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| maxime Catellier | |
| | Auteur | Message |
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jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Maxime Catellier Lun 18 Mar 2013 - 9:01 | |
| Maxime Catellier est un poète, essayiste et romancier québécois. Né le 12 mars 1983, il a dirigé le défunt hebdomadaire Ici lors de la période allant de l'automne 2006 au printemps 2009. Il a déjà plusieurs recueils de poésie à son actif et nous pouvons le classer parmi les poètes inspirés par le surréalisme. Je vous livre sa bibliographie ici: - Citation :
- Poésie
Bois de mer, L'Oie de Cravan (2010) Bancs de neige, L'Oie de Cravan (2008) Préhistoire du monde, Marchand de feuilles (2006) Après le déluge, Poètes de brousse (2005) Saint-Rouge, Le Relieur fou (2005)
Romans
Le Corps de La Deneuve, Coups de tête (2010) (ISBN 978-2923603292)
Essais
Effets de neige, Poètes de Brousse (2011) La Mort du Canada, suivi de "Lettre à Jean Benoît", Poètes de Brousse (2009)
Collectif
Les Derniers Vivants, en collaboration avec Michel Vézina, Alain-Ulysse Tremblay, Laurent Chabin et Benoît Bouthillette, Éditions Coups de tête (2012) Amour et libertinage, sous la direction de Elsa Pépin et Claudia Larochelle, Les 400 coups (2011) Les sports, Éditions Rodrigol (2006)
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Maxime_Catellier Il a un blogue qu'il nourrit plus ou moins régulièrement de textes depuis 2011. Voici l'adresse : http://monsieurchristie.blogspot.ca/
Dernière édition par jack-hubert bukowski le Lun 18 Mar 2013 - 9:58, édité 1 fois | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: maxime Catellier Lun 18 Mar 2013 - 9:27 | |
| Je viens de terminer la lecture de Bancs de neige, recueil de poésie écrit par Maxime Catellier. Cette lecture succède à Effets de neige que j'ai lu il y a quelques mois et qui constitue une réflexion et interprétation personnelle du surréalisme. Je voyais la présente occasion comme un bon point d'aboutissement pour entrer dans l'univers de Maxime Catellier. Je ne fus pas déçu. Le court recueil de 54 pages (dont 12 dessins) nous permet de voir le projet peaufiné par Catellier. Ainsi, en lisant la table des matières à la fin du livre : - Citation :
- À BÂBORD LA DÉRIVE SUR LA ROUTE DES ÉPICES À LA
BELLE ÉTOILE BRILLE COMME LE DÉSIR ET LES PETITS RETOURS DE VEILLE SANS LENDEMAIN OÙ L'ON JOUE FRANC JEU EN SOUVENIR DU TEMPS QUI PASSE EN CHANSON SUR L'AIRE D'ALLÉE D'UNE FATIGUE ENVOLÉE JUSQU'AU PETIT MATIN APRÈS LE RÊVE SUR PARIS EN PASSANT PAR NEW YORK LES VILLES SONT UNE FENÊTRE SAUVAGE SUR LES ATTRACTIONS PROPORTIONNELLES AUX DESTINÉES ET LA SÉRIE DISTRIBUE LES HARMONIES AUTOUR DU MIDI SANS SAVOIR QUI ATTENDRE NI QUOI FAIRE EN MARCHANT
Maxime Catellier, Bancs de neige. Avec douze dessins de Marc Leduc, 2008, L'Oie de Cravan, p. 54. Comme vous l'aurez remarqué, la table ne contient pas d'indications quant aux pages et constitue à elle-même un effort poétique. Je vous livre en outre quelques poèmes qui ont attiré mon attention. J'ai parcouru l'ensemble de l'oeuvre à deux ou trois reprises : - Citation :
- BRILLE COMME
Le papier brûle au vent mais personne n'aime l'odeur de la merde ou de l'or.
Une chance qu'on ne lit plus des histoires de peur, nos yeux sont fermés et les femmes découchent le jour.
Une main gratte, la porte est fermée et c'est fini, la note pend comme un oeil accroché à la serrure.
Ibid., p. 15. - Citation :
- PROPORTIONNELLES
Le corps penché si près du sol se relève.
J'appelais présage mes instruments sans limites et la moue heureuse, l'inconfort.
