Rien à lire ? Essayez le code pénal !

Après "Les piliers de la terre" de Ken Folett, que j'ai trouvé assez bien en son genre, n'ayant plus rien à lire je me suis rabattue sur un vieil exemplaire du code pénal qui trainaît depuis dans mes affaires. Encouragée en cela par une vieille anecdote qui voudrait que Sthendal pour parfaire son style lisait et relisait les textes juridiques. C'est là que je me suis aperçue qu'en fait beaucoup d'entre nous, moi la première, sont en fait des prisonniers en liberté. Il faudrait tout simplement renoncer à vivre si on veut respecter à la lettre les lois innombrables que la Justice nous impose. C'est là aussi que je me suis souvenue d'un vieil ouvrage boudhiste que j'avais parcouru adolescente, et qui disait que nous n'étions pas tant que çà meilleurs que les pauvres gens qui se trouvaient dans les géôles; nous avions simplement la chance de n'avoir pas été pris la main dans le sac...

Julie

Le Code pénal ? Jamais de la vie !

Je préfère encore le catalogue de la Redoute...

Le chasseur français c'est bien aussi

Quitte à lire de la "littérature juridique", " L'esprit des lois" de Montesquieu, " Surveiller et punir" de Foucault ou " Les six livres de la République" de Bodin c'est beaucoup plus agréable.

Hum, je vois que vous n'êtes pas clients !

Je pensais comme vous avant d'avoir essayé; j'en revenais pas lorsque j'ai appris dans une préface de "Le Rouge et le Noir" que c'était le petit dada de Stendhal, de parcourir des textes comme la Constitution, le Code pénal et autres...

Je dois avouer que c'est un peu aseptisé comme lectures, mais au moins on ne badine pas avec les mots là-dedans, la ponctuation est réglée comme du papier à musique, et au bout du compte on est un peu surpris qu'on soit libre et pas au frais dans une géôle, avec toutes les lois qu'on aura reconnu bien bas avoir foulé au pied; et on en sait un peu plus sur combien d'années de taule on risque si on n'est pas doux avec son chien, par exemple.

Julie

J'ai été client du code pénal et d'autre quand j'étais étudiant.
Je soulevais juste le fait qu'il pouvait être intéressant de lire ce qui a fait et fondé notre droit.

Diogène a écrit:

Quitte à lire de la "littérature juridique", " L'esprit des lois" de Montesquieu, " Surveiller et punir" de Foucault ou " Les six livres de la République" de Bodin c'est beaucoup plus agréable.

Ou alors, si on veut vraiment rester dans le droit pénal, lisons "Des délits et des peines" de Beccaria plutôt que le code pénal !

Exini a écrit:

Diogène a écrit:

Quitte à lire de la "littérature juridique", " L'esprit des lois" de Montesquieu, " Surveiller et punir" de Foucault ou " Les six livres de la République" de Bodin c'est beaucoup plus agréable.

Ou alors, si on veut vraiment rester dans le droit pénal, lisons "Des délits et des peines" de Beccaria plutôt que le code pénal !

Aussi oui

Juie a écrit:

Je pensais comme vous avant d'avoir essayé; j'en revenais pas lorsque j'ai appris dans une préface de "Le Rouge et le Noir" que c'était le petit dada de Stendhal, de parcourir des textes comme la Constitution, le Code pénal et autres...

 

le fait peut être d'avoir travaillé dans l'Administration avant et après l'empire, peut être...?

... Ou encore Georges Darien, l' insoumis, l' irréductible, et qui eut à compter avec la justice et la loi de son pays.




