Yachar Kemal [Turquie]

Juste un mot sur La légende du Mont Ararat, cerclé par Coline.
Ce n'est pas du tout le genre de livre que j'aurais lu sans cerclage, j'en suis d'autant plus contente car j'ai beaucoup aimé! J'ai trouvée très jolie l'histoire du cheval qui revient trois fois et qu'on ne peut donc pas rendre, fusse à un pacha. J'ai été émue par la triste histoire du geôlier Memo et de son sacrifice, j'ai détesté cet horrible pacha, et été très triste à la fin de cette histoire...dont j'ai fait durer la lecture longtemps, pour savourer les phrases!
Merci Coline!

Merci et merci encore Coline pour cette belle découverte!!! Ravie de lire que Marie est enchantée de sa lecture

La légende du Mont Ararat

Un cheval qui choisit son propriétaire, un cruel pacha, une belle et bonne jeune fille, un amour infini, voilà quelques uns des ingrédients de cette belle et intemporelle légende. Le tout dans un style poétique et aérien.
J'ai apprécié cette jolie lecture, parfaite pour l'été, lorsqu'on recherche quelque chose de lèger et de frais, pour rêver un peu. Je referais sans doute un autre voyage en compagnie de Yachar Kemal.

Arabella a écrit:

La légende du Mont Ararat

Un cheval qui choisit son propriétaire, un cruel pacha, une belle et bonne jeune fille, un amour infini, voilà quelques uns des ingrédients de cette belle et intemporelle légende. Le tout dans un style poétique et aérien.
J'ai apprécié cette jolie lecture, parfaite pour l'été, lorsqu'on recherche quelque chose de lèger et de frais, pour rêver un peu. Je referais sans doute un autre voyage en compagnie de Yachar Kemal.

Quel joli commentaire!...

Merci Coline, c'est grâce au forum que j'ai découvert cet auteur.

Arabella a écrit:

Merci Coline, c'est grâce au forum que j'ai découvert cet auteur.

Et pour ma part, c'est un autre (je devrais dire une autre) auteur(e) qui m'a amenée à lui: Christiane Singer, décédée il y a un an à peu près...
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L'autre grand écrivain turc

Regarde donc l'Euphrate charrier le sang du grand écrivain turc Yachar Kemal est une allégorie de la guerre et plus encore de la paix impossible surout quand il s'agit d'ennemis héréditaires qui ne savent plus pourquoi mais se détestent au delà des générations.L'Ile Fourmi, au centre de ce roman, pourrait bien ressembler à Chypre par exemple.Après la Grande Guerre,celle qui a tout changé Grèce et Turquie ont fait un curieux échange d'îles et de populations.Deux hommes se retrouvent dans une île déserte et vont créer une situation presque amicale jusque dans l'absurde de ce no man's island.
Il m'arrive d'acheter un livre surtout pour son titre et c'était un peu le cas pour Regarde donc l'Euphrate charrier le sang qui me paraissait prometteur.Je ne l'ai pas regretté car il règne sur ce roman un souffle baroque.Jen'ai encore rien lu d'autre mais les Parfumés l'ont rappelé à mon intention.

Alors juste pour le remettre en mémoire dans la liste de mes fils en attendant de le recevoir...

Le 2e volet d'une histoire d'île vient de sortir: La tempête des gazelles et il a l'air drôlement bien. Mais j'hésite à découvrir Kemal par ce dernier roman. Lequel me conseilleriez vous pour démarrer? (la légende du mont Ararat? Mais Steven m'a aussi donné envie de lire "Tu écraseras le serpent" qui me rappelle l'univers du film "Milk" de Kaplanoglu).

Citation :

L’Île-Fourmi, sur la mer Egée, était un îlot paradisiaque mais désert, depuis que la population grecque en avait été chassée après la Première Guerre mondiale. Peu à peu, de nouveaux arrivants débarquent, groupes bigarrés venus de tous les coins de l’ancien Empire ottoman. Tous ces migrants portent en eux le goût pour l’aventure, mais aussi les traumatismes et les cauchemars engendrés par les conflits armés. Chacun d’eux tente de recréer une patrie sur ce morceau de terre, tandis que des millions de fugitifs errent encore à travers l’Anatolie.

Le roman s’ouvre sur l’arrivée d’un inconnu à la recherche de Poyraz Musa et qui semble vouloir le tuer… Au fil du texte, de nombreux personnages apparaissent, de toutes origines et confessions, formant une véritable arche de Noé d’une humanité rescapée. Ils apprendront à se connaître, et formeront peu à peu, dans un irrépressible besoin de fraternité, une sorte de conjuration amenée à subir de dures épreuves.

La tempête des gazelles, récit limpide et d’une beauté sereine, révèle une fois encore le regard pénétrant que Yachar Kemal porte sur l’histoire du XXe siècle et le cœur des êtres humains.

