Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Philip Roth

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Maryvonne
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyMer 7 Déc 2011 - 17:21

chrisdusud a écrit:
Mordicus a écrit:

Ben... Ma littérature préférée du monde est écrite par des auteurs (mecs) nords-américains.

Donc, banco ?

(Et j'ai jamais rien lu de Boyle)

Moi je vote pour que tu lises Portnoy et son complexe. : Son premier bouquin, déjanté et bien écrit. Après il s'est calmé.

Et pour moi "la tache". Portnoy je n'avais pas trop aimé.
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chrisdusud
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyMer 7 Déc 2011 - 17:26

Maryvonne a écrit:
chrisdusud a écrit:
Mordicus a écrit:

Ben... Ma littérature préférée du monde est écrite par des auteurs (mecs) nords-américains.

Donc, banco ?

(Et j'ai jamais rien lu de Boyle)

Moi je vote pour que tu lises Portnoy et son complexe. : Son premier bouquin, déjanté et bien écrit. Après il s'est calmé.

Et pour moi "la tache". Portnoy je n'avais pas trop aimé.

Encore un coup à énerver mordicus....
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darkanny
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyMer 7 Déc 2011 - 17:27

Bon moi je vais trancher, j'ai lu "Le complot contre l'Amérique" et j'ai.....moyennement aimé.
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyMer 7 Déc 2011 - 23:29

J'étais toute tiédasse en lisant du Roth (La tâche) et même parfois au bord de l'énervement (côté paternaliste vieillissant et macho de seconde zone, ça me saoule très vite). Peut-être que ce n'était pas le bon bouquin mais j'en doute. Peut-être que, tout de même, je le retenterais un jour.
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Mordicus
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyJeu 8 Déc 2011 - 7:35


Clair.

Ca aide.

J'élimine La tâche pour ce qu'en dit Queenie.

Et je guette cet après-midi le résumé des 2 sélectionnés.

(Encore un coup à ce que je reparte avec 3 Daniele Steel)
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colimasson
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyVen 30 Déc 2011 - 21:59

Dans Books, un article s’attarde sur Le rabaissement de Roth et revient sur l’évolution de l’auteur à travers ses romans et sur le climat de niaiserie doucereuse qui règne à présent dans le style des nouveaux écrivains américains.

philippe roth - Philip Roth - Page 15 0cc1ca10

L’article est disponible en lecture intégrale ici : On a castré les romanciers écrivains.

Parlant du Rabaissement :

Citation :
Après avoir lu un passage sexuel dans le dernier roman de Philip Roth, Le Rabaissement, une femme de ma connaissance a jeté le livre dans une poubelle sur un quai de métro. Pas par fureur féministe : nous avons si bien assimilé la critique portée par Kate Millett la première dans La Politique du mâle que « nous savons à quoi nous en tenir », comme dit l’une de mes étudiantes. Non, cette dame a jeté le livre au motif que la scène était répugnante, vieillotte, superflue. Mais je continue de me demander pourquoi elle avait tant besoin de mettre ce roman au rebut ? Aurait-il conservé un peu de l’énergie provocatrice que son auteur espérait lui insuffler ? À l’unisson de cette anecdote personnelle, les critiques parues dans la presse témoignent d’une virulence et d’une sévérité révélatrices d’un certain état de notre culture, qui va bien au-delà de l’impuissance d’un écrivain vieillissant à ciseler ses phrases. D’où la question : pourquoi les scènes sexuelles de Philip Roth nous mettent-elles encore en rage ?


La question est posée. Katie Roiphe, auteur de l’article, essaie d’y répondre en revenant sur les débuts de Roth :

Citation :
Dans les premiers romans de Roth et sa bande, les passages salaces avaient un parfum de nouveauté, d’actualité, de transgression. Tout au long des années 1960, des livres comme Un rêve américain, Herzog, Cœur de lièvre, Portnoy et son complexe ou Couples ont donné l’impression que leurs auteurs écrivaient depuis la nouvelle frontière sexuelle : adultère, sodomie, sexe oral, triolisme – tout cela était excitant comme l’inédit, ou du moins comme le tabou récemment tombé.
[…]
Dans Portnoy et son complexe (1969), le roman immensément populaire de Philip Roth, le héros juif se fait sa place dans la société américaine en se glissant entre les cuisses d’une série de harpies cinglées et de jolies filles accommodantes. Mais faut-il prendre ces passages vraiment au sérieux ? Dans La Contrevie, l’alter ego de Roth, l’écrivain Nathan Zuckerman, se qualifie lui-même de « satiriste sexuel », et, ici comme ailleurs, l’auteur parvient à écrire des scènes érotiques à la fois drôles et salaces : « La vue de la fille de Zipper King, assise sur le rebord de la baignoire, les jambes écartées, offrant, impudique, son mètre soixante-douze à un légume, était le spectacle le plus mystérieux et le plus fascinant que quelqu’un comme Zuckerman ait jamais pu contempler. »
[…]
Les passages explicites de Roth louvoient avec brio entre noirceur, humour et luxure, et le héros se débrouille toujours pour sortir haletant, mais grandi, des moments comiques. Il y a dans ces scènes une rage vengeresse doublée d’une dose de sexisme ordinaire ; mais leur force tempétueuse et leur intelligence sont aussi porteuses de charisme, ode à la virilité de personnages intellos curieusement irrésistibles. À mesure que défilent les meilleures scènes, ils sont à la fois exaspérants, beaux, éloquents et répugnants. Nul besoin d’aimer Roth, ou Zuckerman ou Portnoy, pour admirer l’intensité avec laquelle sont racontées leurs aventures sexuelles. Et puis, il y a le suspense qui naît de cette tension, de cette audace, de cette intelligence, de cette prose funambule que l’on trouve chez Roth : jusqu’où peut-il être exaspérant et laid et vaniteux sans faire fuir ses lecteurs ? (En fait, il va trop loin, parfois, et les perd bel et bien.)


