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 Arthur Koestler [Hongrie]

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shanidar
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pia
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyMar 10 Juin 2014 - 8:18

Loin de moi de vouloir dire que la réligion Juive est née au pays Khazar (d'ailleurs K en parle au début du livre. Les réfugiés qui l'amenèrent, la conversion...). Je voulais plutôt dire en utilisant le mot "berceau", que c'était le berceau de la communauté Juive actuelle. Selon K et ses sources du moins. sourire
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Bédoulène
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyMar 10 Juin 2014 - 17:50

ok, c'est parfois difficile de se comprendre r par écrit !  sourire 
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shanidar
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyMar 10 Juin 2014 - 20:07

je ne corrige rien du tout et j'apporte même une première contribution à votre excellente discussion : par berceau, je crois qu'il faut entendre celui des Ashkénazes par opposition aux juifs Sépharades (ceux du Moyen-Orient jusqu'à l'Espagne d'avant 1492). La théorie de Koestler désigne les Ashkénazes comme les descendants des Khazars convertis au judaïsme et il exprime l'idée que ces Ashkénazes sont les juifs qui peuplent aujourd'hui le monde entier de manière majoritaire. Ce qui soulève bien des problèmes vient du messianisme juif car les juifs attendent le Messie pour revenir en Terre Promise, mais cette terre promise devrait être pour les Ashkénazes la Khazarie (si on suit la théorie de Koestler) et non pas en Israël comme c'est le cas aujourd'hui. D'où une polémique bien compréhensible.

deuxième contribution :

koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 Koestl10 La treizième tribu

Koestler nous invite à une leçon d'Histoire et d'histoires. En parlant du peuple oublié des Khazars, il nous fait le récit précis, circonstancié et documenté d'une région située au nord de la mer Caspienne et dont les habitants, par leur pugnacité, ont pu préserver l'empire byzantin des attaques arabes pendant de nombreuses années. A travers cette histoire, c'est l'histoire du monde de l'Antiquité à nos jours dont Koestler nous fait le portrait, sans jamais se départir de son sens de l'humour.
Et c'est bien agréable pour un lecteur non averti d'être emporté par la plume de Koestler au milieu des tentes nomades de ces Khazars belliqueux.
Car belliqueux il fallait l'être pour tenir à distance les musulmans qui furent arrêtés à peu près au même moment (749) par Charles Martel alors qu'ils s'apprêtaient à envahir l'espace français. La tenaille arabe ne se referma pas sur l'Europe mais elle continua à assaillir les flancs byzantins tenus par les Khazars. Nobles Khazars, qui désireux de garder leur autonomie refusèrent de se convertir à la foi orthodoxe et choisir le judaïsme pour ne pas non plus succomber aux chants des muezzins.

Mais l'Histoire ne s'arrête pas au moment où les Khazars succombent sous les coups des Ghuzz et puis de la Horde d'or de Gengis Khan. Il semble même sûr et certain qu'ils trouvèrent refuge, à la suite des Magyars, dans l'actuelle Hongrie et la future Pologne. De cet exil, Koestler tire sa thèse : contrairement aux idées établies, les Juifs d'Europe ne sont pas des sémites issus de la diaspora moyenne-orientale (sépharade) mais bien des descendants (mêlés, hybrides, métissés) des Khazars juifs (les Ashkénazes).

La thèse qui me semblait au premier abord farfelue n'est pas défendue bec et ongles par Koestler mais démontrée à l'aide des textes d'époque (byzantin, arabe, russe…) et par une réflexion logique qui finit par laisser un doute et presque une certitude.

Je ne sais pas si cette thèse (que Koestler n'invente pas mais reprend à la suite d'autres, historiens, chercheurs, linguistes, anthropologues, la liste est longue et riche) a depuis été balayée par les découvertes de notre temps, mais en tout cas (d'après ce que j'ai compris il n'en est rien), elle est si intelligemment et si plaisamment développée par Koestler que j'ai (presque) envie d'y croire.

