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| Philip Caputo | |
| | Auteur | Message |
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mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Philip Caputo Mar 18 Juin 2013 - 13:29 | |
| Philip Caputo est journaliste et écrivain américain né à Westchester, Illinois , le 10/06/1941. Il est lauréat du Pulitzer en 1973, avec d’autres auteurs pour leurs révélations de fraude électorale à Chicago. Il est surtout connu pour ses mémoires sur son passage au Vietnam, Rumeur de guerre (A Rumor of War, 1977). En 1965 - 1966, il a été lieutenant d'infanterie dans United States Marine Corps au Vietnam. Il retourne au Vietnam en tant que correspondant de guerre de Chicago Tribune. Il vit aujourd’hui à Patagonia, en Arizona. Ouvrages: * La corne de l'Afrique ( Abin Michel ,1981) *La dernière guerre de Delcorso (Albin Michel ,1985) * Clandestin (Cherche midi,2012)
Dernière édition par mimi54 le Lun 22 Juil 2013 - 5:16, édité 1 fois | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Philip Caputo Mer 26 Juin 2013 - 23:16 | |
| Clandestin, Philip CaputoCherche-midi (Mars 2012) /Pocket (Mars 2013) 732/762 pages 4ème de couverture : - Citation :
- Dévasté par la mort de sa femme, survenue lors des attentats du 11 septembre, Gil Castle, l'avocat d'affaires, fuit New York. Quelque part en Arizona, sur la terre de ses ancêtres, il entreprend de faire son deuil. Jusqu'au jour où un jeune clandestin, rescapé d'un deal sanglant, arrive de la frontière toute proche.
Depuis l'installation de ses aïeux cow-boys, cent ans avant Castle, la région a bien changé. La guerre des cartels fait rage. Mais la frontière est restée. Et préside, de toute éternité, au destin familial... « Dans ces zones frontalières, la beauté cohabitait avec la violence- d’un côté le monde de Blaine et de Gerardo, plein de bétail et de chevaux et de paysages féeriques, de l’autre celui des barons de la drogue, des coyotes et des meurtres »
Nous suivons ici le deuil et la reconstruction de Gil qui préfère tout laisser derrière lui pour revenir sur la terre de ses ancêtres aux confins de la frontière mexicaine, en Arizona. Gil débarque chez son cousin Blaine et sa tante Sally qui exploitent le ranch familial à quelques encablures de la frontière mexicaine. Les trafics vont bon train ; drogues ou êtres humains, tout circule le plus illégalement du monde, mais au fond chacun s’en accommode. Un clandestin échappe au pire, et c’est tout l’histoire familiale qui ressurgit, et qui au fil de l’histoire va s’imbriquer avec l’histoire de la région. L’Arizona est une terre arrachée au Mexique qui, et c’est la thèse de Philip Caputo, n’en finit pas de régler ses comptes via les narcotrafiquants. Admirablement construit, Clandestin mêle le présent et le passé de cette région, et construit minutieusement l’histoire de cette famille dont on apprend petit à petit les forces et les faiblesses. Les personnages sont progressivement installés. J’ai beaucoup aimé la mise en valeur de tous les enjeux de la région, et de tout ce que cela inspire comme réflexion. Clandestin est un excellent roman dont il ne faut pas craindre l’épaisseur. Il a l’ambition et l’ampleur des grandes fresques, bien écrit, intelligemment construit, facile à aborder, et dépaysant à souhait. Une fois en mains, il est difficile de de s’en défaire. | |
| | | Cassiopée Main aguerrie
Messages : 347 Inscription le : 28/07/2011 Localisation : France
| Sujet: Re: Philip Caputo Dim 21 Juil 2013 - 23:24 | |
| Clandestin
Sur le fil….
C’est un livre de frontières….
Celles qui existent entre les pays (entre l’Arizona et le Mexique présentement), celles qui séparent les hommes qui ne se comprennent pas et qui, pourtant, se côtoient, celles plus délicates qui s’érigent dans les familles suite à une incompréhension, celles si ténues parfois entre le bien et le mal (il suffit de peu, quelquefois très peu pour basculer de l’autre côté et il est alors difficile de revenir du « bon côté »…), celles que l’on se crée, tout seul, par manque de confiance en soi, parce qu’on ne sait plus parler, communiquer et lorsque les autres se sont éloignés, le fossé est trop grand pour le franchir ……
Toutes ces limites sont évoquées de façon subtile, dans un roman magnifique, portée par une écriture délicate, donnant à chacun une place de choix, une manière unique de s’exprimer. L’auteur alterne un récit linéaire (avec quelques pages dans le passé en début de livre) et différentes transcriptions apportant des éclairages variés sur les situations que nous découvrirons.