Dans les décennies suivantes, l’ardeur des débuts faiblit. L’enthousiasme n’est plus aussi vif qu’avant, de nouveaux thèmes apparaissent :

Citation :
Dans des livres comme Exit le fantôme et Aux confins du temps, Roth et Updike se sont attaqués au thème de l’impuissance sous toutes ses formes. Les jeunes dieux de la littérature étaient-ils en train de déchoir ? Dans Zuckerman délivré, Roth écrit : « L’existence a sa petite idée désinvolte sur la manière de traiter les types sérieux comme Zuckerman. Il n’y a qu’à attendre pour qu’elle vous enseigne l’art de la dérision. »


Et on en revient à la déception suscitée par Le rabaissement :

Citation :
Voilà qui nous ramène à l’exemplaire du Rabaissement jeté dans la poubelle du métro. Avec les passages salaces de ce livre, le problème n’est pas tant qu’il s’agit de pornographie, mais de pornographie ratée. On a l’impression que le cœur n’y est pas, que l’auteur simule, que le vieux maître impatient esquisse les scènes à grands traits (le godemiché, le trio), sans les écrire vraiment. La partie à trois n’a plus rien de l’étrangeté, de l’énergie, de l’originalité des trios de Portnoy et son complexe. Dans les romans plus tardifs, et plus dépouillés (Every­man, Exit le fantôme, Indignation), Roth semble faire bon marché des détails et de la profusion singulière de ses premières œuvres. Quand il décrit de vieux messieurs en panne, et que cela rend furieux, nous voyons surtout le vieil écrivain impuissant à écrire sur le sexe – spectacle autrement plus poignant.

philippe roth - Philip Roth - Page 15 7e76e710
Norman Mailer, ici lors d’une fête en 1968, adopte dans ses romans une vision hallucinée et quasiment religieuse du sexe. Avec une prédilection pour la sodomie.

L’article se conclut d’une manière intéressante en s’interrogeant sur une éventuelle relève du genre par les nouveaux auteurs américains. L’espoir n’est visiblement pas permis :

Citation :
À ce stade, on pourrait espérer : voici venir la jeune garde, côté jardin. Mais la nouvelle couvée de romanciers n’imagine plus de Portnoy ni de Rabbit. Le style actuel est plus enfantin ; l’heure est à l’innocence plus qu’à la virilité, au câlin plus qu’au coït. Prenons Suive qui peut, de Dave Eggers, quand le héros quitte une boîte de nuit en compagnie d’une femme ; elle se déshabille, se couche sur lui, et ils restent étendus là sans bouger : « Elle avait le poids idéal et j’avais chaud et voulais qu’elle ait chaud. » Prenons encore la relation décrite dans Indécision, de Benjamin Kunkel : « Nous dormions ensemble comme frère et sœur en évitant le plus souvent de baiser. » Dans les romans des héritiers présomptifs, les personnages sont souvent rebutés ou mal à l’aise face à une situation sexuelle. Dans Infinite Jest, David Foster Wallace écrit : « Il n’avait jamais eu de rapport sous l’emprise de la marijuana. Franchement, l’idée lui répugnait. Deux bouches sèches qui se cognent en essayant de s’embrasser, des pensées embarrassées qui s’enroulent sur elles-mêmes comme un serpent autour d’un bâton tandis qu’il se cabre et grogne placidement au-dessus d’elle. » Finies, les fanfaronnades et la franche délectation artistique de l’acte lui-même. Chez Kunkel, cela devient : « Et je serai peut-être verni ce soir. Toutefois, en montant l’escalier derrière elle et en étudiant son cul d’assez près, je me suis rappelé que la chance était un concept relatif, une médaille avec son revers, et qu’il n’y avait pas plus de raison de l’espérer que de la craindre. »
[…]
Les jeunes romanciers sont tellement inhibés, tellement imprégnés des valeurs progressistes, que leurs personnages ne peuvent même pas admettre leurs propres pulsions ; ils sont trop cool pour le sexe, en somme. Même la plus petite expression d’agressivité masculine trahit­ à leurs yeux un excès de confiance ou de ferveur, voire une faute politique. Le modèle du héros conquérant (même par inadvertance) est dépassé. Attacher trop d’importance au coït, en attendre trop, y voir une force capable de changer positivement le monde, voilà qui serait désespérément rétrograde. C’est curieusement la passivité, la gentillesse apathique, l’ambivalence profonde vis-à-vis de la chair qui révèlent une vie intérieure riche et admirable. Amoureux de l’ironie, de la fertilité littéraire d’une gêne si grande qu’elle empêche l’abandon minimal requis pour l’acte sexuel, ces auteurs sont en révolte contre les Roth, Updike et Bellow que leurs petites copines d’université dénonçaient. (David Foster Wallace se souvient d’une amie qualifiant Updike de « simple pénis avec un dico ».)


