Sean Ellis

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Sean Ellis est un réalisateur, acteur, producteur et scénariste. Il est né en 1970 à Brighton en Angleterre.

Dès son enfance, Sean Ellis crée un véritable lien avec la photographie. En 1994, il quitte sa ville natale pour Londres, où il réalise plusieurs photos de mannequinat. Jusqu'à la fin des années 1990, il travaille ainsi pour des magazines tels que I-D, The face, Confused, et surtout à Vogue.

Il réalise ensuite des spots publicitaires pour Jean-Paul Gaultier, Land Rover, Rimmel, EA Games, Roberto Cavalli, 02, The Big Issue Foundation, Bravo et Nike, ainsi que des clips pour Kosheen (Hungry), Boris Dlugosch feat. Róisín Murphy (Never Enough), Lamb (Gabriel), Amanda Ghost (Filthy Mind), ou encore All Saints (version européenne de Never Ever).

Il passe enfin à la réalisation cinématographique. Il réalise d'abord deux courts métrages : Left Turn en 2001 (sur l'horreur psychologique) puis Cashback (2004), qui sera nommé aux Oscars et qu'il étendra en son premier long métrage en 2006.

Metro Manila de Sean Ellis

Dans la cambrousse philippine mauvaise récolte pour la famille Ramirez, les parents et les deux enfants partent tenter leur chance à Manille. Entourloupes, bidon-ville, violence à tous les coins de rues... elle se case comme hôtesse dans un "bar à hôtesses", lui trouve finalement grâce à ses 4 ans comme militaire et à son bon air un emploi de convoyeur de fonds.

Très belles images et une belle moitié de film qui a tout de la fresque d'injustice sociale d'il y a un siècle et plus avant qu'on ne se resserre plus sur ce travail de convoyeur, son coéquipier, et les soucis qui iront avec. Cependant on ne perd jamais de vue la ville, ses croyances et ses disparités (fossés, déviances, fractures sociales multiples ?). Sans trop appuyé ce qu'il peut y avoir de sordide, sans donner l'air de s'en repaitre en tout cas.

Un film efficace et bien foutu qui suit de près des choses simples (on pardonne la présence légèrement trop marquée du scénario sur la fin). 

bande-annonce

animal a écrit:

Metro Manila de Sean Ellis

Ça pourrait m'intéresser et même me plaire.  

J'avais adoré Cashback et The broken de lui.

Kannskia a écrit:

animal a écrit:

Metro Manila de Sean Ellis

Ça pourrait m'intéresser et même me plaire.  

eXistenZ a écrit:

J'avais adoré Cashback et The broken de lui.

Je vous conseille également Cashback, premier film tres prometteur du réalisateur. Je pense me laisser tenter par son petit dernier, certainement tres diffèrent de Cashback par ailleurs.

sentinelle a écrit:

Kannskia a écrit:

animal a écrit:

Metro Manila de Sean Ellis

Ça pourrait m'intéresser et même me plaire.  

eXistenZ a écrit:

J'avais adoré Cashback et The broken de lui.

Je vous conseille également Cashback, premier film tres prometteur du réalisateur. Je pense me laisser tenter par son petit dernier, certainement tres diffèrent de Cashback par ailleurs.

Oui j'avais aimé Cashback moi aussi, un film empreint d'une douceur onirique.

sentinelle a écrit:

Kannskia a écrit:

animal a écrit:

Metro Manila de Sean Ellis

Ça pourrait m'intéresser et même me plaire.  

eXistenZ a écrit:

J'avais adoré Cashback et The broken de lui.

Je vous conseille également Cashback, premier film tres prometteur du réalisateur. Je pense me laisser tenter par son petit dernier, certainement tres diffèrent de Cashback par ailleurs.

Ô Je me disais bien que le nom de ce réal me rappelait un bon film ! En effet, Cashback est superbe. Je vais donc faire attention à ne pas rater Metro Manila !

