Arabella Sphinge incisive
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| Sujet: Ádám Bodor [Hongrie] Mar 31 Jan 2012 - 21:42 | |
| Ádám Bodor (1936- ) Né à Cluj (Roumaine), où il fait des études de théologie. Entre 1952-1954 il est emprisonné par le régime communiste, puis doit travailler comme ouvrier. Il commence à publier à partir de 1960. En1982 il s’installe en Hongrie. Il a à son actif plusieurs recueils de nouvelles et romans, certains ont obtenus les prix littéraires les plus prestigieux, et ont été adaptés au cinéma. En France deux livres ont paru, La vallée de la Sinistra et La visite de l’Archevêque. La visite de l’Archevêque - Citation :
- Une semaine avant la Saint Médard, les premiers clients du salon de coiffure annoncèrent que, tôt le matin, on avait capturé les sœurs Schenkowitz. Les deux vieilles filles s’étaient évadées, des mois de cela, de l’Isolda, le quartier d’isolement des pulmonaires. Les fugitives auraient été ramenées dans le camp par Gabriel Ventuza, l’aumônier, au bout d’une laisse de cuir, et aussitôt exposées à la curiosité publique dans une cage à poules.
Le premier paragraphe pose un certain nombre d’éléments essentiels du roman, situé quelque part dans une petite ville des Carpates, à une époque indéterminée. Une petite ville dans laquelle un clergé non clairement identifié règne sur la population. Une partie est parquée dans le camp des pulmonaires, n’importe qui peut du jour au lendemain être considéré comme malade, après un semblant de diagnostic effectué par le vétérinaire. Mais les gens continuent, comme si de rien n’était, de vivre, de tenter de faire des projets, de gagner de l’argent. Aussi absurde et imprévisible soit le monde dans lequel ils vivent. C’est terrible si on y réfléchit, mais en même temps la plume de l’auteur est légère, narquoise, n’insiste pas sur les aspects noirs, mais plutôt sur l’ironie sous-jacente à ce monde. Une sorte de parodie plus qu’une dystopie sombre. Ce qui fait sans doute l’originalité de ce texte, dont la lecture provoque par moments le sourire, tout en faisant aussi parfois froid dans le dos. C’est incontestablement fort et dense, même si la fin ne tient pas toutes les promesses du début. | |
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animal Tête de Peluche
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| Sujet: Re: Ádám Bodor [Hongrie] Sam 30 Juil 2016 - 21:23 | |
| pas de grande révélation pour moi non plus. il y a du bon dans la manière choisie du surréalisme absurde et noir au possible. on n'est pas loin d'une sorte de Jérôme Bosch des temps modernes, du moins avec des véhicules à moteur. car c'est moyen-âgeux (pardon Régine !), l'ambiance est à la routine, à l'obscurantisme et à la suspicion. la frontière est très floue entre religieux, plus ou moins militaires et beaucoup véreux, mauvais. le pouvoir obtenu est tout aussi flou, les combines des uns et des autres sont du flou qui flirte avec le fantastique... j'ai l'impression que j'aurais presque pu apprécier plus mais sur une durée réduite avec des répétitions nombreuses et une possible petite complaisance au crado autant qu'à l'ironie ça m'a tenu à distance avant la fin. peut-être n'avons nous pas eu le meilleur de l'auteur ? | |
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