La conclusion de l’article rétablit la valeur des textes « trash » de l’ancienne génération, de plus en plus rabaissés par la nouvelle garde et les féministes. Conclusion très belle au passage…

Citation :
Face à la nouvelle pureté, la timidité paralysante, l’ambivalence autocentrée, la vision updikienne du coït comme « quête imaginative » n’est pas dépourvue d’une certaine­ grandeur disparue. La décontraction de Tarbox, avec ses matchs de volley bien arrosés et ses couples adultères copulant en plein air, s’est dissoute dans les caffè latte des Starbucks et les monospaces des banlieues résidentielles ; nos villes sont plus robustes, nos mariages plus solides – nous avons accosté un temps plus conservateur. Pourquoi, alors, nous soucier de l’obsession persistante de nos vieux lions littéraires ? Pourquoi y voir une menace contre notre cynisme moderne, contre notre conviction que le coït n’est pas un remède contre le « désespoir ontologique » ? Pourquoi ne pas considérer ces écrivains qui veulent déjouer la mort grâce au sexe avec la tendresse que nous avons pour les inventeurs des premiers aéroplanes, debout sur le tarmac à côté de leurs invraisemblables machines incapables de voler, les yeux levés vers le ciel ?


Je ne connais encore aucun des livres de Roth, mais cet article m’aura donné envie de suivre son évolution à travers les différentes étapes de son parcours telles que présentées dans cet article : aller de ses débuts virulents jusqu’au déclin des années actuelles.
Bon, à noter pour l'année 2012.


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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyVen 30 Déc 2011 - 23:36

Déclin, faut pas déconner. Je n'ai pas encore lu "le rabaissement" mais si ses derniers romans sont moins provocateurs qu'à ses débuts ils ne sont pas non plus à mettre au rebut.
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptySam 31 Déc 2011 - 8:25

j'ai lu la trilogie, j'ai aimé les 3 livres, mais un peu plus la Pastorale américaine et j'ai épousé un communiste.

et aussi Patrimoine (très intéressant)

et j'en lirai certainement d'autres
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptySam 31 Déc 2011 - 9:16

Je n'ai pas lu "le rabaissement " mais il fait partie des 25 meilleurs livres de l'année 2011 dans le classement des Inrocks.
Il faut croire que le déclin de Philip Roth n 'est pas valable pour tous^^
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptySam 31 Déc 2011 - 19:37

odrey a écrit:
Déclin, faut pas déconner. Je n'ai pas encore lu "le rabaissement" mais si ses derniers romans sont moins provocateurs qu'à ses débuts ils ne sont pas non plus à mettre au rebut.

Ouais, j'ai parlé un peu rapidement en me fiant seulement à l'article...
Je n'ai pas lu le Rabaissement, mais c'est vrai qu'il a reçu de bonnes critiques et qu'il ne doit pas être si médiocre que ça. Peut-être seulement médiocre par rapport aux autres textes de Roth... Déclin relatif quoi...
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyDim 1 Jan 2012 - 10:56

Disons que quand un Monsieur a plus de 70 ans et produit un livre peut-être un peu moins bon que les autres (je ne l'ai pas encore lu), il est un peu rapide de parler de déclin. Voila pour Philipp Roth.
Quant à la littérature américaine en général, elle est peut être en déclin, mais je me demande ce que je lirais sans elle.