Metro Manila


Belle surprise. J'attendais quelque chose de bien venant de Sean Ellis (après Cashback que j'avais vraiment beaucoup aimé à tous points de vue) et j'en ressors ravie et étonnée. Quel grand écart entre les deux films, une façon de filmer et de raconter vraiment différente, et le soin de l'image, toujours là, est plus discret, moins scolaire (petit reproche que je pourrais faire à Cashback).

Une pauvre et si gentille famille qui débarque à Manille, dans l'espoir de trouver travail, logement et argent, mais qui va rencontrer toute la cruauté humaine et se retrouver embarquée dans une spirale de malheurs, de douleurs et d'humiliations.

Sean Ellis nous embarque dans la ville. On est directement imprégnés de son ambiance, de ses gens, de ses bruits, des ses odeurs, de sa frénésie, de sa pauvreté (la scène lorsque la gentille famille sort du camion qui les amène de leur rizière au cœur de Manille est parfaite).
Les méandres, le bordel, la crasse, la chaleur.
On échappe à rien grâce à l’œil de la caméra.


Ellis ne cherche pas à faire dans la demie mesure, son film ressemble plus à un conte. Les gentils sont gentils jusqu'au bout (famille unie malgré tout. Enfants calmes et mignons. Malgré la faim, dans la rue, avec deux sacs pour tout foyer) et les méchants ne suscitent aucune pitié (sauf peut-être celle d'avoir succombé à un monde vénal, et de le cautionner. Faille qu'on peut tous comprendre).
Du coup, jusqu'au bout on est dans une empathie complète pour ce type. A se sentir claustrophobe dans le camion blindé, à se sentir mal à l'aise au milieu des collègues saouls, à serrer fort sa femme le soir parce que c'est le seul moment de douceur de toute une journée.
Ça marche à fond sur les émotions.


La construction du scénario aide aussi à s'accrocher minute par minute à cette histoire. Dès le départ on nous dit que ça risque bien de mal se terminer. Un suspens est mis en place, on sent d'emblée qu'Oscar entre dans un monde qui va lui en faire baver. Et petit à petit, quand les choses se dévoilent, on espère voir la porte de sortie.


Contrairement à Animal, j'ai trouvé la fin superbe. Certes on sent plus un scénario travaillé au millimètre plutôt que la sincère tranche quotidienne et semi-réaliste du début, mais j'ai aimé ce mélange. Ne pas se laisser aller à une "simple" chronique sociale mais y insérer des éléments proches du polar bien noir.

Va falloir le suivre de très près ce Sean Ellis.

Queenie a écrit:

Sean Ellis nous embarque dans la ville. On est directement imprégnés de son ambiance, de ses gens, de ses bruits, des ses odeurs, de sa frénésie, de sa pauvreté (la scène lorsque la gentille famille sort du camion qui les amène de leur rizière au cœur de Manille est parfaite).

Oui, elle m'a marquée aussi cette scène.

animal a écrit:

Metro Manila de Sean Ellis

Dans la cambrousse philippine mauvaise récolte pour la famille Ramirez, les parents et les deux enfants partent tenter leur chance à Manille. Entourloupes, bidon-ville, violence à tous les coins de rues... elle se case comme hôtesse dans un "bar à hôtesses", lui trouve finalement grâce à ses 4 ans comme militaire et à son bon air un emploi de convoyeur de fonds.

Très belles images et une belle moitié de film qui a tout de la fresque d'injustice sociale d'il y a un siècle et plus avant qu'on ne se resserre plus sur ce travail de convoyeur, son coéquipier, et les soucis qui iront avec. Cependant on ne perd jamais de vue la ville, ses croyances et ses disparités (fossés, déviances, fractures sociales multiples ?). Sans trop appuyé ce qu'il peut y avoir de sordide, sans donner l'air de s'en repaitre en tout cas.

Un film efficace et bien foutu qui suit de près des choses simples (on pardonne la présence légèrement trop marquée du scénario sur la fin). 

