Michel Tremblay

J'imagine qu'ici la majorité des membres doivent être européens, je me trompe? Eh bien, je suis québécoise. Et je veux présenter un auteur, disons, purement québécois puisque les sujets de ses romans et de ses pièces de théâtre sont les petites familles de Montréal. Aussi, les dialogues sont écrits en langage familier du Québec, ce qui apporte une touche très réaliste aux récits. Pour le moment, je n'ai lu qu'un seul de ses romans: La grosse femme d'à côté est enceinte. Je l'ai dévoré. Pourtant, ses écrits n'ont rien de bien compliqué. Tout se passe en une journée et on y découvre la vie des petites et grandes gens de Montréal, en particulier les protituées, la famille pauvre et nombreuse, le chat, le travesti et beaucoup d'autres.

Mais tout est tellement bien décrit! Et tout s'enchaîne et s'entremêle, ouvrant des liens entre tous les personnages. La petite vie d'une famille devient alors le centre de l'attention du lecteur qui ne cesse jamais de se demander "Mais qu'est-ce qui va arriver? Est-ce que la dame qui tient le marché va retrouver son chat? Est-ce que le chat va se battre contre le chien? Est-ce que le petit garçon va pouvoir voir le chat adoré qui vient souvent lui rendre visite, parce qu'il est mieux dans les bras du petit que dans ceux de la madame du marché?" En plus, tous ses livres et ses pièces de théâtre mettent en scène les même personnages, à différents moments de leur vie et en interractions avec différents autres personnages. C'est une façon merveilleuse de montrer la vie comme elle est à Montréal. C'est dans les petites choses de la vie qu'on trouve le bonheur et c'est dans les petites heures de vie qu'on retrouve les meilleures histoires. Le prochain que je lirai est Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges, deuxième de la série des Chroniques du plateau Mon-Royal, dont le premier est La grosse femme d'à côté est enceinte. J'ai déjà très hâte!

Michel Tremblay a déjà écrit :

23 romans, contes et récits
18 pièces de théâtre, dont la plus connue est Les Belles-Soeurs, adaptée partout dans le monde.

En fait, plus j'y pense et ses Chroniques de Mont-Royal me fait penser à La Comédie humaine de Balzac... sans être autant Réaliste.

Citation :

Bibliographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)

Romans, contes et récits
1966 - Contes pour buveurs attardés
1969 - La Cité dans l'œuf
1973 - C't'à ton tour, Laura Cadieux
1990 Les Vues animées
1992 - Douze coups de théâtre: récits
1994 - Un Ange cornu avec des ailes de tôle Pages 2
1996 - Le Fantôme de Don Carlos
2001 - L'Homme qui entendait siffler une bouilloire Pages 3
2002 - Bonbons assortis Pages 1
Chroniques du Plateau Mont-Royal, série de six romans :
La série : Pages 2
1978 - La Grosse Femme d'à côté est enceinte
1980 - Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges
1982 - La Duchesse et le roturier
1984 - Des nouvelles d'Édouard
1989 - Le Premier Quartier de la lune
1997 - Un objet de beauté
Le Gay Savoir, série de cinq romans :
1995 - La Nuit des princes charmants
1997 - Quarante-quatre minutes, quarante-quatre secondes
1986 - Le Cœur découvert Pages 2
1993 - Le Cœur éclaté Pages 3
1999 - Hôtel Bristol New York
Les cahiers de Céline, série de trois romans :
2003 - Le Cahier noir
2004 - Le Cahier rouge
2005 - Le Cahier bleu
2006 - Le Trou dans le mur
La Diaspora des Desrosiers, série de cinq romans :
2007 - La Traversée du continent
2008 - La Traversée de la ville Pages 1, 3
2009 - La Traversée des sentiments Pages 3
2010 - Le Passage obligé Pages 3
2011 - La grande mêlée Pages 3
2012 - Au hasard la chance
Théâtre
1964 - Le Train,
1968 - Les Belles-Sœurs
1970 - En pièces détachées
1970 - À toi, pour toujours, ta Marie-Lou
1971 - Trois Petits Tours
1972 - Demain matin, Montréal m'attend (Comédie musicale)
1973 - Hosanna
1973 - La Duchesse de Langeais
1974 - Bonjour, là, bonjour
1976 - Les Héros de mon enfance
1976 - Sainte Carmen de la Main
1976 - Surprise ! Surprise !
1977 - Damnée Manon, sacrée Sandra
1980 - L'Impromptu d'Outremont
1981 - Les Anciennes Odeurs
1984 - Albertine en cinq temps
1987 - Le Vrai Monde?
1990 - Nelligan (Comédie musicale)
1990 - La Maison suspendue
1992 - Marcel poursuivi par les chiens
1994 - En circuit fermé
1996 - Messe solennelle pour une pleine lune d'été
1998 - Encore une fois, si vous permettez
2002 - L'État des lieux
2003 - Le Passé antérieur
2003 - Impératif présent
2006 - Bonbons assortis
2008 - le Paradis à la fin de vos jours
2009 - Fragments de mensonges inutiles
2012 - L'Oratorio de Noël

Citation :

mise à jour le 14/01/2013 à la page 3

Je suis contente que tu nous parles de cet écrivain Mawie ! Je l'avais repéré lors d'un voyage dans ton pays, voulant un peu m'imprégner de votre culture québécoise et découvrir vos auteurs .
As-tu lu Bonbons assortis ? Ce livre parle de son enfance...Je l'avais entamé et il m'avait paru plein de fraicheur et sensibilité. Un style peu courant, très parlé.

