Comment choisissez-vous vos livres ?

Je n'ai pas lu Hume, et très peu de philosophie, donc j'aimerais bien savoir ce qu'il entend par norme du bon goût.

Pour moi, oui, j'accepte le concept à partir du moment où il n'a rien de figé, même si le terme de norme me passe un peu au-dessus. Et oui, encore, il faut dépasser ce subjectivisme et éviter le relativisme absolu. Les qualités objectives d'un livre ou d'un auteur, si peu qu'il y en ait, ça m'intéresse pas de les reconnaître. Quand j'interroge mon rapport (ainsi, mon appréciation) je ne m'intéresse qu'à moi et à mon ressentis. Je pars à l'aventure en essayant de l'exprimer, en évitant les démons que sont la rédaction et la contextualisation acquis à l'école comme des réflexes qui me semblent la vacuité même.

Je m'intéresse qu'à moi, mais je ne suis pas un extra-terrestre non plus (pas aux dernières nouvelles) je vis avec les autres dans un monde, et il est très possible que j'ai lu les mêmes auteurs que les autres. Donc évidemment, le relativisme absolu ou le subjectivisme absolu telles que je les vois me semblent pas avoir beaucoup de crédibilité.

Y a souvent un bon goût propre à des sociétés (que ce soit un pays où un cercle d'amis, des forums, des réseaux) il suffit de reconnaître son existence, le remettre en question, pour simplement se démarquer, prendre conscience de ses différences et de ses similitudes avec les uns et les autres. Dieu merci y a pas qu'une seule façon de comprendre un livre. Le jardin secret dont parlait JHB (du moins c'est comme ça que je l'ai compris) et également, comme on vit et pense aussi, ce qu'on retrouve chez certains auteurs, se met en contact avec ce que l'on cherchait plus ou moins consciemment et qui résonne en nous.

Citation :

Là où je dis que peut-être il y aurait erreur, c'est que de lire un livre dans un esprit de recueillement au point d'en réciter in extenso des passages et d'en admettre les vérités qui nous apparaissent dès lors inévitables. Il y a un tel esprit de vérisme qui jure, non...?

Une lecture se cultive, s'acquiert à la dure et passe dans diverses conditions... il y a aussi lire pour le plaisir et lire pour consommer de façon jetable... là-dessus, je parlais d'une posture de lecture qui soit soucieuse de prendre une certaine distance avec ce qui nous apparaît à l'instant.

Oui, il nous faut lire dans une vie. Cela se fait à des moments précis. Oui, nous voyageons dans plusieurs états d'esprit successifs. Quoi qu'il en soit, il est toujours important d'être conscient de notre subjectivité comme lecteur et ne pas craindre de la remettre en question.

Là aussi, je suis complètement d'accord. Et puis je pense qu'en lisant on embrasse pas mal de points de vue contradictoires, mais qui peuvent très bien co-exister ensemble, on peut s'attacher à quelques-uns en particulier, ou bien affectionner leur ambivalence.

Hanta a écrit:

De plus le relativisme, on l'a vu à travers l'histoire notamment grecque a conduit à la déchéance culturelle de cette société, et c'est ce que l'on voit actuellement d'une certaine façon.

Si tu peux développer,( sur un autre topic ? ) ou me donner des liens, ça m'intéresse.