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| Maxime Gorki [Russie] | |
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+6Eve Lyne Cachemire tom léo animal Queenie Fantaisie héroïque 10 participants | Auteur | Message |
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Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Maxime Gorki [Russie] Lun 13 Aoû 2007 - 14:03 | |
| Source Wikipédia : - Citation :
- Maxime Gorki (Максим Горький), de son vrai nom Alexis Maximovitch Pechkov (Алексей Максимович Пешков) (1868 - 1936).
Orphelin de père à l'âge de cinq ans, il est élevé par ses grand-parents. À l'âge de huit ans, il doit renoncer à l'école pour gagner sa vie. Au cours de sa jeunesse difficile il exerce de nombreux métiers. Cette période lui suggère le choix de son pseudonyme - gorki signifie amer, aigre en russe - et lui inspire la pièce Les Bas-Fonds (1902) et les romans : Ma vie d'enfant (1914), En gagnant mon pain (1915-1916) et Mes universités (1923). Son œuvre sera marquée par sa vie. Elle y gagnera un réalisme très puissant, que Tchekhov, son aîné de huit ans, dont il fut l'ami, soulignait, lorsqu'il lui écrivait : « Quand vous représentez un objet, vous le voyez et le palpez. »
Dès 1903 il soutient les bolcheviques tout en étant souvent en désaccord avec Lénine. De 1921 à 1928 il vit en Italie pour raisons de santé. Son retour en URSS en 1928 est encore sujet à quelque débat qui rejoint ceux sur la personnalité et les ambitions mêmes de l'écrivain. Il y a ceux qui ont affirmé comme Alexandre Soljenitsyne, que ce retour fut motivé essentiellement pour des raisons d'argent et d'autres qui y voient un attachement profond à la patrie et à son combat pour l'humanisation des peuples par l'écriture. Il est accueilli triomphalement avec une nomination par Staline comme président de l'Union des écrivains soviétiques et la médaille de l'Ordre de Lénine reçue en 1933. Malgré cette consécration, il est constamment déchiré entre sa fidélité au bolchevisme et ses idées sur la liberté indispensable aux artistes. L'assassinat commandé par Staline de Sergueï Kirov vont donner corps à ses critiques contre le régime. Il meurt de pneumonie le 14 juin 1936. Sans que cela n'ait été encore réellement prouvé, il est possible qu'en réalité son médecin ait été payé par Staline pour l'assassiner. | |
| | | Fantaisie héroïque Sage de la littérature
Messages : 2182 Inscription le : 05/06/2007 Age : 37 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Lun 13 Aoû 2007 - 14:27 | |
| J'avais commencé Enfance, y'a trois ou quatre ans, mais je n'avais pas accroché, je ne l'ai pas terminé... Qu'as-tu lu de lui, Queenie ? | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Lun 13 Aoû 2007 - 14:35 | |
| je viens juste de terminer trois nouvelles de cet auteur. Un petit livre gentiment offert par ma librairie il y a quelques années déjà, et qui apparemment n'est destiné qu'à être donné. Je ne sais pas si ces nouvelles sont "trouvables". Konovalov : Konovalov est un homme perdu, qui est fondamentalement bon et pourrait même échapper à sa situation de vagabond s'il n'était régulièrement empoisonné par le mal terrible de l'ennui, qui le pousse à boire et à errer de villes en villes. Lorsque Maxime le rencontre, ils sont tous les deux pétrisseurs boulangers, et passent leur temps à parler de la vie, de la possibilité d'avoir des choix, de la liberté, du déterminisme. L'un croit au changement par une évolution de la société et des systèmes, l'autre est persuadé que rien n'est possible si l'homme reste tel qu'il est. Tous deux s'émeuvent et fondent leur amitié dans leur amour commun pour la littérature et les histoires de martyrs "quotidiens". Maxime lit, Konovanov s'enflamme. Maxime commence à croire qu'il pourra "sauver" Konovalov, mais voilà que celui-ci commence à chanter... et quand il chante c'est qu'il s'ennuit... Vingt-six et une : 26 pétrisseurs de craquelins enfermés du matin au soir au sous-sol d'un petit immeuble, sans lumière du jour, dans la chaleur, la crasse et la morosité. Un rayon de bonheur les visite pourtant chaque matin : Tania, une jeune brodeuse, à qui ils donnent (au risque de représailles) quelques craquelins. Cette jeune fille est un peu leur bouffée d'oxygène, ce qui leur permet de se sentir encore humain et bien vivant. Jusqu'au jour où un ancien soldat séducteur prend la tête de l'équipe des boulangers et commencent à séduire une à une toutes les brodeuses... Le chant du Pétrel : Texte très court, une sorte de long texte onirique autour de l'océan, de la tempête et du Pétrel, oiseau qui brave ciel, vent et eau. Ce que je peux dire de ces quelques petits textes de Gorki, c'est qu'ils sont empreints d'un réalisme et d'une humanité émouvants. Les hommes sont rudes, alcooliques, désespérés, et au fond ils sont si doux, si plein de rêves qu'ils en deviennent extrèmement touchants. Gorki sait dépeindre le quotidien de ces hommes "invisibles" : - Gorki dans 26 et une a écrit:
- Nous étions 26 - 26 machines vivantes enfermés dans une cave humide, où du matin au soir nous pétrissions de la pâte pour faire des échaudés et des craquelins
Il parvient aussi avec un talent certain à nous mener vers l'ineluctable destin tragique de l'homme, qui finalement provoque lui-même sa perte. Montrant la cruauté, le desespoir et l'envie pourtant de mieux faire. Dans Konovalov, Gorki se sert de l'amour de son personnage pour les histoires pour amorcer quelques impressions par rapport à la vie d'écrivain et au pouvoir des mots. - Citation :
- On regarde dans le livre et l'on prononce différents mots... Et tu écoutes et tu comprends qu'il y avait au monde différents gens : Pila, Cissoïka et Aproska... Et tu plains ces gens, bien que tu ne les aies jamais vus et qu'ils ne te soient rien !
