Où lisais-tu ? Où lis-tu ? Où liras-tu ?

Quand je faisais mes études à Pau, certains matin très tôt, les cours ne me tentant guère, je prenais un livre (cette fois-ci, "Sur la Route"), descendais de mon troisième étage et je remontais la rue Carnot. Là, à l'embranchement de la rue Carnot et du boulevard Alsace-Lorraine on trouvait l'épicerie de M. Pillon. Tous les matins A. Pillon se levait à 4h00 du matin pour aller aux halles. Il habitait seul, au dessus de son échoppe. Vers 4h00, j'arrivais devant chez lui. La lumière fuyait par la base d'un volet bancal. Il allait descendre. La porte du rez-de-chaussée s'ouvrait et laissait apparaître l'ombre massive de A. Pillon. Cette porte, remarquable, en bois massif, dont la couleur attirait les regards : une porte rouge sang !
Il allait toujours aux halles à pieds. Quelques fois je restais là à regarder la tâche rouge visible même dans la pénombre. D'autres fois j'accompagnai M. Pillon, soit du trottoir d'en face, soit quelquespas derrière lui. Lorsque notre course commençait, la rue Carnot s'éveillait, lentement. Les cabinets d'assurances ou les études notariales restaient dans le noir. Mais deux immeubles plus loin, le magasin de Youssef, un géant noir de près de deux mètres était dèjà éclairé ! Il l'était de 4h00 jusqu'à minuit passé souvent. Sa boutique de vaisselle traditionnelle Africaine semblait une perpétuelle invitation au voyage, il ne dormait jamais !

Le bar du "Drop" aussi était ouvert, un mince halo de lumière filtrait. A. Pillon s'arrètait quelques fois. Mais souvent, il pressait le pas à cet endroit-là pour gagner au plus vite les halles. Il pénétrait dans ces halles pour faire ses achats. A ce moment, plutôt que le suivre, je me dirigeai sur un muret, haut de ma taille environ qui m'abritait du vent. Il était posé sur une esplanade qui me donnait vue sur toutes les halles. Je m'installai contre ce mur, me plongeant dans la lecture jusqu'à que l'humidité et la fraicheur du jour levant ne me délogea... J'ai adoré ces moments où plongé dans un livre je percevai quand même les bruits de la halle, les cris, le bruit métallique des chariots qu'on décharge, l'arrivée des premiers clients, des premiers grossistes...
D'une manière générale durant ces années-là je ne lisais qu'au coeur du monde, entouré du bruissement des gens, de la rue. Il y avait également une place dont j'ai oublié le nom où une grande fontaine, magnifiquement éclairée, au pied de l'église, berçait mes lectures nocturnes

Actuellement, mes habitudes ont changé. Je lis surtout à mon vieux bureau : un bureau en chêne que j'ai récupéré dans un grenier chez mes grands parents, un bureau que j'ai poncé, rénové. Mes livres sont sur des petites étagères fixées en escaliers tout autour. Je lis tous les soirs également, enfoui sous mes couvertures dans mon lit. Enfin, il m'arrive de lire couché au milieu du lieu de vie des mes enfants, à les surveiller distraitement, pris par ma lecture et à m'imprégner de leur dynamisme et de leur joie de vivre.
Plus jamais je ne lis dans des lieux de vie collectifs !

Pour plus tard, j'ai planté il y a trois ans trois arbres en triangle : un pin parasol, un chêne et un noyer. Je les couve amicalement, leur apporte le soin nécessaire et je me vois très bien lire à l'ombre de leurs feuillages, le soleil les transperçant et apportant son éclairage à un mot plutôt qu'à un autre, mettant une phrase en valeur et laissant les autres dans une semi-ombre. l'herbe sera verte et les journées d'été, de printemps et d'automne m'y attireront...

...un arbre par enfants , c'est ça ?

Exactement !

Je m'en doutais
Nous en avons quatre nous ausi, quatre filles dont une terrible de 2 ans 1/2
Très bien cette idée de l'arbre C'est quoi au fait comme arbres, des fruitiers ?

Un chêne pour l'ainée, un noyer pour la seconde et un pin parasol pour le tout petit. Entouré d'arbres fruitiers, non traités, pour que les enfants puissent connaître la joie de cueillir et de manger en suivant !

Rien d'aussi romantique que Steven...
J'adore lire dans mon lit bien confortablement calée par les oreillers ou dans un fauteuil non moins confortable , une bonne tasse de café à portée de main.

Te lèves tu toujours à 4 heures pour lire, Steven?

Lorsque j'étais très jeune (oups) je lisais dès que j'avais un instant et en cachette sous la couverture tard la nuit avec une lampe électrique (ma mère ne voulait pas que je veille)
ensuite adulte j'ai continué à lire dans mon canapé, au bureau dans un coin tranquille pendant l'heure de repas.
à présent soit dans mon canapé, soit dans un relax dehors à l'ombre quand il fait chaud ou au soleil s'il fait plus froid.

à bientôt

Non, ça ne m'arrive plus jamais ! Par contre, il peut m'arriver que, pris par la lecture, je veille très très tard pour avancer, finir la page, le chapitre, le livre...Je ne sais pas si j'ai dèjà été jusqu'à 4h00 tellement je perds la notion du temps dans ces cas-là.

J'adore livre semi allongée, c'est à dire le buste droit et les jambes non pliées...dehors, dedans, partout!

Et aussi dans les transports en commun quand je dois les prendre et que c'est long. Dans ce cas je deviens autiste...

Car ce que j'aime avant tout dans la lecture, c'est être seule.

...Lorsque j'étais enfant, nantie d'un "club des cinq", il m'arrivait de le lire en classe... vivi je sais je n'étais pas une enfant modèle! je le glissais à la bonne page dans le casier, puis je baissais la tête genre très concentrée , et je tournais les pages doucement en la relevant comme regardant au tableau pour faire "plus vrai".
ça marchait très bien, je baclais (tres mal) vite les exercices à faire pour avoir le temps de lire.
j'ignore si la maitresse m'avait vu et laissait faire (classe de 40 en cm2) ou si elle ne me voyais pas(j'étais dans les derniers rangs), mais en tout cas j'ai passé cette année là à lire entièrement en classe le Roman de Renard et pratiquement toute la série des Ségur et Club des cinq!
Ainsi que dans les moments reservés à la lecture (pas besoin de suivre elle ne me faisait jamais lire qu'une fois par trimestre pour les compositions!) là j'ai entièrement lu Jacques le Poucet! heureusement ! quelle histoire ! :)
En tout cas cette brave dame ne m'a jamais réprimandée...


Ou alors cachée sous les couvertures de mon lit très très tôt le matin, là je volais au jour un petit rayon de clarté en soulevant discrètement un pan du rideau qui assombrissait toute la chambrée, pour ne pas éveiller les autres. (je savais que je n'aurai pas trop le temps dans la journée)

Etant plus jeune de quelques années , je lisais sous la couverture avec une lampe electrique ( pour ne pas réveiller mon frère ) . Maintenant , j'aime lire à " la loggia " , lieu perché dans le vieux vasto ( italie ) . La vue y semble illimité , source d'inspiration et de calme . Mais je suis d'avis que tout lieux est pretexte à la lecture

Je peux lire partout...Pourvu qu'il n'y ait pas de bruit autour de moi...
Mes lieux préférés étant tout de même: mon lit le matin, après le petit-déjeuner (et surtout en hiver!)...et ma méridienne au salon dans la journée...

J'adore me recoucher le matin pour aller lire! Et c'est vrai que c'est encore mieux en hiver