Le Café Littéraire - ici on cause....

Chatperlipopette a écrit:

Vétérini, je te trouve dur avec le pauvre Harry Potter. Il te déplaît tant que cela?
Pour avoir lu les 7 tomes, je trouve que cette saga "jeunesse" est très bien réussie et surtout très bien ficelée....et pas "cucul"

faux elle est culcul jusqu'au bout des ongles, se tartine de crème planplan pour se bronzer la pillule avec des longueurs gentiments manichéennes.
Moi, il m'a soûlé le Harry. Et j'ai tenu 5 tômes !!

Citation :

faux elle est culcul jusqu'au bout des ongles, se tartine de crème planplan pour se bronzer la pillule avec des longueurs gentiments manichéennes.
Moi, il m'a soûlé le Harry. Et j'ai tenu 5 tômes !!

Bon résumé de l'oeuvre ! Je n'aime pas trop non plus HArry Potter mais parce que je crois, à tort peut-être, que cette gentille saga pour la jeunesse, a changé d'objectif entre le tome un et le tome 7. En gros, Rowling (??) a voulu adresser sa série au plus large public sans renoncer aux recettes qu'elle employait dans les deux premiers tomes. Et je trouve que c'est un "échec" dans le style : trop manichéen... et surtout les morts successives sont avalés comme des décès de comédie, sans drame, souffrance excessive. Et puis dernier point, le face à face final, je l'ai trouvé bien fade.

Je n'ai jamais compris le fanatisme (le mot n'est pas trop fort) qui tourne autour d'Harry Potter. Je n'ai jamais lu les bouquins - j'ai bien d'autres livres plus intéressants à lire - mais j'ai vu les deux premiers films, par curiosité. Bof.
En plus, on ne peut quand même pas dire que ce soit ébouriffant d'originalité (magie, sorciers, créatures, etc...). En tout cas, le succès de cette série - même si je veux bien admettre qu'elle possède des qualités -est incroyablement disproportionné (les files de gens à minuit devant les librairies pour avoir leur exemplaire, c'est n'importe quoi. Le triomphe du marketing et l'abêtissement du public). Je me demande s'il n'y a pas là-dedans une sorte d'hystérie collective, un besoin qu'on les gens de se rassembler autour d'un culte de pacotille pour se sentir appartenir à une communauté et où, finalement, les livres de Rowling ne joueraient qu'un rôle secondaire (Allons bon, me voilà encore en train de "psychologiser" )
Le seul détail qui me plaît chez Harry Potter, c'est que, pour une fois, le héros porte des lunettes. Jusqu'alors, les personnages avec des lunettes étaient toujours des ringards.
Notez que je n'ai jamais compris non plus le succès du seigneur des anneaux (roman et films ).

Voilà comme dit K, pour la jeunesse pourquoi pas, ils aiment aussi les pokémons et c'est peut-être même mieux que le club des 5.
Mais niveau fantasy adulte, c'est franchement plus que moyen.

Et sur le fond, ça me fait un peu peur. Tout comme Star Wars à largement contribuer à guéttoiser la SF pour le grand publique à juste "des vaisseaux spatiaux et des aliens à tête de limace." j'ai peur que la fantasy, dans l'imaginaire collectif, se retrouve plus affubler de la tête "d'Harry Potter" plutôt que de disons celle de "Kafka sur le rivage."

Veterini a écrit:

j'ai peur que la fantasy, dans l'imaginaire collectif, se retrouve plus affubler de la tête "d'Harry Potter" plutôt que de disons celle de "Kafka sur le rivage."

J'ai peut-être compris ta remarque de travers, mais tu classerais Kafka sur le rivage dans la fantasy ? C'est intéressant comme point de vue, pourrais-tu en dire plus ?

Je suis d'accord que dans l'univers de Haruki Murakami la frontière entre réel et irréel est ténue et très perméable, et c'est même sa marque de fabrique.
Mais l'irruption de personnages ou d'événements surnaturels y provoque toujours une impression d' (inquiétante) étrangeté qui ne me semble pas appartenir à la fantasy justement.

Steven a écrit:

En gros, Rowling (??) a voulu adresser sa série au plus large public sans renoncer aux recettes qu'elle employait dans les deux premiers tomes. Et je trouve que c'est un "échec" dans le style : trop manichéen... et surtout les morts successives sont avalés comme des décès de comédie, sans drame, souffrance excessive. Et puis dernier point, le face à face final, je l'ai trouvé bien fade.

Tout pareil. Dès que la série a pris un tour tragique, avec ces morts de personnages importants clôturant systématiquement un volume, elle est devenue bien plus banale et prévisible. J'aimais bien les premiers volumes, mais à partir du Goblet of Fire, ils ont commencé à me tomber des mains.

J'ai lu chaque tome de Harry Potter car je les lisais à mon neveu... et c'est vrai qu'au fil des tomes, JK Rowling a fait de cette saga un objet marketing qui a perdu de son souffle peu à peu... mon neuveu m' a dit la même chose (plus les tomes passent, plus l'histoire devient fade et banal).

Le dernier tome, nous à tous les deux déçu...

Nezumi a écrit:

Tu classerais Kafka sur le rivage dans la fantasy ? C'est intéressant comme point de vue, pourrais-tu en dire plus ?

Je suis d'accord que dans l'univers de Haruki Murakami la frontière entre réel et irréel est ténue et très perméable, et c'est même sa marque de fabrique.
Mais l'irruption de personnages ou d'événements surnaturels y provoque toujours une impression d' (inquiétante) étrangeté qui ne me semble pas appartenir à la fantasy justement.

