Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Magda Szabo [Hongrie]

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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyLun 8 Déc 2008 - 23:27

bix229 a écrit:
Je maintiens que Le Faon est un livre fort meme si très noir.

Très noir oui...Mon préféré est peut-être Rue Katalin...
Bel hommage de Tom Léo à Magda Szabo! content
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bix229
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MessageSujet: Magda Szabo   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptySam 14 Fév 2009 - 13:03

Deux livres de Magda Szabo publiés par Viviane Hamy :

Le Vieux puits, une autobiographie et

L'Intant, un roman.
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tom léo
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyDim 15 Fév 2009 - 12:48

Merci, bix! Je n'avais pas encore vu ces nouveautés!
Remarquable travail de Viviane Hamy!
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kenavo
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyJeu 5 Mar 2009 - 17:15

À propos des deux livres Le Vieux Puits et L'Instant - La Créüside, parus en février, il y a un beau commentaire dans le Magazine Littéraire:

À la lecture de ses six livres parus en France, difficile de ne pas éprouver un sentiment d’humilité : Magda Szabó est impressionnante. Auteur infatigable, romancière, dramaturge, poétesse, docteur en philologie, traductrice, résistante aux sirènes de la propagande communiste quel qu’en fût le prix, elle a signé sans doute les textes les plus marquants de la littérature hongroise du XXe siècle.

Sauf que la romancière magyare la plus traduite dans le monde aurait détesté surplomber son lecteur par son érudition, ériger sa propre statue de « Grand Écrivain » au sein de l’oeuvre. Bref, se laisser prendre à un mauvais sérieux. Car voilà : d’emblée, l’écriture fut pour elle débarrassée des pénibles oripeaux du sacré. « Chez nous, écrire était une occupation aussi naturelle que prendre un bain ou se coiffer », explique-t-elle dans Le Vieux Puits, recueil de souvenirs d’enfance et récit d’une extraordinaire initiation à la joie créative que publie Viviane Hamy. Et que l’on peut lire comme l’autoportrait d’une artiste en devenir. Celui d’une fille d’« écrivains amateurs et professionnels » : ses parents étaient eux-mêmes des « écrivains manqués ». Et non « ratés ». Son père composa notamment « de remarquables nouvelles », et le génie de sa mère se déploya tout particulièrement dans les contes. Sans que rien ne soit publié. « En fait, nous n’avions vraiment besoin de personne d’autre que nous », confie-t-elle à propos de cette famille où l’on pratiquait la musique, la danse, le chant ou la comédie dans le quotidien du foyer. Des parents qui offrirent à Madga « une enfance exceptionnelle » - et un large pan de ce qui permit à sa vocation d’écrivain d’éclore. Très vite, elle participe à l’élaboration des histoires racontées aux bambins avant extinction des feux ; tient des livres entre ses mains, « bien avant qu’elle [ait] su lire » ; découvre le plaisir de contempler activement photos et tableaux. Surtout elle découvre le goût de la scène et du jeu. « L’existence du théâtre, ce que c’est, ce qu’il apporte et comment, furent pratiquement les premières notions que mes parents me transmirent. [...] Ils m’y emmenèrent très tôt, dès que j’eus 3 ans. [...] j’ai vu Shakespeare aussi bien que des opérettes, et non seulement chacun de ces genres absorbait mon entière attention, mais il me procurait aussi une joie extrême. » La ville de Debrecen dans la Hongrie des années 1920, minutieusement décrite, préfigure non moins l’oeuvre future : dans un chapitre intitulé « Personnages », Madga Szabó évoque « le monde des petits artisans et commerçants » que l’on retrouvera protagonistes de nombre de ses romans, comme Le Faon - dont l’héroïne implacable sera, elle, une grande comédienne de théâtre. « Passionnée par les mots », Madga Szabó commence très tôt à écrire, munie du bien le plus précieux qui lui ait été légué : la liberté. Un jour que sa mère la voit contrariée par le dénouement d’un drame, elle prononce une phrase clé : « Récris-le, mon petit, tu n’es pas obligée de le prendre au sérieux. » Là gît sans aucun doute la genèse de L’Instant, conçu en 1990 sur ce postulat esthétique inchangé. Alors qu’elle dormait encore dans un « lit à barreaux », son père lui « raconta la guerre de Troie par le menu, comme un roman ». Ce fut d’abord la rencontre avec Homère qui, dit-elle, « m’ensorcela, me captiva, m’éleva, me brisa, si bien que mon père décida que le moment était venu pour moi de connaître la suite de l’histoire ; je savais assez de latin pour qu’il me confie Virgile, et j’entrepris de lire L’Énéide ».

