Lecture en commun - Stendhal : Le rouge et le noir

Je l'ai fini

Mais je vais lire vos commentaires et ajouter les miens, en essayant de pas trop parler de ce qui va arriver.

En tous les cas, ce qui m'a frappé dans cette relecture, c'est l'humour de Stendhal, que je n'avais pas forcement perçu précédemment, et comme en se moquant de Julien, il se moque en quelque sorte de lui-même, c'est finalement sympathique (même si les agissements de Julien et de l'auteur ne le sont pas).

Bédoulène a écrit:

Expie, faut bien croire qu'il a de l'esprit puisque c'est dit.

peut-être un exemple dans le chapitre XXII page 151 (dans mon livre)

"C'était le tour de Julien, qui depuis une heure et demie, attendait la parole avec ennui. Sa réponse fut parfaite, et surtout longue comme un mandatement, elle laissait tout entendre, et cependant ne disait rien nettement. On y eüt trouvé à la fois du respect pour M. de Rénal, de la vénération pour le public de Verrières et de la reconnaissance pour l'illustre sous-préfet. Ce sous-préfet étonné de trouver plus jésuite (explication : adjectif au sens péjoratif ; subtil et complaisant dans son raisonnement) que lui essaya vainement d'obtenir quelque chose de précis. ....."
mais comme tu le dis on ne lit pas la réponse !

Ben oui, on ne lit pas de réponse. Et son génie se bornerait à de la diplomatie (je n'en suis pas encore là, j'ai pris du retard, même si on n'a pas de train à prendre).
Je vais donc devoir accepter que le fait de louvoyer dans la conversation est une preuve de son génie.

Arabella, je me demande vraiment (pour le moment, donc : de ce que j'ai lu) s'il y a de l'humour, vu que les notes renvoient très fréquemment au journal de Stendhal, à des réflexions qu'il avait écrites... Il me semble être parfois vraiment très proche de Julien. Même si, au moment où il a écrit Le Rouge et le Noir, il a bien sûr pris du recul. Par exemple, la "victoire" dont il parlait, j'aurais pu croire que c'était une forme d'humour, une caricature, eh bien non...

Le Journal, certes, cela pose la proximité entre Julien et l'auteur, mais dans le roman, qui est finalement ce qui nous occupe, et ce qui est vraiment le plus important, il y a une distance et et une façon de se moquer de Julien. Certes, ce n'est pas ce qui frappe le plus à une première lecture, c'est comme une sorte d'ironie en second plan, il faudrait que je trouve des exemples précis.

Vous pouvez avancer sans moi dans la lecture.
Je n'avance pas trop vite, et je ne veux pas vous nuire.

j'ai terminé aussi.

mais j'attends que vous avanciez, pour commenter.

par contre il faut rappeler que Stendhal s'est servi pour le fond de l'histoire d'un fait divers (affaire Berthet)

Je crois que Stendhal égratigne la société de cette époque, à travers les différents personnages.

.

Bédoulène a écrit:

j'ai terminé aussi.

mais j'attends que vous avanciez, pour commenter.

par contre il faut rappeler que Stendhal s'est servi pour le fond de l'histoire d'un fait divers (affaire Berthet)

Je crois que Stendhal égratigne la société de cette époque, à travers les différents personnages.

.

Salut Bédoulène, comme je n'avance pas très vite, ces derniers jours et que je sais que je ne pourrai avancer beaucoup plus ce week-end. (demain, réunion familiale) pour le décès de maman. (le testament) . Aujourd'hui, commissions, popote, et ménage.

Donc avancez sans moi, je me ferai un plaisir de lire vos commentaires et par la suite ajouter le mien, plus tard.

euhhh, j'en suis toujours au livre I mais c'est la période des voeux aussi le soir suis-je relativement prise par certaines obligations pétillantes
pfff j'ai honte de ma lenteur

Chatperlipopette a écrit:

euhhh, j'en suis toujours au livre I mais c'est la période des voeux aussi le soir suis-je relativement prise par certaines obligations pétillantes
pfff j'ai honte de ma lenteur

Moi aussi... Je dénonce: Keats et Molière - vu la pièce Les Femmes savantes au Petit Théâtre de Paris, c'était marrant - ont un peu retardé mon avancé).