Voici la 4ème de couverture:

Citation :

La petite enfance de Michel Tremblay contient en germe la sensibilité et l'émotivité si vives de l'oeuivre à venir. Quand il ouvre le tiroir de ce paradis perdu, les trésors qu'il y découvre sont plus vivants que jamais, plus savoureux parce que plus de cinquante ans ont passé, qui les ont affinés en vibrants récits. C'était l'époque où la magie du père-Noêl opérait encore et où les gentils mensonges des adultes tenaient lieu de vérités: ceux de son frère Jacques et de sa marraine Robertine, ceux-là de son oncle Josephat et de sa grand-mère Tremblay, mais surtout ceux de sa mère Nana, qui mêle bonne et mauvaise foi avec un égal bonheur et dont le rire sonore fuse à travers tout l'univers de l'écrivain.

(chez Actes-Sud- édition 2002)

je l'ai déjà listé dans ma LAL. Reste à savoir si je vais avoir le temps de me pencher sur ses oeuvres. Je l'espère en tout cas. J'ai l'impression de râter quelque chose du fait de n'avoir jamais lu un auteur quebecois

Je suis chanceuse car je viens de plonger dans les deux premiers textes ouvrant Bonbons assortis qu'évoquait aeriale!
Le petit Michel vit sous la table familial, il entend tout ce qui se dit dans cette famille constituée de ses parents, la grand-mère et une tante. C'est une oreille, cet enfant-là!
J'essaie durant ma lecture de "mettre l'accent" mais je dévie quelquefois vers celui du sud de la France et c'est plus vraiment ça. Alors je m'en fé pas, c'est pas ben triste, je me fais ma reprise et je redémarre.
Me demande dans quoi va mettre les pinottes ma.

Babelle a écrit:

J'essaie durant ma lecture de "mettre l'accent" mais je dévie quelquefois vers celui du sud de la France et c'est plus vraiment ça. Alors je m'en fé pas, c'est pas ben triste, je me fais ma reprise et je redémarre.
Me demande dans quoi va mettre les pinottes ma.

Tu me redonnes envie de me les remettre en tout cas moi, dans celles de ce roman bien rafraichîssant et si typique de la vie et du parlé québecois.

A tel point que j'ai un peu de mal avec les tournures.
Mais je vais le ressortir...

aériale a écrit:

Tu me redonnes envie de me les remettre en tout cas moi, dans celles de ce roman bien rafraichîssant et si typique de la vie et du parlé québecois.

alors je te recommande la trilogie des Cahiers de Céline
qui commence avec Le cahier noir
(Le cahier rouge et Le cahier bleu font la suite)

Pour quelqu'un comme toi qui veux prendre sous ses ailes des poussins et autres la petite Céline va t'ouvrir ton cœur à vouloir l'adopter tout de suite

j'ai bien aimé la pièce Hosanna - faudrait que je m'y remettre à du Tremblay...mais pas avant 3 ans.... bien meilleure lecture a faire auparavant.

j'ai lu quelques nouvelles dans "Piercing".. je pense qu'après ma lecture du moment, je vais m'y plonger!!

Quand Tremblay a sorti sa première pièce "Les Belles-Soeurs" (à lire absolument pour savoir d'oû part son oeuvre), il a créé toute un polémique au Québec.

Dans les années 60, il était de bon ton pour l'intelligentsia québécoise d'imiter les français, tant dans leurs films, livres, pièces de théâtre que dans la manière de s'exprimer.

Tremblay fut donc le premier à sortir au grand jour, la parlure des ouvriers, des mères de famille nombreuses, des quartiers pauvres et des lieux de prédilection des petits bandits, prostituées, travestis et petites gens de la "Main". Ladite "Main" étant la rue qui traverse de part à en part l'Ile de Montréal, la rue Saint-Laurent: rue mythique s'il en est. Car elle divise l'Ouest (les anglos riches) de l'Est (les francos pauvres).