Pendant des décennies, Madga Szabó mûrit ensuite un projet, pour faire enfin de Créüse, la première femme d’Énée, « personnage fugitif » du texte d’origine, le centre d’un roman magistral. Réalisant peu à peu combien elle était le symbole d’une injustice flagrante, car sacrifiée par l’auteur, au bout du compte, pour des raisons politiques liées à l’empereur Octave, elle décide de composer, avec L’Instant, sa propre « nécrologie en hexamètres », mais aussi « l’épitaphe d’une génération » d’écrivains qui payèrent d’un lourd tribut leur refus de collaborer avec Staline et ses suppôts hongrois. Ce livre constitue assurément une revanche - mais une revanche malicieuse, pied de nez à la fatalité et à l’horreur. Car « Créüse n’a pas un instant de répit, même en rêve, elle se bat contre des monstres ». Madga Szabó a bien conscience de sa hardiesse (« Comment avais-je l’audace de trotter sur mon cheval boiteux derrière le char triomphal de Virgile ? »), mais la liberté retrouvée l’emporte sur tout le reste. Ainsi naît La Créüside, oeuvre presque invraisemblable de richesse. L’auteur y mêle tous les genres : épique et mythologique bien sûr, mais aussi roman, forme dégradée de l’épopée, comme le souligne le critique György Lukács, ce qui permet à Madga Szabó « une présentation des événements non pas d’en haut, ni d’un légendaire labyrinthe souterrain, mais depuis le rez-de-chaussée » tout prosaïque ; ce qui lui permet aussi « un ton d’une extrême gravité et en même temps de dérision envers soi-même et le monde ».

Sur le fond comme sur la forme, l’obsession du théâtre reparaît également, qu’il soit comédie burlesque ou surgissement de l’instant fatidique inspirant terreur et pitié selon les lois ancestrales de la tragédie. Et puis il y a le mélange des niveaux de langue, le jeu - ce jeu jamais abandonné - avec le texte virgilien qu’elle connaît par coeur depuis l’enfance, qu’elle amende autant qu’elle lui rend ici un hommage quasi amoureux. Et, surtout, cette affirmation du libre-arbitre en butte à l’implacable destin qui « a tout anéanti », cette révolte toujours possible quand on sait que seule demeure intangible la joie puissante née d’un exercice absolument libre de l’imagination.


source: ICI
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Charlie
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyMar 15 Fév 2011 - 14:06

Rue Katalin est paru en 1969 en Hongrie.

Le début est quelque peu déroutant, on est perdu dans cette profusion de personnages mais surtout continuez : c’est un chef d’œuvre et dès le début de la partie : « Epoques et épisodes », tout s’éclaire, et on ne parvient plus à lâcher ce roman poignant !

Les Held, les Elekes et les Biro : trois familles qui habitent des maisons mitoyennes à Budapest. Elles y ont bâti un havre d’amitié et de paix, dans lequel grandissent leurs enfants : Irène Elekes et sa sœur Blanca, Henriette Held et Balint Biro.

En 1944, alors que Irène et Balint vont fêter leurs fiançailles, la petite histoire des gens va s’insérer dans la plus grande Histoire, et la réalité politique va briser à jamais cette harmonie…

Dès lors, plus rien ne sera comme avant, et chacun à sa manière, et pour le reste de sa vie (et même au-delà) recherchera la douceur de vivre tous ensemble à la rue Katalin…

L’auteur décortique les sentiments avec génie, c'est un magnifique roman sur l’amitié, la culpabilité, la mort, le souvenir : vraiment, c'est un auteur à découvrir !

Citation :
« Ils surent aussi que la différence entre les vivants et les morts n’était que qualitative, qu’elle ne comptait pas vraiment et ils surent aussi que, dans la vie, chacun reçoit en partage qu’un seul être dont il puisse invoquer le nom à l’heure de la mort »
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 5 Fév 2014 - 18:26

Je suis aussi tombée sous le charme de: La porte.
Je ne vais pas reprendre l'histoire mais tout simplement citer bix229:

bix229 a écrit:


Cette impression de frustration et d'inachèvement, c'est peut être celle que nous ressentons quand il est trop tard pour y remédier et que nous pensons alors que décidément toutes les vies sont ratées.