Dans tous les cas, ce livre est avant tout un livre traitant de l'Histoire d'une population totalement inconnue alors qu'elle fut la gardienne d'une Europe accolée à la Barbarie, en cela, déjà, le livre de Koestler est passionnant et l'histoire des différentes conversions (Khazars, Rhus...) et des conflits et alliances des uns avec les autres expliquent encore bien des évènements géopolitiques de notre temps. Un livre important pour comprendre l'état actuel du monde.
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyMer 11 Juin 2014 - 18:13

Apparemment la thèse des Kazars est toujours d'actualité Luc Ferry a d'ailleurs cité le livre de Koestler en exemple (dans une interwiew concernant le livre de Shlomo Sand)



merci Shanidar, de nous avoir rejoint pour commenter ce livre dont j'ignorais qu'il me plairait tant même si je ne doutais que l'écriture de Koestler suffirait à mon plaisir.

je suis sure que le trio pourra se  retrouver plus tard sur une autre lecture de Koestler ou d'un autre écrivain !
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyMer 11 Juin 2014 - 18:48

Oui c'est fascinant de penser que si la theorie de Koestler et ses sources se révélait juste la terre promise serait donc la Khazarie et pas Israël. Sacré polémique en effet! Je ne suis pas une spécialiste de la religion Juive et je n'ai pas lu assez à ce propos pour y croire ou ne pas y croire. Comme tu dis ce peuple qui a joué un rôle pourtant si important a été bien oublié....
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyDim 15 Juin 2014 - 13:14

La treizième tribu

Le livre est en deux parties. La première partie nous raconte l’histoire des Khazars peuple qui a surgit des steppes Asiatiques au 5ème siècle. Et la deuxième partie parle de la théorie que Koestler (et ses sources) avance qui serait de dire que la branche de la communauté actuelle Juive Ashkénaze viendrait massivement de Khazarie.   Les khazars était un peuple nomade qui finit par se sédentariser et s’installer dans le Caucase (Nord) entre la mer Caspienne et la mer noire. La nation Khazare devint une grande puissance qui joua le rôle de tampon entre les Arabes musulmans et la Byzance Chrétienne qu’elle protégeait. Les Khazars sont restés très indépendant vis-à-vis des deux grandes religions auxquelles ils étaient soumis , l’Islam et le Christianisme. Ce fut une nation accueillante pour les Juifs persécutés de Byzance, ce qui leur permit de se familiariser avec la religion Juive. Ils l’adoptèrent en 740, ce qui leur permit de ne pas tomber sous la coupe des Arabes ou des Byzantins. Après la chute définitive de la nation Khazare au 16ème siècle ils redevinrent semi-nomade et émigrèrent massivement en Pologne (particulièrement)  et participèrent à l’expansion de la religion Juive (de la branche qui devint la branche Ashkénaze )dans les pays de l’Est. Sujet Polémique bien entendu puisqu’il était plutôt de mise de croire que les Ashkénazes venaient de la communauté Franco-Rhénane.

J’ai pris beaucoup de plaisir à faire connaissance (par l’intermédiaire de Koestler) avec le peuple Khazar dont j’avais peut-être vaguement entendu le nom, mais dont je ne connaissais pas la puissance. Malgré le flot de renseignements que nous donne Koestler, il nous rend la lecture accessible et vivante et nous donne envie d’en savoir plus sur ce peuple pratiquement oublié. Il nous rend plus limpide l’histoire de ces grandes puissances qui s’affrontaient, faisaient des pactes d’amitiés, et qui étaient  L’empire Byzantin, les Arabes Musulmans et les Vikings. Ces derniers qui jouèrent un grand rôle dans l’histoire de la Russie et de la Hongrie (Pays de Koestler). Toutes ses puissances ont été obligées de compter avec la Puissance que la Khazarie représentait.

