Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Sono Sion

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traversay
Queenie
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MessageSujet: Sono Sion   Sono Sion EmptyLun 2 Juil 2012 - 8:55

Sono Sion 3am-si10

Sion SONO (園 子温, Sono Shion) est un écrivain, poète, réalisateur et scénariste japonais, né en 1961 à Toyokawa.


Filmographie :

1990 : Bicycle Sighs (Jitensha toiki)
1992 : Heya
1997 : Keiko desu kedo
1998 : Kaze
1998 : Dankon: The Man
2000 : Seigi no Tatsujin Nyotai Tsubo saguri
2000 : Utsushimi
2002 : Suicide Club (Jisatsu saakuru)
2005 : Comme dans un rêve (Yume no naka e)
2005 : Noriko's Dinner Table (Noriko no shokutaku)
2005 : Strange Circus (Kimyô na sâkasu)
2005 : Hazard
2006 : Jikô keisatsu (feuilleton TV)
2007 : Exte: Hair Extensions (Ekusute)
2008 : Love Exposure (Ai no mukidashi)
2009 : Be Sure To Share (Chanto tsutaeru)
2010 : Cold Fish (Tsumetai nettaigyo)
2011 : Guilty of Romance (Koi no tsumi)
2011 : Himizu (Himizu)
2012 : the Land of Hope (Kibō no Kuni)


Dernière édition par Queenie le Lun 29 Avr 2013 - 10:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Sion Sono   Sono Sion EmptyVen 6 Juil 2012 - 10:48

Sono Sion 20053910
Guilty of romance.
Sion Sono
(devrait sortir le 25 juillet 2012).


Un cadavre est trouvé dans un taudis. En fait de cadavre ce ne sont que des morceaux, assemblés et mis en scène avec un mannequin de vitrine.
Une femme enquête, et se retrouve à fouiller dans le monde des Love Hotels et d'un type particulier de prostituées : celles qui ont une vie diurne normale, voir prestigieuse, et une vie nocturne où elles vendent leurs corps. D'où vient cette "perversité" ? Qu'est-ce qui les a menées là ? Qu'est-ce qu'elles cherchent ?
En parallèle, on suit également la vie d'Izumi, femme au foyer ultra docile. Elle vénère son époux, écrivain à la B.C. célèbre, et passe son quotidien à lui donner une vie parfaite. Seulement elle s'ennuie. En plus, il n'a jamais aucun geste de tendresse envers elle. Ne la touche jamais. Un jour son corps et ses désirs vont être réveillés, et, acceptant cette part sensuelle en elle, ça va être la spirale vers le monde obscure de la prostitution.
Et enfin, il y a la prof de littérature japonaise dans une université prestigieuse, qui ne se cache (presque) pas de son activité de prostituée les nuits. Elle va servir de mentor à Izumi et l'entraîner vers la découverte d'elle-même, de la violence, du mépris, de la haine, et du sexe.


Filmé comme un Miike des années 90, un côté Giallo : beaucoup de rouges, de néons, de couleurs étranges, de monde "carton pâte" malsain, glauque, étouffant.
Sono Sion 20136710

Des acteurs qui en font des tonnes. Un aspect clownesque hystérique qui met mal à l'aise, fait rire jaune. Et parfois des situations un peu burlesques, ironiques surtout, qui font franchement rire, surtout parce que ça fait du bien de relâcher la pression (parce qu'on sait ce qu'il se cache derrière...).

Sono Sion 20136711

Un scénario dont on devine pas mal tout ce qui va arriver, mais qui surprend par les détours qu'il emprunte, par les scènes violentes, folles et psychologiquement troublantes.
Une scène de thé en famille vraiment horrible. Un dialogue entre la mère et la fille qui fait froid dans le dos.
Sion Sono en met des tonnes sur les scènes de sexe, un peu répétitives, et les traits psychologiques, mais c'est un vrai tourbillon dont on sort un peu nauséeux.

Film sur les doubles vies, sur l'indépendance (et féministe !), sur l'acceptation du côté obscur qu'on a tous en chacun de nous et qui peut précipiter notre chute si on n'y prend garde, sur l'hypocrisie et la manipulation. Et sur une la solitude, qui, finalement, pousse à tout ça.

