Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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bix229
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MessageSujet: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyMer 11 Juin 2008 - 15:18

"Ce qui m'a le plus étonné... c'est la terrible opiniatreté des hommes de lettres.
Il semble qu'il n'y ait pas de remède au vice de l'écriture : ceux qui y ont succombé continuent de s'y adonner meme lorsque l'envie d'écrire les a quittés depuis longtemps, meme lorsqu'ils sont arrivés à l'age critique où
l'on court le risque... de sombrer du jour au lendemain dans le crétinisme, meme lorsqu'on n'aspire plus à rien d'autre qu'à pouvoir enfin arreter le mouvement des rouages dans sa tete.

Il m'est apparu extremement émouvant d'entendre, il ya quelques mois, dans un film réalisé par la télévision française, un ancien gardien de l'asile
d'Herisau, déclarer que Walser, bien qu'il se fut totalement détourné de la littérature, avait toujours dans la poche de son gilet un reste de crayon et des bouts de papier prédécoupés sur lesquels il n'était pas rare qu'il note
ceci ou cela. Mais dès qu'il se croyait observé, il s'empressait de faire disparaitre le tout comme s'il avait été surpris en train de faire quelque chose d'interdit ou d'inavouable...

W.G. Sebald, avant propos de Séjours à la campagne. - Actes Sud. 2005


Dernière édition par bix229 le Mar 17 Juin 2008 - 15:14, édité 2 fois
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animal
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyVen 13 Juin 2008 - 22:27

Citation :
Joséphine m'a frotté les épaules. Elle m'a secoué et la douleur du sang revenant dans toutes mes veines m'a donné un grand coup de fouet. Puis elle m'a pris par le bras, et nous sommes allés, curieux couple, dans la neige et le matin d'hiver. Nous avons marché sans rien nous dire. Parfois, je regardais son vieux visage pour y retrouver ses traits de fillette. Mais autant retrouvé de la chair autour des squelettes. Je me laissais faire comme un enfant. J'aurais bien fermé les yeux, et dormi, debout, tout en continuant à mettre un pied devant l'autre, en espérant au fond de moi ne jamais plus ouvrir les paupières, et continuer ainsi dans ce qui aurait pu être la mort ou bien une lente promenade sans fin ni but.
Les Ames grises, p130, Philippe Claudel
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bix229
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MessageSujet: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptySam 14 Juin 2008 - 15:27

LA FENETRE

Une tempete a soufflé la nuit dernière et coupé
le courant. Quand j'ai regardé
par la fenetre, les arbres étaient translucides.
Penchés et couverts de givre. Un vaste calme
enveloppait la campagne.
Je n'étais pas dupe. Mais à ce moment-là,

j'ai eu le sentiment que jamais de ma vie
je n'avais fait de fausses promesses, ni commis
ne serait-ce qu'un seul acte répréhensible. Mes pensées
étaient vertueuses. Plus tard dans la matinée,
bien entendu, l'électricité a été rétablie.
Le soleil est sorti de derrière les nuages,

faisant fondre la gelée blanche.
Et tout est redvenu comme avant.


Raymond Carver - La vitesse foudroyante du passé.

colibri
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyDim 22 Juin 2008 - 13:12

Elle ne connaît pas la couleur du ciel ni la forme des nuages. Elle ne sait pas ce que signifient, le bleu, le rouge, le pâle ou le foncé. Elle vit dans le noir, c'est le nom qu'ils ont donné à ce qu'elle décrit. De la lumière, elle distingue la chaleur, l'odeur, parfois même le bruit: le souffle de la bougie, le crépitement du feu. Elle sait que le jour palpite d'agitation, que le silence attend la nuit pour se faire entendre. Cela tombe bien. Ecouter, c'est ce qu'elle sait faire de mieux.
Elle perçoit les sons auxquels personne ne prête l'oreille: la vitre de la serre qui frémit dans son châssis par vent d'ouest, la langue du chat qui râpe contre son poil quand il fait sa toilette. Elle n'a jamais confondu un dièse avec un bémol, une ramier avec une tourterelle. Ce qui la passionne ce sont les nuances, qu'il s'agisse de l'éventail des sons ou de la gamme des sentiments. Elle distingue la frayeur de la peur, la risée de la brise, la courtoisie de la sincérité, l'allegro de l'allegretto. Elle ressent, elle frémit. Elle vibre, tremble et frissonne.
Elle rougit aussi.


