[2014] A l'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Ouais. C'est pas comme si certains se donnaient du mal pour tout indexer.
(Maniaque)

Allez.

Je vais me rincer l’œil au ciné.


(Don Jon)

C'est clair il est trop chou.

Spoiler:

 

 Coli tu lis dans mes pensées.   

Je n'ai trouvé aucune trace d'un commentaire de ce film sorti le 25 décembre, mais je n'ai peut être pas assez cherché. Un garçon rencontre une fille, si on résume à l'extrême. Parce que c'est impossible à résumer. Une histoire qui ressemble au quotidien, des morceaux qu'on peut trouver dans nos vies. Avec un ton très personnel et original qui fait que cela ne ressemble à rien d'autre. Bricolé visiblement avec trois fois rien. Les personnages principaux avec qui nous faisons connaissances successivement racontent leur histoire. Chacun un petit bout de l'histoire. Avec humour et décalage. Mais la nostalgie est là aussi presque dés le départ. Et une tristesse sous-jacente. Mais jamais plombante. La vie, l'amitié, l'amour, la maladie, la mort, la solitude. Avec aucune grandiloquence. Alors cela rend à la fois très heureux et très triste. Par la justesse de ton, par la pudeur et la sincérité des sentiments. La tendresse et le désenchantement. L'optimisme et l'impossibilité d'être vraiment heureux. Des choses à priori qui s'excluent mais qui en fait sont inséparables.

Les acteurs sont excellents, Vincent Macaigne en tête, entre sourire et émotion, avec presque rien, mais aussi Maud Wyler, que j'ai découvert à l'occasion.

Si vous avez l'occasion, laissez vous tenter, je pense tout particulièrement à Aeriale et à Traversay, mais qui a du le voir (il nous manque de plus en plus Traversay).

Beaucoup aimé le film polonais "Aime et fais ce que tu veux". J'en dirai un mot demain.

Arabella a écrit:

...Si vous avez l'occasion, laissez vous tenter, je pense tout particulièrement à Aeriale et à Traversay, mais qui a du le voir (il nous manque de plus en plus Traversay).

Arabella, ton commentaire me confirme qu'il faut y aller, merci! Une amie m'en a dit du bien, mais je n'avais aucun autre son de cloche, j'hésitais un peu.

Tu m'as décidée, j'irai demain sans faute   

Heyoka a écrit:

 Coli tu lis dans mes pensées.   

Je commence à connaître tes goûts en matière virile

Aeriale a écrit:

Arabella a écrit:

...Si vous avez l'occasion, laissez vous tenter, je pense tout particulièrement à Aeriale et à Traversay, mais qui a du le voir (il nous manque de plus en plus Traversay).

Arabella, ton commentaire me confirme qu'il faut y aller, merci! Une amie m'en a dit du bien, mais je n'avais aucun autre son de cloche, j'hésitais un peu.

Tu m'as décidée, j'irai demain sans faute   

J'attends tes impressions, alors.   

Première a écrit:

Dans la campagne polonaise, Adam, prêtre, dirige un foyer pour jeunes hommes. Exerçant son sacerdoce avec passion, il est respecté de tous. Mais l’arrivée d’un beau garçon aux traits christiques déchaîne en lui des tentations refrénées depuis toujours. En illustrant le jeu de miroir entre amour physique et amour du prochain, la réalisatrice aurait pu tomber facilement dans le didactisme. Or la puissance des images et un épilogue inattendu font du film un plaidoyer en faveur de l’acceptation de l’autre.

Malgorzata Szumowska (réalisatrice) a écrit:

Je voulais surtout faire un film sur l’amour. Je voulais comprendre la personnalité du prêtre, ses désirs et ses pensées, non de le juger. Il était cependant crucial de bien distinguer l’homosexualité de la pédophilie dont le film ne parle pas. Je suis simplement partie d’une approche individuelle. Je ne pense jamais aux réactions possibles pendant le processus créatif : je ne calcule pas et je suis parfois étonnée ensuite de la perception des spectateurs. En tous cas, je n’avais aucune intention politique et je n’ai fait ce film ni pour un bord, ni pour un autre.