Pour ceux qui veulent aller plus loin, il y a une troisième partie, de quatre annexes, qui donne des renseignements plus approfondis sur les sources qui l’ont aidé à écrire le bouquin.
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyDim 15 Juin 2014 - 21:21

Le zéro et l'infini

Citation :
Il n'y a que deux conceptions de la morale humaine, et elles sont à des pôles opposés. L'une d'elle est chrétienne et humanitaire, elle déclare l'individu sacré, et affirme que les règles de l'arithmétique ne doivent pas s'appliquer aux unités humaines – qui, dans notre équation, représentent soit zéro, soit l'infini. L'autre conception part du principe fondamental qu'une fin collective justifie tous les moyens, et non seulement permet mais exige que l'individu soit de toute façon subordonné et sacrifié à la communauté –  laquelle peut disposer de lui soit comme d'un cobaye qui sert à une expérience, soit comme de l'agneau que l'on offre en sacrifice.

Je dois avouer (bien que dans un contexte pareil le terme « avouer » soit à utiliser avec précaution) que j'ai eu du mal à entrer dans le livre. Je ne sais pas trop si cela vient de moi (lecture hâchée et inhabituellement étalée sur plus d'une semaine) ou du propos qui s'élabore peu à peu.

Il s'agit des derniers jours d'un ancien chef révolutionnaire incarcéré comme Ennemi du peuple  lors des purges de Staline, interrogé jusqu'à ce qu'il  se renie soi-même pour le bien du Parti. Autant il a été fanatique et sans scrupule dans ses débuts, autant il s'interroge maintenant sur le sens de la révolution, et ses dérives.

Citation :
Je plaide coupable d'avoir placé la question de la culpabilité et de l'innocence avant celle de l'utilité et de la nocivité.

La première partie, « la première audience », est un récit de prison assez (trop?) classique :  les humiliations, les messages codés qui passent d'une cellule à l'autre, les promenades des prisonniers dans la cour… La deuxième partie, « la deuxième audience » m'a un peu trop fait penser à des annales du bac de philo vaguement cliché, rédigées par un amateur de métaphores vaseuses(la balançoire, l'écluse, l'écorché) avec ces questions éternelles et jamais résolues : faut-il privilégier le bien individuel ou le bien collectif, faut-il faire le bonheur des gens malgré eux, la fin  justifie-t-elle les moyens, les masses sont-elles aptes à décider de leur sort, faut-il mourir pour ses idées ?...Cette remarque tient , bien évidemment, pour ma lecture faite au XXIe siècle, et aurait sans doute été sans déplacée à l'époque (1938) où le livre a été écrit,

C'est ensuite, à la « troisième audience » que le livre monte en puissance, l'absurde s'impose et terrifie, tout se referme sur le personnage comme un rouleau compresseur. « Cette assez grotesque comédie », dévoile toutes ses traîtrises dans l'unique but de «  consolider la dictature ».

L'épilogue consiste en un implacable constat d'échec de l'utopie : malgré l'apparent triomphe du Parti, «le drapeau de la Révolution est en berne » et, bien qu'il soit « jeté en pleine démence », l'individu reprend ses droits.

Je crois, mais ma lecture est ancienne, que j'avais de beaucoup préféré Le testament d'un poète juif assassiné d'Elie Wiesel.
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyLun 16 Juin 2014 - 9:17

ah les lectures hachées... tout un problème...
mais je comprends que l'aspect didactique du livre puisse rebuter, en revanche j'ai été particulièrement sensible à la 'leçon' de politique donnée par Koestler qui propose un aperçu à mon avis très juste de la 'philosophie' communiste pour ne pas dire stalinienne de l'époque. Un témoignage plus qu'un roman peut-être.

et je note le titre d'Elie Wiesel que tu cites, topocl.
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyLun 16 Juin 2014 - 11:25

Il y a certes un aspect informatif intéressant, mais là j'ai déjà lu pas mal sur le sujet.

shanidar a écrit:
et je note le titre d'Elie Wiesel que tu cites, topocl.

