Arthur Penn

Arthur Penn est né le 27 septembre 1922 à Philadelphie.
Décédé le 28 septembre 2010 à Copacabana (Brésil).

Citation :

C'est aux Théâtres des Armées, durant son service national, qu'Arthur Penn fait ses premières armes de metteur en scène, activité qui l'amènera jusqu'à Broadway. Les nombreuses pièces qu'il monte rencontrent vite du succès et il passe à la réalisation en 1958 avec Le Gaucher (The Left Handed Gun) interprété par Paul Newman, alors débutant. Intellectuel passionné de cinéma européen, Penn est de la génération des cinéastes en totale rupture avec l'Hollywood d'antan, prônant un renouveau du cinéma, discours proche de celui de la Nouvelle Vague en France.

Il réalise par la suite Miracle en Alabama (The Miracle Worker) qu'il avait précédemment mis en scène à Broadway, puis, en 1965, Mickey One interprété par un jeune premier : Warren Beatty. Ce dernier, une fois devenu vedette, le sollicite pour réaliser l'adaptation des aventures de Bonnie and Clyde. Penn accepte bien qu'il sorte écœuré de l'expérience de La Poursuite impitoyable (The Chase), saboté par son producteur Sam Spiegel. Beatty, en plus de produire ce projet qui lui tient à cœur, y joue le rôle de Clyde Barrow. Il voit d'un mauvais œil certains aspects du scénario qui montre le personnage de Barrow impuissant et se montre guère convaincu par sa partenaire, la jeune Faye Dunaway. Le film est malgré tout un succès au box-office et permet à Penn d'aborder une grosse production, Little Big Man, épopée picaresque interprétée par Dustin Hoffman. Il réalise ensuite La Fugue (Night Moves, 1975) puis Missouri Breaks (1976) et connaît un déclin créatif dans les années 80.

Penn n'en demeure pas moins l'un des cinéastes les plus subversifs et les plus doués de sa génération, ayant insufflé au cinéma américain un rythme plus rapide et nerveux, en virtuose du montage qu'il est et qu'on pourrait rapprocher en cela d'un Sam Peckinpah.

1958 Le gaucher.


1962 Miracle en Alabama.


1965 Mickey One.


1966 La poursuite impitoyable.


1967 Bonnie et Clyde.


1969 Alice's restaurant.


1970 Little big man.


1975 La fugue.


1976 Missouri breaks.


1981 Georgia.


1985 Target.


1987 Froid comme la mort.

J'adore la poursuite impitoyable
Jane Fonda est d'une beauté incroyable, Brando et Redford fabuleux.

Pareil : La poursuite impitoyable, Little big man, Alice's Restaurant, Bonnie and Clyde, Missouri
breaks.
Le cinéma américain c' est un peu mon ciel à moi et Arthur Penn en est une étoile...

Dommage que Georgia ne soit pas plus connu. Je l'ai vu à sa sortie, j'essaierai d'en reparler à l'occasion.

Sublime Littel big man!
C'est lui qui a fait Miracle en Alabama?
(l'affiche fait penser à une toile d'Edvard Munch...)

Oui, c' est l' histoire d' Helen Keller, une femme sourde et aveugle qui réussit à force de passion et d' entetement à surmonter son handicap.

Celui-là, je l' ai vu il y a lontemps et je ne l' ai jamais revu...Quant à Georgia, je ne le connais pas.

Merci Bix on se souvient très bien.
Par contre je suis certaine qu'on a souvent occulté qu'Arthur Penn en était le réalisateur.

Penn était (est, il n'est pas encore mort, hein) un modeste et il a assez peu tourné, en définitive. Le problème est qu'il fait partie d'une génération coincée entre les grands anciens et l'arrivée des wonderboys (Lucas, Coppola, Spielberg etc.). Et dans cette génération, Penn était sans doute le moins intéressé par la reconnaissance populaire et le plus critique vis à vis de la société américaine des années 60/70. Plus consensuels et plus souples vis à vis d'Hollywood, les Pollack, Pakula, Frankenheimer, par exemple, ont connu davantage de succès publics. Penn est plus proche d'un Mulligan, d'un Ritt, d'un Schatzberg, voire d'un Lumet quoique celui-ci soit entre les deux tendances. Il n'y a pas énormément de littérature sur cette génération et si leurs oeuvres sont connues, on en oublie parfois leur statut d'auteur et la cohérence de leur filmographie.
Ah oui, Georgia (Four friends en V.O), il faut absolument que je donne envie de voir ce film. A suivre.