Oui, enfin, je suis loin d'être le seul, il à quand même reçut le World Fantasy award pour ce livre. Ensuite, je ne sais pas moi, mais des chats qui parlent , un humain qui les comprend, des fantômes, du mythe grec, etc... On fait pas deux pages sans tomber dans la magie et sans que rien ne le justifie vraiment. Pas de métaphore politique genre "Le maitre et marguerite", pas de "ça pourrait être vrai mais peut-être pas" à la Dr Jekyll...

Je l'avais noté quelque part, mais c'est vraiment du même genre de fantasy que celle de Gaiman par exemple. C'est à dire l'urban fantasy type American gods.

Cela dit tu as tout à fait raison, si tu trouves que cela ne donne qu'une "impression" d'étrangeté, alors ça rejoint largement le fantastique. Mais, au moins pour moi, cela nageait en plein dans le merveilleux-magique, donc urban-fantasy.

Nezumi a écrit:

J'ai peut-être compris ta remarque de travers, mais tu classerais Kafka sur le rivage dans la fantasy ? C'est intéressant comme point de vue.

Aimerais-je la Fantasy sans le savoir?...

Veterini, merci pour ta réponse, instructive comme je m'y attendais .
Je ne savais pas qu'il avait reçu ce prix, ignorais le terme "urban fantasy" et ne connais Neil Gaiman que de nom.
Mais je comprends mieux ton point de vue. En effet Nakata vit en permanence dans un monde qui relève du merveilleux, où les chats parlent et où il rencontre des personnages sortis d'affiches publicitaires sans que ça le surprenne.
Pour les autres protagonistes c'est moins net, car s'il leur arrive de franchir le miroir (comme dans presque tous les romans du sieur Murakami d'ailleurs), ils vivent tout de même dans un monde ressemblant fort au nôtre, mais où des événements bizarres se produisent alors qu'ils ne devraient pas.
Je le percevrais donc plutôt comme du fantastique, ou du réalisme magique , teinté de merveilleux.
En bref, Murakami est inclassable, et c'est là son génie .

Nezumi a écrit:

Je le percevrais donc plutôt comme du fantastique, ou du réalisme magique , teinté de merveilleux.

J'aime bien ta définition de l'univers de Murakami, Nezumi

Le problème aujourd'hui, c'est ce besoin de vouloir ranger à tout prix les livres dans une catégorie, quitte à semer la confusion. Au départ, je crois qu'il s'agissait d'un phénomène surtout éditorial, pour la création de collections spécifiques. Mais maintenant, le débat s'étend au lectorat qui se croit obligé d'en faire autant (c'est quoi ce que je lis ? Du fantastique ? De la fantasy ? De la dark fantasy ? De l'urban fantasy ? De la SF spéculative ? Du cyberpunk ? Du steampunk ? De la sword and sorcery ?) Au secours !

Prenez le cas de Lovecraft, par exemple. Pendant un demi-siècle, l'auteur était considéré (c'est toujours mon cas, d'ailleurs) comme un auteur fantastique (ou d'épouvante). Point barre. Et c'était très bien comme ça. Puis, on a commençé à le classer dans une sous-catégorie, la dark fantasy - terme idiot et qui pourrait prêter à confusion à cause du mot "fantasy", le jeune lecteur n'ayant jamais lu Lovecraft pouvant croire à tort que ses histoires se passent dans un monde médiévale-fantastique ou proche du conte de fée. Rappelons tout de même que, si il est bien question de sciences occultes (et encore, pas toujours), les nouvelles de Lovecraft de situent dans la Nouvelle-Angleterre des années 20-30 et que, surtout, le fantastique de Lovecraft est dit "matérialiste", donc complètement à l'opposé de la fantasy, fut-elle "dark".

Ce genre de débat sur les genres, leur perméabilité, leur pertinence et tutti quanti, est très présent sur les forums consacrés aux genres SF/fantastique/fantasy (dernièrement encore sur LE CAFARD COSMIQUE...) et force est de constater que tout cela finit toujours par tourner en rond. C'est un mal que je ne souhaite pas à PARFUM DE LIVRES.

Pour finir, je crois qu'en ce qui me concerne, je préfèrerais encore que tous les romans soient publiés sans distinction de genre, d'autant que certains romans de fantastiques ou SF (Replay et d'autres romans chez Points par exemple ou... Kafka sur le rivage justement) sont édités dans des collections généralistes. Alors...

K a écrit:

Ce genre de débat sur les genres, leur perméabilité, leur pertinence et tutti quanti, est très présent sur les forums consacrés aux genres SF/fantastique/fantasy (dernièrement encore sur LE CAFARD COSMIQUE...) et force est de constater que tout cela finit toujours par tourner en rond. C'est un mal que je ne souhaite pas à PARFUM DE LIVRES.

Sans tomber dans les excès et les débats stériles, quelques échanges sur les caractéristiques d'un genre me semblent intéressantes et peuvent aider à une meilleure compréhension des oeuvres. Ainsi la remarque de Veterini sur la fantasy chez Murakami m'a fait réaliser que dans Kafka..., le mélange des genres soulignait le fait que les divers personnages évoluaient dans des mondes vraiment séparés, presque des dimensions différentes. Ce qui n'est pas le cas dans ses autres oeuvres.

aériale a écrit:

J'aime bien ta définition de l'univers de Murakami, Nezumi

A quand le prochain!

Nezumi a écrit:

aériale a écrit:

J'aime bien ta définition de l'univers de Murakami, Nezumi

A quand le prochain!

Oh oui alors...