Woody Allen

darkanny a écrit:

Je crois bien que je vais passer mon tour.

Moi aussi j'ai décidé de passer mon tour.

Le dernier Woody Allen que j'ai vu au ciné, je me souviens juste d'avoir très bien dormi  mais pas du titre du film....

Au prix de la place de ciné ça fait cher la sieste!  
je dirais... "love in Roma"
qui était quelque peu ennuyeux.

unmotbleu a écrit:

Au prix de la place de ciné ça fait cher la sieste!  

C'est pour cela que j'y vais beaucoup moins, en choisissant à l'extrême pour que cela reste un plaisir.

Arabella a écrit:

Mais moi je regrette l'époque ou Woody était un auteur....

en effet, on peut regretter cette époque...
moi je conseille de jeter un œil sur ce sublime documentaire sur lui, honnêtement, il s'en fout de toute critique (je pense que c'était depuis toujours le cas, mais surtout les années dernières), parce qu'il se fait un plaisir de continuer de faire des films... le bonhomme a 77 ans, il n'a plus besoin de manifester quoi que se soit pour prouver quoi que se soit au monde... s'il va continuer de faire des films encore pour 10, 20 années, moi je vais le suivre, et pas seulement parce que j'ai aimé ses débuts, mais parce qu'il garde une voix bien unique dans tout le brouhaha cinéma, que j'adore... et vais probablement toujours adorer

Peut-être que Woody Allen garde une voix unique, mais il n'en reste pas moins que ses derniers films collent de plus près à ce qui fait l'image d'un cinéma davantage formaté au grand public. Je crois que ses films au cours des années 1970 et 1980 ont gardé une trace assez unique. Toutefois, je peux dire que nous sommes de plus en plus exigeants avec les années à mesure qu'il produit des films à répétition. Avec le temps, certains films deviennent plus moyens et prévisibles. J'apprécie toujours ce cinéma, mais je perçois cette ligne de fond dans le changement de ses films. Faut dire aussi que le cinéma a évolué dans les pratiques et que les modes changent... je sais pas pourquoi, mais je préfère le Woody classique. Je verrai pour Blue Jasmine, mais à l'instar de plusieurs parfumés par ici, chat échaudé craint l'eau froide...

kenavo a écrit:

Arabella a écrit:

Mais moi je regrette l'époque ou Woody était un auteur....

en effet, on peut regretter cette époque...
moi je conseille de jeter un œil sur ce sublime documentaire sur lui, honnêtement, il s'en fout de toute critique (je pense que c'était depuis toujours le cas, mais surtout les années dernières), parce qu'il se fait un plaisir de continuer de faire des films... le bonhomme a 77 ans, il n'a plus besoin de manifester quoi que se soit pour prouver quoi que se soit au monde... s'il va continuer de faire des films encore pour 10, 20 années, moi je vais le suivre, et pas seulement parce que j'ai aimé ses débuts, mais parce qu'il garde une voix bien unique dans tout le brouhaha cinéma, que j'adore... et vais probablement toujours adorer

Finalement c'est comme un gars normal à son boulot normal.
La retraite approche, il est fatigué, mais toujours content d'être là. Aussi parce qu'il ne sait pas faire autrement. Du coup, il fait sa petite tambouille. Sans remous pour l'entreprise, sans une grande qualité, mais avec une sincérité et une tendresse qu'il transmet.

C'est pas si mal.

Parce que je pourrais toujours voir et ne pas aimer ses films, je ne peux nier qu'il a conservé ce regard tendre et piquant sur l'humain.

Et il n'a pas l'air d'être devenu un vieux con moralisateur et prétentieux (en tout cas, ça ne se sent pas dans ses films).

animal a écrit:

héhéhé. le pire c'est qu'en ingurgitant rien que le quart du cinquième de ce qu'elle boit ça ne serait probablement pas beaucoup mieux.

Du frelaté ?  

Arabella a écrit:

Et depuis quelques films, voilà, c'est devenu un metteur en scène, qui fabrique des films, pas mauvais forcément, mais fabriqués. Sans vraiment que cela paraissent indispensable, il s'agit de faire du spectacle, une sorte de divertissement. Plutôt pas mal foutu, mais sans réelle nécessité. Et donc là il a fabriqué un film pour Cate Blanchett. Qui fait du Cate Blanchett puissance 10. On admire la performance. Et on s'ennuie un peu. Mais c'est évidement visible, ne demande pas beaucoup d'efforts pour rentrer dedans, alors il y a évidemment bien pire.

Queenie a écrit:

La retraite approche, il est fatigué, mais toujours content d'être là. Aussi parce qu'il ne sait pas faire autrement. Du coup, il fait sa petite tambouille. Sans remous pour l'entreprise, sans une grande qualité, mais avec une sincérité et une tendresse qu'il transmet.

C'est pas si mal.

Vos deux regards se rejoignent, avec des approches différentes... regret d'une part (il aurait pu faire mieux) et consolation de l'autre (il n'a pas fait pire). Et pour ma part, je ne sais pas trop si je déplore son manque d'inspiration ou si j'admire sa constance facile et détendue.

Et en passant...

