Nos lectures de Septembre 2013

C'est vrai. Il faut dire que j'ai laissé la Russie de côté jusqu'ici. Je ne peux plus reculer !

J'ai achevé La mort de la tragédie de G. Steiner, un essai brillant selon moi sur l'évolution de ce genre théâtral. En réalité, Steiner est moins catégorique que ne le suggère son titre, puisqu'il reste sur une question, et nourrit le secret espoir d'une résurgence. Comme de coutume avec cet auteur, j'ai l'impression qu'il faudrait le relire une deuxième fois. Bon, mais après avoir approfondi Byron, Schiller, Goethe, Lessing, Berlioz / Wagner, Alfieri, Kleist, Hölderlin, Ibsen, Strindberg et Tchékhov.   

Pour les cours, je viens de terminer les deux Surprises de l'amour de Marivaux (que je préfère romancier) ainsi que Les Paravents de Genet (des thématiques intéressantes, en particulier la pourriture, mais malgré tout, ils m'agacent un peu, ces auteurs qui prennent du plaisir à tourmenter leurs lecteurs). Hier, j'ai ouvert la Lettre à d'Alembert sur les spectacles, du sieur Rousseau : j'ai peur pour lui, mais je serai clément, parce que c'est Rousseau.
Enfin, je relis encore et encore certains passages de la Bible, accompagné du très stimulant Thomas Römer (qui me motive à persévérer dans mon manuel d'hébreu biblique, mais ce que c'est dur !).

Bon, j'ai un peu de mal à retrouver un rythme de travail (d'autant que ma rentrée, c'est fin septembre  ), mais ça vient...

Les affligés, Chris Womersley

J'ai ,temporairement peut être , arrêté la lecture de Coma de Pierre Guyotat. Je pense que ce n'était pas le bon moment pour le lire.
Et commencé Un héritage de Sybille Bedford

De Tourgueniev, lisez Récits d' un chasseur. Quelques nouvelles et romans courts.

Mention spéciale à Journal d' un homme de trop. Aussi beau et poignant que du Tchékhov.

Je me lance dans "L'enfant bleu" d'Henry BAUCHAU. Mais, sans être un pavé, c'est vraiment beaucoup.

Spoiler:

Il était temps de reprendre mon cher Peter Handke..., alors: "Histoire d'enfant"

Après La grâce des brigands (Ovaldé) et Une illusion passagère (Bolger) : deux légères déceptions, je débute Concerto pour la main morte (Bleys).

Après une longue négociation avec moi-même j'ai fini par sortir Notes de Hiroshima de Ôé. Et maintenant, je dois commencer les négociations (toujours avec moi-même) pour aller rédiger mon commentaire sur Le poisson-scorpion de Bouvier.

shanidar a écrit:

Tourgueniev a la cote !

et heureusement... j'ai toujours l'impression qu'entre tous les grands auteurs dont la Russie dispose, on l'oublie le plus souvent... et il vaut vraiment le détour...

Marie a écrit:

Et commencé Un héritage de Sybille Bedford

oh j'espère qu'il va te plaire

Bousculée et confortée à la fois dans mes a prioris sur la SF, j’accroche de plus en plus à Demain les chiens de CD Simak, qui atteint par moments des sommets de beauté jupitériens.

bix229 a écrit:

De Tourgueniev, Mention spéciale à Journal d' un homme de trop. Aussi beau et poignant que du Tchékhov.

Il traîne dans un coin, si je le retrouve, je l'envisagerai peut être.

topocl a écrit:

Bousculée et confortée à la fois dans mes a prioris sur la SF, j’accroche de plus en plus à Demain les chiens de CD Simak, qui atteint par moments des sommets de beauté jupitériens.

Quels étaient ces a prioris ?

traversay a écrit:

Après La grâce des brigands (Ovaldé) et Une illusion passagère (Bolger) : deux légères déceptions, je débute Concerto pour la main morte (Bleys).

Tu vas nous en parler ?

Heyoka a écrit:

topocl a écrit:

Bousculée et confortée à la fois dans mes a prioris sur la SF, j’accroche de plus en plus à Demain les chiens de CD Simak, qui atteint par moments des sommets de beauté jupitériens.

Quels étaient ces a prioris ?

Parce que tu crois peut-être qu'il est facile d'étaler devant tout le monde ce qu'il peut y avoir en soi de préjugés et de peur de l'inconnu ?
Bon, c'est bien parce que c'est toi, je vais essayer de creuser  un peu ça.

Ce qui fait que je n'ai jamais lu de SF, c'est que je redoute  le côté guerre des étoiles, scientifique, froid, les missiles intergalactiques, l'inhumanité des robots…
Et si je suis franchement honnête, je garde cette idée ancrée quelque part en moi qu'il s'agit quand même d'un sous-genre littéraire, j'ai un peu la même position avec les polars, d'ailleurs. Intellectuellement je sais que c'est faux, mais cela reste quand même à l'état latent en moi. (J'imagine un certain nombre de parfumés en train de rugir devant leur écran)
Mais j'ai quand même l'intuition aussi, qu'il y a toujours derrière une réflexion sur notre monde, un signal d'alerte pour essayer de le préserver.

Après les a prioris, passons à l'a posteriori

Donc dans Demain les chiens, il y a quelques voyages intergalactiques, mais pas de missiles, pas de guerre en tout cas pour le moment. Les personnages ne sont pas  des robots, et les robots sont des vrais personnages. Il y a par moments une grande douceur, et Jupiter, une planète inhospitalière a priori, révèle des trésors d'humanité et de bienveillance. Donc, par cela, mes a prioris sont chamboulés.
Par contre l'humanité est loin d'être toute rose, l'Homme est présenté comme un homme avide de gloire et de puissance plus que de bonheur, fort appliqué à organiser sa propre ruine, et c'est , évidemment une réflexion qui me touche et me conforte dan mon idée qu'il y a une pensée et ue interrogation derrière le récit.

Igor m'a dit tout à l'heure que ce livre offrait une découverte, un monde possible et c'est bien ça.

Merci beaucoup Topocl d'avoir consenti à dévoiler tes préjugés pour moi.

J'adore tes a posterioris.