pouvoirs psychiques. (yeah !).

Ensuite on pourrait dire que c'est une promenade-survival dans une de ces tours et une lutte sauvage contre Ma-Ma et son gang.

Mais pourquoi s'arrêter sur un film pareil me direz-vous ? C'est que oui c'est quand même un gros flan copieusement violent et farci jusqu'à l'os d'images synthétiques...

Alors, pour le souvenir de quelques morceaux de ce comics à l'anglaise à l'ambiance super crappy et poisseuse avant d'être futuriste. Et puis le côté monolithique du héros encore. Et peut-être un petit quelque chose de ressemblant et sombre dans cet univers futuriste et caricatural...

Et c'est justement pour ça que le film est réussi. Il ressemble à un gros bloc de béton malgré tous les effets spéciaux, un peu simple, mais solide. Et par rapport à une bd sauvage ça bouge juste comme il faut, avec ce qu'il faut d'indifférence à un "effet bulle", des effets de rythmes, un truc très coloré mais cohérent. En plus l'univers du comics est bien conservé : un peu cheap (avec une palanquée de vieilles VW caravelles et autres), un peu rétro dans le design du futur mais actualisé juste assez (le type qui prend des photos d'horreurs de faits divers avec son portable).

Et par là-dessus les personnages qui bien que très schématiques ont assez de présence dans la construction du film, notamment par la présence des deux femmes : la toute jeune Juge Anderson et la plus déglinguée mais très bien campée Ma-Ma, c'est à dire qu'on a une couche pas vraiment de douceur mais d'autre chose qu'une violence pop ou clin d'œil, le petit quelque chose d'humanité vraiment usée et rêveuse qui fait prendre la sauce, qui donne vie au panorama urbain et social de cauchemar.

Même la bande son, l'ambiance sonore va dans ce sens. Et on garde l'impression d'implacable linéarité en mouvement, pas trop de superflu, on ne s'égare pas dans l'anecdote ou tout ce qui est entrevu, ça n'épuise pas son univers. Et ça avance.

Terriblement mieux que la fausse adaptation avec Stallone et terriblement mieux fait que pas mal de films plus gros (et américains notamment, celui-ci ne l'est pas).

Bande-Annonce