Expositions

Entre Éros et Thanatos

Citation :

Souffrance, temps qui passe, vie, mort... tels sont les thèmes «obsessionnels» de l'artiste Dieter Appelt.

Le photographe allemand Dieter Appelt est à la fois le sujet et l'objet de ses propres créations, aimant mettre son corps à rude épreuve. Étonnant.

Ses images tourmentées expriment l'angoisse et la détresse de l'être humain, cette peur d'être né et de devoir mourir. Une œuvre singulière, exigeante et austère. / De notre journaliste Grégory Cimatti

C'est vrai, il n'y a rien de très réjouissant dans le travail, brut et sévère, de Dieter Appelt. Certes, son œuvre n'est pas dénuée de poésie, ni de sensibilité. Mais elle frappe au ventre, sans prévenir. Et c'est bien là la force de ses images, toujours en noir et blanc, qui marquent en profondeur. Oui, on ne peut rester insensible devant les «tortures» volontaires qu'il fait subir à son corps, dans une approche proche du «body art». Rien qu'à l'imaginer nu, plongeant dans une tombe glaciale, en plein hiver, on en frisonne.

Fortement influencé à ses débuts par les travaux de Joseph Beuys ou par l'«actionnisme» viennois, l'homme, aujourd'hui âgé de 75 ans, est resté fidèle à ses racines tout au long de sa longue carrière, qui l'a vu toucher au cinéma, comme au dessin et à la sculpture. À la fois sujet et objet de ses photographies, l'artiste - de renommée internationale - aime donc se mettre en scène, mais plus en tant que médium d'une expérience, et non comme sujet intime de la représentation. Ce qui rend sa présence plus symbolique qu'autobiographique.

Souvent, telle une forme fantomatique, il se fond dans les éléments, ne faisant qu'un avec les paysages végétaux ou minéraux. Avec son visage ou son corps, recouvert de terre, il revendique un retour à la nature, mère et nourricière, conformément à sa quête introspective, et néanmoins universelle : qui sommes-nous et que faisons-nous ici-bas? Vastes questions...

Existentialisme et souffrance

Intimement lié à la vie et à la mort - «qui somme-nous?», «où allons-nous?» - son travail exprime l'angoisse et la détresse de l'être humain autour de ses deux extrêmes. Il considère ainsi la photographie comme une allégorie du passage entre l'existence et le trépas, y voyant non seulement une façon de fixer sa propre mortalité mais aussi de capturer le passage du temps. Temps et lumière sont d'ailleurs indissociables dans la plupart de ses œuvres.
L'existentialisme est une valeur forte pour l'artiste, qui passe parfois par la souffrance, comme dans une forme de mérite chrétien. Il n'hésite d'ailleurs pas à se mettre en scène, les bras en croix, ou portant une couronne d'épines imaginaire. Parfois, ce touche-à-tout, qui fabrique lui-même ses appareils, fait dans l'onirisme, comme en témoignent ses créations japonaises, ou dans le surréalisme, avec ses agrandissements géants d'objets minuscules ou de détails insignifiants.
D'un point de vue technique, il pratique une série de superpositions infinitésimales de prises de vue innombrables avec un temps prolongé d'exposition, leur donnant une matérialité quasi spectrale. Par ce principe de stratification, le corps ou les objets deviennent véritablement sculpture. Ainsi, sa série sur les mains - sûrement une des parties préférées de son corps - est tout à fait étonnante, comme celle, à connotation sexuelle, où un pouce joue avec une bouche. Un travail singulier et saisissant.

Galerie Clairefontaine-Luxembourg. Jusqu'au 20 février.

source

Maryvonne a écrit:

Mordicus a écrit:

Je passe sur la pseudo controverse de l'origine des corps (je m'en fous, personnellement).Le prix du billet (20-25€) pour un truc qui dure à peu près une heure...

bah si on s'en fout pas. J'y suis pas allée étant donné que des collègues m'ont effectivement dit que les commentaires étaient nazes.
Ensuite, si c'était scientifique, selon les lois de chez nous, les corps auraient du être donné à la science, et jamais être à l'origine de bénéfices.
Sinon, on fait payer cher les dissections en medecine...

Si l'expo avait été gratuite selon ce principe auquel je tiens,
je m'y serais rendue avec joie....

Il faut quand même préciser que même si les corps sont "mis en scène" (pour les raisons précises que Mordicus a supposées), ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de découvrir l'anatomie humaine de façon aussi complète et incroyablement bien préservée. Même les étudiants en médecine n'ont pas la possibilité d'apprendre l'anatomie de façon aussi détaillée. Apprendre dans les livres c'est sacrément plus difficile pour visualiser. Et pour le grand public c'est aussi une façon de découvrir ce que nous sommes vraiment à l'intérieur.

On en avait déjà parlé quelque part et j'avais évoqué le fait qu'à Amsterdam on voyait aussi les étapes du développement d'un foetus, ce qui impliquait évidemment que les mères avaient avorté... Dérangeant même si cela fait partie de la nature. La plupart des autres villes n'ont pas montré cette partie de l'exposition.

Dommage de se priver d'une occasion aussi rare. Le travail considérable pour présenter ces corps justifie le fait qu'il faille payer son entrée à mon avis.

Bah oui, mais pour moi le savoir doit être gatuit, ou pas cher.