Très bon film. Barré. Dur à encaisser parfois.
Interdit aux moins de 16 ans, et qui sortira en version courte en France (1h52) ce qui donnera peut-être un rythme encore plus tendu par rapport à la version que j'ai vu (2h23).
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MessageSujet: Sion Sono   Sono Sion EmptySam 28 Juil 2012 - 1:17

Queenie a écrit à propos de sa version longue :

Sono Sion 20053910

Premier mérite de Guilty of Romance, nous faire découvrir l'univers de Sion Siono, un petit maître japonais, qui en est déjà à son huitième film. Avec ses deux héroïnes, l'une devenant peu ou prou disciple de l'autre, dans la perversité et la débauche sexuelles, nous voici entre Masoch et Sade, quoique le réalisateur préfère citer Kafka ad libitum. C'est dans l'ensemble assez troublant, socialement fascinant (l'une des femmes est prof à l'université, l'autre épouse dévouée à la maison), on peut même parler de discours féministe, passant par un avilissement érotique contre balancé par l'échange financier. Filmé de façon très kitsch, Guilty of Romance ne lésine pas sur les situations explicites, le voyeurisme se taillant la part du lion. Dans un sens, ce n'est pas si nouveau dans le cinéma nippon. Les Oshima, Imamura et Masamura ont déjà posé quelques pierres à l'édifice dans les années 60, Siono continue la tradition avec un certain talent, une bonne dose de cruauté et un goût immodéré pour le grand guignol. Le cocktail ne manque pas d'épices, il est cependant à réserver à des estomacs solides.

Sono Sion 20136710
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptySam 27 Avr 2013 - 19:58

Sono Sion 20225210

The land of hope

Dans un petit bled non loin de la côte (forcément ?) une petite famille vie tranquillement de la ferme familiale, la mère alzheimerise mais tout est smooth avec les trentenaires de fils et sa femme. C'est ambiance tranquille avec les voisins et leur chien, il fait beau et tout et tout... et puis tremblement de terre. Et des bonshommes en combinaisons viennent mettre une barrière au milieu de la rue et font évacuer les voisins. Le vieux fait partir son fils et sa femme. A contrecœur le fils s'arrache. Le fils des voisins part avec sa copine à la recherche des parents de celle-ci dans la ville où ils habitaient qui a été balayée par un tsunami.

Mélange de lyrisme, de mélodrame avec un humour bizarre, absurde et pas toujours appuyé. Une espèce d'horreur très smooth et très tranquille dans sa superposition des histoires d'amour, mais horreur radicale et définitive sous l'ombre et surtout les conséquences de la catastrophe (plurielle) nucléaire et des mensonges qui emballent les pires dérapages (et un beau bourrage de crâne des médias).

Un film profondément identitaire, assez long avec 2h15 (et j'ai sombré à un moment et je le regrette), mais dont l'alternance et les ruptures surprenantes maintiennent en alerte et font assez bien passer la pilule du surplus de certains effets. On a parfois l'impression de passer d'une saison à l'autre plusieurs fois de suite ou du jour à la nuit sans que ce soit absolument choquant.

Le choc c'est aussi les images de la fin avec cette petite ville "simple" fantôme en ruine, des moments de lyrisme mais cantonné aux personnages, il faut reconnaitre qu'il n'y a pas forcément surenchère avec le paysage marqué par les événements.

Pas exempt de défauts mais mon sentiment de ne avoir tout compris me semble être un bon signe, il y a un bon paquet d'éléments qui me sont lointains et le film garde en plus une forme qui n'a pas l'air pré-mâchée pour un public ou un autre.

J'avais presque peur avant d'y aller, je ne regrette certainement pas l'expérience .
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyDim 28 Avr 2013 - 22:57

animal a écrit:
The land of hope

[...]

Mélange de lyrisme, de mélodrame avec un humour bizarre, absurde et pas toujours appuyé. Une espèce d'horreur très smooth et très tranquille dans sa superposition des histoires d'amour, mais horreur radicale et définitive sous l'ombre et surtout les conséquences de la catastrophe (plurielle) nucléaire et des mensonges qui emballent les pires dérapages (et un beau bourrage de crâne des médias).

Un film profondément identitaire, assez long avec 2h15 (et j'ai sombré à un moment et je le regrette), mais dont l'alternance et les ruptures surprenantes maintiennent en alerte et font assez bien passer la pilule du surplus de certains effets. On a parfois l'impression de passer d'une saison à l'autre plusieurs fois de suite ou du jour à la nuit sans que ce soit absolument choquant.

