| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Steve Tesich | |
|
+20jack-hubert bukowski animal Heyoka Méphistophélès bix229 tom léo Aeriale églantine GrandGousierGuerin Harelde Marko Epi darkanny odrey topocl colimasson kenavo Queenie Igor shanidar 24 participants | |
Auteur | Message |
---|
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 14:13 | |
| Steve Tesich est né en Yougoslavie (actuellement en Serbie) en 1942. Il est élevé par sa mère et ses soeurs alors que son père a fui en Angleterre le régime communiste instauré par Tito. En 1957, la famille émigre aux Etats-Unis, Steve Tesich a 14 ans quand il arrive dans la banlieue de Chicago, il ne parle pas un mot d'anglais, mais il va vite apprendre. Il fait de la lutte puis se lance dans le cyclisme. En 1967, il obtient un master de littérature russe à l'université de Columbia et écrit ses premières pièces de théâtre. En 1979, il se sert de son expérience cycliste pour écrire le scénario de Breaking Away (la Bande des quatre) mis en scène par Yates avec lequel il remporte l'Academy Award du meilleur scénario original. Suivront cinq autres scénarii dont une adaptation du roman de J. Irving Le monde selon Garp. Il réussit également à obtenir un certain succès au théâtre avec par exemple Division Street en 1980 ou encore The speed of darkness (1989) qui fait connaitre Matt Damon. En 1982, il publie son premier roman : Summer crossingIl meurt d'une crise cardiaque en 1996. Son dernier roman Karoo est publié de manière posthume en 1998. Il est publié en France par les éditions Monsieur Toussaint Louverture en 2012 qui précisent que : l'ouvrage ne mesure que 140 mm de largeur sur 195 mm de hauteur. Pourtant, la chute qu'il raconte est vertigineuse. | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 14:29 | |
| Karoo, description Amazon plus quelques critiques qui donnent envie. - Spoiler:
Achevé quelques jours avant la mort de Steve Tesich [1942-1996], Karoo est le chant du cygne d'un auteur hors norme. Ce roman est l'odyssée d'un riche consultant en scénario dans la cinquantaine, Saul « Doc » Karoo, gros fumeur et alcoolique, écrivaillon sans talent séparé de sa femme et traînant plusieurs tares émotionnelles. En tant que script doctor pour Hollywood, Saul Karoo mutile et « sauve » le travail des autres. En tant qu'homme, il applique le même genre de contrôle sournois à sa vie privée et se délecte de nombreuses névroses très particulières : son incapacité à se saouler quelle que soit la quantité d'alcool absorbée, sa fuite désespérée devant toute forme d'intimité, ou encore son inaptitude à maintenir à flot sa propre subjectivité. Même s'il le voulait, il ne pourrait pas faire les choses correctement, et la plupart du temps, il ne le veut pas. Jusqu'à ce qu'une occasion unique se présente à lui : en visionnant un film, il fait une découverte qui l'incite à prendre des mesures extravagantes pour essayer, une fois pour toutes, de se racheter. Si Karoo est bien l'ambitieux portrait d'un homme sans coeur et à l'esprit tordu, c'est aussi un pur joyau qui raconte une chute vertigineuse avec un humour corrosif. C'est cynique. C'est sans pitié. C'est terriblement remuant. C'est à la fois Roth et Easton Ellis, Richard Russo et Saul Bellow.
Absent de ma médiathèque, une proposition qui s'impose (je peux attendre...). Merci d'ouvrir cette piste! | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 14:33 | |
| amazon a tout simplement repris la 4ème de couverture de l'édition française ! et j'ajoute que sur le petit bandeau qui s'entortille autour du livre il est écrit en tout petit : (libraires, lecteurs, si vous n'aimez pas ce bandeau, vous pouvez le retirer [le livre sera toujours aussi bon].).
j'attends le feu vert de Queenie pour démarrer la lecture mais on peut t'attendre Igor si tu es intéressé... | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 14:39 | |
| Merci Shanidar, mais j'ai foultitude de livres qui stagnent dans ma PAL. Je vais proposer le livre à la médiathèque et on verra en septembre... Si vous avez prévu une lecture commune ou autre, allez-y. De toute façon vos commentaire éclairciront la chose. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 14:39 | |
| - shanidar a écrit:
- amazon a tout simplement repris la 4ème de couverture de l'édition française ! et j'ajoute que sur le petit bandeau qui s'entortille autour du livre il est écrit en tout petit : (libraires, lecteurs, si vous n'aimez pas ce bandeau, vous pouvez le retirer [le livre sera toujours aussi bon].).