Bédoulène a écrit:

Je crois que Stendhal égratigne la société de cette époque, à travers les différents personnages.

.

Sacrement. En particulier dans la partie parisienne. La fameuse réunion sécrète à laquelle assiste Julien, est vraiment impitoyable. Et l'air de rien, on dirait juste qu'il s'agit de noter, de rendre compte, et tout est dit sans appuyer.

Bulle, Expie, Chappy vous avez le temps, nous pouvons revenir sur ce fil encore et encore.

Au fait Nancy devait aussi faire la lecture ?? (elle disait revenir de congés et être prête pour le 8 )

à bientôt donc

Julien se plante souvent.
Page 155 chez folio (Livre I, chapitre XVII), il méprise les autres : "[...] comme la justice triompherait dans Verrières ! Ce ne sont pas leurs talents qui me feraient obstacles. Ils tâtonnent sans cesse."
Et hop, deux pages plus loin : "A son inexprimable joie, un voile tomba de devant ses yeux, il comprit enfin les choses qui se passaient à Verrières".
Il fait vraiment partie de la catégorie de gens donneurs de leçons, qui continuent à ne pas se sentir même lorsqu'il se trompent, encore et encore.

Dans le même ordre d'idée, il roule des mécaniques in petto, s'imaginant plein de courages dans les batailles... et il tombe dans les pommes à peine arrivé au séminaire.
Enfin, j'imagine que ça ne va pas lui servir de leçon, et qu'il va encore frimer de son courage imaginaire face à des dangers imaginaires...

Plus loin :
"Egaré par toute la présomption d'un homme à imagination, il prenait ses intentions pour des faits, et se croyait un hypocrite consommé. Sa folie allait jusqu'à se reprocher ses succès dans cet art de la faiblesse."

zut les références ne sont pas les mêmes dans mon livre.

c'est à quel propos Expie ?

Bédoulène a écrit:

zut les références ne sont pas les mêmes dans mon livre.

c'est à quel propos Expie ?

Euh, quoi ? ça :
"Egaré par toute la présomption d'un homme à imagination, il prenait ses intentions pour des faits, et se croyait un hypocrite consommé. Sa folie allait jusqu'à se reprocher ses succès dans cet art de la faiblesse."
c'est le chapitre XXVI, vers le début (deuxième page du chapitre, édition folio page 257)
C'est un passage comique, Julien doit choisir son confesseur, alors il choisit l'abbé Pirard. Il a dû penser qu'il valait mieux s'adresser au bon dieu qu'à ses saints, mais apparemment il va tomber dans une embrouille... "L'abbé Castanède est l'ennemi de M. Pirard".
Ce que l'on peut en conclure pour le moment (dans ce roman, bien sûr), c'est que la lutte pour le pouvoir dans le civil est la même que celle qui régit les religieux

quant à son entrée au séminaire Julien pensait y être à vie !

"Enfin julien s'achemina vers le lieu terrible ; ..........."

"Voilà donc cet enfer sur la terre, dont je ne pourrai sortir !"

et le portier :

"..... Cependant cette physionomie ne montrait pas le crime, mais plutôt cette insensibilité parfaite qui inspire bien plus de terreur à la jeunesse."

Bédoulène a écrit:

quant à son entrée au séminaire Julien pensait y être à vie !

Oui, c'est vrai, mais lui qui s'imaginait bravant le danger dans les guerres Napoléoniennes... Risquer sa vie, c'est risquer de la perdre pour toujours, quand même...

Ah, là, Julien vient de se rendre compte qu'en méprisant ouvertement les autres, au séminaire, ça n'a pas fait augmenter sa cote de popularité.
J'aime bien : "A leurs yeux, il était convaincu de ce vice énorme, il pensait, il jugeait par lui-même, au lieu de suivre aveuglément l'autorité et l'exemple."