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| Henry James | |
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Auteur | Message |
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domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Henry James Lun 20 Fév 2012 - 12:53 | |
| Les Ambassadeurs Henry James
Un des meilleurs romans de Henry James, probablement, tout en subtilité et en non-dits, c’est le seul roman qui a réussi à m’accrocher dans une période de grande fatigue et de désintérêt pour la lecture, c’est dire ! Lambert Strether, un Américain du Massachussetts arrive à Paris en mission pour essayer de ramener un fils de famille, Chad Newsome, à la raison. Il est envoyé tel un ambassadeur par Mrs Newsome, la mère du jeune homme qu’il doit épouser une fois sa mission menée à bon terme. Celle-ci soupçonne Chad de s’être amouraché d’une femme peu en rapport à son rang social et souhaite qu’il rentre à Woollett pour prendre la tête de l’affaire familiale. Mais voilà que Strether trouve la vie parisienne douce, épanouissante et riche de rencontres, si bien qu’au fil du temps sa détermination faiblit. Il s’interroge alors sur cette mission et sur sa propre vie. Mme de Vionnet, une ‘amie’ très proche de Chad, n’est pas étrangère à ce questionnement et à la complexité des sentiments qui émergent dans l’esprit de Strether. Mais voilà que Mrs Newsome s’impatiente et envoie un second ambassadeur en la personne de sa très convenable fille, Sarah….
James a modelé d’étonnants personnages dans ce roman, étonnants par leur complexité, leur dérive progressive et assumée par rapport aux conventions, celles qui sont propres aux lieux, à l’époque, mais aussi celles plus normatives encore d’une logique de vie. Car c’est de cela qu’il s’agit, au fond, vivre pleinement hors des normes ou subir un schéma de vie convenu. Ce choix qui leur apparait peu à peu fait émerger des personnalités complexes et des rapports entre eux qui sont à la fois empreints d’une grande honnêteté mais aussi d’allusions parfois trompeuses sur leurs liens qui finalement ne sont jamais ce qu’ils semblent être. Et c’est bien ce qui nous tient en haleine dans ce livre, une traversée incessante des apparences.
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Henry James Lun 20 Fév 2012 - 14:33 | |
| - domreader a écrit:
- Un des meilleurs romans de Henry James, probablement, tout en subtilité et en non-dits, c’est le seul roman qui a réussi à m’accrocher dans une période de grande fatigue et de désintérêt pour la lecture, c’est dire !
Je sais lequel choisir quand j'aurai envie de revenir à Henry James! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Henry James Lun 20 Fév 2012 - 16:13 | |
| Il faut aussi essayer Portrait d' une dame. C' est celui-là mon favorit... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Henry James Lun 20 Fév 2012 - 16:34 | |
| - bix229 a écrit:
- Il faut aussi essayer Portrait d' une dame. C' est celui-là mon favorit...
Portrait de femme est un des mes romans préférés. Et Jane Campion en a fait une adaptation inégale mais superbe au cinéma. | |
| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: Henry James Lun 20 Fév 2012 - 18:17 | |
| Les ailes de la colombe, insurpassable. Avec cette Milly, reflet d'un Bronzino. Trop raffiné... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Henry James Lun 20 Fév 2012 - 18:57 | |
| Les ambassadeurs sont souvent présentés comme le livre, ou l'un des livres les plus importants de James, mais il demande une sacrée concentration, alors le lire et l'apprécier dans un moment de fatigue, quel challenge Dom.