Et dire que j'écrivais au-dessus qu'il n'était pas encore mort.

RIP.

traversay a écrit:

Et dire que j'écrivais au-dessus qu'il n'était pas encore mort.

RIP.

Tu as eu un lapsus prémonitoire! Je le connais finalement assez mal à part les 2 classiques... Je regarderai ce fil pour en trouver d'autres.

Ah, Faye Dunaway, et son béret..
J'en ai vu beaucoup, Little Big Man peut être 5 fois, plus même, et j'avais aussi beaucoup aimé Georgia, que je reverrais volontiers!

c'est qu'en fait j'en ai vu quelques uns de ce bonhomme...



Night Moves / La fugue (1975)


Gene Hackman campe un ancien joueur de foot (US) reconvertit détective privé, format assez classique de type à la cool qui côtoie certainement des zones d'ombres. Pourtant on le découvre du côté d'une vie assez tranquille avec sa compagne.

Quand il prend un boulot, laissé en guise de coup de main amical, le tableau se complexifie comme dans toute bonne petite histoire de détective a l'air pensif. Entre Hollywood et la Floride il va courir après l'ado de fille d'une ex sous star du cinéma. Autour de la figure de la fille déboussolée qui fait office plus ou moins consciemment de "chair fraîche", sans trop appuyer, on a droit à une ambiance noire qui révèle beaucoup de doutes dans les relations de séduction et d'attachements surtout avec les autres femmes de cette histoire.

Mélange des rebondissements et des temps morts qui préservent une atmosphère très mélancolique. C'est un franchement bon film qui navigue entre les genres juste ce qu'il faut.

The Chase / La Poursuite impitoyable (1966)

Petit bled du Texas, un enfant terrible du coin Bubber Reeves/Redford s'échappe de prison avec un autre type qui continuera à prendre la poudre d'escampette sans lui, le laissant en prime avec une accusation de meure sur le dos. Le hasard de sa fuite ramène Bubber vers sa ville natale. Une petite ville assez propre qui ressemble à un drôle de cauchemar festif, lubrique, alcoolisé et armé.

Il faut ajouter la femme de Bubber, Anna/Jane Fonda et son amant, Jake, fils du roi local du pétrole, banque et autres ? qui malgré tout son argent n'arrive pas à se rapprocher de son fils qui n'arrive pas à se rapprocher de son père. Compter aussi des couples en dissolution comme celui d'Edwin/Robert Duvall l'employé timide, compter aussi quelques figures locales pittoresques...

Et au milieu le shérif, Calder/Brando et sa femme aimante Ruby/angie Dickinson (il n'y a pas que les yeux bleus dans la vie et dans le cinéma). Pas un caractère facile et méprisé par à peu près tout le monde il est pourtant une des rares figures intègres du film, coupant court, avec finesse, à la violence raciste primaire et autres dérives de justice rapide.

Forcément ça dégénère et dévoile un fond de méchanceté profonde particulièrement poisseux. Malheureusement le film appuie trop certaines caricatures des personnages secondaires comme Edwin, la vieille bigote, les greluches locales et avec quelques scènes de relations contrariées, par exemple la réception/dîner d'anniversaire de Val Rogers, le vieux pété de thunes, on perd un peu quelques traits intéressants du film. De ce côté on peut parler des parents de Bubbers ou de la relation nuancée des amis  Bubber, Anna, Jake... heureusement on garde le shérif obstiné et désolé, pour ne pas dire dégoûté, et sa femme.

Assez de force pour garder ce qu'il faut d'efficacité à quelques scènes chocs au milieu de ce bazar particulier un rien grandiloquent. Et apparemment une autre intervention, remontage, du producteur avant la distribution du produit fini... (dommage ?)

tiens, c'est trop bon de remonter des fils
en faisant des recherches pour certains de ses films, j'ai découvert que Four friends/Georgia est basé sur un scénario semi-autobiographique de Steve Tesich
je veux voir cela de plus près