Sylvie Germain

J’ai lu Magnus et je n’ai pas aimé…..

Après ce concert de louanges à la gloire de Madame Germain, (en l’appelant ainsi, je m’inscris déjà en dissidence, non ?)je me sens un peu isolée : je n’ai lu qu’un livre : Magnus, C’est un peu court ? Oui, mais en matière de lecture, c’est comme ça que ça se passe : une petite dose, et après on est définitivement vacciné contre !

Le début m’a terriblement rappelé Un secret, de Grimbert, en moins sobre, en plus chargé, et ensuite, c’est devenu un peu comme un roman « amphibie » on ne sait pas si c’est un conte fantastique, un récit de divulgation psychanalytique sur les ravages que produit le mensonge dans l’élaboration de la personnalité, ou bien un délire mystique (quelque peu hilarant….ce moine et son essaim d’abeilles-navigatrices m’ont bien fait rire)
Je n’aime pas non plus le fait que les personnages se retrouvent 40 ans plus tard,comme par hasard, à des terrasses de café, s’entre-tuent à coups de voiture-bêlier, comme dans les séries de télé.
Et je me demande si cette haine « politiquement correcte » de Magnus pour ses parents adoptifs est très plausible : j’aurais préféré des sentiments plus nuancés.

Dom a écrit:

J’ai lu Magnus et je n’ai pas aimé…..

Après ce concert de louanges à la gloire de Madame Germain, (en l’appelant ainsi, je m’inscris déjà en dissidence, non ?)je me sens un peu isolée : je n’ai lu qu’un livre : Magnus, C’est un peu court ? Oui, mais en matière de lecture, c’est comme ça que ça se passe : une petite dose, et après on est définitivement vacciné contre !

Je retenterais un second livre à ta place, avant de décliner la merveilleuse lecture de madame Sylvie Germain définitivement .

Dom a écrit:

J’ai lu Magnus et je n’ai pas aimé…..

Après ce concert de louanges à la gloire de Madame Germain, (en l’appelant ainsi, je m’inscris déjà en dissidence, non ?)je me sens un peu isolée : je n’ai lu qu’un livre : Magnus, C’est un peu court ? Oui, mais en matière de lecture, c’est comme ça que ça se passe : une petite dose, et après on est définitivement vacciné contre !

Il y des livres de Sylvie Germain qui enchantent et d'autres qui déçoivent... Magnus ne m'a pas convaincu non plus (Coline également qui est pourtant une inconditionnelle). Mais sa trilogie: Jours de Colère, L'enfant méduse, Tobie des Marais et plein d'autres valent largement le détour! Il faut quand même aimer une littérature lyrique et foisonnante qui cherche l'intemporalité de la fable. Ce que tu considères "chargé", en évoquant la dimension de conte et de divulgation psychanalytique dans Magnus, est malgré tout ce qui fait son univers. On adhère ou pas... Il peut y avoir effet de saturation, de "trop" (trop signifiant, trop symbolique, trop lyrique...).

Dom a écrit:

J’ai lu Magnus et je n’ai pas aimé…..

Après ce concert de louanges à la gloire de Madame Germain, (en l’appelant ainsi, je m’inscris déjà en dissidence, non ?)je me sens un peu isolée : je n’ai lu qu’un livre : Magnus, C’est un peu court ? Oui, mais en matière de lecture, c’est comme ça que ça se passe : une petite dose, et après on est définitivement vacciné contre !

Point n'est besoin de parler en terme de "dissidence"!...
Tu n'as pas aimé, c'est tout...Et c'est ton droit...

Si tu te trouves isolée sur ce fil (et je crois que tu ne l'es pas tout à fait), c'est que ceux qui y ont posté sont, pour la plupart, de ses lecteurs enthousiastes. Dont je fais partie, cela ne t'aura pas échappé...

En ce qui me concerne, plus je lis ses ouvrages (une quinzaine déjà, plus deux essais qui lui ont été consacrés) et plus je ressens qu'aucun autre auteur ne me parle autant qu'elle...Et d'une manière qui me plaît infiniment...Mais je comprends tout à fait les réticences que l'on peut avoir à la lire...

Dommage que tu aies commencé avec Magnus, qui n'est pas le meilleur mais le plus connu, et que tu aies décidé de t'en arrêter à celui-là...

non, on n'est jamais isolé sur Parfums...: en une heure, deux personnes ont pris le temps de me répondre. C'est déjà magnifique. Et juste pour parler d'un livre...
Vous savez que c'est rare? On ne doit pas être dans une tranche marketing bien courante!

Dom a écrit:

non, on n'est jamais isolé sur Parfums...: en une heure, deux personnes ont pris le temps de me répondre. C'est déjà magnifique. Et juste pour parler d'un livre...

Oui...Mais il s'agissait d'un Sylvie Germain!

C'est vrai que c'est appréciable de pouvoir échanger ...surtout à propos des livres!...
Enfin, il ne faut pas que j'exagère car j'ai tout de même autour de moi des gens qui lisent...

