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 Stefan Heym [Allemagne]

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2 participants
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shanidar
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shanidar


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MessageSujet: Stefan Heym [Allemagne]   Stefan Heym [Allemagne] EmptyMer 8 Mai 2013 - 18:21

Stefan Heym [Allemagne] Stefan11

De son vrai nom, Helmut Flieg est plus connu sous son pseudonyme : Stefan Heym (1913 - En Bokek, Israel 2001) écrivain allemand.

Né à Chemnitz, dans une famille de négociants juifs, il est renvoyé du lycée à 18 ans pour avoir publié un poème antimilitariste. Il étudie à l'université à Berlin, lorsque Hitler devient chancelier en 1933. Il fuit le nazisme, effectuant une grande partie du trajet à ski et s'exile en Tchécoslovaquie à Prague où il survit en effectuant toutes sortes de métiers.

En 1935, il obtient une bourse des Hautes Etudes, offerte par l'Université de Chicago à deux étudiants exceptionnellement doués et dont les études avaient été interrompues par l'arrivée au pouvoir de Hitler, où il écrit une thèse sur Heinrich Heine. Puis il devient rédacteur en chef d'un journal allemand anti-nazi à New York, qui ne dure que deux ans, mais qui joue un grand rôle en dénonçant les activités du Bund germano-américain en Amérique.

De 1939 à 1942, Stefan Heym travaille comme courtier d'éditions et consacre ses loisirs à l'écriture de son premier roman, Hostages, écrit en anglais, publié en 1942 et qui connaît un grand succès.

Il s'engage dans l'armée américaine en 1943 et participe comme officier au débarquement en Normandie. C'est à cette époque qu'il écrit son second roman Sur la paix souriante édité en 1944. Il est nommé lieutenant, affecté au service de propagande et d'information. Les Croisés, son troisième roman, est directement inspiré de cette période de sa vie. En 1945, les orientations de la revue qu'il crée à Munich lui valent d'être expulsé de l'armée américaine pour ses idées « pro-communistes ». En 1948, Les croisés qui évoque la seconde guerre mondiale et le communisme est un best-seller. En 1952, sous la poussée du maccarthysme, il rend ses décorations, renonce à la nationalité américaine et s'installe à Berlin-Est.

Après des débuts enthousiastes, où il publie une série de reportages sur l'Union Soviétique dans le Berliner Zeitung, sa position se détériore à partir de son roman Une semaine en juin qui traite de la révolte des Berlinois de Berlin-Est en 1953. Il est juste toléré en Allemagne de l'Est, car il critique, inlassablement, le régime en place. Mis sous surveillance par la Stasi, il n'émigre pas et réussit à faire publier ses livres à l'Ouest, à commencer par son roman Une semaine en juin. Protégé par sa notoriété, il se définit comme socialiste critique, fustigeant un parti qui prétend représenter la classe ouvrière mais n'est fait que de tyrans petits-bourgeois. Il est mis au ban de l'Union des écrivains est-allemands.

Un de ses tout premiers romans qui, sous le régime communiste, avait été interdit de publication, paraîtra finalement quelque temps avant sa mort : ce sont Les Architectes.

Lors de la réunification, Stefan Heym est élu député d'un quartier populaire de Berlin-Est. Ce doyen du Bundestag, à 81 ans, dénonce la prétention hégémonique de l'Allemagne de l'Ouest, la qualifiant de Serpent qui a dévoré un hérisson, et qui maintenant souffre de problèmes digestifs, discours qui provoque un tel scandale, qu'il finit par renoncer à ses fonctions un an plus tard. Il meurt en Israël en 2001, juste après avoir donné une conférence sur Heinrich Heine, sur qui il avait écrit son tout premier ouvrage, une thèse...

source : wikipedia

bibliographie (non exhaustive) :

- Thèse sur Heinrich Heine à l'université de Chicago
- Otages (écrit en anglais, 1942, publié en français en 1946, Ed G.-E. Pinaud à Alger)
- Sur la paix souriante
- Les Croisés (1950, nrf Gallimard, traduit de l'anglais, 1948 : The Crusaders)
- Les yeux de la raison (The Eyes of Reas, écrit en anglais, Nrf Gallimard, 1954)
- L'âge cosmique (écrit en anglais, Les Editeurs Français Réunis, 1959)
- Une semaine en juin (Berlin, 1953) (Jean-Claude Lattès, 1990, collection : La Nuée Bleue)
- Chronique du roi David (Der König David Bericht3 , traduit de l'allemand, édition Métailié, 1991)
- Ahasver le juif errant (L'Âge d'homme, 1991)
- Les Architectes (écrit en 1966, publié en 2000, et en français en 2008, Zulma)

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shanidar
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shanidar


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MessageSujet: Re: Stefan Heym [Allemagne]   Stefan Heym [Allemagne] EmptyMer 8 Mai 2013 - 18:38

Stefan Heym [Allemagne] Lesarc10 Les Architectes (Zulma)

Début des années 60, en Allemagne de l'Est. Un couple d'architectes doit construire le prolongement de la rue de la Paix-dans-le-monde (alias Stalinallee).