"L'incroyable histoire de Mademoiselle Paradis" Michèle Halberstadt
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyLun 23 Juin 2008 - 21:25

Citation :
Un coup à la porte

Toc toc qui est là? Le père Noël avec les cadeaux?
Toc toc qui esr là? Giorgio? Mon Dieu, si mes parents s'en aperçoivent!
Toc toc qui est là? Ce doit être lui je parie
L'envie de faire des farces ne lui passe pas avec les années à mon Giorgio.
Toc toc qui est là? Tonino, c'est à cette heure que tu rentres? Oh, ces enfants!
Toc toc. Ce doit être le vent, Ou les esprits? Ou les souvenirs? Qui aurait l'idée de venir me voir?
Toc toc toc.
Toc toc.
Toc.

Citation :
La vengeance

Il était à l'étranger, très loin, il reçut trois télégrammes. Il ouvrit le premier télégramme : on avait fait sauter sa maison. Il ouvrit le second télégramme : on avait tué sa femme. Il ouvrit le troisième télégramme : on avait massacré ses enfants. Il s'effondra. Lentement il se relevait. Sans le sou, il se mit en route à pied. Son pas se faisait plus rapide. D'heure en heure il pédalait plus vite. L'aiguille du compteur oscillait entre 180 et 190. Le roulement de l'armée blindée qu'il dirigeait remplissait les campagnes et les vallées. Dans cette limpide journée de soleil la campagne en fleurs fut obscurcie par l'ombre de l'immense escadrille d'hexamoteurs à réaction chargés de mort qu'il pilotait. Il vit en dessous l'ennemi. Il arrêta la bicyclette, mit pied à terre, essuya la sueur de son front. Un arbre donnait de l'ombre, un oiseau chantait. Il s'assit sur le bord de la route, il avait mal aux pieds. Il regarda devant lui les prés, les champs, les bois, les montagnes, les mystérieuses montagnes. Vengeance, quelle chose inutile.
Les nuits difficiles, extraits de Progressions, Dino Buzzati
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyJeu 26 Juin 2008 - 21:23

Je suis sûre que vous rêvez d'un tel emploi du temps pendant que vous êtes censé travailler Very Happy


La porte de Quincy était orange, et son canapé gris anthracite. Dans le groupe de Quincy, certains d’entre nous avaient des portes de même couleur, mais des canapés différents. Weede lui-même était le seul à avoir un canapé rouge. Weede et Warburton étaient les seuls à avoir des portes noires. Le canapé de Warburton était vert sombre, de même que la porte de Mars Tyler. Mais le canapé de Tyler était écru, un ton plus clair que la porte de Grove Palmer. J’avais noté tout cela sur le papier. Certains après-midi, quand le temps n’en finissait plus, j’étudiais les arrangements en m’efforçant d’en trouver le schéma. Je pensais qu’il devait y avoir un subtil dessein des couleurs déterminé par la direction en fonction des salaires des gens, de leurs compétences, et de leurs perspectives d’avancement ou de déclin. Pourquoi n’y avait-il pas deux personnes avec des portes et des canapés identiques ? Pourquoi autorisait-on Ted Warburton à avoir une porte noire, quand la seule autre porte noire appartenait à Weede Denney ? Pourquoi Reeves Chubb était-il le seul à avoir un canapé vieux rose ? Pourquoi le canapé marron glacé de Paul Joyner, en excellent état, avait-il été remplacé par un bleu roi ? Pourquoi mon canapé était-il de la même couleur que la porte de Weede ? Je n’étais pas le seul à y réfléchir…..