Et je vois que mes messages subliminaux passent bien  rire  !
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyDim 27 Juil 2014 - 17:32

Je viens de terminer "le zéro et l'infini"

comme pour mes précédentes lectures j'ai beaucoup apprécié.

Tout d'abord je trouve que le fait que Koestler ne nomme ni le pays, ni le Parti, ni le n°1 force le trait dramatique (certains écrivains invente des noms).

Bien sur que ce qui se passe dans la cellule est connu aujourd'hui moins à l'époque de sa sortie non ? (depuis sa sortie en France en 45 d'autres livres relatant les mêmes faits ou tout simplement la vie dans les prisons ont été édités)

pour ce qui concerne le deuxième interrogatoire l'extrait mis en exergue ma parait  d'un choix édifiant :

"Lorsque l'église est dispensée des commandements de la morale. L'unité comme but sanctifie tous les moyens, l'astuce, la traîtrise, la violence, la simonie, l'emprisonnement, et la mort. Car tout ordre existe pour les fins de la communauté, et l'individu doit être sacrifié au bien général.   Diestrich Von Nieheim évêque de Verden


suffit de remplacer l'église par le PARTI !

Les extraits du journal de Roubachov permettent de voir l'évolution de sa pensée et aussi qu'il espérait après qu'Ivanov l'ait rejoint dans sa cellule, une sortie grâce à la reconnaissance de ses fautes. Il souhaite faire une étude sur "la maturité politique des masses". L'immaturité des masses serait l'un des facteurs d'échec de la révolution.

Le discours d'Ivanov est sans ambiguité mais il commet l'erreur de s'être entretenu avec Roubachov dans sa cellule, il est rapidement  exécuté.

"La plus forte tentation pour des hommes comme nous, c'est de renoncer à la violence, de se repentir, de se mettre en paix avec soi-même. La plupart des grands révolutionnaires ont succombé à cette tentation, de Spartacus à Danton et à Dostoïevsky ; ils représentent la forme classique de la trahison d'une Idée."

Roubachov a pris conscience bien trop tard des exactions commises sur le Peuple, mais son analyse qui répond au discours  Ivanov est explicite :

"Le pouvoir arbitraire du gouvernement est illimité, et reste sans exemple dans l'Histoire ; les libertés de la presse , d’opinion et de mouvement  ont totalement disparu, comme si  Déclaration des Droits de l’Homme n’avait jamais existé. Nous avons édifié le plus gigantesque appareil policier, dans lequel les mouchards sont devenus une institution nationale, et nous l’avons doté du système le plus raffiné et le plus scientifique de tortures mentales et physiques. Nous menons à coups de fouet les masses gémissantes vers un bonheur futur et théorique que nous sommes les seuls à entrevoir. »

Koestler fait par les paroles de Roubachov une dénonciation de la dérive d'une révolution qui se voulait améliorer la vie du peuple et qui n'a fait que le crucifier.


Les interrogatoires avec Gletkin sont des temps forts, le mécanisme de la machine à broyer est en marche. Roubachov connait la mécanique pour en avoir usé aussi, comme il le dit "Je paie". La mort ne sera pas à crédit !

Roubachov se posait une question sur la douleur avec ou sans raison ; à chaque fois que le taraude les souvenirs de ses méfaits (sa lâcheté envers Arlova, le suicide de Loewy etc....) la rage de dents se déclenche, comme une réponse.

ce sont les petits détails qui parfois font ressortir  l'absurdité et la criminalité des raisonnements du N°1 comme le fait de choisir de petits sous-marins  plutôt gros" et d'être puni pour le mauvais choix.


