Charles Chadwick

il y a des modes de plus en plus tordues sur ce forum !  

A propos, animal, j'aimerais avoir ton avis sur la taxation des clubs de foot français à 75% sur les hauts salaires. N'est-ce pas handicapant pour la compétitivité de notre championnat ?  

c'est tellement handicapant que ça pourrait forcer les réseaux de diffusion à parler d'autres choses voire forcer les gens à lire de gros livres qui ne sont que des histoires de vies ordinaires.  

C'est une bonne réponse  

et bien puisque c'est comme, ça, je ne vous donnerai pas mon avis sur cette fameuse taxation   .

Quand à moi, je viens de la découvrir grâce à vous, la taxation. Merci les Parfumés !  

traversay a écrit:

A propos, animal, j'aimerais avoir ton avis sur la taxation des clubs de foot français à 75% sur les hauts salaires. N'est-ce pas handicapant pour la compétitivité de notre championnat ?  

animal a écrit:

c'est tellement handicapant que ça pourrait forcer les réseaux de diffusion à parler d'autres choses voire forcer les gens à lire de gros livres qui ne sont que des histoires de vies ordinaires.  

traversay a écrit:

C'est une bonne réponse

Évidemment que c'est une bonne réponse, mes conseillers cinématographiques et littéraires sont triés sur le volet, non mais

Je ne peux bien sûr que soutenir l'enthousiasme pour Chadwick  
Il ne faut pas s'arrêter à son poids car quand vous serez entrés dans le livre vous aurez envie qu'il soit encore plus lourd.

Tout va très bien
traduit de l'anglais par Patrice Repusseau

Voici donc l'histoire de Tom Ripple, un anglais très.. ordinaire, marié, deux enfants, un boulot qui l'ennuie, une épouse un peu moins ordinaire, socialement beaucoup plus engagée que lui , enfin, où il lui convient de l'être, le livre débute dans les années 70.


Non, je recommence, en fait ce n'est pas vraiment l'histoire de Tom Ripple. Son histoire, le déroulement de sa vie, les quelques évènements marquants, tant sur le plan personnel que plus général, on en entendra parler bien sûr. Mais par bribes, souvenirs dispersés ça et là , associations d'idées , digressions diverses.
Car, un jour, Tom Ripple a commencé à écrire les pensées qui lui traversaient l'esprit, et au fil du temps, avec des interruptions d'ailleurs, il ne s'est jamais vraiment arrêté.
Ce n'est donc pas son histoire, qui n'a d'ailleurs pas grand intérêt, mais plutôt la façon dont il voit les choses. Et c'est très différent.. et irracontable.

C'est le premier roman d'un auteur de plus de 70 ans qui explique avoir mis plus de 20 ans à l'écrire. Ce détail est intéressant car , dans ce flux de pensées, on distingue très bien l'évolution du personnage, mais aussi de l'écrivain.

Au début, Tom Ripple est légèrement agaçant , on a vraiment envie de lui dire de se bouger un peu plus. Très vite, on s'aperçoit que ce n'est pas la peine de le lui dire, il en est parfaitement conscient, on en découvrira quelques raisons beaucoup plus tard dans le récit. Et .. au bout de quelques chapitres, on souhaite qu'il ne change surtout pas!

C'est un livre plein de tendresse, d'empathie, très souvent drôle , même si sur le fond assez tragique,plein de dérision et surtout d'auto-dérision . Très anglais dans la pudeur même si cette même pudeur m'a quelquefois fait penser à certains romans de l'américain Wallace Stegner.

C'est un roman que j'aurais envie de faire découvrir aussi( mais conseiller, c'est autre chose) même si dans les rares critiques françaises, j'ai, comme topocl,  surtout noté le terme: ennui.
Ce que je peux comprendre, d'ailleurs, il ne se passe pas grand chose!

Moi, je ne me suis pas ennuyée une minute, et , pire, j'aurais volontiers lu mille pages supplémentaires sur les voisins et la famille de ce fameux Tom Ripple, enfin surtout sur la façon dont lui, les voit, les décrit, imagine , sur ce qu'il fait ou bien souvent ne fait pas, et pourquoi il ne le fait pas..
Et j'attends avec impatience la traduction du deuxième roman de cet auteur si surprenant.

Never complain..

Marie a écrit:

Et j'attends avec impatience la traduction du deuxième roman de cet auteur si surprenant.

cela ne va pas prendre beaucoup de patience, sortie prévue pour le 5 février:


Relation fortuite

mais avec 208 pages, ce ne sera qu'un 'petit snack'

Si, si heyoka, continuons notre petite campagne de promotion du pavé.
Ta vie, tu as envie qu'elle dure un peu longtemps. Même si ça n'est pas toujours à 100 à l"heure. Malgré des moments d'ennui mais qui peuvent avoir une certaine douceur, et où, parce que tu es une petite maline qui sait observer et saisir le truc qui fait tilt dans l'ordinaire, tu trouves quand même à te distraire. Tout cela semé entre les moments où ça s'accélère, les kifs, qu'ils soient mystérieux ou pas. Tu aimes que ça avance, mais pas forcément toujours trop vite non plus. Tu aimes plein de petits faits anodins qui au final, lui donnent de l’épaisseur.
Et bien , un pavé en général, et ce livre en particulier, c'est comme ça.

(bon, si tu n'aimes pas tout cela ; mon beau plaidoyer est foutu  )

topocl a écrit:

mon beau plaidoyer est foutu  )

tu pourrais toujours le mettre sur le fil des pavés

topocl a écrit:

Si, si heyoka, continuons notre petite campagne de promotion du pavé.
Ta vie, tu as envie qu'elle dure un peu longtemps. Même si ça n'est pas toujours à 100 à l"heure. Malgré des moments d'ennui mais qui peuvent avoir une certaine douceur, et où, parce que tu es une petite maline qui sait observer et saisir le truc qui fait tilt dans l'ordinaire, tu trouves quand même à te distraire. Tout cela semé entre les moments où ça s'accélère, les kifs, qu'ils soient mystérieux ou pas. Tu aimes que ça avance, mais pas forcément toujours trop vite non plus. Tu aimes plein de petits faits anodins qui au final, lui donnent de l’épaisseur.
Et bien , un pavé en général, et ce livre en particulier, c'est comme ça.

(bon, si tu n'aimes pas tout cela ; mon beau plaidoyer est foutu  )

C'est vrai qu'il est beau ton plaidoyer.

Je vais finir par me laisser convaincre.

Je me tate… Parce que vous êtes très enthousiastes, et que le thème pourrait sacrément me plaire…
J'aime quand un auteur a du talent pour décrire "les petits riens" de la vie. Les japonais sont souvent très forts à ce jeu-là, et c'est aussi pour cela que je les apprécie autant. Tanizaki, dans Quatre soeurs, décrit juste la vie quotidienne, avec ses joies et ses aléas. Hormis dans la dernière partie, il ne se passe rien d'extraordinaire.
Je me souvient particulièrement de la petite tâche brune qui, sous certains éclairages, se révèle sur la paupière de la cadette, ce inquiète fort sa famille qui cherche à la marier. Les affres de cette petite tâche remplissent ainsi quelques pages... Ca paraît rébarbatif, dit comme ça, mais sous la plume de Tanizaki, c'est passionnant.
Alors, si ce livre est du même acabit, il pourrait bien me procurer de belles heures de lectures… A voir si je craque de suite… ou pas !

En attendant, Marie et topocl, vous pourriez peut-être songer à lire Quatre soeurs de Tanizaki ? Il ne fait que 887 pages...