C'est le plancher qui fuit, c'est le plafond qui grince : c'est la marche trou-de-mémoire.
Ibid., p. 40. - Citation :
- QUI ATTENDRE
Il y a des voix qu'on reconnaît au timbre hallucinant des années charriant neuf villes et cinq langues dans leur besace d'odeurs.
La Mélanésienne, par les bois, avait couru dans tous les sens jusqu'à ce que la terre change de bord.
Au centre de la clairière, elle était couchée flambante, un carré de sable mouillé en bas de son grand sexe fort.
Y a-t-il un sauvage dans la salle?
Ibid., p. 48. Depuis que j'ai commencé à lire Catellier, j'ai été confirmé dans mon intuition selon laquelle le surréalisme était une contrée dans laquelle je me sentais familier même si je suis assez éclectique dans mes goûts littéraires. En outre, je dois noter ici quelque chose à propos de l'exemplaire de mon recueil. La précédente personne qui l'avait en sa possession était plutôt sceptique quant aux poèmes. Elle notait quelques efforts inégaux. Pour ma part, je ne suis pas aussi sévère dans mon jugement et je tiens compte du projet surréaliste et de la table à la fin du livre. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: maxime Catellier Ven 22 Mar 2013 - 9:49 | |
| Dernièrement, Maxime Catellier s'est mis au roman, tout en alignant quelques essais. Je suspecte qu'il soit surtout poète. En outre, cela vaut la peine de retracer son parcours depuis ses débuts. Au départ, Maxime s'est aligné au sein de l'écurie Poètes de brousse. Il y publia Après le déluge qui contient également Saint-Rouge. Je reviendrai sur quelques extraits. Tout comme bon surréaliste se respecte, Maxime ne lésine pas sur la thématique lubrique. Je serai plus minimaliste par rapport à la thématique lubrique. C'est davantage les thèmes poétiques et les motifs qui retiennent mon attention : - Citation :
- «La phrase en clé»
[...]
corps de marbre intelligible l'arbre vide rôtir les oiseaux dans ta bouche jolie des voix crues se concentrent tu couches tes deux mains froides joues rigides faussée délambique au dépôt que l'Art la Soupe le Sel de la soupe
Maxime Catellier, Après le déluge, 2005, Poètes de brousse, p. 26.
filles du tonnerre alambic de l'âme rêvez l'amour sous les corps débandés dormez en boucle centenaire la misère noire et l'enfant vert pour la cracher sur perles gisantes comme delphiques bas de parole et lézards de cendre à retenir
Ibid., p. 39.
marque de la forme une lame m'entaille grande fille en noir que la mélancolie baise au fond des statues le scaphandre des mots crie qu'ils furent prononcés tout bas dans ta nervure
à ne plus savoir la mare aux loups jetée les pendus femelles s'agitent aux arbres mi- losanges longiformes les quenouilles les vulves tabernacle capsule où les queues s'ébouillantent
Ibid., p. 42.
elle a tout que sais-je où gisent tous les miroirs détruits tu veux voir ma lèvre dans la nuit pâteuse éjaculer sur le sable
corps démon je sacrifie l'apoème avec du temps perdu les souriceaux d'étable jonglent plus que moi de l'utile à l'agréable tant mon rêve ignore l'espace même
Ibid., p. 50
dans ta gorge les constellations passent les trompes cracheuses se lèvent déjà des silences d'évier les couleuvres fumeuses dans le bâillon troué les vipères des parois
chercheuse mais l'or tu as su pour nulle part que diable ouvre ou je meurs ma crois sombre un palais désossé par le coeur se termine sans nerfs sans fémurs sans échine je la trempe
Ibid., p. 51.