Quant au "sentiment océanique" qu'ici se résume pour Roubachov en la réapropriation du "JE", c'est un thème cher à Koestler (cf le passage intitulé "au bord de la fenêtre" dans les Hiéroglyphes)


"Nous n'admettions l'existence d'aucun secteur privé, pas même dans le cerveau d'un individu. Nous vivions dans l'obligation de pousser l'analyse logique jusqu'à ces dernières extrémités. Notre pensée était chargée de si haute tension que le moindre contact provoquait un court-circuit mortel. Nous étions donc prédestinés à nous détruire les uns les autres.
J'étais un de ces esprits. J'ai pensé et agi comme je le devais ; j'ai détrauit des êtres que j'aimais, et j'ai donné le pouvoir à d'autres qui me déplaisaient. L'Histoire m'a placé là où j'étais ; j'ai épuisé le crédit qu'elle m'avait accordé ; si j'avais raison, je n'ai pas à m'en repentir ; si j'avais tort, je paierai."



je pense que je me suis attachée à l'écriture de Koestler, peut-être que je ne suis pas assez objective.
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyDim 27 Juil 2014 - 18:03

Bédoulène a écrit:
Je viens de terminer "le zéro et l'infini"

je pense que je me suis attachée à l'écriture de Koestler, peut-être que je ne suis pas assez objective.

De mon côté j'ai l'impression que dans ce roman à thèses, Koestler en démontant un à un les rouages du communisme, en déroulant l'état d'esprit de Roubachov dont l'endoctrinement laisse cependant entrevoir l'horreur de sa situation mais aussi de ce que chaque dirigeant à laisser faire, Koestler va vraiment au bout de sa propre réflexion et de sa quête d'une 'vérité' politique. Je crois qu'il y a chez lui une lucidité quasiment scientifique torturée par l'idéal d'une société meilleure, qu'il pensait pouvoir réaliser à travers le communisme et qui a été balayé par Staline. Et tu as raison Bédoulène de souligner la date de parution de l'ouvrage qui montre à quel point l'honnêteté intellectuelle de l'auteur s'est tôt éveillée.

De mon côté je me suis procurée Les call-girls et Spartacus !! L'idylle n'est pas finie...
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyDim 27 Juil 2014 - 18:20

Comme tu le dis toujours la lucidité de Koestler. Sa technique pour démontrer et démonter le pouvoir dictatorial, oui vraiment c'est sur il est d'une rigueur scientifique.

je lirai aussi bien sur "la croisade sans croix" et ......................
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyDim 27 Juil 2014 - 18:21

Bédoulène a écrit:
Comme tu le dis toujours la lucidité de Koestler. Sa technique pour démontrer et démonter le pouvoir dictatorial, oui vraiment c'est sur il est d'une rigueur scientifique.

je lirai aussi bien sur "la croisade sans croix" et ......................

La Tour d'Ezra !?!  dentsblanches 
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyDim 27 Juil 2014 - 18:24

oui oui ! je vais le lire aussi !
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   koestler - Arthur Koestler [Hongrie] - Page 4 EmptyDim 27 Juil 2014 - 19:11

pia a écrit:
Mais est-ce que Koestler n'avait pas parlé dans Hiéroglyphes de Roubachov et d'Ivanov? Ce n'est pas l'histoire de cet homme qui admire le prisonnier grand ponte du PC,  qu'il doit intérroger et dont il doit obtenir les aveux?

Spartacus me tente bien.

Koestler consacre en effet un chapitre des Hiéroglyphes au Zéro et l'infini. Il y écrit que Roubachov pense comme Boukharine et que physiquement il a fait un mix entre Trotsky et Radek. Il insiste également longuement sur ce qu'il a voulu dire dans ce livre.

Citation :
Il devait y avoir 4 ou 5 personnages qui, condamnés à mort, se trouvent transportés du plan trivial au plan tragique de l'existence. Ils révisent leur vie, et chacun découvre qu'il est coupable, mais non des crimes pour lesquels il va mourir. Le commun dénominateur de leur culpabilité est d'avoir placé les intérêts du genre humain avant les intérêts de l'homme, d'avoir sacrifié la morale à l'efficacité, les moyens aux fins. A présent, ils doivent mourir, parce que leur mort est utile à la Cause, des mains des hommes qui souscrivent aux mêmes principes.

mais ça ne répond pas vraiment à ta question... (qui a disparue...).
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