Dans la rue, il y en a peut-être des dizaines comme eux, bien vivants ; tu les vois, mais tu ne sais rien d'eux, et ils ne te regardent pas, ils vont et passent... Et, dans le livre, ils n'existent pas... Pourtant tu les plains jusqu'à en souffrir... A propos des écrivains et de la boisson. - Citation :
- Ils vivent ces gens, ils voient la vie et s'imprègnent de toute la douleur de la vie. Leurs yeux doivent être extraordinaires !... Et leurs coeurs aussi... Ils regardent la vie et il leur vient une tristesse... Et ils la mette dans les livres... mais celà ne les soulage pas parce que le coeur est atteint et que le feu même n'en chasserait pas la tristesse. Alors il ne reste qu'à la noyer dans l'eau-de-vie... Et ils boivent...
Un passage magnifique, je trouve (un peu long): - Citation :
- A la longue table, où nous étions assis neuf de chaque côté, pendant de longues heures, nos mains et nos doigts se remuaient mécaniquement, et nous étions si habitués à notre travail que nous ne regardions même pas nos mouvements. Nous nous étions si souvent regardés, les uns les autres, que chacun de nous connaissait toutes les rides du visage de son camarade. Nous n'avions rien à nous dire, aussi nous taisions-nous tout le temps, sauf quand nous nous insultions, car on trouve toujours l'occasion d'insulter un homme, surtout un camarade. Mais cela même nous arrivait rarement : est-ce, en effet, la faute de l'homme s'il est demi-mort, pétrifié, si tous ses sentiments sont étouffés sous le poids du travail.
Cependant, le silence est pesant et douloureux pour ceux qui, ayant déjà tout dit, n'ont plus rien à se dire, tandis qu'il est simple et facile pour ceux qui n'ont pas encore commencé leur conversation... Parfois nous chantions, et voici comment la chanson commençait : Au milieu du travail, l'un de nous soupirait, d'un soupir profond de cheval harassé, puis, il entonnait doucement une de ces complaintes, dont la mélodie plaintive et douce lénifie la tristesse qui remplit l'âme du chanteur. L'un de nous chante : en silence nous écoutons la chanson solitaire qui finit par s'assourdir et s'éteindre sous le plafond lourd de notre cave, comme la petite flamme d'un brasier au milieu de la steppe, par une nuit humide d'automne, quand le ciel gris pèse sur la terre comme un toit de plomb. Alors un autre ouvrier s'unit au chanteur et il y a maintenant deux voix qui planent doucement mélancoliquement, dans l'air écrasant de notre cave étroite. Puis d'autres voix se mettent à l'unisson ; la chanson simple comme une vague, devient plus forte, plus sonore, elle semble écarter les murailles humides et épaisses de notre prison de pierre... Les 26 chantent à la fois. Ces voix fortes, harmonieuses emplissent la cave ; la chanson étouffe dans la cage étroite, elle se débat contre les pierres de muraille ; elle gémit, elle pleure, elle remplit le coeur d'une douleur douce et attendrie, ravive en lui les blessures anciennes, et réveille la tristesse... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Lun 13 Aoû 2007 - 15:00 | |
| merci pour l'extrait, j'espère que je chercherai (la trouvabilitude de la chose) | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Maxim Gorki Ven 15 Aoû 2008 - 16:57 | |
| Maxim Gorki
C'est beau de trouver un fil sur lui ici chez les parfumés! J'ai lu pas mal de livres de lui et je dois dire que j'aimais bien! Certes, on peut discuter longtemps si il n'était pas pris dans un piège, et inséré dans la structure stalinienne. Mais c'est le tragique chez lui, peut-être. Mais au-délà ces questions sur sa fidélité ou pas au système, c'est sûr qu'il était un bon écrivain! Le réalisme dans cette époque comme style nous semble peut-être lié toute suite à une idéologie, mais on voit bien dans les commentaires de Queenie que chez lui cela émane d'une profonde attitude humaine: voir avec compassion! On oublie trop souvent qu'au début de l'Union Soviètique. il y avait aussi des utopistes, des gens idéalistes - cela semble contredire le mot "réalisme", mais je pense que non, au moins chez les Russes?
