Glanages dans La Quinzaine Littéraire

En effet, Maline, la Quinzaine, a accordé une attention toute particulière à  Anne Weber, mais aussi à Thomas Harlan. Oui, le fils de Veit Harlan, l' auteur tristement célèbre du film Le Juif Suss, le  film
le plus antisémite produit par les nazis.

Je cite l' éditorail :

"L' un des grands territoires culturels et mémoriels mis en relief dans ce numéro, c' est l' Allemagne, avec cette question lancinante, posée par deux livres extremement marquants : comment continuer à avancer dans la génération quand votre père (Thomas Harlan) ou votre
aieul  (Anne Weber) fut un nazi déclaré et assumé ?
Dans Rosa, ainsi que dans la lettre inachevée à son père, le fils du réalisateur Le Juif Suss
convertit la folie qui le guette en formes inclassables et troublantes, chargées d' assumer
une part de responsabilité que leur auteur porte en tant que fils.

Dans Vaterland, la romancière franco-allemande Anne Weber, qui écrit simultanément dans les deux langues (en  Allemagne, son livre est sorti sous le titre Ahnen, qui associe l' idée d' ancetres et celle de suspicion), évoque avec force l' itinéraire de ses aieux, et les pensées et
les gestes qui -sans pour autant le préfigurer - les conduisirent au nazisme."

bix229 a écrit:

"Ce récit fait parfaitement sentir, de l' intérieur, à la fois les penchants et les hésitations de ce qu' on
nomme si commodément "l' ame allemande".
L' époque est  celle qui suit immédiatement la naissance politique de l' Allemagne en 1871, à Versailles.
C' est le passage du monde ancien à la modernité, d' un monde artisanal et agricole à l' ère urbaine et industrielle.
Anne Weber tente de saisir l' Allemagne wilhelminienne, qui se conçoit elle-meme comme le "pays des
possibilités illimitées" ; elle le fait en suivant un fil de mémoire historique tendu au cours d' une période
où éclatent et se multiplient  les ressources intellectuelles du pays "L' etre allemand guérira le monde".
On a vu comment, et c' est le sujet du livre. [...]
"Six ans avant l' Etat allemamnd, nait Florens Christian Rang, arrière grand père de l' auteur...Il fut
l' ami de W. Bejamin, M. Buber et H. von Hofmannstha...


Par son intermédiaire se lit un pssé qui,  par définition, échappe toujours et qui pourtant récèle ce qui conduit à un crime sans précédent,... car ilest le premier à avoir été commis ainsi, au nom de ces "valeurs", ces idées fixes et ces faillites qui occupent l' esprit de "Sanderling" 'son arrière grand père...

J' abrège un peu abruptement en concluant que le livre montre "comment certains modes de pensées et certiaiens attitudes ont conduit au nazisme."

"Ce que veut montre ce livre, c' est que le déterminisme historique n' est que partiel : les choses
auraient pu etre autres que ce qu' elles ont été. L' Allemagne aurait ne pas sombrer dans le chaos nazi."

Extraits de l' art. de Georges-Arthur Goldschmidt.

(Je ne sais pas si tu connais G.A. Goldschmidt, Maline, mais son histoire personnelle est très inetressante et il connait bien ce sont il parle.)

J'ai envie de lire cet autre point de vue après celui de Sebastian Haffner dans Histoire d'un allemand.

Merci, bix, rien que sur cette page il y a un bon choix de la littérature contemporaine en langue allemande : Lutz Seiler, Christoph Ransmayr, Anne Weber, etc.

Je l'ai lu récemment mais pas commenté. Une lecture comme toujours à la fois difficile et belle. Et au moins il est court par rapport aux autres. Une nouvelle plongée dans un flux de conscience d'un homme malade. Plein de sensations éparses. Une maladie personnifiée à travers d'étranges qualificatifs.

Marko a écrit:

Je l'ai lu récemment mais pas commenté. Une lecture comme toujours à la fois difficile et belle. Et au moins il est court par rapport aux autres. Une nouvelle plongée dans un flux de conscience d'un homme malade. Plein de sensations éparses. Une maladie personnifiée à travers d'étranges qualificatifs.

J' ai envie de lire ce livre très autobiographique et plus court que les précédents. Peut etre à cause de la maladie...