«Saint-Rouge»
[...]
je te vois tu rôdes encore dans la ville portée par les effluves du pétrole de guerres d'enfants de viande fumée aux cris des voitures piégées tout change rien ne bouge et pourtant montréal est toujours la même désirée jusqu'au point de fuite sa langue écartelée et bâtarde
Ibid., p. 66.
même les sourires se changent en rivières dans les visages de ceux qui les portent quand je pense au tien qui a déjà sauvé tant de mots transis je m'acharne à te retrouver au coin de Marie-Anne et Drolet alors que tu cherchais toi aussi des fantômes à aimer derrière les fenêtres closes
Ibid., p. 67.
ils seront fair-play me diront Louis ce n'est tout de même pas Nelligan il n'est qu'un arc à percer des outres increvables ils sont sourds de vivre bison blanc d'or puis je reprendrai ma phrase sans fin sur toi la ferai plus belle et plus lisse une peau de rombière en apnée un sexe de femme que la ronde des langues fatigue
Ibid., p. 69.
il est trop tôt pour tout dire un peu tard même pour la tension freinée de ta langue et ta liberté ancienne d'avant le temps d'écrire le pouls des vers en gestes le soleil ne se lèvera plus depuis que tu lui as dit d'aller se faire foutre avec tous ses copains tu lui as dit de te laisser boire comme un saint-rouge dans la nuit noire
Ibid., p. 72.
Dernière édition par jack-hubert bukowski le Ven 22 Mar 2013 - 11:00, édité 2 fois | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: maxime Catellier Ven 22 Mar 2013 - 10:46 | |
| J'ai vite repris la lecture de Maxime Catellier. Bois de mer est un de ses recueils les plus accomplis sans conteste. Tout à fait surréaliste dans son application, Maxime a affiné son style à travers les années. Je vous épargnerai cette fois-ci la table à la fin du livre en forme de poème. Si Catellier vous intéresse, vous savez quoi faire même s'il n'existe pas beaucoup en Europe peut-être... :) - Citation :
- «Si grise»
Elle avait imaginé une fin heureuse et légère au massacre des innocents.
Son pouls nimbait, cireuse, sa peau lavée de tout soupçon.
Elle avait des yeux d'enfance où le noir dispute au vert ses parts de tristesse dans un gâteau soufflé à l'amertume des chansons pour s'occuper l'esprit, par amour du sein griffé en essayant de le retenir.
Mon verre se faisait jeune.
Maxime Catellier, Bois de mer, 2010, L'Oie de Cravan, p. 13.
«Rejoindre son amante»
Elle s'était réveillée avant lui et passait de temps en temps l'embrasser dans son rêve en ce matin poreux.
Il jouait son futur sur une faute d'orthographe, joueur par dépit au carnaval des seconds rôles, et secouait sa tête blanchie par le plâtre du plafond d'un appartement coupé en deux sur le sens de la hauteur.
Un revolver ferait l'affaire pour jeûner au réveil.
Ibid., p. 20.
«Pour demander asile»
La voix de Nina, haletante, éperdue dans la fièvre et la nausée, onde alluviale qui précède le déluge sans emporter les pierres, la voix de Nina les lance devant.
La croisée des chemins, inondée de sang ou de neige, ne sera plus très loin quand nous arriverons au fleuve après le désert des années.
Il y aura la voix de Nina comme un oiseau noir qui chante ses ailes brisées par une nuit sans lune, ensoleillée.
Sur l'autre rive, de vrais arbrafruits n'auront plus de chanson.
Ibid., p. 23.
«Dévalisé»
L'oiseau bleu quitte la piste d'atterrissage sans moi, misérable miraculé du retour au pays.
Et mes valises, lourdes comme un son limpide dans l'air, reprennent le chemin d'arrivée que des aiguilles en retard aiguisent sur l'heure.
Dans un verre d'eau rempli de vin, la goutte du Sacré-Coeur déborde.
Ibid., p. 35.
«En deux»
Au sud, en bas de la côte, les murs sont minces comme aucun nord.
J'ai entendu la nuit dernière un chat griffer ma main mais au réveil, rien ne m'avait rendu maître du monde à nouveau, j'avais toujours l'ouïe dure comme un livre fermé.
Face à la scène, le chat crachait dans l'herbe les marges fripées de l'insomnie.