Gil Castle ; homme par « qui tout arrive », va nous aider à relier le passé et le présent. Fuyant un deuil difficile, voire impossible, il va partir sur le chemin de ses ancêtres, de ceux qui ont construit la (lourde) histoire familiale. Le poids du passé, qui, même lorsqu’on ne l’imagine pas, conditionne le présent, est évoqué par plusieurs biais : par la famille, par l’histoire des pays à travers les choix politiques, par l’intermédiaire de ces hommes et de ces femmes qui fuient le Mexique pour ce qu’ils croient être un mieux…
Les rapports entre les uns et les autres sont empreints de naturel. Les dialogues sonnent vrai et on voit que dans la contrariété, la souffrance, les hommes se révèlent, les masques tombent… La mort et la drogue ont des rôles de premier plan dans cet opus. Elles entrainent les êtres humains au-delà de leurs limites …. Elles chamboulent tout sur leur passage….
Je n’aurais pas lu ce livre si Mimi, qui me connaît bien, ne m’avait pas dit « mets le dans ta valise, je sais que tu vas aimer… » (elle avait raison ;-)
Il ne faut pas être rebuté par le nombre de pages. Le texte est fluide, les protagonistes aux caractères forts, vous prennent aux tripes. Tout va vite, les non-dits, les secrets de famille peuplent le récit et on se dit que si quelqu’un s’était décidé à parler, à tendre la main, à essayer de comprendre, les « chaînes » ainsi engendrées auraient été brisées pour les générations à venir … Mais il n’est jamais aisé de « libérer la parole »…
J’ai beaucoup apprécié ce « pavé » (qui n’en a jamais été un tellement on a envie de connaître la suite.) Le traducteur a trouvé le « ton juste » pour le récit comme pour les éléments apportés sous forme de transpositions. Le contenu m’a plu, tout cela m’a interpelée et je n’avais qu’une hâte : retrouver au plus vite Gil et ses comparses (son approche du deuil, ses ressentis sont finement décrits et très réalistes.)
Je conclurai par une question « Est-on otage de son passé ? »…..
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| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Philip Caputo Dim 21 Juil 2013 - 23:37 | |
| Ce fil m'avait échappé. Avec cette référence de Jim Harrison, je suis obligée de le noter ! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Philip Caputo Jeu 18 Fév 2016 - 17:58 | |
| Clandestin
C'est sûr que Philipp Caputo n'a pas lésiné sur les moyens. Il mêle roman d'amour, réflexion historique, thriller, Nature writing, saga familiale...Il inscrit son roman dans la durée sur plusieurs générations par des récits entremêlés, malédiction et vengeance à l'appui. Il oppose l'Ouest ancien avec ses cow-boys et la naissance de la Révolution mexicaine, et l'Ouest moderne où la frontière est le terrain de jeu des passeurs de migrants et des narcotrafiquants. Il se glisse dans la peau de multiples personnages, ranchers, policiers, infiltrés ou non, bandits, infiltrés ou non. Il n'hésite pas à mêler à cela Sénèque, le 11 septembre et même la guerre en Irak.
C'est donc très ambitieux, et on pourrait croire que tout cela fait un peu trop, et bien non, au bout du compte c'est un panorama grandiose d'un mode de vie et d'une région, une étude de caractères apparemment bien tranchés mais finalement plutôt ambigus. Le Prix Pulitzer est bien mérité, on suit ça avec une exaltation tranquille, sans relâche au fil des 770 pages du livre. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Philip Caputo Jeu 18 Fév 2016 - 19:55 | |
| Comme Epi j'étais passée au travers de ce fil, mais ce n'est pas la référence à Jim Harrison qui m'attire, je ne l'ai jamais lu... mais plutôt l'opposition ancien/moderne ! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Philip Caputo Ven 19 Fév 2016 - 8:45 | |
| Je n'ai pas lu Harrison non plus, je pense que c'est l'aspect grands espaces, nature, vie des ranchs, qui l'évoque. C'est un roman très riche de toute façon avec plein de thèmes , une certaine naïveté (le bon trader résiliant qui lit Sénèque, l'histoire d'amour assez basique). Mais on passe très volontiers là dessus, car l'histoire, en lien avec le passé, est complexe et pleine de rebondissements et certains personnages, au contraire, sont incroyablement fouillés, en particulier le propriétaire du ranch frontalier, qui est l’incarnation de cette opposition anciens/modernes, s'accroche aux valeurs de ses aïeux, et cela en fait un homme d'une grande droiture mais un bon facho quand même. | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Philip Caputo Ven 19 Fév 2016 - 15:57 | |
| - topocl a écrit:
C'est donc très ambitieux, et on pourrait croire que tout cela fait un peu trop, et bien non, au bout du compte c'est un panorama grandiose d'un mode de vie et d'une région, une étude de caractères apparemment bien tranchés mais finalement plutôt ambigus. Bon alors je note! | |
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| | | | Philip Caputo | |
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