Le choc c'est aussi les images de la fin avec cette petite ville "simple" fantôme en ruine, des moments de lyrisme mais cantonné aux personnages, il faut reconnaitre qu'il n'y a pas forcément surenchère avec le paysage marqué par les événements.

Pas exempt de défauts mais mon sentiment de ne avoir tout compris me semble être un bon signe, il y a un bon paquet d'éléments qui me sont lointains et le film garde en plus une forme qui n'a pas l'air pré-mâchée pour un public ou un autre.

J'avais presque peur avant d'y aller, je ne regrette certainement pas l'expérience .

Oui, c'est quand même un peu trop long. Plusieurs fois, je me suis dit : "ah, ça va finir" et puis non, ça continue... et puis... ça continue...
Je l'ai vu dans une petite salle, ça n'a pas forcément arrangé l'aspect un peu "caméra numérique", mais ça n'était pas trop gênant.

Donc, c'est un peu trop long, et c'est aussi un peu appuyé, souvent. C'est un peu difficile à dire, vu l'ampleur du drame, celui de Fukushima, bien sûr (même si ce n'est pas Fukushima dans le film).
Il y a de très bonnes scènes : la mise en place de la ligne de démarcation à 20 kilomètres pile autour de la centrale : les maisons situées à 20 kilomètres moins un mètre doivent évacuer, le danger est trop grand ; par contre, celles à 20 kilomètres plus un mètre ne risquent rien, nous affirment les représentants gouvernementaux. On voit bien l'absurdité bureaucratique. Et puis on nous rappelle souvent que le gouvernement nous cache des choses, etc., tout ce qu'on a bien vu avec Fukushima.
On voit bien, à travers quelques scènes peut-être un peu appuyées, l'ostracisme dont font l'objet ceux qui ont dû quitter la zone "en danger/irradiée/qui menace d'être irradiée" (barrer, au choix). Ce genre d'"anecdote" (si l'on peut dire, vu la gravité du sujet) on été racontées, par exemple dans "Ce n'est pas un hasard. Chronique japonaise" de Sekiguchi Ryoko. En fait, le film n'apprend pas grand chose.
Il y a un peu de symbolisme également appuyé : une vieille femme, attende d'un genre d'Alzheimer, oublie sans cesse qu'une Centrale a été construire, qu'elle a explosé, et veut "rentrer chez elle" (où ?)... son mari lui dit qu'ils vont partir dans dix minutes, et entre-temps, elle a oublié... comme les Japonais oublient le danger du nucléaire, comme ils vont l'oublier de nouveau.
Ça n'est pas un film optimiste, mais en même temps on ne sait pas exactement quelle est la situation dans la centrale, ce qui ne facilite pas les choses.

Bref : sentiment un peu mitigé pour ce film. C'est à la fois sobre et démonstratif (la Dixième de Mahler...). Un peu trop long. Les acteurs, eux, sont tous très bien (le "vieux", notamment, a une sacrée présence).
Mais on ne sait pas très bien ce que le réalisateur a voulu faire, à part nous redire les dangers du nucléaire, surtout dans les régions sismiques. Les radiations, ça ne se voit pas ; finalement, les livres sur le sujet sont peut-être plus forts.
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyLun 29 Avr 2013 - 7:07



Pour Land of hope par rapport à un bouquin j'ai aimé le fait de ne pas tout comprendre (pas que je comprenne tout quand je lis hein...) et l'approche non documentaire (il aurait pu tenter aussi un La Bombe à la japonaise post-catastrophe) qui laisse avec des ressemblances, des échos et par dessus tout et par dessus le farfelu qui intervient souvent, qui laisse avec une normalité.

J'ai hésité à aller voir Derrière la colline hier, j'avais été refroidi dans la présentation par "Pour ce western en Anatolie (Emin Alper se revendique à la fois de Sergio Leone et de son compatriote Nuri Bilge Ceylan) ", mais ton commentaire remotivant les troupes... argl, demain ptet, après ça risque d'être difficile ? suspens.
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MessageSujet: land of hope   Sono Sion EmptyLun 29 Avr 2013 - 7:23

animal a écrit:


Pour Land of hope par rapport à un bouquin j'ai aimé le fait de ne pas tout comprendre (pas que je comprenne tout quand je lis hein...) et l'approche non documentaire (il aurait pu tenter aussi un La Bombe à la japonaise post-catastrophe) qui laisse avec des ressemblances, des échos et par dessus tout et par dessus le farfelu qui intervient souvent, qui laisse avec une normalité.
Oui, c'est non documentaire, et en même temps assez proche... On voit un peu tous les aspects : ceux qui restent, ceux qui partent, un centre d'accueil...