L'inaperçu

Dans une famille touchée par le deuil, arrive Pierre, surgi de nulle part, qui va être le catalyseur pour chaque membre, poussant chacun à réaliser ses rêves et à s'affirmer. Mais Pierre est un homme fragilisé par son passé, inavoué mais présent, et un rejet le fait disparaître. Pour lui aussi, un long chemin intime, retour sur soi, est à parcourir, pendant que les membres de la famille, perplexes, doivent continuer sans lui.
J'aime beaucoup l'écriture de Sylvie Germain, que j'avais découverte avec Magnus, faite de descriptions poétiques, et de personnages hypersensibles, pétris de rêves et sans cesse au bord du précipice.

krys a écrit:

L'inaperçu

J'aime beaucoup l'écriture de Sylvie Germain, que j'avais découverte avec Magnus, faite de descriptions poétiques, et de personnages hypersensibles, pétris de rêves et sans cesse au bord du précipice.

Bienvenue au club!

Je viens de finir la Chanson des mal-aimants. J'ai adoré. Le style lyrique, la description poétique des visions.
Je n'ai pas le talent d'oratrice de Coline qui parvient à transmettre sa passion pour les livres qu'elle a aimés.
Merci à tous les parfumés de m'avoir aiguillée vers ce livre !

Citation :

J'aimais les mots comme des confiseries raffinées enveloppées dans du papier glacé aux couleurs chatoyantes ou du papier cristal translucide qui bruit sous les doigts quand on le déplie. Je les laissais fondre dans ma bouche, y répandre leur saveur. Mes préférés étaient les mots qu'il fallait croquer ainsi que des nougatines ou des noix grillées et caramélisées, et ceux qui dégageaient un arrière-goût amer ou bien acidulé. Certains mots me ravissaient, pour la troublante douceur de leur suffixe qui introduisait de l'inachevé et un sourd élan de désir dans leur sens : "flavescence, efflorescence, opalescence, rubescence, arborescence, luminescence, déhiscence..." Ils désignaient un processus en train de s'accomplir, très intimement, secrètement... et j'avais forgé un mot sur ce modèle : "amourescence". Dans l'espoir que par la magie de ce vocable neuf un peu d'amour naîtrait dans le cœur évanoui de ma mère, et dans le mien, tout encroûté de larmes et de colère.

Je suis très heureuse shéhérazade que le forum t'ait conduite au plaisir de lire ce roman...

Je n'ai jamais rien lu de SG. ce matin, très tôt, sur France culture j'ai entendu des lectures tirées de" La pleurante des rues de Prague". J'ai été très impressionné. (sourire, coline)

monilet a écrit:

Je n'ai jamais rien lu de SG. ce matin, très tôt, sur France culture j'ai entendu des lectures tirées de" La pleurante des rues de Prague". J'ai été très impressionné. (sourire, coline)

Ah...moi aussi, cela m'impressionne la Pleurante des rues de Prague...

monilet a écrit:

Je n'ai jamais rien lu de SG. ce matin, très tôt, sur France culture j'ai entendu des lectures tirées de" La pleurante des rues de Prague". J'ai été très impressionné. (sourire, coline)

C'est un livre touchant. Une très belle lecture.

J'aime beaucoup Sylvie Germain qui, de manière très authentique, tisse une oeuvre cohérente . J'ai lu une dizaine de ses livres et suis restée marquée parL'enfant méduse et par Magnus. J'ai bien aimé aussi son avant-dernier roman L'inaperçu ( que j'ai critiqué sur mon blog).
En général ,dès que j'ouvre un de ses livres, je suis happée par son style poétique, son regard sur la nature, par sa manière imagée de formuler l'indicible et je rentre facilement dans son univers.
Mais j'ai abandonné Hors Champ, son dernier livre, au bout de 50 pages...
La magie du style a disparu car l'auteur s'attache à décrire de manière laborieuse la laideur de notre environnement moderne , de la technique et des objets qui nous envahissent. Musique techno, couleurs criardes à la Disney, ordinateurs, imprimantes, disques durs , machines à café .... ça ne fait pas rêver !
D'autant plus que la narration est fastidieuse ( on voit toutes les ficelles !), chronologique, volontairement froide et distante.
Bref je me suis ennuyée...
Seules 2 pages sur la lecture , un peu à part, m'ont accrochée :
"(...) Toute une vie de lectures devant moi, de rencontres de personnages d'encre et de vent pour doubler les rencontres de chair et de sang, les ourler d'une ombre dense et mouvante, les troubler à profusion. Et plus tard, dans la vieillesse, m'en défaire, ôter une à une toutes ces peaux d'encre et d'ombre, les oublier, sans les renier, Arlequin écorcé, dépiauté, lumineux de nudité, comme un vieil ermite en fin de course sur la terre , comme un vieux sage déposant tout son savoir pour s'épanouir dans un état de folie douce. (...)"

Emmanuelle Caminade a écrit:

J'aime beaucoup Sylvie Germain qui, de manière très authentique, tisse une oeuvre cohérente . J'ai lu une dizaine de ses livres et suis restée marquée parL'enfant méduse ... En général ,dès que j'ouvre un de ses livres, je suis happée par son style poétique, son regard sur la nature, par sa manière imagée de formuler l'indicible et je rentre facilement dans son univers.
Mais j'ai abandonné Hors Champ, son dernier livre, au bout de 50 pages...
La magie du style a disparu car l'auteur s'attache à décrire de manière laborieuse la laideur de notre environnement moderne , de la technique et des objets qui nous envahissent. Musique techno, couleurs criardes à la Disney, ordinateurs, imprimantes, disques durs , machines à café .... ça ne fait pas rêver !
D'autant plus que la narration est fastidieuse ( on voit toutes les ficelles !), chronologique, volontairement froide et distante.
Bref je me suis ennuyée...

Un avis que je partage pratiquement entièrement...