Yachar Kemal est né en 1923 dans un village de Cilicie, de parents venus de l’est de la Turquie. Après avoir exercé divers métiers, il devient journaliste à Istanbul, puis publie en 1955 un premier recueil de nouvelles et débute la série des Mèmed. Depuis, considéré comme un des grands conteurs de notre temps, Yachar Kemal a vu l’ensemble de son œuvre traduite dans de nombreux pays. Elle est disponible en français aux Éditions Gallimard, dans les collections Du monde entier et Folio. Dernier titre paru : Regarde donc l’Euphrate charrier le sang (Du monde entier, 2004).

Le début (pris dans le magazine LIRE):

La barque émergea peu à peu de la nuit. La mer était d'une blancheur laiteuse. Dans le ciel, les étoiles filantes s'abîmaient dans les flots en une explosion de lumière. C'est alors qu'à travers un léger voile de brume apparut la silhouette incertaine d'une île. L'occupant de la barque, avec lenteur, mit les rames à l'eau, demeurant immobile. Il promenait autour de lui un regard fatigué. L'un après l'autre, trois poissons jaillirent de l'eau. Tous trois avaient des reflets rosés. Trois cris d'oiseau s'élevèrent successivement de trois directions différentes. Et la mer vira au violet.
L'homme épuisé se secoua et empoigna les rames. Il traversa une gerbe de lumière. En face, le sommet de la montagne semblait s'éclairer. Une ligne rouge des plus ténues disparut sous ses yeux, se dissipant comme par enchantement. Déconcerté par ce qu'il voyait, l'homme laissa tomber les rames. La rougeur des fleurs de grenadier enflammant le champ situé à la pointe de l'île colorait le fond de la mer. De nouveau trois poissons jaillirent de l'eau, dessinant en l'air une courbe rouge. La brise du matin venue du rivage était chargée d'un parfum d'algue tiède, mêlé à une odeur d'herbe, d'origan, de sauge et de fleurs.

On a déjà envie de débarquer sur cette île!

Tu fais bien d'attirer mon attention sur ce nouveau roman, je m'étais promis de revenir à Yachar Kemal...

Tu demandes conseil?...
Je ne peux que te répondre: La légende du Mont Ararat...mais je ne connais pas le roman dont parle Steven...

Tu écraseras le serpent est un roman de 150 pages (format poche) que j'avais avalé. Jusqu'au bout, le meurtre si soigneusement préparé par la mère du père d'Hassan pour venger son fils, on n'y croit pas. Hassan s'enfuira, renoncera. Le cheminement psychologique qu'insinue sa grand-mère dans l'esprit d'Hassan est remarquablement construit. Aujourd'hui encore, je garde une très forte impression de ce roman. Marko l'a fait remonter à la surface. Merci. ( je ne connais pas "Milk" de Kaplanoglu. Je vais me renseigner.)
Pour commencer, La légende du mont Ararat est très beau, très poétique. Mais il y a dans Tu écraseras le serpent une dimension dramatique supérieure. Les deux te donneront une vision large de l'oeuvre de Yachar Kemal.
Qu'est-ce qu'elle est belle la couverture du livre que tu présentes, Marko. Elle donne vraiment envie ! As-tu lu le premier volet ?

Steven a écrit:

Qu'est-ce qu'elle est belle la couverture du livre que tu présentes, Marko. Elle donne vraiment envie ! As-tu lu le premier volet ?

Non je n'ai rien lu de lui justement. Je suis tombé sur un extrait des premières pages dans le magazine LIRE et je l'ai trouvé beau. Je pense que je vais lire les 2 volets dont le thème m'intéresse.
Ce que tu disais la première fois de Tu n'écraseras pas le serpent me faisait penser à Milk (le réalisateur est turc également d'ailleurs et il y est question de lien mère/fils et de serpent, littéralement et métaphoriquement...) mais ton ajout s'en éloigne.

Mémèd le mince

Je l'ai refermé hier soir.
Avec la sensation d'avoir été bercée chaque soir depuis plusieurs semianes maintenant.
Il y a un rythme, une atmosphère, une suavité dans ce récit envoûtant. On est un peu hors du temps avec la présentation de Mémèd, ce jeune bandit malgré lui, au courage et au coeur noble. C'est aussi un amoureux prêt à tous les sacrifices. Une forme d'adolescent encore pur... On assiste à son endurcissement, ses doutes.
L'auteur brosse un portrait des moeurs impitoyables des tyrans locaux dans une Anatolie agricole, terrienne, pleine de bon sens et d'énigmatiques personnages. Il y a les odieux potentats, les voleurs de terre, Ankara, le pouvoir lointain, et les petites gens, humbles, travailleurs et solidaires.
Mémèd devient vite un mythe vivifiant, nourrissant l'imaginaire des paysans et du lecteur.
C'est enchanteur...

Citation :

L'écrivain turc Yasar Kemal, un des géant de la littérature turque traduit dans le monde entier, est mort samedi dans un hôpital d'Istanbul à l'âge de 92 ans.
Hospitalisé depuis le mois de janvier, M. Kemal est décédé des suites de complications survenues après une infection pulmonaire et d'arythmie cardiaque, ont expliqué ses médecins cités par l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Source : http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2015/02/28/mort-de-l-ecrivain-turc-yasar-kemal_4585321_3382.html

Il y a longtemps que je veux le lire. Il est temps de m'y mettre...