Sylvie Germain

Bellonzo a écrit:

A propos de Tobie des Marais.
Coline l'a écrit tout au début.Moi je viens seulement de découvrir Sylvie Germain.Ce livre est un prodige de finesse,de fidélité,de violence , d'amour,d'amitié.On pourrait continuer avec la mémoire,le passé,l'exil,...

Quel éloge en peu de lignes!...
J'ai le bonheur de lire ces mots, vous connaissez ma passion qui ne faiblit pas pour cette auteure...

coline a écrit:

bulle a écrit:

Le seul Sylvie Germain disponible dans ma biblio
Tobie des marais .
quelqu'un l'a lue?

J'ai aussi posté un commentaire sur Tobie des Marais au moment où j'ai ouvert le fil Sylvie Germain.

Bellonzo a écrit:

A propos de Tobie des Marais.
Coline l'a écrit tout au début.Moi je viens seulement de découvrir Sylvie Germain.Ce livre est un prodige de finesse,de fidélité,de violence , d'amour,d'amitié.On pourrait continuer avec la mémoire,le passé,l'exil,...

coline a écrit:

Bellonzo a écrit:

A propos de Tobie des Marais.
Coline l'a écrit tout au début.Moi je viens seulement de découvrir Sylvie Germain.Ce livre est un prodige de finesse,de fidélité,de violence , d'amour,d'amitié.On pourrait continuer avec la mémoire,le passé,l'exil,...

Quel éloge en peu de lignes!...
J'ai le bonheur de lire ces mots, vous connaissez ma passion qui ne faiblit pas pour cette auteure...

J'ai pas eue le temps de m'y attarder plus qu'il ne faut. Mais partie remise quelque part cette semaine.
Je vais le lire bientôt assurément.
Merci! merci! merci! de vos commentaires c'est vraiment appréciés.

bulle a écrit:

J'ai pas eue le temps de m'y attarder plus qu'il ne faut. Mais partie remise quelque part cette semaine.
Je vais le lire bientôt assurément.
Merci! merci! merci! de vos commentaires c'est vraiment appréciés.

Afin de t'inciter encore plus à le lire, j'ai adoré Tobie des Marais. Il a détrôné Magnus d'ailleurs. Je dois mettre mon commentaire d'ici peu. Pas encore rédigé.

Eve Lyne a écrit:

Afin de t'inciter encore plus à le lire, j'ai adoré Tobie des Marais. Il a détrôné Magnus d'ailleurs. Je dois mettre mon commentaire d'ici peu. Pas encore rédigé.

Eve Lyne a écrit:

bulle a écrit:

J'ai pas eue le temps de m'y attarder plus qu'il ne faut. Mais partie remise quelque part cette semaine.
Je vais le lire bientôt assurément.
Merci! merci! merci! de vos commentaires c'est vraiment appréciés.

Afin de t'inciter encore plus à le lire, j'ai adoré Tobie des Marais. Il a détrôné Magnus d'ailleurs. Je dois mettre mon commentaire d'ici peu. Pas encore rédigé.

Dans quelques jours, il sera dans mes mains

Je suis à lire Tobie des Marais , quelques pages à peine
et l'accident tragique d'Anne est assez déchirant.

Tobie des Marais

Citation :

Théodore ne rentra qu'au soir, couvert de boue, les vêtements déchirés. Son regard était fixe, comme celui d'un aveugle. Des policiers l'accompaganient. Après des heures de vaine recherche il s'était décidé à aller avertir la police; il lui fallait de l'aide pour poursuivre et étendre ses fouilles, il voulait que l'on retourne chaque parcelle de terre du marais, que l'on inspecte chaque fourré, que l'on sonde tous les canaux, fossés, mares et rivières.
Le jeune homme vint à sa rencontre, mais Théodore ne le vit pas, n'entendit pas ce qu'il lui racontait. Il n'était plus là, il n'habitait plus ni son corps, ni la terre, ni le temps. Il était en exil dans la mort d'Anna. Il dérivait vers un enfer d'absence, d'attente, de solitude. Le rapt de la tête d'Anna se doublait d'un autre rapt, celui de sa raison. Alors le jeune homme donna quelques informations aux policiers au sujet de l'enfant et du passage de Déborah dans la maison, puis quand il fut autorisé à partir, il se retira à pas lents et disparut dans la nuit qui tombait. La chienne le suivit un moment mais dut s'en retourner à la maison de ses maîtres et, dès qu'elle fut de retour , elle se remit à gémir.

Tout d'abord un bel hommage aux livres et aux bienfaits de la lecture :

Citation :

Il grimpait sur une chaise, passait en revue les rayonnages. L'odeur des livres serrés les uns contre les autres, odeur douceâtre de fané, de poussière, lui faisait légèrement tourner la tête. Il se souvenait, du haut de ses neuf ans, que sa mère autrefois lui lisait chaque soir un petit livre illustré. Elle s'asseyait sur son lit, et lui posait sa tête au creux de son épaule, il se laissait bercer par sa voix, la chaleur de son corps, le parfum de sa gorge. C'étaient de jolies histoires, aux mots simples agrémentés d'images colorées comme des bonbons, et le tout fondait dans la bouche, sous ses paupières, il s'endormait avec cette saveur.