Don Delillo Americana
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyVen 27 Juin 2008 - 19:31

..."Les rues, si on leur tourne la tete, on ne sait pas de quoi elles seront capables ensuite pour leur malheur...
Rien de plus facheux pour une rue que d'etre jetée dans l'inconnu, arrachée à ses habitudes.
J'en connais plusieurs à Paris qui ont subi ce sort et que leurs aventures a aigries, disposées à la méchanceté. Ou alors elles se font collantes, sollicitent bassement votre interet et votre pitié, surtout pour éveiller en
vous un sentiment de culpabilité vague mais forte, si bien qu'on leur promet sans aucune sincérité de revenir. On oublie bientot cette promesse
elles jamais, et dorénavant vous hanteront avec persévérance, le jour, la
nuit.
Ayant perdu leur territoire, elles en cherchent un autre dans l'espace de vos reve les plus singuliers"...

Jacques REDA. Accidents de la circulation.
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MessageSujet: Au fil des lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyMar 1 Juil 2008 - 20:17

"L'imagination est plus vraie que la réalité."

Carson Mc Cullers - Un reve qui s'épanouit : Notes sur l'écriture. In Ecrivains, écriture et autres propos.
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyJeu 3 Juil 2008 - 21:30

Il entamait déjà son enquête, songeait Alice avec fatigue. Il commençait déjà ; il n’aurait pas pu attendre encore un soir, un seul soir loin de tout ça ? Et le défilé de cent clichés, cahotants et mal éclairés passa sous ses paupières : des portes d’hôtels minables, des rues sombres, des quais de gare, des appartements de passage, des valises à peine défaites, des images tristes, sales, anonymes, misérabilistes, des images toujours à angles aigus, les images de la Résistance, finalement ; et qui, sur cette prairie ronde, sous ce ciel bombé et la ligne courbe des peupliers là-bas, n’en étaient que plus terrifiantes. Elle sentit des larmes lui monter aux yeux. Ils n’auraient pas dû venir ici. Ils n’auraient pas dû s’arrêter, se reposer, ils auraient dû continuer à courir, d’un coin de rue à un autres, d’un porche à un autre, en zigzaguant, en tombant peut-être. Ils n’auraient jamais dû venir s’allonger sur cette terre si paisible et si ronde, devant cet homme au cou si rond, lui aussi….

Françoise Sagan, De guerre lasse
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyVen 4 Juil 2008 - 14:03

Il disait à Paula qua l'amour c'est l'égoïsme, et que l'amour physique représente nécessairement le plus grand assut de l'égo contre l'autre, une tentative pour le couvrir, le sacrifier, quelquefois l'annexer, et cela jusqu'au point où l'on trouve un égal oubli de l'autre et de soi-même, dans les secondes de la suprême annexion. mais il lui disait aussi que cet égoïsme avait une chance, qui était de rencontrer un égoïsme égal, car le piège était pour les deux, et chacun était un piège pour l'autre.

Paul Gadenne Les hauts-Quartiers
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyVen 4 Juil 2008 - 22:32

