LC Pierre Rabhi - Vers la sobriété heureuse

je pense qu'à la lecture de ce livre tu inflechiras tes craintes. Sur ce point Rabhi est sans ambiguité, pour lui c'est une evidence l'économie mondiale va à sa perte, la démarche d'aller vers la sobriété heureuse pourrait peut être infléchir ce destin. Donc à mon avis il n'y a pas là d'hypocrisie,ni de culpabilité, sur ces plans c'est trop tard et ces questions ne se poseraient même plus...
---Je met en parallèles le contenu de ce livre et les problèmes économiques mondiaux. Ainsi aux dernieres nouvelles les USA annoncent qu'ils se seraient sortis de la crise, dans le même temps on insuffle plus de 1000 milliards d'euros pour l'économie européenne, et Mme Lagarde dernièrement à une interview de la télé déclare, que les hommes politiques ont usés toutes les possibilités de sortir l'europe de la crise et que cette injection d'argent serait l'ultime chance. Et si cela ne marchait pas..? Je crains que les USA se retrouvent aussi bien seuls et qu'ils se retrouvent dans la même situation que l'europe..
La solution selon Rabhi ne serait pas d'attendre que le monde politique fasse quelque chose mais que les individus se saisissent de leur destin...
Bien sur je m'interroge, se peut il que les peuples se separent du carcan des gouvernances, n'est ce pas utopique..? D'autres avis seraient bien nécessaires...

colimasson a écrit:

ne s'agit-il pas d'une oeuvre visant à ouvrir la soupape de la culpabilité ?

Pour l'instant en tous cas, je le ressens plutôt comme une aide supplémentaire à la prise de conscience. Mais peut-être n'en était-il pas absolument besoin.

colimasson a écrit:

nous, qui lisons ce livre, voulons-nous vraiment vivre dans la sobriété (on rejoint ainsi le sens de ta question très pertinente Chymère), ou voulons-nous seulement avoir l'envie d'y vivre ? Bref : cette lecture est-elle une démarche en partie hypocrite ?

Restons ouverts: il ne s'agit pas d'être au préalable convaincu par quoi que ce soit. C'est étonnant venant de toi, Coli, qui nous habitue régulièrement à des regards critiques et distants sur les lectures que tu commentes ici   ?

colimasson a écrit:

Je me crains un peu trop moi-même pour me sentir digne de cette lecture. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de participer à un jeu de bonne conscientisation. Mais va falloir se lancer quand même.

Wé, je tiens à te rassurer, ce n'est pas le Necronomicon écrit par Abdul al-Hazred non plus, hein !

Le chapitre qui suit s'intitule "La modernité, une imposture ?" , et, à l'évidence, les quelques pages introductives précédentes nous conduisent à considérer que le point d'interrogation est de trop.

P. Rabhi prend la peine de se fendre d'une petite page histoire de donner le ton, usant de termes aussi forts que "critique radicale", "réquisitoire" dont il "assume la responsabilité".

Par exemple ce passage montre qu'il n'exagère pas dans cette mise en garde:

Citation :

(...) les acquis positifs, au lieu de venir enrichir les acquis antérieurs, en ont fait table rase, comme si le génie de l'humanité n'avait été avant nous qu'obscurantisme, ignorance et superstition. C'est à cette arrogance totalitaire que nous devons l'uniformisation et la standardisation du monde d'un pôle à l'autre.

les idées de Pierre Rabhi sur l'agroécologie et la modération sont mises en pratique depuis la chute de l'Union Soviétique, comme je ne veux pas polluer ce fil j'en parle ici

Je suis désolée car je n'ai pas eu le temps de lire cette semaine. Je voudrais malgré tout revenir sur deux éléments qui me semblent particulièrement intéressant et qui apportent peut-être une forme de réponse à Chymère et Coli :

Tout d'abord je pense qu'il faut absolument insister sur le fait que Rabhi accole au terme sobriété celui du bonheur, de la recherche d'une vie qui dans le respect de celle des autres et de soi-même reste une quête du bonheur. Il ne s'agit pas de retourner vivre à l'ère primitive des chasseurs-cueilleurs mais bien de tenter, sans rejeter de manière catégorique le monde moderne, de s'inscrire de façon raisonnable dans un système de consommation et de production en pleine explosion (et même implosion).