Puis une très belle description de Déborah, l'arrière-grand-mère de Tobie :

Citation :

L'eau se réverbérait sur leurs visages : pour la première fois Tobie posa un regard vraiment attentif sur la vieille femme, et il la trouva belle, avec ses rides pailletées de lumière, son regard étrangement limpide entre ses paupières fripées, cernées d'ombre ocre. Elle avait un regard d'eau claire en train de sourdre de la roche, et il pensa "c'est dans cette eau-là qu'il faudrait jeter ses péchés", tous les péchés du monde. Mais il baissa les yeux, trop troublé pour soutenir la transparence de ce regard.
Tout son corps semblait de moineau, elle sautillait plus qu'elle ne marchait, effleurant à peine le sol.

Enfin le retour à la vie de Valentine, après une trop longue période d'absence au monde :

Citation :

Sa fugue n'a duré que quelques heures, mais son voyage en haute terre ne peut pas, lui, se mesurer, il ne relève pas du temps des horloges. Tout est consommé : le malheur, le chagrin et l'effroi. Tout est pardonné : le mal subi, l'amour bafoué, la solitude encerclée de colère. Tout est consolé : les deuils et la détresse. Elle a pétri et cuit le gâteau de la réconciliation, elle l'a partagé avec les hôtes de sa mémoire , elle a mangé du gâteau des morts, elle a retrouvé la saveur de la vie, de la terre, la patience et la clarté du songe, le désir de durer, de veiller en ce monde, et le secret du chant instaurant de fugaces dialogues avec les esprits des lieux, des vivants et des morts.

Merci Eve Lyne
Donne encore plus le goût de poursuivre rapidement ma lecture.
Je découvre cet auteure avec plaisir.

TOBIE DES MARAIS.

Le récit commence avec la mort d'Anna, épouse de Théodore et mère de Tobie. Théodore cherche désespérément la tête d'Anna, le corps acéphale ayant été retrouvé sans vie. Afin d'épargner cette vision à Tobie, Théodore lui dit d'aller au diable et Tobie, du haut de ses cinq ans, se convainc que le diable a volé la tête de sa mère et qu'il doit aller la reprendre. Sur la route, il croise un inconnu, dont la description laisse à penser qu'il s'agit d'un messager de Dieu, inconnu qu'il rencontrera par hasard bien des années plus tard sans le savoir. Déborah, la grand-mère nonagénaire de Théodore, s'installe chez son petit-fils quand celui-ci, suite à une attaque cérébrale, n'est plus que l'ombre de lui-même, hanté par la tête de sa femme qu'il veut retrouver coûte que coûte. Déborah est une exilée de la Galicie. Un chapitre bouleversant décrit son difficile parcours, avec son lot de peines, elle qui est la mémoire de tant de disparus si chers à son cœur. La sœur de Théodore, Valentine, mal mariée, dérive du côté de l'absence, aux côtés d'un mari souvent ivre. On croise aussi Sarra, une jeune fille frappée par la malédiction, pourvoyeuse de baisers de la mort. On soupçonne alors que son destin rencontrera celui de Tobie. Voici le monde dans lequel nous installe l'auteure, avec talent, sensibilité, subtilité, beauté des mots et des images.

Chaque chapitre ressemble à un tableau que nous peint Sylvie Germain, par touches successives. Les portraits sont précis, originaux. L'écriture est visuelle et orale.

C'est une adaptation très libre du récit biblique Le livre de Tobie, où le jeune Tobie, accompagné de l'archange Gabriel, entreprend un voyage pour récupérer quelque argent et permet à son père devenu aveugle de recouvrer la vue. Ici, Tobie délivre Sarra du sort qui l'isole du monde et apaise les souffrances de son père. La rédemption est le maître mot de ce roman, tout en demi-teinte. L'ombre et la lumière alternent. La vie renaît de ses cendres.

Sylvie Germain sait comment garder son lecteur en haleine.
Dans la lecture, on sent à la fois la douceur et la douleur des mots.

Citation :

Ils s'étaient regardés sans curiosité ni calcul, hors attente, et le regard de chacun traversait le visage et le corps de l'autre ainsi qu'une vitre. Une vitre donnant sur l'absence, la lumière de l'absence. Ils se tenaient l'un devant l'autre ainsi qu'ils l'avaient si souvent fait depuis des mois devant le ciel, l'océan. Il ne s'était rien passé d'autre ce jour-là, rien que cette lente exténuation du regard au fil de laquelle la douleur de chacun s'était allégée, transformée imperceptiblement en douceur. Les jours suivants ils s'étaient de nouveau rencontrés. Ils contemplaient la mer, et le temps suspendu; ne parlant toujours pas. Parfois il posait sa main sur celle de Déborah; il ne carressait pas cette main, ne la pressait pas, il s'assurait juste de sa présence. Il lui arrivait aussi d'émettre un long soupir, léger comme l'approche d'une consolation, ou d'esquisser un sourire, dédié au vide, à personne.
La veille de l'arrivée le jeune homme avait rompu le silence. " Et demain, que va-t-il se passer demain?

J'apprécie le livre Tobie des Marais,
autant que j'ai appréciée "Une promesse"

bulle a écrit:

J'apprécie le livre Tobie des Marais,
autant que j'ai appréciée "Une promesse"

Cela fait plaisir de lire ton enthousiasme. En faisant mon compte rendu tout récemment, j'ai relu avec plaisir certains passages.

Sylvie Germain serait-elle en passe de devenir l'auteur fétiche de Parfum?Si c'est le cas sa (re)découverte est une bonne chose.

Bellonzo a écrit:

Sylvie Germain serait-elle en passe de devenir l'auteur fétiche de Parfum?Si c'est le cas sa (re)découverte est une bonne chose.

C'est Coline qui va être contente. J'ai sous le coude Jours de colère. Donc le fil va encore remonter dans les jours à venir.