Il est évident que l’aile conservatrice de la société sera interpellée par le film et que sans doute elle ne l’aimera pas. Je pense que ce sujet est une question de pouvoir et une longue tradition qui n’est plus en adéquation avec la société moderne. Mais c’est une question difficile qui entraîne des réactions parfois intolérantes. Pourtant, peut-être que des prêtres, même s’ils n’ont pas le droit de le dire, se retrouveront dans le film. En tous cas, il est nécessaire d’avoir ce type de voix en Pologne, même j’ai un peu peur que l’on veuille m’identifier obligatoirement à une idéologie et que l’on colle au film l’étiquette "gay movie avec prêtre". Cela me met toujours dans l’inconfort que les gens, comme cela arrive souvent en Pologne, jugent que la réalité est soit noir, soit blanche, alors qu’elle est le plus souvent entre les deux, dans le gris. Ceci étant, on peut quand même dire que c’est un "gay movie"

« Si tu aimes vraiment comme Dieu aime, alors fais ce que tu veux, car tu ne pourras vouloir que le bien. Celui des autres et le tien. » Saint Augustin



Ce film polonais présenté en compétition au festival de Berlin m'a d'abord séduit pour ses qualités plastiques. Il y a une certaine force visuelle qui contraste avec la plupart des films à thèse plus académiques. La photographie, le dynamisme des plans, l'atmosphère ont une certaine singularité, un côté brut et animal qui alterne avec des moments plus pudiques et tendres. Il y a une tension permanente dans la violence ou le désir qui irriguent le film d'une vibration assez communicative. Le symbolisme religieux sous-jacent (certains plans sont des relectures d'épisodes ou d'imagerie bibliques) n'est jamais ostentatoire et il se fond harmonieusement dans l'ensemble du récit. Il est important pour montrer que ces désirs dont il est question ne sont pas antinomiques avec le précepte de Saint Augustin qui donne son titre au film.



La réalisatrice nous montre comment le refoulement ou l'interdit engendrent différentes stratégies d'adaptation, de la perversité du "judas" blond, aux motivations ambiguës, à la délicatesse et au magnétisme du "christ" brun tout aussi énigmatique. Leurs passés respectifs étant animés de passages à l'acte violents.

Le personnage principal est tiraillé par tous ces flux de désir qui le traversent (la jeune femme et les deux garçons mais aussi sa foi en Dieu). Ces émotions étant montrées de façon extrêmement subtiles. A travers tous ces obstacles une véritable histoire d'amour arrive à émerger, à se tisser, et elle m'a semblée très convaincante et même plutôt émouvante vers la fin.



C'est évidemment également un film à teneur polémique qui montre l'ambivalence ou l'hypocrisie des autorités religieuses qui sont partagées entre tolérance et sanction sur cette question de l'homosexualité des prêtres (dont la réalisatrice prend bien le soin de montrer la différence avec ce qui relève de la pédophilie). La scène finale n'étant pas sans ironie ou malice.

Pour toutes ces raisons, et pour l'intelligence avec laquelle la réalisatrice a réussi à s'emparer d'un sujet aussi casse gueule, le film vaut la peine d'être vu. Et pour la qualité de son univers plastique je suivrai son parcours avec intérêt.

Merci!
Il me dit vraiment bien !

Pour le thème, et l'attention esthétique, j'ai l'impression que c'est proche de Tu n'aimeras point. Non ?

Queenie a écrit:

Merci!
Il me dit vraiment bien !

Pour le thème, et l'attention esthétique, j'ai l'impression que c'est proche de Tu n'aimeras point. Non ?

C'est plus rugueux si on peut le dire comme ça. L'image est moins esthétisante même si les quelques photos postées semblent suggérer le contraire. Et les personnages sont plus ambigus. Il y a une love story mais elle est moins directe. Et l'obstacle est ici moins religieux que machiste. Le groupe de (grands) ados dont le prêtre s'occupe n'étant pas des enfants de choeur!

D'acc !