Après on a tous notre Henry James préféré, enfin moi j'en ai plusieurs, Les ailes de la colombe, La coupe d'or, Les Bostoniennes .... Sans oublier les nouvelles, dont certaines sont des merveilles. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Henry James Ven 13 Avr 2012 - 10:45 | |
| Retour à Florence Un homme âgé de 52 ans revient à Florence, ville dans laquelle il tomba éperdument amoureux d’une jeune et belle comtesse vingt-sept ans plus tôt. Il renoue avec son passé, visite à nouveau les lieux ayant été témoin de son idylle. Puis, au cours d’une énième pérégrination, son passé le rejoint. Il retrouve le chemin de la Casa Salvi où la fille de la comtesse aimée (disparue depuis 10 ans) habite. La maison est identique, ou presque. La fille ressemble en tout point à la mère et le jeune courtisant (anglais) présent lui rappelle le jeune homme qu’il était lui-même alors. Il se rend alors coupable d’un double discours. Tout en proférant son admiration pour la dame, il se fait un devoir de prévenir l’amoureux sur la cruauté de « sa » comtesse : telle mère, telle fille, lui dit-il. Lui-même, vingt-sept ans plus tôt est heureusement parvenu à s’arracher aux filets de la mère et a fuit l’Italie. Le jeune homme serait bien avisé d’en faire de même. Le spoiler lève le voile sur la fin : - Spoiler:
Mais la suite des évènements prouva que le quinquagénaire se trompait sur la fille, comme il s’était trompé sur la mère un quart de siècle plus tôt, faisant leur malheur à tout deux. Regrets, remords et amertume à la fin de cette magnifique nouvelle.
Un très beau texte, moins dense, moins narratif qu'à l'accoutumé et comportant de nombreux dialogues. Un texte vivant qui fait de cette nouvelle l'une des plus belles que j'ai eu l'occasion de lire. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Henry James Ven 13 Avr 2012 - 16:15 | |
| - Harelde a écrit:
- Retour à Florence
après des recherches, il se trouve que cette nouvelle s'appelle en anglais The diary of a man of fifty, disponible en version électronique à 0€ elle se trouve déjà sur ma tablette.. tu m'as bien donné envie de découvrir avec ton commentaire | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Henry James Ven 13 Avr 2012 - 16:20 | |
| - kenavo a écrit:
- Harelde a écrit:
- Retour à Florence
après des recherches, il se trouve que cette nouvelle s'appelle en anglais The diary of a man of fifty, disponible en version électronique à 0€ elle se trouve déjà sur ma tablette.. tu m'as bien donné envie de découvrir avec ton commentaire J'en suis heureux. " Journal d'un homme de 50 ans" est effectivement le sous-titre de la nouvelle. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Henry James Mar 17 Avr 2012 - 9:51 | |
| Adina Deux jeunes hommes (anglais), oisifs et bien évidemment riches, font une balade à cheval dans la campagne romaine. Par hasard, il tombe sur un jeune éphèbe local. Beau, jeune et pauvre qui vient de trouver une curieuse pierre. Pierre qu’il accepte de céder contre une petite somme d’argent à l’un des deux amis (Scrops). La pierre se révèle être une intaille en topaze datant de l’Empereur Tibère. Joyeux sans prix que l’homme décide de garder jalousement pour lui. Le découvreur (Angelo) ayant réalisé son erreur et s’être fait voler réclame réparation : un bon prix ou la restitution de la pierre. Essuyant un net refus, il entreprend de se venger ... (le spoiler dévoile l'intrigue) - Spoiler:
...en séduisant la fiancée de Scrops. Fiancée qui rompt finalement ses fiançailles et convole en juste noce avec Angelo.
Une nouvelle très sympa. Avec moins de bons sentiments qu'à l'accoutumé. Plus acerbe, plus féroce. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Henry James Mar 17 Avr 2012 - 16:10 | |
| Alors j'ai beaucoup de mal à associer les bons sentiments à Henry James, qui me semble justement un écrivain de la cruauté. Même si les choses se passent dans la soie et la dentelle, et en respectant les formes de la politesse, ce qui est en jeu est essentiel, et beaucoup de personnages se retrouvent laminés. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Henry James Mar 17 Avr 2012 - 16:21 | |
| - Arabella a écrit:
- Alors j'ai beaucoup de mal à associer les bons sentiments à Henry James, qui me semble justement un écrivain de la cruauté. Même si les choses se passent dans la soie et la dentelle, et en respectant les formes de la politesse, ce qui est en jeu est essentiel, et beaucoup de personnages se retrouvent laminés.