Bref, je vous recommande fortement "Les Belles-soeurs" et aussi Sainte Carmen de la Main. Enfin, il y a beaucoup d'intérêt à lire aussi "La Duchesse de Langeais" que nous retrouvons entre autres dans "Le cahier rouge" que je suis à lire actuellement.

trop contente de voir ce fil remonter

j'ai adoré sa trilogie autour de la petite Céline

Je rajouterai dans mes lectures de Février,
Albertine, en cinq temps - Michel Tremblay

Citation :

L'histoire de toutes les femmes du Québec revit dans
Albertine en cinq temps

Pour la première fois depuis sa création en 1984, le chef-d'oeuvre de Michel Tremblay, Albertine en cinq temps, était de retour sur la scène montréalaise la saison dernière et sera de passage à la Salle Maurice-O'Bready, le 15 avril. Les critiques sont unanimes : la pièce, dirigée par l'excellente metteur en scène Martine Beaulne, se classe au niveau des grandes tragédies grecques. L'impressionnante distribution compte des noms aussi prestigieux que Sophie Clément, Macha Limonchik, Élise Guilbault, Andrée Lachapelle, Monique Mercure et Guylaine Tremblay.
Albertine a 70 ans. Elle emménage dans sa chambre au Centre d'accueil, la dernière étape de sa vie. Le vide total et la solitude lui offrent l'occasion de faire un retour sur les différentes époques de son existence. Albertine, cette vieille femme pleine d'une rage sourde et d'un grand sentiment de culpabilité, cherche un sens à son court passage sur terre. Dans un grand escalier, le décor métaphorique représentant un accès à une vie meilleure, Albertine rencontre les fantômes d'elle-même, de ce qu'elle a été à 30, 40, 50 et 60 ans.
Les cinq Albertine, personnifiées par Macha Limonchik (30 ans), Élise Guilbaut (40 ans), Sophie Clément (50 ans), Andrée Lachapelle (60 ans) et Monique Mercure (70 ans), s'entrecroisent, se contredisent, rectifient certains événements qui ont marqué leur vie. Un grand débat s'engage entre les facettes de la personnalité multiple du personnage.
Leur soeur Madeleine (Guylaine Tremblay) tente de les apaiser, mais en vain. L'extrême lucidité d'Albertine ne lui laisse aucun repos.
Ce drame polyphonique, à la fois très dur et touchant, dévoile la réalité des femmes, prisonnières de l'idéologie patriarcale prédominante au Québec, de même que partout ailleurs. La vie des femmes, victimes de l'Église, et sur qui pèsent de nombreux préjugés, est marquée par l'impuissance. Pour la metteur en scène, Martine Beaulne, Albertine en cinq temps, c'est l'histoire de toutes les femmes, des Grecs à aujourd'hui.
Comme certains critiques l'affirment, une seule des comédiennes vaut le déplacement, alors imaginez les six! L'interprétation d'une grande sensibilité de la part de ces femmes, fortes de plusieurs années d'expérience, a conquis le public. Monique Mercure joue à merveille le rôle de la septuagénaire lucide qui n'attend plus rien de la vie; Andrée Lachapelle est méconnaissable en vieille geignarde décomposée; Macha Limonchik rend d'une façon stupéfiante la subtile montée de la rage; Élise Guilbaut s'affiche comme une excellente tragédienne et Sophie Clément interprète admirablement une Albertine quinquagénaire qui se noie dans le seul petit bonheur de son existence. Enfin, Guylaine Tremblay montre avec subtilité la douceur et la discrétion de Madeleine, la confidente d'Albertine.
Albertine en cinq temps, une oeuvre qui compte parmi les plus touchantes qu'ait écrites Michel Tremblay, continue d'être d'actualité. Treize ans après sa création, cette magnifique ode à la douleur marque le spectateur et lui laisse un souvenir ineffaçable.
Marie Vézina - pris sur internet

Je pense que ça prend une manière de diversifier l'écriture. il y a eu ce qu'on appelle une polémique concernant le joual au Québec, et qu'il y a même eu un livre qui a été écrit, et qui vient d'être réédité. Joual de Troie... pour ma part, je n'ai pas d'idée définitive, mais pour débuter une certaine sortie d'un genre mineur de littérature, je pense quand même que certains québécismes ont leur pertinence ne fut que pour déplaire à certains "canadianistes" vendus.

Ben moi, je suis un inconditionnel de Tremblay ! Et j'veux le dire ben fort icitte !!!

traversay a écrit:

Ben moi, je suis un inconditionnel de Tremblay ! Et j'veux le dire ben fort icitte !!!

ah oui.. je l'ai vu sur ton blog et je me suis réjouie.. en plus tu m'as donnée envie de me remettre dans la lecture de ses romans

Après La traversée du continent, et avant La traversée des sentiments, Michel Tremblay nous offre, ce printemps, La traversée de la ville. Un véritable cadeau, car ce nouveau roman d’époque, le Montréal de 1914, couleurs sépia, ne décevra pas les fidèles de l’ecrivain québécois. Sa plume, toujours inspirée, décrit avec un mélange de tendresse, de mélancolie et de vivacité une ville en plein développement économique où les petits chars (tramways) croisent les charrettes et les premières automobiles, dans des effluves de crottin et d’essence. Portrait d’une ville, mais aussi de femmes, trois soeurs au coeur lourd d’ amours perdues qui se tiennent droit dans la tempête. Le style de Tremblay et ses expressions québécoises irrésistibles emportent le lecteur dans un torrent d’émotions diffuses, du rire aux larmes, comme disent les amateurs de clichés. Pour les personnages du livre, la vie n’est que désillusions en chaîne, mais ce n’est pas une raison pour être triste ou, comme l’écrit Tremblay "comme quelqu’un qui aurait perdu un pain de sa fournée."