Et il parle de la menace nucléaire en "fictionnisant" un nouvel "incident" (comme on dit pudiquement) qui ressemble à deux gouttes d'eau à Fukushima, pour nous dire que ça recommencera.

On sent qu'il a voulu faire un "vrai film", sinon pourquoi cet arbre qui brûle, le genre de truc qui se veut signifiant, mais totalement démonstratif et inutile ? (fallait-il vraiment ajouter un symbole tellement gros ? ou bien ça se veut poétique ? c'est quand même maladroit).
J'ai l'impression qu'il aurait pu faire mieux en coupant un peu, et notamment ce genre de scènes.

Sinon, as-tu un exemple de ce que tu n'aurais pas compris ? (et qui me serait sans doute aussi passé par-dessus mon entendement)
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyLun 29 Avr 2013 - 10:22

eXPie a écrit:
Land of Hope
[...] Oui, c'est quand même un peu trop long. Plusieurs fois, je me suis dit : "ah, ça va finir" et puis non, ça continue... et puis... ça continue...
[...] Donc, c'est un peu trop long, et c'est aussi un peu appuyé, souvent.
[...] quelques scènes peut-être un peu appuyées
[...] En fait, le film n'apprend pas grand chose.
[...] Il y a un peu de symbolisme également appuyé
[...] Mais on ne sait pas très bien ce que le réalisateur a voulu faire.
eXPie a écrit:
On sent qu'il a voulu faire un "vrai film", sinon pourquoi cet arbre qui brûle, le genre de truc qui se veut signifiant, mais totalement démonstratif et inutile ? (fallait-il vraiment ajouter un symbole tellement gros ? ou bien ça se veut poétique ? c'est quand même maladroit).

On pourrait croire que tu parles de Guilty of romance, en tout cas, c'est ce que moi j'ai ressenti devant ce film. Ça me donne de moins en moins confiance en ce film... J'irai quand même, si je trouve le temps, parce que je trouve le sujet très intéressant mais... je me mettrai en bout de rangée, histoire d'assurer le repli possible de ma croupe. chut
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyLun 29 Avr 2013 - 12:55

Citation :
Sinon, as-tu un exemple de ce que tu n'aurais pas compris ? (et qui me serait sans doute aussi passé par-dessus mon entendement)
comme j'ai comaté temporairement j'ai un peu raté d'où sortait le type et son compère en survet qui cherchaient à faire partir le vieux, mais à part ça qui est explicable je dirai que c'est dans des images. même le panneau de la "ville nucléaire" si je comprends, au fond je ne sais pas ce que ça peut avoir comme identité dans le paysage d'un japonais, et pareil pour beaucoup d'autres choses jusqu'à la maladie de la vieille ou la fête des morts et des "détails" autour du nucléaire, de l'historique du vécu. Je comprends le sens de ce qui est montré mais je n'en connais pas la portée réelle. (je ne sais pas si je suis très clair, probablement non, huhu).

Avec l'arbre qui brûle qui a l'air tout à fait too much j'ai quand même apprécié (je crois ?) les drôles d'arrangements des fleurs qui restent toutes colorées au milieu des flammes ou le mélange de jour et de nuit.
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyLun 29 Avr 2013 - 20:35

Land of hope.


Je trouve qu'il a fait fort Sono avec ce film qui traite d'un sujet assez casse-gueule : le post-catastrophe nucléaire et tsunami. Le choix de partir de l'humain, de trois portraits de trois couples différents, de leurs problèmes particuliers qu'ils affrontent par rapport à leur existence bouleversée. C'est souvent très tendre, et le spectateur rentre rapidement dans une douce empathie.
Un film tranquille et doux, avec le choix de montrer avec humour l'absurde, le mensonge véhiculé par les medias (l'état?), la destruction, les radiations et la mort, qui permet de pointer les choses difficiles sans tomber dans le larmoyant.

Bon... Juste le piano poussé à fond pendant les scènes tristounes, c'est too much. Chiant, et tellement, que ça me coupait l'émotion (mais ça marchait pour mes voisins de gauche et droite : une femme, un homme, à chouiner pendant 2h... Sisi !).