Cruauté ? Parfois, oui. Mais en règle général l'idylle est authentique. Oui, "bons sentiments" n'est peut-être pas l'expression juste. Mais c'était pour opposer son oeuvre à celle de Sade. Dans cette nouvelle (Adina), on s'écarte un peu de l'oeuvre classique de Henry James pour se rapprocher de celle du marquis. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Henry James Mar 17 Avr 2012 - 18:32 | |
| Alors si tout ce qui n'évolue pas dans le même registre que Sade relève des bons sentiments, cela en fait une sacrée quantité en littérature. Plus sérieusement, quand tu écrit "idylle authentique" tu veux peut être dire que personnages éprouvent des sentiments vrais. Mais c'est aussi par cela qu'ils sont plus vulnérables et qu'ils peuvent souffrir. La douleur n'est pas forcement physique, elle peut être psychique, et ce qui la rend encore plus douloureuse chez James, c'est que les règles sociales rigides interdisent son expression. Aimer une personne qui n'est du même monde, qui n'est pas acceptable socialement pour telle ou telle raison, crée une souffrance, justement parce que les sentiments sont authentiques. Et les relations de pouvoir et de domination, notamment par l'argent, sont finement observées; la violence aussi que les êtres s'infligent eux-mêmes pour respecter les conventions sociales. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Henry James Mer 18 Avr 2012 - 9:17 | |
| - Arabella a écrit:
- Alors si tout ce qui n'évolue pas dans le même registre que Sade relève des bons sentiments, cela en fait une sacrée quantité en littérature.
Plus sérieusement, quand tu écrit "idylle authentique" tu veux peut être dire que personnages éprouvent des sentiments vrais. Mais c'est aussi par cela qu'ils sont plus vulnérables et qu'ils peuvent souffrir. La douleur n'est pas forcement physique, elle peut être psychique, et ce qui la rend encore plus douloureuse chez James, c'est que les règles sociales rigides interdisent son expression. Aimer une personne qui n'est du même monde, qui n'est pas acceptable socialement pour telle ou telle raison, crée une souffrance, justement parce que les sentiments sont authentiques. Et les relations de pouvoir et de domination, notamment par l'argent, sont finement observées; la violence aussi que les êtres s'infligent eux-mêmes pour respecter les conventions sociales. Ah oui, sur ce point, je te rejoins parfaitement. Dans Henry James, la société est effectivement très hiérarchisée. Les classes très rigides et éprouver des sentiments pour un membre d'un "autre monde" est dégradant ou dangereux. Ce que je voulais mettre en évidence (sans doute maladroitement) dans Adina, c'est que cette nouvelle ne suit pas le schéma habituel des nouvelles que j'ai déjà eu l'occasion de lire. La plupart du temps, après avoir pas mal lu l'auteur, la fin se dessine assez aisément. Les habitudes de la société de l'époque, le comportement des aristocrates nantis font que l'issue de l'intrigue est prévisible. Bien évidemment pas parce que Henry James manque d'idée, mais parce que la société est si bien formatée que les possibilités offertes aux protagonistes sont limitées. Mais dans Adina, le jeune Angelo vient bouleverser ce schéma et balancer un bon coup de pied dans la fourmilière. Le schéma habituel explose. Les "bons sentiments" (mesquineries, us et coutumes étriquées...) ne sont plus observés. Angelo n'éprouve ni le respect ni la crainte du riche bourgeois et décide de frapper au lieu de se retrancher derrière la fatalité caricaturale du pauvre voler par le riche. | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Henry James Mer 18 Avr 2012 - 10:35 | |
| Le Dernier des Valerii
Le décor est planté à Rome. Et pas seulement pour un week-end, contrairement à la chanson. Le conte Valerio est fiancé à la filleule du narrateur, américain de son état. La jeune fille a la richesse qui fait tant défaut au blason terni de la vieille famille italienne. Mais c’est aussi un mariage d’amour : mademoiselle dévore monsieur des yeux et réciproquement. Le mariage est célébré et le couple s’installe dans la grande villa, romaine et décrépie, du conte. Madame dépense sans compter pour redonner du lustre à la bâtisse. Puis, elle engage un archéologue pour retourner le jardin à la recherche d’antiquités oubliées. Bientôt une somptueuse statue de Junon est déterrée. De ce jour, le conte change et délaisse sa jeune et belle épouse.
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