C'est la force de Magda Szabo d'être quand même parvenue à sublimer
cette femme qui l'aima tellement et d'en faire aussi un personnage inoubliable...:heart:

Je ne pensais pas que cette histoire était vraie et du coup, je suis encore plus émue de cette étrange relation entre Magda et Emerence. Quelle force ! Il y a à la fois de l'amour, de la cruauté, des moments d'incompréhension.
Emerence en est presque magique.
Une belle découverte qui me donne envie de lire d'autres romans de Magda Szabo.


Dernière édition par Menyne le Mer 5 Fév 2014 - 19:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 5 Fév 2014 - 19:04

Merci d'avoir fait remonter ce fil Menyne   sourire : voilà un auteur qui va aboutir dans ma LAL , voire PAL bien vite .....
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyMer 5 Fév 2014 - 19:59

églantine a écrit:
Merci d'avoir fait remonter ce fil Menyne   sourire : voilà un auteur qui va aboutir dans ma LAL , voire PAL bien vite .....
Tu vas  adorer La Porte !
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptySam 22 Fév 2014 - 7:00

Rue Katalin

Originale: Katalin utca (Hongrois, 1969)

CONTENU :
Le roman décrit les liens entre trois familles en proche voisinage dans la rue Katalin, dans le Budapest à partir des années 30. Pendant la guerre un des personnages principaux, Henriette qui a seize ans, meurt et change ainsi tragiquemment la vie de tous les autres jusqu'à la fin du roman qu'on pourrait situer dans les années 60. La rue Katalin devient le symbole, devenu inatteignable, de l'enfance, de la jeunesse, de l'amour et de l'harmonie entre les familles. Mais elle devient aussi le lieu d'événements qui provoquent tristesse et desespoir.

REMARQUES :
Après avoir lu déjà trois autres livres de cet immense auteur hongrois, je n'ai pu faitre autrement que de me procurer aussi celui-ci, paru également dans une nouvelle édition chez Viviane Hamy (merci!).

Ce roman aussi demande une certaine attention dans la lecture, particulièrement au début : les perspectifs de narration changent assez souvent et quelques fois la vie est racontée plutôt du point de vie de l'un ou l'autre protagoniste. Certaines parties sont aussi écrit dans la première personne par certains acteurs (Iren). Des époques différents, des niveaux de temps semblent melangés et désorientent d'abord dans la compréhension. Plus tard on comprend doucement que ce jeu de cache-cache apparent avec le lecteur déboussolé n'est pas juste une demonstration inutile de l'auteur, mais qu'il ne fait que réflèter les liens intérieurs et profonds entre le passé et le présent, la mort et la vie, ainsi que les relations intenses entre les personnes. Des choses, apparaissant dans l'enfance et la jeunesse si inébranlablement et sûres (nous l'avons tous vécues, n'est-ce pas?) se défont sous l'influence des événements et du temps qui passe.

C'est un fait survenu au temps de la guerre qui va influencer du fond au comble le tout, bien au-delà le cadre strict du temps de la guerre. Rien n'est plus comme avant et quelque chose se perd irrévocablement. On voudrait tant retenir un passé, mais c'est trop tard. Peut-être les protagonistes l'ont reconnu déjà, mais ils jouent encore le jeu, se font encore des illusions, continuant desormais leur vies qui auront des tracées et des inévitabilités d'une tragédie grecque.

Voilà, avec ces pauvres impressions je ne peux qu'effleurer les multiples niveaux de narration et donc de compréhension. Mais j'avoue : j'ai découvert lors de la lecture des choses dans lesquelles je me retrouvais, qui m'ont frappées dans mon propre ressenti.

Donc, récommandation de ce titre et de l'oeuvre de cette femme-écrivaine formidable!

La porte
Au temps de la lecture de ce roman je ne me faisais pas encore des notes en lisant, donc maintenant, des années après, comment en écrire convénablement? Mais cela fut ma première rencontre avec Magda Szabo et elle me laissait une très forte impression qui dure jusqu'à aujourd'hui. Bien sûr donc j'ai oublié les détails..., mais juste une façon d'approcher ce roman mystérieux:
Emerence semble d'un autre âge: toujours dispo,l'image d'une servante. Pour lui ne comptera pas une proprieté purement parlant. Et la porte, voir la chambre (car il y a quelque chose derrière la porte...) n'est pas ici juste un symbole de la proprieté privé, mais à mon avis le jardin secret nécessaire pour tout un chacun, la sphère d'intimité à ne pas franchir. Y entrer c'est comme violer la personne.