Mais les personnages sont terriblement attachants. La femme qui se cosmonautise pour protéger l'enfant qu'elle porte des radiations, la jeune femme qui entraîne son petit ami dans les zones interdites à forte radiation pour retrouver une trace de ses parents, le couple de vieux qui refuse de partir de cette maison où ils ont toujours vécu.
L'amour, la tendresse, la complicité, l'espoir... qui s'accrochent à chacun de leurs pas.
C'est beau.
Ça donne envie de les tenir par la main. De leur faire un câlin. Et de dire aux idiots qui les empêchent de faire comme ils veulent de se taire.

Des images plutôt chouettes, poétiques, surtout dans le tragique : les images de la ville détruite, abandonnée, avec la neige, les enfants-fantômes, la danse de la moisson (ou truc du genre), les traces de pas (l'un après l'autre, un pas un pas, on avance). L'image de l'étable, avec toutes les vaches qui ruminent tranquillement, source de vie, de sérénité, de survie. L'appartement recouvert de papier-bulle pour empêcher les radiations d'entrer.
Bref : des plans qui sont forts, parlent directement aux sens, pas besoin de réflexion.

Sono a fait, pour moi, un très bon film sur les difficultés de vivre malgré la destruction, malgré la condamnation, s'aveugler pour avancer. Avec l'espoir, tout de même, toujours.

Cela dit, je reconnais également qu'il est un peu long, Sono Sion répète souvent des moments, rappellent des choses, ou les fait traîner. Ce n'est pas redondant ou comme une vérité martelée, mais ça ralentit le rythme, et nous fait entrer dans une atmosphère légèrement somnolente (peut-être que le voir en pleine digestion ne facilite pas la concentration non plus).

Je suis extrêmement étonnée de l'écart entre Land of Hope et Guilty of Romance, c'est intrigant de voir un réalisateur faire deux films si différents, et si réussis. Et ça fait du bien.
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyMar 7 Mai 2013 - 22:41

Commentaire fondamental d'Alain Riou, au Masque et la Plume, à propos des vaches que l'on voit dans une étable ("hangar") :
Alain Riou a écrit:
'Ce qui est très frappant, c'est qu'elles ont le visage tourné vers la public, alors que dans les étables occidentales, elles ont le derrière tourné"

Je crois que cela valait la peine d'être signalé.
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyMar 7 Mai 2013 - 23:08

eXPie a écrit:
Commentaire fondamental d'Alain Riou, au Masque et la Plume, à propos des vaches que l'on voit dans une étable ("hangar") :
Alain Riou a écrit:
'Ce qui est très frappant, c'est qu'elles ont le visage tourné vers la public, alors que dans les étables occidentales, elles ont le derrière tourné"

Je crois que cela valait la peine d'être signalé.
rire Je ne suis pas certaine que c'était le but recherché mais merci pour ce fou rire !
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyMer 8 Mai 2013 - 7:17

eXPie a écrit:
Commentaire fondamental d'Alain Riou, au Masque et la Plume, à propos des vaches que l'on voit dans une étable ("hangar") :
Alain Riou a écrit:
'Ce qui est très frappant, c'est qu'elles ont le visage tourné vers la public, alors que dans les étables occidentales, elles ont le derrière tourné"

Je crois que cela valait la peine d'être signalé.

Ah bon ?
Il me sembla avoir pourtant souvent vu l'image d'une grange avec les vaches qui mangent dans leur auge.
Mince, va falloir que j'étudie le cas.
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyMer 8 Mai 2013 - 9:16

Queenie a écrit:
eXPie a écrit:
Commentaire fondamental d'Alain Riou, au Masque et la Plume, à propos des vaches que l'on voit dans une étable ("hangar") :
Alain Riou a écrit:
'Ce qui est très frappant, c'est qu'elles ont le visage tourné vers la public, alors que dans les étables occidentales, elles ont le derrière tourné"

Je crois que cela valait la peine d'être signalé.

Ah bon ?
Il me sembla avoir pourtant souvent vu l'image d'une grange avec les vaches qui mangent dans leur auge.
Mince, va falloir que j'étudie le cas.
J'avais trouvé ce détail super rigolo ("Je crois que cela valait la peine d'être signalé." était bien sûr très ironique dentsblanches ).
Le débat sur le film partait méchamment en sucette avec un délire sur les vaches...
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MessageSujet: Re: Sono Sion   Sono Sion EmptyMer 8 Mai 2013 - 9:19

je ne sais plus si j'en avais parlé mais je leur ai trouvé de bien bonnes têtes aux vaches du film.
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