Le "grand public" ne paie pas 20 euros pour aller à une expo.
Ou alors, qu'ils jouent le jeu, qu'ils ouvrent aux scolaires, et qu'on y aille franchement.
Si les commentaires scientifiques sont nuls, que les corps ont une origine douteuse, et que c'est hypra cher, ça ne me plait pas. On y va juste dans un but de voyeurisme. L'aspect scientifique est juste pour se donner bonne conscience.

4 euros 20 pour le palais de la découverte, et y'a du boulot aussi derrière...

Quand à la vraie "anatomie" il ya a toujours un biais, étant donné que tu injectes du produit.
Rien ne vaut la vivisection !

J'suis trop naze... je sais pas si je vais me faire comprendre.
On me pardonnera...

Maryvonne a écrit:

[...]
Quand à la vraie "anatomie" il ya a toujours un biais, étant donné que tu injectes du produit.
Rien ne vaut la vivisection !

Allez, tous en stage chez Maryvonne pour vivisectionner (y'a un vrai verbe qui existe pour ça?)!

Queenie a écrit:

Maryvonne a écrit:

[...]
Quand à la vraie "anatomie" il ya a toujours un biais, étant donné que tu injectes du produit.
Rien ne vaut la vivisection !

Allez, tous en stage chez Maryvonne pour vivisectionner (y'a un vrai verbe qui existe pour ça?)!

Heu, sur les humains, j'y suis pas encore....
Brrr, ça me rappelle ce que j'avais lu sur l'unité 731, pas good du tout.
Mais on s'éloigne du sujet, là...

Je suis très tentée par l'expo Izis à l'hôtel de Ville

ici

Arabella a écrit:

Je suis très tentée par l'expo Izis à l'hôtel de Ville

hm.. cela semble très tenant

Petite mais très honnête, c’est l’impression qui me prévaut après la visite de l’exposition sur Sandro Botticelli (1444-1510) et son atelier à Francfort su Main (jusqu’au 28 février). Il a peint sur bois et c’est pourquoi la plupart de ses tableau sont interdit de voyage (Naissance de Vénus ; Printemps).

Ce peintre de la renaissance italienne est un maître du portrait. Les portraits de jeunes nobles italiens les montrent soit très richement habillés soit dans un appât épuré qui fait encore d’avantage ressortir une beauté idéalisée.

Les femmes ne regardent jamais l’admirateur en face, leur regard cherche chastement le mari souvent absent dans le lointain hors tableau. Au contraire les hommes s’adressent ouvertement au visiteur.

Les portraits montrent la personnalité de la personne peinte pas seulement son rôle officiel ou son statut social. Intéressant aussi les fonds des portraits, des ouvertures ou au contraire un fond sombre donnent d’avantage de profondeur au dessin.

La seconde partie de l’exposition est consacrée aux tableaux à sujet religieux peints sur commande.

Comme souvent dans des expositions le visiteur a la chance de voir réunifié quatre tableaux peints pour une pièce dans un palais florentin en occurrence mais dispersés dans les musées de Londres, New York et Dresde. C'est le cas de 4 tableaux représentants l'histoire de Zénobie de Florence, un des deux patrons de la ville.

Botticelli et son atelier ont beaucoup travaillé, le maître a souvent fait confiance à ses collaborateurs et la différence de qualité entre les traits des personnages principaux et les accessoires (mains, pieds, animaux, plantes) est évidente. Apparemment les patrons de Botticelli n’y voyaient aucun inconvénient de voir la beauté féminine offusquée de pieds ingrats ou de fleurs un peu gauches.

Quintessence de cette exposition, prévoir un voyage aux Officines de Florence pour revoir les tableaux de Botticelli sur place et voir ceux qui ne voyagent plus.

merci pour ce petit reportage..

Maline a écrit:

Quintessence de cette exposition, prévoir un voyage aux Officines de Florence pour revoir les tableaux de Botticelli sur place et voir ceux qui ne voyagent plus.

à chaque fois que je revois Room with a view, je me dis qu'il faut faire ce voyage à Florence
c'est sur ma liste à faire

kenavo a écrit:

Arabella a écrit:

Je suis très tentée par l'expo Izis à l'hôtel de Ville

hm.. cela semble très tenant

Peut être que le 29 avril tu serais prête à deux expos au lieu d'une

Arabella a écrit:

Peut être que le 29 avril tu serais prête à deux expos au lieu d'une

si c'est faisable, je ne dirais pas non

Maline a écrit:

Petite mais très honnête, c’est l’impression qui me prévaut après la visite de l’exposition sur Sandro Botticelli (1444-1510) et son atelier à Francfort su Main (jusqu’au 28 février).

Ohlala ça fait très très envie ça.

kenavo a écrit:

merci pour ce petit reportage..

Maline a écrit:

Quintessence de cette exposition, prévoir un voyage aux Officines de Florence pour revoir les tableaux de Botticelli sur place et voir ceux qui ne voyagent plus.

à chaque fois que je revois Room with a view, je me dis qu'il faut faire ce voyage à Florence
c'est sur ma liste à faire

Oui Kenavo, il faut aller à Florence et aux Offices, c'est magnifique.

kenavo a écrit:

Arabella a écrit:

Peut être que le 29 avril tu serais prête à deux expos au lieu d'une

si c'est faisable, je ne dirais pas non

Une expo le matin, une l'après-midi. D'autant qu'un jeudi, il ne devrait pas y avoir foule pour Izis.

Un jeudi c'est en principe calme partout

Mais c'est quand même pendant les vacances scolaires