Je ne sais pas si cela serait encore mon impression finale aujourd'hui, mais peut-être qu'églantine nous dira la sienne... Bonne lecture!

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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptySam 22 Fév 2014 - 18:06

Le faon

Original: Az őz (Hongrois, 1959)
CONTENU:
La narratrice Esther, actrice de succès comme adulte, se tourne avec ce regard sur son passé très longue vers son amant. Elle se remémore les frustrations de son enfance: sa famille était issue de souche aristocratique et était tombée dans une pauvreté qui était vècue comme une honte. La rencontre précoce avec Angela qui dégage un bien-être si harmonieux, suscite plutôt la haine que l'amour réciproque. Mais Angela ne s'en rend pas compte. Un incident dans sa famille à elle provoque une séparation entre elles. Plus tard viendra un moment dramatique quand Esther découvre qu'Angela est l'épouse de son amant...

REMARQUES:
La narration – et cela semble souvent le cas chez Magda Szabo – oscille dans ses niveaux de narration entre différentes stations/étappes de la vie, et le roman me sembla difficile et exigeant, le lisant en français et en plus dans une époque de fatigue. Ceci reste vrai même si la langue en soi ne pose pas trop de problèmes. La virtuosité de Szabo est dans les connexions multiples entre les fils différents, entre retours en arrière vers l'enfance et un point de vue sur des événements récents. Peu à peu se déplie un regard de plus en plus large sur un drame seulement pressenti au début.

Néanmoins, au-delà la difficulté mentionnée il y avait toute autre chose qui rendait la lecture partiellement pénible: c'est cette atmosphère de la plainte, de l'accusation, ce ressenti presque inmaîtrisable de haine. Ah oui, bien sûr Szabo réussit avec brio de décrire ce labyrinthe intérieur de jalousies et envies, et trouve surtout dans la première partie des mots poignants sur les humiliations subies à cause d'une pauvreté vécue, excluante. Derrière ces lignes on pressent une description des contraintes de l'époque avant, pendant et après la guerre sous les différentes régimes, même si cela ne peut être fait qu'en forme d'allusion à cause des circonstances politiques regnants.

Mais probablement beaucoup déclareront forfait face à cette ambiance sombre. Moi aussi, un moment donné, et malgré mon admiration pour le talent de Szabo, j'ai du interrompre, attendant l'attitude convénable pour affronter une telle lecture et pour pouvoir encore mieux comprendre des finesses qui, probablement, m'ont échappé.
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptySam 22 Fév 2014 - 18:15

tom léo a écrit:
Le faon

Original: Az őz  (Hongrois, 1959)
CONTENU:

Mais probablement beaucoup déclareront forfait face à cette ambiance sombre. Moi aussi, un moment donné, et malgré mon admiration pour le talent de Szabo, j'ai du interrompre, attendant l'attitude convénable pour affronter une telle lecture et pour pouvoir encore mieux comprendre des finesses qui, probablement, m'ont échappé.
Je viens de terminer" La porte" : une lecture marquante , je vais essayer d'écrire quelques mots la semaine prochaine ....Oui je partage ton admiration pour cette auteure Tom ! Quant aux ambiances ténébreuses , j'ai tendance à être attirée par ce genre de lecture malgré les sensations oppressantes quelquefois .....
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyMar 25 Fév 2014 - 18:10

La porte .


Une bien étrange histoire que nous raconte Magda Szabo et qui nous laisse songeur longtemps après avoir refermé cette porte !
Une relation peu ordinaire entre une intellectuelle Hongroise (Maria szabo elle-même )  et cette dame qu'elle prendra à son service comme femme de ménage ....
D'entrée de jeu les cartes ne fonctionnent pas dans le sens habituel : c'est qu'Emerence ,sollicitée pour le poste  en question , renverse la situation en exigeant des références à ses futurs employeurs
Citation :
" Je ne lave pas le linge de n'importe qui, dit Emerence" .