Dernière édition par topocl le Dim 1 Jan 2012 - 17:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyDim 1 Jan 2012 - 13:25

Tout pareil que Odrey et Topocl.
Si c'est le déclin, alors je le trouve vraiment pas mal.
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyDim 1 Jan 2012 - 13:28

Il est des déclins qui valent bien des apogées, hé, hé.
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyVen 20 Jan 2012 - 22:48

Le rabaissement


Un livre de Philip Roth qui reste bien à la vue sur les présentoirs de la médiathèque à peine quelques mois après sa parution…. Pas très bon signe ….. Personne ne se l’arrache ….

Mais il est important de ne pas se fier aux apparences, n’est ce pas ? Donc, j’ai choisi de le lire … Heureusement qu’il était court !!!

Citation :
« Il avait perdu sa magie. L’élan n’était plus là. »
Voici les premiers mots ce roman …. On pourrait presque penser que l’auteur parle de lui tant son opus manque de vie, tant on reste spectateur, en retrait, pas concerné par ce qui se passe, soupirant parfois devant tant de « nombrilisme ». Le personnage principal en est exaspérant …
Citation :
« Je sais que je suis bon . »
… Il le dit lui-même ; seul son égo remplit sa vie …

J’ai lu d’autres livres où des hommes sont mal, se posent des questions (entre autres le très bon « trente sixième dessous » de Pierre Daninos) mais là, il manque beaucoup d’ingrédients au récit de Philip Roth pour accrocher le lecteur car c’est là le principal problème.
Rien ne nous tient. Ce brave homme qui « fait des efforts pour écouter les autres » ne nous donne pas envie de le lire ….

Je me suis posée la question de savoir pourquoi ?

Etait ce le thème ? La construction du récit ? L’écriture ?

J’ai « ma » réponse car on est bien d’accord, tout ceci reste mon avis et seulement mon avis….

Le thème était intéressant, un homme qui a perdu la flamme qui le tient, le maintient, le fait vibrer devant, pour et par le public ….. Comment allait-il évoluer, s’en sortir, vivre, survivre, dépasser cet état de fait, accepter ses faiblesses, rebondir ou faire d’autres choix …

La construction, classique, de chapitres en chapitres ; assez linéaire, ne posait pas problème ….

Restait l’écriture … Ah, l’écriture …. Le pouvoir, la force des mots, ceux qui vous parlent au cœur, ceux qui pèsent, angoissent, qui vous prennent aux tripes, ceux qui vous font rêver, qui allument des étoiles dans vos yeux, ceux qui vibrent ….

Tout est dit (si j’étais courageuse, je relirai ce livre pour compter le nombre de fois où il y a le verbe dire….) …. Pour moi il est là, le problème. Une écriture, ici (Roth a fait bien mieux), sans sel, sans relief, sans humour, sans émotion, sans sensation … Des dialogues creux, insipides …. Rien qui vous attire, qui vous retient …. Dommage …..
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 EmptyLun 23 Jan 2012 - 21:31

Le rabaissement

J'ai accroché à fond à ce petit livre qui nous raconte une descente aux enfers dans un texte d'une cohérence et d'une efficacité remarquables.

Simon Axler, acteur reconnu à qui tout réussit, sent brusquement le sol s'effriter sous ses pas à l’âge de 63 ans. Ses certitudes, son aptitude à jouir de la vie et à se rendre excellent, laissent la place à un questionnement existentiel mortifère. Il se croit sauvé quand il rencontre Pegeen, une jeune femme compliquée qui lui redonne le goût de vivre, l’estime de soi, le goût du jeu, l'aptitude à se projeter dans l'avenir, mais se révèle, sous ses dehors enfantins une cruelle mante religieuse. Le dégoût et le désespoir ont tôt fait de le rattraper…

J'ai adoré la description de l'effondrement de cet homme à son zénith, incompréhensible pour lui-même comme pour les autres, son infantilisme et la fragilité de son égo apparaissant au plein jour. Simon s'accroche à cette idée folle de se croire sauvé par le seul fait de se payer une jeune femme dont il fait son jouet, et s’effondre en découvrant que le plus manipulateur n’est pas celui qu'on croit.

La blessure narcissique, la peur de vieillir sont décrits avec le brio habituel et l’humour de Philip Roth, une ironie tendre pour son personnage qui croyait tout avoir et se retrouve comme un enfant abandonné et désespéré.
Il y a bien quelques pages où l’auteur s'est laissé aller à quelques techniques narratives un peu lourdes (un discours indirect qui enchaîne les « je lui ai demandé » et les « elle m'a dit »), quelques scènes de sexe un peu gore (mais qui finalement se justifient assez bien). Mais, une fois de plus je suis prête à tout pardonner à l’œil perçant et malicieux de Philip Roth ;

(Je pardonne beaucoup moins à la traductrice Marie-Claire Pasquier –à moins que ce ne soit l’éditeur- qui n’ a rien trouvé de moins laid pour le titre que ce « Rabaissement »)
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MessageSujet: Re: Philip Roth   philippe roth - Philip Roth - Page 15 Empty

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