Les récits autobiographiques mentionnées (en trois tomes) sont merveilleux et font comprendre, d'où lui vient un regard exercé sur la pauvreté des gens. Il s'appelle "Gorki", mais avec quel amour il y parle par exemple de ses grands-parents! J'ai particulièrement aimé le premier tome!
Le roman "La mère" était lecture obligatoire dans beaucoup de pays de l'Est: bien sûr on y voyait surtout la prise de conscience d'une ancienne classe soumise, de la condition des ouvriers et la néccessité de s'engager, de prendre position. Mais aussi dans ce livre très instrumentalisé par les communistes on trouve bien plus!
Revenant aux nouvelles: Gorki a bien publié beaucoup de ces petites nouvelles; j'en ai lu dans des éditions allemandes. C'est très touchant, très humain. Sur Amazone j'ai vu qu'il y a une édition "Le vagabond". Cela correspond à un livre lu en allemand, probablement?
Il est peut-être associé à une époque, un système? Peut-être, mais il me semble qu'on doit pouvoir le lire aussi comme un témoin. Et certaines de ces choses décrites touchent à l'universel. A découvrir! | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Ven 15 Aoû 2008 - 17:07 | |
| - tom léo a écrit:
- Maxim Gorki
Il est peut-être associé à une époque, un système? Peut-être, mais il me semble qu'on doit pouvoir le lire aussi comme un témoin. Et certaines de ces choses décrites touchent à l'universel. A découvrir! Je suis d'accord qu'on ne peut pas ramener Gorki à un instrument de propagande. On m'en a déjà beaucoup parlé. Il s'agirait vraiment que je commence à le lire (je n'ai encore rien lu )...par quel livre dois-je commencer ? | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Ven 15 Aoû 2008 - 17:36 | |
| J'ai un coup de coeur particulier pour "La Mère" pour deux raisons majeures :
- Comment une femme peut s'affirmer dans une Russie où on muselle tout le monde, aidée pour cela par son fils dont elle adopte progressivement les idées révolutionnaires alors qu'elle était jusqu'alors une femme soumise et apeurée, tyrannisée par un mari violent.
- La préparation de la révolution d'Octobre 1917 : les étapes, les précautions, les réunions secrètes, mais surtout la foi en la possibilité de changer ce pays. Malheureusement, ce sera un échec et Gorki, écoeuré, s'exilera en Italie. | |
| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Ven 15 Aoû 2008 - 18:22 | |
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Ven 15 Aoû 2008 - 19:05 | |
| Gorki a été utilisé par le régime soviétique, mais cela est un aspect de sa biographie et je crois qu'il faut en partie oublier lorsqu'on lit ses livres. J'ai beaucoup aimé Enfance, et je me suis promis de lire d'autres de ses livres, c'est incontestablement un écrivain intéressant, et il vaut le coup d'être lu. | |
| | | lyana79 Envolée postale
Messages : 208 Inscription le : 04/04/2008 Age : 44 Localisation : Suisse
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Sam 16 Aoû 2008 - 9:50 | |
| J'ai adoré enfance et en gagnant mon pain mais je n'ai pas pu me procurer mes universités. Je me souviens avoir beaucoup pleuré en lisant "enfance" ces livres dégagent beaucoup de souffrance... J'ai aussi lu "la mère" magnifique roman! | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Sam 16 Aoû 2008 - 10:59 | |
| Pourquoi ne pas démarrer la trilogie par le début en effet. Il me semble qu'elle reflète le mieux la transition entre le vieux régime et la révolution. Je suis surprise de voir les jeunes lire encore Gorki. Une lecture émouvante de ma fin d'enfance et une belle page d'histoire finalement, à travers laquelle l'homme se libérait d'un esclavage terrible. Fin 19è, dans les journaux, on trouvait encore de petites annonces comme ça : "à vendre, paysans avec femme et enfants"... | |
| | | MartineR Main aguerrie
Messages : 364 Inscription le : 10/09/2010 Localisation : essonne
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Dim 14 Avr 2013 - 9:32 | |
| Je viens de terminer *Enfance*
Quel réquisitoire contre la violence physique mais surtout psychologie, malgré l'amour des siens, surtout sa grand mère maternelle.
Je le rapprocherai de certains livres de Dickens. Personnellement je ne connais qu'une pièce de théâtre **les bas fonds** montée par R Hossein dans les années 70; j'ai trouvé dans ce livre un écrivain qui a eu le souci des autres car surement on n'avait pas eu souci de lui..
Le passage avec Bonne Affaire m'a beaucoup touché & fait sourire... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] Dim 14 Avr 2013 - 14:00 | |
| C'est le seul livre de lui que j'ai lu, et là pour ne pas oublier, je vais le mettre dans ma LAL, parce que je m'étais promis d'y revenir. | |
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| Sujet: Re: Maxime Gorki [Russie] | |
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| | | | Maxime Gorki [Russie] | |
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