Tout au long du livre , on tentera en vain de cerner ce personnage qui n'entre dans aucune case , aucune norme et fonctionnera toute sa vie en électron libre .
Citation :

"Emerence était l'unique habitante de son royaume à une personne , plus souveraine que le Pape à Rome ..."
" Elle était intelligente , dotée d'un esprit froidement analytique , d'une logique imparable ,mais elle ne voulut pas se cultiver,, ni s'élever , ni oeuvrer dans l'intêrêt de la collectivité que ce soit sur ordre ou dans le cadre des campagnes , elle décida elle même ce qu'elle ferait , pour quoi , pour qui et dans quelle mesure , elle se cantonna à à un monde de plats de marraine et de chats aux pelages divers .
"Emerence avait  fait toute sa vie  des déclarations négatives .J'avais pu m'en rendre compte , son opposition était  de nature particulière , presque irrationnelle ".


Ces quelques passages donnent un aperçu de l'immense complexité psychologique de cette femme ! Ange et démon , presque figure mythologique , Emerence semble ne pas faire partie de ce monde .
Un énorme bloc , une masse pesante qui n'a de cesse de travailler jour et nuit pour "la rue " , se rendant indispensable à son entourage mais refusant toute reconnaissance en retour ,  : balayant inlassablement les rues enneigées de la ville , oeuvrant pour autrui selon ses propres exigences .....et une fois la tâche terminée , se réfugiant "derrière la porte" , dans sa maison vécue comme une antre dans laquelle personne n'a jamais mis les pieds .
Pendant plus de 20 ans elle s'imposera dans la vie de Magda , régentant son quotidien , lui imposant les diktats de ses propres  lois internes apparaissant pour le commun des mortels comme des lubies , des originalités , des manies ou pour le mieux quelques fantaisies !
Insidieusement , au fil des ans , un lien affectif marqué par la domination de la servante sur sa maitresse se tissera et les asservira l'une à l'autre : ainsi Emerence entreouvrira-t-elle sa porte à Magda , cet acte constituant le pacte d'une union quasi sacrée et irréversible .
Lorsque Emerence tombera malade , Magda sera partagée entre le contrat tacite qui lui impose de laisser la vieille femme mourir toute seule dans son antre et son devoir de forcer la porte pour lui porter assistance : Elle outrepassera la volonté d'Emerence pour la sauver mais rompant à jamais le lien ....ce qui conduira l'une à la mort et l'autre dans les affres de la culpabilité insurmontable .

Un récit qui dérange car les repères sociaux habituels sont balayés , Emerence parait presque irréelle , figure puissamment fantômatique dans cette bizarre incarnation : qui est-elle ? capable du meilleur comme du pire , passant outre  les lois , les codes sociaux , les devoirs de bienséance ,et toutes formes d'acceptation d' un ordre auquel elle se soustrait , comme si elle n'appartenait pas à ce monde , ostensiblement secrète , machiavéliquement dominatrice et pourtant prête à se sacrifier pour aider son prochain dès lors qu'elle l'a décidé .....
Un superbe personnage , attachant par l'ensemble de ses contradictions et l'incapacité qu'il nous est donné de comprendre toute sa complexité : il en découle un inévitable sentiment de frustration .....Mais Emerence a-t-elle existé telle que nous l'a dépeint Magda Szabo ? Peut importe , c'est le personnage perçu et certainement recrée par Magda qui nait sous la plume de celle-ci  avec une puissance quasi surnaturelle qui nous fascine , nous dérange , nous violente , nous attendrit et finalement nous laisse orphelin ....
Un grand moment de lecture pour moi , inoubliable et qui n'aura pas dévoilé tout son secret .....


Dernière édition par églantine le Mar 25 Fév 2014 - 19:03, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyMar 25 Fév 2014 - 18:27

J´aime bien quand les repères sociaux auquels on veut nous faire croire sont balayés. ça m'a l'air assez fascinant ce livre.Je le note.
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyMar 25 Fév 2014 - 18:34

pia a écrit:
J´aime bien quand les repères sociaux auquels on veut nous faire croire sont balayés. ça m'a l'air assez fascinant ce livre.Je le note.
"fascinant " : oh oui ...et plus encore !
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 EmptyMar 25 Fév 2014 - 20:10

Au risque de me répéter, La Porte est un grand livre en soi. Mais aussi sur les rapports humains.
Je crois avoir lu quelque part que ce livre est en partie autobiographique
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MessageSujet: Re: Magda Szabo [Hongrie]   Magda Szabo [Hongrie] - Page 3 Empty

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