Le Paris que vous verrez dans Minuit à Paris n’existe pas –ou n’existe que dans les films de Woody Allen. Les premières minutes forment une comédie à mourir de rire. En promenant sa caméra dans les rues de la capitale, Woody Allen nous fait découvrir une ville baignée d’une luminosité qui ne doit rien au naturel. Aberration suprême : les rues et les parcs sont vides ! Un ou deux badauds, une ou deux voitures roulant au pas, se glissent parfois subrepticement pour éviter une supercherie trop voyante. Plus tard, une fois la scène d’exposition passée, l’étonnement sera toujours aussi vif : le Paris choisi par Woody Allen est nostalgique au possible. Les rues sont pavées, bordées d’antiques lampadaires, et ne débouchent que sur des boutiques de seconde-main, de vieux bistrots ou des restaurants sophistiqués. Un seul point authentique : les français ne parlent pas anglais. Discrète pointe d’ironie dans laquelle on pourra enfin saluer le réalisme de Woody.


Cette affabulation n’est cependant pas un problème. Woody Allen a choisi de mettre en valeur Paris telle qu’il l’apprécie et son film ne revendique aucune valeur documentaire. On commence toutefois à se poser des questions sur la nécessité de Minuit à Paris lorsqu’on entend le réalisateur avouer que la conception du scénario lui a posé problème et l’a laissé manchot devant une page blanche pendant plus de six semaines. Le manque d’inspiration se ressent en effet devant ce film qui avance un peu à l’aveuglette. Si le désaccord amoureux entre Gil et Inez est parfois drôle et s’accompagne de joutes verbales et de désaccords savoureux –quoique convenus et caricaturaux-, les virées nocturnes de Gil dans un Paris vieille époque où s’ébattent les plus grands noms de la littérature et de la peinture sont plus lassantes. L’admiration excessive d’un groupie se pâmant devant des figures exagérément provocantes –mais toujours très politiquement correctes- font de ce film un hommage bruyant et démonstratif.

Vu enfin hier soir Blue Jasmine et je suis complètement d’accord avec ce qu’en disent ceux qui ont aimé. J’ai été touchée par cette femme blessée qui découvre une vérité qu’elle n’imaginait pas parce qu’elle ne voulait pas voir et surtout, ce que j’ai aimé, c’est la façon dont elle voit en sa sœur celle qu’elle a peur de devenir, qui représente tout ce qu’elle a toujours craint, c’est habile, et pour moi, c’est ce qui donne vraiment du relief à l’histoire.
Ce n’est clairement pas une comédie mais c’est souvent drôle même si j’avais les yeux tout mouillés à la fin. Et franchement, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, j’ai retrouvé le Woody que j’aime, celui de Annie Hall ou de Hannah and her sisters (pour ne citer que ceux-là). Et je suis bien contente parce que je n’ai que moyennement apprécié ses films européens. Midnight in Paris, ça allait encore mais j’ai détesté celui à Rome. Je ne me souviens même plus du titre exact, des acteurs ou de l’histoire. Ca, c’était du creux, du rien en fait. Avec Blue Jasmine, j’ai retrouvé son univers et sa voix et c’est drôlement bien.
Et bien sûr Cate Blanchett est juste extraordinaire, de même que Sally Hawkins d’ailleurs.

Epi a écrit:

parce que je n’ai que moyennement apprécié ses films européens.

sa trilogie londonienne (si on y ajoute Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu à côté de Match Point, Soop et Le rêve de Cassandre, on pourrait même parler d'un quartet) est extra

kenavo a écrit:

Epi a écrit:

parce que je n’ai que moyennement apprécié ses films européens.

sa trilogie londonienne (si on y ajoute Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu à côté de Match Point, Soop et Le rêve de Cassandre, on pourrait même parler d'un quartet) est extra

Oui je les ai bien aimés ceux-là mais je ne les compte pas dans ses films européens (d'ailleurs les anglais ne se considèrent pas comme européens )

Epi a écrit:

(d'ailleurs les anglais ne se considèrent pas comme européens )

 

J'ai vu Blue Jasmin, il y a quelques jours. Je ne connais pas bien Woody Allen mais j'étais curieux de voir ce que ça donnait.
J'ai trouvé le film esthétiquement joli, assez relaxant dans le sens où l'histoire ronronne et moi avec. On dirait que le but est de capter une tranche de vie. Le film n'a donc pas de fin (ou si peu). Il aurait pu se dérouler encore quelques heures que je n'aurais pas vu de problème de cohérence. Les flashbacks sont bien amenés même si je trouve que le traitement des derniers fait qu'ils sont plutôt mal exploités s'il s'agissait de décrire la chute de cette femme.
Pour le coup je n'ai ressenti aucune pitié ni sympathie envers aucun des personnages qui ont tous eu plus ou moins le don soit de m'énerver soit de m'exaspérer. Le seul intérêt du film fut donc pour moi son esthétique et sa fluidité fort agréable qui m'ont fait passer un bon moment sans avoir besoin de trop réfléchir.

Un bon cru que ce Blue Jasmine.
La détermination et la douce folie de Cate Blanchett sont à elles seules les principaux moteurs du film.
On a envie de la secouer comme tous ceux qui l'approchent à la suite de son naufrage, mais devant un tel masque de hauteur et de dédain vis à vis des gens hors de son monde, on ne peut que s'esclaffer par moments, c'est là que la comédie l'emporte sans jamais pour autant oublier la tragédie ambiante.

Un beau numéro tout à fait théâtral de la part de Cate Blanchett juchée sur ses certitudes, mais tellement pathétique par moments.
Et quelle belle lumière sur San Francisco et sur les Hamptons !

Allez Woody, on en redemande des comme ça!