Ibid., p. 43. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: maxime Catellier Mar 26 Mar 2013 - 10:48 | |
| Hier, j'ai lu dans une nuit passablement productive. J'aborde ici Préhistoire du monde. Sans le juger de manière formelle, je dirais que ce recueil est le moins bon de Catellier. Nous y retrouvons un style brouillon par endroits. il y a certes quelques bons poèmes, mais la plume semble se chercher dans ce recueil. Peut-être que c'est un biais de lecture : j'ai lu les derniers recueils de Catellier que je juge meilleurs. Je dirais même qu'à la rigueur, son premier recueil publié chez Poètes de brousse, Après le déluge était même mieux parachevé. Je reviens à la charge avec quelques extraits de Préhistoire du monde : - Citation :
- «Technè»
un cratère élabore en silence une image sillon d'arme parfaite à l'envers de la veine instrument de la roue découpant la doublure bijou mort que la page arrangeait sous l'écran
un par un je comptais l'incertaine lenteur des leviers presque en vain s'agissait-il de fondre de grands hameçons blancs sur du verre à coller?
Maxime Catellier, Préhistoire du monde suivi de : Inferno, 2006, Marchand de feuilles, p. 20. - Citation :
- Les foules montent comme la mer ressuscitée dans les
bribes et nos mains restent assises pour retrouver les sym- boles faits de mines sévères dont la plupart ne sont que perles sans rues cherchant un masque à sanctifier car il n'y a plus que des rentiers majeurs pour disséquer les mortes et parler de l'invention de la fin du monde.
Ibid., p. 54. - Citation :
- «Nourse»
Aterrestre animale dévoreuse de temps sur tes hanches devine où s'en vont mes idées je suis pétri en toi comme écho devinant le prochain rire et l'heure où mes joies sont fixées
sans ta vie qui bat dans le feu ressuscitant saint Lazare au coeur des salles de pas brûlés je suis un chat perdu pendant l'hiver où tant de tes marteaux d'amour sont venus m'attraper
ta lèvre invincible et pure et source de vie impluvium à calmer le nuage engloutit cette louve à griffer dont le cri vers l'Étoile
donne à boire aux clochards de mon corps en toi bus sa chasse organisant ton flanc qui se dévoile Vers la mort dans l'amour où nous sommes invaincus
Ibid., p. 60. - Citation :
- À Mimi Parent
Des torts virés en fortunes, en dalles tectoniques, presque partout la même fenêtre quand je ne regarde pas à travers la luciole blanche : m'essaierai-je à la retenir de mes longs bras de pluie, ce corridor après le spectre qui pleure sous l'erre et profane à des réponses déjà traduites par les phrases lièvres, phrases de loutres funambules en se cassant sur elle le monde brise et brise comme une matière sans È comme une amphore qui passe au fond de la mer le plus clair de son chant.
En mer 4 juin 2005
Ibid., p. 66. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: maxime Catellier Mer 10 Juil 2013 - 10:04 | |
| Perdue de Maxime Catellier est un recueil de poésie de 99 pages que nous pouvons situer dans sa période de maturité. Il demeure jeune, éternel vagabond et compagnon de beuverie, mais Maxime Catellier est bon dans ce qu'il fait. Je note un coup de coeur : - Maxime Catellier, Perdue, 2013, L'Oie de Cravan, p. 12. a écrit:
- «Morne-au-vin»
J'ai encore rêvé que Montréal était New York à cause de toi Thelonius; les taudis de San Juan Hill s'étendaient à l'ouest du boulevard de l'Acadie, et il n'était pas possible d'y accéder que par un entrepôt délabré où de vieux vins vieillisaient en nous attendant.
Il était inscrit sur les tonneaux : Monk's Reserve. À un moment, nous pouvons délimiter une section, «Cartes postales». J'y ai repêché : - Ibid., p. 30. a écrit:
- «P.P.P.S.»
Saisir au hasard des rues silhouettes et visages tient du haut vol depuis qu'on marchande sa vie contre une poignée de petites morts.
Ces hommes qui traînent leur malheur sur les seuils de la ville, ces femmes qui passent en courant presque, ces femmes qui dansent comme si elles étaient obligées, ces femmes belles en attendant au point de jour le rendez-vous fixé la veille par des hommes qui n'ont pas de mémoire et ne se réveillent qu'au moment de dormir... Le recueil est assez accompli, contient quatre parties et évoque le Printemps érable au Québec dans la dernière partie. Tout juste avant, Maxime Catellier écrit une poésie brève qui donne des extraits comme celui-là : - Ibid., p. 86. a écrit:
- À présent tu dors
quelque part dans la nuit et je n'ai toujours pas fini de te dire à quel point ton âme est comme ma jeunesse perdue. | |
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| | | | maxime Catellier | |
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