Citation :
J'avance mes mains contre la paroi, le passage se resserre, il fait sombre, sous l'extrémité renflée de mes doigts se présentent des inégalités vivantes. Mes mains, mes doigts, l'importance de ce qui est lisse, qui appelle à continuer, à glisser, celle aussi dse ce qui est rêche, qui retient, qui s'impose. J'ai saisi le monde à travers la peau de ces mains qui se modèlent sur ce qu'on leur permet d'approcher. "Il faut que tu touches à tout", disait ma mère. Je cassais tout aussi, absorbée dans mes découvertes , dans mon avidité qui oubliait la possession. "Vos petites mains destructrices", disait la femme de chambre. Je les sens encore se refermer sur les roses - je n'étais pas plus grande que les rosiers - entre les feuilles, l'air offrait une résistance molle. Je serrais, les pétales devenaient un peu humides, collants, la fleur devenait une balle sans élasticité à laquelle j'imposais une marque, elle se réduisait, cotonneuse. Alors je roulais la masse amaigrie contre ma paume où elle s'effritait. L'aventure avait été vécue. Je tremblais un peu, j'avais des larmes aux yeux, j'avais peur et j'étais heureuse quand cette peur se justifiait parce qu'on me grondait.
Clara Malraux, les toutes premières lignes de Apprendre à vivre (que je lis dans le triple Le bruit de nos pas)
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MessageSujet: Au fil des lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptySam 5 Juil 2008 - 22:33

"J'aimais me réveiller dans ta villa abandonnée. Une baraque lourdement historique dans un jardin devenu sauvage.
Néo-gothique, grands halls, hautes portes, du bois noir à profusion.
Un jour, dans un moment de désarroi, je m'avouai que je ne savais pas
si je préférais la villa ou toi. Jusqu'à ce que je comprenne que je n'aurais
jamais à choisir. Vous resteriez toujours ensemble.
C'était comme un habit. Je ne pouvais imaginer personne à qui elle seyait
mieux ni de villa plus belle que celle où tu marchais pieds-nus sur la terrasse fraiche."

Wolfgang Buscher. Allemagne, un voyage.
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyDim 6 Juil 2008 - 17:02

"J'ai quinze ans. Je traverse la ligne de démarcation. C'est comme un film muet, pellicule noir et blanc. Noires les boutiques calcinées, blanc le soleil du Liban. J'imagine que le franc-tireur est humain. Je marche en souriant pour qu'il ne tire pas. Je prie pour qu'il ait une mère, une soeur ou une fiancée. N'importe quelle image tendre qui puisse s'interposer de manière fulgurante entre lui, l'oeil du chasseur, et moi, la tête du chassé." (p 10)

"J'imagine l'histoire de mon enfance, elle n'existe pas. Il n'y a pas de départ avec une ligne droite. Il y a des taches qui remplacent les pointillés. Une certitude. Je me souviens de cette folie partout dans mon enfanc où j'ai grandi: dans la maison blanche, dans le départ de ma mère, dans le chagrin de mon père, dans la guerre. Je me suis trompée. Mon enfance c'est peut-être alors une seule grande tache avec ce fil conducteur qui expliquerait pourquoi elle est partie, pourquoi il se meurt, pourquoi les gens s'assassinent." (p 12)

In "La main de Dieu" de Yasmine Char
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MessageSujet: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyDim 6 Juil 2008 - 19:32

"... Je me sens à présent pénétré par l'idée, venue me semble t'il du plus profond de mon intelligence, que toute illusion de l'imagination dont vit à
moitié un etre, toute mythologie en laquelle un etre croit à moitié, au sens où le vrai importe, est plus importante que les faits scientifiques les plus
incontestables".

John COWPER POWYS. Autobiographie.
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MessageSujet: Re: Au fil de nos lectures   dans - Au fil de nos lectures - Page 8 EmptyLun 7 Juil 2008 - 13:09

Didier n'éprouvait pas comme lui ce besoin d'ordre maladif qui fait qu'on recourt à la destruction pour assurer la propreté. Il avait rencontré chez Dostoïevky cette phrase qu'il avait imprimée dans sa tête : " Un homme comme notre major (il s'agit du bagne) avait besoin d'opprimet troujours quelqu'un, de lui enlever quelque chose, de le priver de quelque droit, bref de mettre de l'ordre partout." Cela suffisait pour l'ordre. Il préférait au besoin voir les hommes un peu sales à l'élimination pure et simple des hommes. D'ailleurs les hommes sont toujours sales. Comme les vaches, ils ont toujours de la boue quelque part.

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