Stefan Heym [Allemagne] Stalin10 La Stalinallee en 1960 devait représenter le symbole du renouveau socialiste.

Mais Staline est mort et les premiers prisonniers politiques reviennent au pays.
Les premiers doutes assaillent l'esprit de la jeune Julia dont les parents ont été fusillés en URSS pour déviance.
Que s'est-il réellement passé et quel rôle a joué son époux lors de cette arrestation ?
Comment réagir à l'arrivée de Daniel Tieck, ancien ami et architecte de ses même parents, et ancien déporté politique, lorsqu'on a été élevé dans le culte du communisme et que toute sa vie est dirigée par le Parti ?

Le thème principal de ce roman est celui de la peur. Celle qui survient au bout d'une vie, ou à son commencement, quand, persuadé que tout ce que l'on a vécu et tout ce que l'on vit ou vivra trouve sa justification dans une société que l'on construit et qui s'avère au bout du compte pleine de crevasses.
Alors, la peur survient !
Celle qui fait vaciller les certitudes et qui apporte avec elle le doute ! Celui qui emporte les rêves d'une vie, la confiance en l'autre, celui qui détruit lentement mais durablement les constructions de chaque instant.

Ce roman, dont l'écriture n'a rien d'exceptionnel, dont aucune situation ne relève de l'inouï, dont la narration s'écrit loin de tout sensationnalisme est d'une justesse et d'une probité rares. Le récit s'écrit le long d'une narration qui se veut à la fois : déchirure d'un couple qui soudain découvre que son histoire repose sur un mensonge et la révélation du fait que la société dans laquelle les personnages sont en vie est une société bâtie elle aussi sur des mensonges.

Croire que ce roman de l'ère communiste, celle des années 60, d'après Staline et du début d'un certain réchauffement (dont on se demande bien aujourd'hui ce qu'il reste au regard de l'actuelle Russie) serait bien éloigné de notre vie, capitaliste et occidentale serait un bien grand leurre.
Car, au-delà du plaisir réel et sans aucune équivoque doctrinale que procure la lecture de ce roman qui retrace l'histoire d'un couple (ses humeurs, ses ruptures, ses retrouvailles, ses déchirures), il s'agit d'un récit qui questionne et réclame certaines réponses :
Que se passe-t-il lorsqu'une idée politique devenue pouvoir s'avère ne plus correspondre à l'idéal de ceux qui l'ont promu ? On peut aujourd'hui transposer cette question à nos démocraties, dont on découvre aujourd'hui les fragilités et les déficiences. A l'heure où la question de la démocratie brûle nos doigts, la vision de Heym, non seulement garde toute sa valeur, mais prend une ampleur plus grande encore : si la faillite du politique (quel qu'il soit : communiste ou capitaliste pour ne pas dire démocratique) survient, que reste-t-il de l'être, de l'humain, du couple et de ce qui peut en surgir ??
Revient la peur ! Peur de lendemain désenchanté et violent, désargenté et sans espoir.
Heureusement, malgré tout son réalisme, Heym offre comme ouverture le sentiment amoureux, pour ceux qui pourront et sauront conserver une forme d'empathie !

Pour finir je voudrais insister sur la manière dont Heym écrit son histoire, la manière dont il s'appuie sur l'importance des mots (nous savons depuis Klemperer toute l'importance du lexique dans les sociétés totalitaires, soumises au hasard et aux dénonciations), cette idée est ici parfaitement démontrée par un auteur choisissant à merveille son vocabulaire pour nous faire entendre ce que les mots disent en deçà de leur signification première, ce qu'ils véhiculent de sens mais aussi de dangers.

Un livre très doux qui parle de la grande violence des sociétés totalitaires.
C'est sans doute la plus grande réussite de ce roman éclairant et beau.
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kenavo
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MessageSujet: Re: Stefan Heym [Allemagne]   Stefan Heym [Allemagne] EmptyMer 8 Mai 2013 - 20:02

Merci pour ce fil
je ne pourrais pas dire quel effet cet auteur aurait sur moi, si je le lirais aujourd'hui, mais je sais que je me suis retrouvée enthousiaste il y a pas mal d'année en lisant Une semaine en juin... des souvenirs marquants
je vais voir dans sa biblio s'il y a un autre qui me tente...
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MessageSujet: Re: Stefan Heym [Allemagne]   Stefan Heym [Allemagne] Empty

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