Philip Roth

C'est à mon humble avis le plus grand romancier américain contemporain, à défaut le seul lucide sur son pays... Je me souviens de La Tâche, fabuleux...

Stargazer a écrit:

à défaut le seul lucide sur son pays...

Oh que non, il y en a bien d'autres, suffit d'aller voir les fils consacrés à la littérature nord-américaine

Il y en a d'autres certes, mais Roth - ce n'est que mon modeste avis - est au-dessus du lot

Bienvenue Stargazer, cela fait plaisir de voir un admirateur de Roth de plus

N'hésite pas à aller te présenter un petit peu par ici

Merci Epi :-)
Admirateur de Roth ? Oui, c'est le mot (en fait ses histoires ne me captivent pas toujours, mais ce type a une plume de folie...)
Bon bien je vais aller voir le topic présentation tout en précisant que je n'aime pas top parler de moi huhuhu

Lundi 19, à 22.05 une heure d'interview de Philipp Roth sur ARte

topocl a écrit:

Lundi 19, à 22.05 une heure d'interview de Philipp Roth sur ARte

Merci pour l'info Topocl, je vais regarder c'est sûr

Et un article sur Le rabaissement, à paraître le 29 septembre.

Merci pour le lien Traversay. Je suis un peu en manque d'ailleurs en ce moment, ce sera peut-être mon prochain de lui.

... Et je suppose bien entendu, que vous avez vu Philip Roth sans complexe, ce soir sur Arte...

Sinon, redif le 22/O9 à 16. O5

bix229 a écrit:

... Et je suppose bien entendu, que vous avez vu Philip Roth sans complexe, ce soir sur Arte...

Sinon, redif le 22/O9 à 16. O5

Oui. Il était à la fois émouvant et plein d'humour mais c'était beaucoup trop court.

Oui, mais ce sont ses livres qui comptent. Il a bien pris la peine de dire aussi que ses personnages n' avaient rien à voir avec lui.
Parce que beaucoup de ses lecteurs ont cru le reconnaitre dans Portnoy et ensuite, dans tous les autres avatars de l' auteur.
Et qu' il est sensible contre, à tout ce qui l' entoure et qui le concerne : la nature, les amis, la guerre, la politique, la maladie, le judaisme, et à présent la perte de l' inspiration, la proximité de la mort.

le prochain est donc Le Rabaissement (je trouve ce titre très laid) . Mais qu'est donc devenu Nemesis? il n'a pas eu le droit à une traduction française?

topocl a écrit:

le prochain est donc Le Rabaissement (je trouve ce titre très laid) . Mais qu'est donc devenu Nemesis? il n'a pas eu le droit à une traduction française?

Nemesis a été publié en 2010 en anglais après The Humbling (fr. Le rabissement) donc je pense qu'il est encore en cours de traduction.

Le rabaissement

Citation :

Simon Axler est l’un des acteurs les plus connus et les plus brillants de sa génération : une gloire célébrée jusque dans les provinces reculées. Il a maintenant 65 ans, il a perdu son talent, son assurance, la magie qui, tel Prospero, dans La Tempête, le faisait vivre. Axler n’arrive plus à croire en ses rôles, en lui-même, en la vie qui s’en va. Il se regarde être un acteur, un mauvais acteur de surcroît.
Ce sentiment d’extériorité le mène à la dépression ; sa femme le quitte, son public aussi, et son agent, un vieillard de 80 ans, ne peut plus rien pour lui, pas même le convaincre de retourner en scène.

Le temps des grands romans de Philip Roth est sans aucun doute révolu, quoique avec cet animal littéraire-là, l'affirmation pourrait être contredite. Le cas Roth n'est peut-être pas encore cuit. Mais, désormais, il faut s'habituer à des récits courts, qui semblent hantés par les mêmes thèmes : l'assèchement de l'inspiration, la mort et le sexe, ce dernier pouvant éventuellement retarder le précédent. Le rabaissement est un livre simple, linéaire, qu'une lecture rapide pourrait inciter à taxer de terne, donc indigne de l'auteur de La tâche. C'est aller trop vite en besogne. Son héros, Roth a beau prétendre le contraire, on a du mal à ne pas y voir un double de fiction, est mal en point. Un artiste, acteur shakespearien qui a perdu sa "magie" et tout envie de remonter sur scène. Un candidat au suicide idéal, qu'un bref séjour en hôpital psychiatrique ne guérit pas vraiment. Telle une "déesse ex machina", apparaît alors une femme qui, bien que lesbienne, ne se fera pas trop prier pour accéder au lit du mal portant et l'inviter à quelques jeux épicés. Eros terrassant Thanatos ? Sans révéler le dénouement, disons que ce ne sera pas tout à fait le cas. Malgré un pessimisme de fond et un moral bas dans les chaussettes, Le rabaissement n'est pas funèbre. Le ton est enlevé, les dialogues souvent drôles et la dérision toujours au rendez-vous. Pour citer deux critiques, excessifs chacun à leur façon, ce n'est ni un "Roth au rabais", ni un "Diamant noir". Rien d'autre que le roman d'un écrivain vieillissant qui a toujours des choses à raconter et les mots justes pour les dire.