Le deuxième élément, vient directement de ma lecture. A savoir que Pierre Rahbi dans son premier chapitre nous raconte justement la vie difficile, sobre, frugale mais équilibrée d'un village algérien avant l'arrivée des français et de l'industrialisation qu'ils ont apportée. Cela m'a évidemment rappelé la lecture de Simone Weil, qui, si vous vous en souvenez, malgré son penchant pour les idées communistes, mettait la propriété et en particulier la propriété par les ouvriers de leurs moyens de production à travers de petits ateliers, au-dessus de tout et surtout comme la condition essentielle de la survie d'une forme raisonnable d'industrialisation. Nous sommes résolument aller à contre courant de cette idée, imaginant que de grosses entreprises tentaculaires et aliénantes parviendraient à combler les désirs de consommation de la population mondiale. Il n'en ai rien. Pire la désindustrialisation qui touche les pays occidentaux précipitent les classes les plus fragiles vers la paupérisation. La solution : un retour vers l'auto-entreprise, vers l'artisanat, vers une production locale pour une vente locale (voir la force de frappe des labels locaux, bretons et autres produits du terroir). Est-ce que le retour à la proximité peut-être considérée comme une régression ou comme une nécessaire frugalité qui jugulerait l'épanouissement de l'être ? Pour ma part je ne le crois pas. Bien au contraire, j'ai le sentiment que ce retour aux échanges courts permet de renouveler les solidarités et d'imaginer des espaces d'échanges plus direct, simple et enrichissant.

Je vais reprendre ma lecture.

je vous lis !

vos échanges sont intéressants

merci Shanidar pour recadrer la discussion et remettre le bonheur au centre du dialogue...

Excusez-moi, je renonce à cette lecture commune car je ne suis pas très disponible à la lecture en ce moment...mais bon je pense que ce n'est pas très grave.

coline a écrit:

Excusez-moi, je renonce à cette lecture commune car je ne suis pas très disponible à la lecture en ce moment...mais bon je pense que ce n'est pas très grave.

dommage coline... tous les éclairages sont intéressants et je regrette que tu ne nous rejoignes pas... Une autre fois peut-être...

D'autres questions me sont encore venues du genre :
- Est-ce que l'on peut imposer à tout le monde d'être "sobre" ? (même si, comme qui dirait, on n'a plus le temps d'être pessimiste)
- Est-ce que ce livre n'est pas contre-productif parce que certains vont seulement se contenter de le lire et croire qu'ils ont fait leur B.A. ?

Mais d'un autre côté, je sais que ce livre est louable et qu'il participe à une démonstration nécessaire.

Intéressant Shanidar de nous citer Simone Weil. Oui, la petite propriété pourrait-elle réussir à la place des grosses propriétés du capitalisme ou de l'unique propriété du communisme ?

petite propriété à échelle humaine, artisanat, troc, limitation du rôle de l'argent...?

colimasson a écrit:

- Est-ce que ce livre n'est pas contre-productif parce que certains vont seulement se contenter de le lire et croire qu'ils ont fait leur B.A. ?

Mais d'un autre côté, je sais que ce livre est louable et qu'il participe à une démonstration nécessaire.

Je suis avec intérêt vos échanges .
Je me suis souvent poser cette question , c'est si facile de finir par croire que l'on applique les préceptes que l'on lit .
Je n'ai qu'à me regarder vivre au quotidien pour en avoir la preuve .
Mais je te rejoins aussi  naturellement dans ton affirmation dernière car voilà  longtemps que j'écoute , lis  ce sage .
Moins maintenant .

shanidar a écrit:

coline a écrit:

Excusez-moi, je renonce à cette lecture commune car je ne suis pas très disponible à la lecture en ce moment...mais bon je pense que ce n'est pas très grave.

dommage coline... tous les éclairages sont intéressants et je regrette que tu ne nous rejoignes pas... Une autre fois peut-être...

J'ai le livre en fait, j'avais vraiment prévu...mais je repousse...désolée. J'en ai deux autres à faire passer avant, dont celui de la chaîne de janvier pour laquelle j'ai aussi pris du retard.

je pense à l'étable des 1000 vaches ! en parle-t-il ?

Bédoulène a écrit:

je pense à l'étable des 1000 vaches ! en parle-t-il ?

Il s' est clairement exprimé en faveur des agriculteurs et du site de Notre Dame des Landes et
contre le projet de barrage de Sivens, audjourd' hui abandonné.