Metro Manila entend montrer la réalité sociale de la mégalopole philippine tout en offrant un thriller palpitant répondant résolument aux canons du genre. Là réside la force et la faiblesse du film de Sean Ellis, plongée en apnée dans un monde de corruption et de violence qui privilégie cependant l'aspect humain aux bains de sang, ce dont on lui sait gré. D'aucuns attaquent Metro Manila sur sa présumée accumulation de clichés et sa vision touristique et misérabiliste. L'affirmation n'est pas sans doute pas fausse mais elle mérite d'être étayée et seul un public philippin pourrait avoir un avis argumenté et pertinent sur la question. Davantage en tous cas que notre vision occidentale. La comparaison avec les films de Brillante Mendoza est obligée, elle est forcément au désavantage de Sean Ellis qui réalise un film (trop ?) malin et légèrement démagogique, dont la faillibilité et les raccourcis peuvent s'oublier si l'on se focalise sur son efficacité scénaristique, indéniable. Son dénouement renoue lui avec les caractéristiques habituelles du film noir. A l'image d'une oeuvre en définitive ambigüe dans ses intentions.

traversay a écrit:

A l'image d'une œuvre en définitive ambigüe dans ses intentions.

Ambigüe ? C'est-à-dire ?

Dans une vision occidentale qui tend à faire un spectacle (un divertissement ?) des conditions de vie misérables de la population des bidonvilles avec un alibi social dont on peut mettre en question la sincérité. On retrouve ça aussi dans Slumdog millionnaire ou dans Tropa de elite. Je ne dis pas que c'est mal, c'est intrinsèque au cinéma qui est un art voyeuriste par excellence. Ca me laisse juste un peu circonspect.

traversay a écrit:

Dans une vision occidentale qui tend à faire un spectacle (un divertissement ?) des conditions de vie misérables de la population des bidonvilles avec un alibi social dont on peut mettre en question la sincérité. On retrouve ça aussi dans Slumdog millionnaire ou dans Tropa de elite. Je ne dis pas que c'est mal, c'est intrinsèque au cinéma qui est un art voyeuriste par excellence. Ca me laisse juste un peu circonspect.

Je n'ai pas vu Slumdog ou Tropa, mais s'il y a des films où, en effet, on sent une ambiguïté étrange, à ne pas savoir si c'est du spectacle, du misérabilisme, ou une utilisation de l'un pour l'autre et vice versa, je n'ai pas trouvé que c'était le cas pour Metro Manila.

Alors, oui, il y a deux propos de fonds du film : social "réaliste" et action-fiction mais ils s'imbriquent parfaitement, j'ai trouvé. Et équilibré. Un propos n'est pas utilisé ou abusé, à mon sens.

Après, évidemment, dans le cinéma, on peut se sentir dans une situation étrange à voir un film de "divertissement" avec un fond grave, mais c'est le propos même du cinéma. Voir de l'art en général. Après, c'est la façon dont la chose est présentée qui fera que tout passe bien ou pas. Et le regard du spectateur, bien sûr.
Metro Manila ne me semble pas du tout être un film voyeuriste. Évidemment, ce n'est pas non plus un documentaire. Mais le compromis et l'équilibre entre fiction et réalisme sont parfaitement maîtrisé, et dégagent une certaine sincérité dans le propos, je trouve.

Oui, Queenie, a posteriori, je pense que le propos est vraisemblablement honnête et sincère. J'ai (sans doute) un peu exagéré dans l'évaluation de mon ressenti. Mea culpa.

Mais est-ce que ce n'est pas une impression qui peut s'étendre à la période pour le cinéma (pas que de l'autre bout du monde) et peut-être la littérature aussi (ça tu vas être mieux placé pour avoir une idée puisque tu lis beaucoup et de partout) ?

traversay a écrit:

Dans une vision occidentale qui tend à faire un spectacle (un divertissement ?) des conditions de vie misérables de la population des bidonvilles avec un alibi social dont on peut mettre en question la sincérité.

Sachant que c'est pas super divertissant comme film voire légèrement ennuyeux sur les bords...

C'était la participation constructive du jour.