Visite des caves du forum (les fils qui prennent la poussière)

Trop difficile d'attendre un portail à thème pour faire revenir un auteur qui nous tient à cœur à la lumière ? trop difficile de trouver cette lecture inattendue qui nous sortira de la routine ?

Une visite des caves s'impose pour la balade, la dégustation et plus si affinités.

Donc un fil pour mettre un mot, un extrait, et un lien (ou demander si jamais) vers un le fil qui n'a pas bougé depuis de trop longues années.

ça nous fera un fil composite de plus, avec une thématique nébuleuse pour remuer des souvenirs que l'on aime bien.

Juste ouvrir le fil ça serait léger, je reviens donc, avec beaucoup de plaisir et l'espoir jamais oublié de mettre la main sur le volume manquant de ses mémoires, avec Clara Malraux :

Un extrait de Par de plus longs chemins (et puis j'aime toujours ce titre) :

Citation ::   Ce vendredi nous avions décidé de jouer aux Persans. Le vendredi, bien entendu, nos ouvriers respectaient le repos accordé par le Seigneur. Serrés tous les cinq dans une auto de grande marque qu'un an d'excès avait transformée en objet pittoresque, nous nous rendions au bord d'un ruisselet pour y pique-niquer. Mahmoud, le chauffeur - c'était lui toujours qui nous conduisait quand il nous fallait aller à Shidraz - conscient de notre ignorance des usages, avait emporté un tapis et deux géraniums. Quant à nous, nous avions apporté du vin - une sorte de Madère trop sucré - un maigre poulet froid, des œufs durs, des aubergines frites. Le décor planté, le repas pris, Mahmoud s'éloigna pour mâcher en paix un peu de haschisch. Devant témoins, bien entendu, il n'aurait pas accepté de partager notre nourriture mais personne ne le voyant, notre impureté disparaissait : le sens social, chez lui, était certainement plus fort que le sens religieux.
   Quant à nous, nous ne savions plus très bien que faire près de ce ruisseau, dans cette vallée ocre, sous notre arbre miniature : nous n'avions pas de sagesse à nous communiquer. Sans savoir pourquoi, je sentais que nous étions près de la querelle dépourvue de prétexte, simplement parce que nous étions loin de chez nous, que rien ne nous imposait de comportement.
   Je pris la bouteille thermos et versai du café dans un gobelet. Cela nous détendit.
   "Moi, dit Brice - il disait plus facilement moi qu'aucun de nous - j'ai du mal à m'habituer à ce pays. D'abord, je n'aime pas la saleté.
   - Il faut reconnaître, intervint Maleterre, que la Perse est très surfaite. Des montagnes, des vallées, de la poussière...
   - Ça ne vaut pas la France" fit Brice. Sûrement il voyait un jardinet clos de murs entourant une maison couverte de tuiles.
   "Et cependant, on ne se sent pas très dépaysés ici. Il y a des endroits pires : la Chine, par exemple.
- Dépaysé ! fit Fiodor, dépaysé." Il s'arrêta une seconde, regarda autour de lui les montagnes brunes aboutissant à une cime blanche, le ruisseau, le peuplier. "Peut-être n'y aurait-il qu'un seul pays au monde où je pourrais me sentir dépaysé : c'est le mien, c'est la Russie."
   Brusquement, Bernard prit la parole : "Votre pays c'est sans doute, en effet, en ce moment, celui du plus intense pittoresque. Tenez, je vais vous raconter une histoire de quand j'étais là-bas."
  Doucement, il se tourna sur le côté, s'appuya sur son coude droit :

Le fil : ici

Ce n'est pas pour enfoncer le couteau dans la plaie, mais tous les tomes des mémoires de Clara Malraux sont disponibles dans les bibliothèques parisiennes, en particulier dans la réserve centrale. dentsblanches

Quel est celui qui te manque ?

après vérification il m'en manque deux, le quatrième et le cinquième :
- Voici que vient l'été, (1927-1935)
- La Fin et le Commencement, (1936-1940)

il y aurait l'ebook si je n'en voulais pas à mort à l'éditeur de ne rééditer que comme ça, et il y a l'occasion (ça doit être jouable, il me faut Les lépreuses de Montherlant aussi, huhu). j'écumerai autre chose que des musées au prochain passage dans la capitale.

Je vais tâcher d'y penser lors de mes prochains passages chez Gibert. ange

Les lépreuses, je peux prêter.

je ne voudrais surtout pas te pousser à visiter pareil endroit. clown

(ben pour Montherlant je te demanderai ptet quand j'aurais lu le troisième, merci !)

animal a écrit:: je ne voudrais surtout pas te pousser à visiter pareil endroit.

Et pourquoi ? Je sais résister à toutes les tentations... Cool

Tiens, bonne idée de fil. A surveiller. content

Abeille bibliophile Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011

colimasson a écrit:: Tiens, bonne idée de fil. A surveiller.

Très bonne idée. Un fil qui n'a pas bougé depuis le 28 juille, c'est ici

(j'ai bien compris le principe du fil, n'est ce pas?)

hahaha ! on aurait failli l'oublier ! mdr2

En attendant d'autres guides et d'autres caves pour la visite...

Hermann Ungar c'est la suggestion quand quelqu'un s'inscrit et dit apprécier les trucs horribles, le fil ne bouge pas beaucoup.

Un extrait de Les Mutilés , un extrait qui pourrait avoir l'air énigmatique ?

Citation ::    - Ferme la porte, souffla-t-il. Ils sont dans la cuisine ?... Inutile de me dire quoi que ce soit. Ce n'est pas toi qui a pris la montre. Tu n'en as pas le courage. Je ne sais rien. Mais j'ai peur. Il se passe des choses. On peut me fermer la bouche pour m'empêcher de crier et je devrai me laisser égorger comme un veau. On veut de l'argent. De tous les côtés, de l'argent. Tout pour de l'argent ! Que fait la veuve avec tout cet argent ? Écoute, Polzer : ne va jamais te coucher avant d'être sûr que Sonntag est dans sa chambre. Et qu'il a bien fermé cette porte à clé, tu m'entends ? Tous les soirs, maintenant, il passe un long moment près de moi. Il reste là, debout, la tête inclinée, à me raconter des histoires. C'est d'un monotone ! Pour un peu, je m'endormirais. Seule la peur me tient éveillé. Je guette ses gestes. Il me harcèle avec sa foi. Ils sont tous ligués. Dora ne pleure plus maintenant. Elle obéit sans pleurer. Elle a un point d'appui, tu comprends ? Sonntag dit que la foi l'a rendue forte. Elle aussi veut de l'argent. Mais je ne lui en donne pas. "Bientôt tu auras tout, Dorinette", je lui dis. M'est avis qu'elle n'est pas disposée à attendre longtemps et qu'elle finira par le donner, le coup de pouce. Tu comprends, la foi l'a rendue forte. - Il fit une pause et ajouta : je ne peux pas me permettre de le renvoyer. Ce serait l'étincelle qui mettrait le feu aux poudres.
   Polzer était assis dans sa chambre. Il attendait le bruit qui lui confirmerait que l'infirmier avait fermé à clé la porte de Karl. Madame Porges se mit au lit.
   - C'est une très belle pièce dit-elle. En la vendant... Porges aussi avait une montre en or. Mais bien moins lourde. La moitié à peine du poids de celle-là. J'en ai obtenu deux cents couronnes.
   Polzer tendait l'oreille vers la chambre voisine, ...

le fil : clic

En fait, j'ai compris, c'est très malin... encore un fil pour à vocation "enlarge my PAL", c'est ça ? Suspect

ça dépend. ange panne