"Georges Darien seul contre tous
Dans la grande famille des écrivains oubliés de notre littérature, Georges Darien, de son vrai nom Georges Hippolyte Adrien (1862-1921), occupe une place toute particulière. Un peu plus jeune que Léon Bloy, animé de la même verve pamphlétaire, pauvre lui aussi, il ne connut jamais une gloire semblable à celle de son illustre aîné. Ce n’est pourtant pas tant le talent qui les a distingués, mais peut-être les appuis, les amis. Bloy fut le disciple de Barbey d’Aurevilly et c’est à ce dernier qu’il dut son lancement dans les lettres, là où Darien, farouchement indépendant, mena sa carrière, à la lettre, seul contre tous. Le résultat est aujourd’hui devant nous.
Né en 1862 au sein de la petite bourgeoisie protestante, Georges Darien entra très jeune en rébellion, d’abord contre l’armée, ensuite contre la société entière, c’est-à-dire en vrac les cléricaux, les nationalistes, les antisémites, les marxistes, les bourgeois, les pauvres, etc. Révolté par l’hypocrisie, la bassesse et la lâcheté de ses contemporains, il accompagna de ses écrits les tumultes du mouvement anarchiste qui à coups d’attentats et d’assassinats fit trembler l’Europe à la fin du XIXe siècle. De son vivant, son œuvre ne lui valut pas plus qu’un succès d’estime auprès d’auteurs comme Alfred Jarry ou Alphonse Allais. Renié par sa famille, ignoré par la critique qui ne pouvait lire sans rougir ses livres assassins, il vivota quelque temps en publiant des articles, puis disparut à plusieurs reprises à l’étranger. On suppose qu’il fut voleur à l’instar de Randal, héros de son roman aujourd’hui le plus célèbre, quoiqu’à notre avis le moins bon, Le voleur. Lorsqu’il mourut en 1921, Darien n’avait donc rien à perdre ; c’était déjà un inconnu.

C’est à Jean-Jacques Pauvert, grand et courageux éditeur s’il en fut, que l’on doit la redécouverte de cet écrivain. L’essentiel de son œuvre fut republié chez 10/18 à partir des années 1960, Le voleur ayant même droit aux honneurs de la collection Folio de Gallimard. Si ce dernier livre a connu un succès plus large, il le doit sans doute à son originalité (les péripéties d’un voleur, pas gentleman, mais qui vole surtout les bourgeois), aux déclarations enthousiastes d’André Breton, à la belle adaptation de Louis Malle pour le cinéma, mais encore et surtout à son ton, très critique à l’égard de la société bourgeoise et des mouvements politiques (nationalistes, socialistes et même anarchistes). Toutefois, ce roman reste bien moins virulent que la plupart des autres livres de Darien, ce qui n’est probablement pas étranger non plus à sa meilleure diffusion…"

Les Septembriseurs.
lesseptembriseurs.blogspot.com/2010/12/georges-darien-seul-contre-tous.html

OK; j'essaierai donc "Des délits et des peines" de Beccaria dès que possible, ou les autres de Bodin et Georges Darien. J'ai déjà lu "De l'Esprit des lois", quant à "Surveiller et punir", le titre me semble peu flatteur

Si je peux me permettre de mettre mon grain de sel, "Surveiller et punir" est un titre certes peu flatteur, mais c'est un ouvrage tellement incontournable lorsque l'on se penche sur la question de la peine en général mais aussi de l'incarcération, de sa nécessité et surtout de son rôle dans la société.... A lire absolument lorsqu'on s'intéresse à ce genre de sujets.

Chani a écrit:

Si je peux me permettre de mettre mon grain de sel, "Surveiller et punir" est un titre certes peu flatteur, mais c'est un ouvrage tellement incontournable lorsque l'on se penche sur la question de la peine en général mais aussi de l'incarcération, de sa nécessité et surtout de son rôle dans la société.... A lire absolument lorsqu'on s'intéresse à ce genre de sujets.

Merci de nous éloigner des autoroutes de "la bien-pensance".. , ce sont des ouvrages qui au contraire de ce que l'on peut penser permettent de réfléchir sur les lois et les peines par lesquelles toute société désirant vivre en paix se doit de passer, c'est réflexion et non application bête et disciplinée, ensuite une loi n'est "par principe" que l'application de la volonté du peuple, si on en veut pas je n'ai compté que deux solutions : les urnes ou la révolution ....

Chani a écrit:

Si je peux me permettre de mettre mon grain de sel, "Surveiller et punir" est un titre certes peu flatteur, mais c'est un ouvrage tellement incontournable lorsque l'on se penche sur la question de la peine en général mais aussi de l'incarcération, de sa nécessité et surtout de son rôle dans la société.... A lire absolument lorsqu'on s'intéresse à ce genre de sujets.

Tu as tout à fait raison ! Mais le titre est parfaitement significatif de son contenu.
 Et ça me fait penser que je dois lire L' Histoire de la folie...