j'attends le feu vert de Queenie pour démarrer la lecture mais on peut t'attendre Igor si tu es intéressé... Moi jsuis prête ! | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 14:44 | |
| alors c'est parti pour Karoo, mot khoïkhoï qui signifie 'le pays de la soif' ! ça promet ! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 14:52 | |
| Merci pour ce fil, je vais suivre votre lecture avec beaucoup d'intérêt j'ai fait connaissance de cet auteur avec son premier livre Summer Crossing et j'étais happée tout à fait et en sortais enthousiaste.. livre qui m'était tombé dans les mains à cause de la maison d'édition allemande que j'adore, couverture que j'aimais bien trop contente de voir qu'il y avait encore plus à découvrir de lui, j'ai lu Karoo ensuite en version anglaise je vous souhaite une belle rencontre avec cet auteur | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 14:54 | |
| mais kenavo tu peux te joindre à nous pour une relecture... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 14:59 | |
| merci, c'est gentil.. mais cela ne se fera pas cette fois-ci | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Steve Tesich Lun 30 Juil 2012 - 22:13 | |
| Le livre a l'air intéressant, mais j'ai d'autres livres en priorité... Je vais quand même suivre votre lecture commune avec grand intérêt ! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Steve Tesich Mer 8 Aoû 2012 - 11:20 | |
| Je vais mettre mes impressions en cours de lecture de Karoo directement là (issues d'échange mp avec Shanidar), parce que je ne suis pas certaine de trouver le temps de mieux les mettre en forme au fil des jours, et à la fin de ma lecture.
Je le trouve très bon. Très facile à lire. Hyper cynique mais avec une certaine indifférence qui ne le rend pas agressif.
Étrange cette façon qu'il a de se définir par le regard des autres. Je crois que c'est la première fois que je suis face à ça : le livre est écrit à la première personne, et tout ce qui le décrit ce sont les autres personnages qui le transmettent. Tout aussi intéressant son côté caméléon : je fais ce que l'on attend de moi. Plein de concessions et d'acceptation. Et puis... (je ne sais pas où tu en es) cette soudaine explosion et violence pour une liberté quand il refuse de prendre une assurance santé. Un côté absurde.
J'aime bien les refuges dans le mensonge, et cette idée que mentir, pour finalement se mentir, et finalement se construire.
Puis cette distance vitale qu'il impose avec les autres, le refus d'intimité.
Bref : plein de pistes et de richesse pour un livre qui se lit très rapidement. Jpense que je passe à côté de pas mal de choses.
Je trouve que Karoo pourrait être la version adulte d'un des jeunes personnages de Bret Easton Ellis dans Moins que zéro.
Et puis, j'ai lu récemment un article sur les bunkers, et l'instinct de survie dans la mort. Avec la question de choix : à quoi sert de survivre si l'on finit seuls, et dans quel monde ? Et si la résignation n'était pas la forme d'adaptation la plus sereine ? Ne pas y penser, laisser venir ? (Parce que ceux qui ont des bunkers, font des exercices de survie, sont ceux qui vivent dans le stress, et risquent de finir cinglés, enfermés dans leurs bunkers). Karoo, je trouve, est dans cette résignation salvatrice. Il insiste d'ailleurs sur le fait de ne pas avoir d'assurance santé : "ne pas être couvert", et s'ouvrir.
Tesisch est un vrai manipulateur dans son écriture. Il parvient toujours à distiller du suspens dans ses paragraphes. A chaque Karoo a en sa possession des éléments, des informations, que les autres personnages n'ont pas. On sait qu'il doit les voir, qu'il va déclencher quelque chose. Et puis... ellipse... le moment de la confrontation ou de la révélation est passée, on est un peu après, on se demande. En tant que lecteur on cherche des indices, et on veut savoir, du coup, on tourne les pages, on tourne les pages on tourne les pages.
Tesisch maintient une tension continu. Et puis Karoo n'est pas un être gentil, il est capable du pire (dans sa lâcheté) et rien que pour ça, à chaque page, on s'attend à des explosions.
| |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Steve Tesich Mer 8 Aoû 2012 - 13:10 | |
| comme Queenie je me suis très facilement laissée immerger dans l'atmosphère de Karoo, livre remarquable, qui par son propos est bizarrement d'une originalité folle...
Je crois n'avoir jamais rien lu de tel. Je ne sais pas si on peut parler de chef-d'œuvre mais incontestablement ce livre est d'un charme bizarre, légèrement déroutant, soufflant, voir totalement démoniaque.
Pas un chef-d'œuvre sans doute parce que Tesich choisit toujours le juste milieu, le roman est intelligent sans être brillant, riche sans être gras, drôle sans être hilarant, cynique sans être sinistre, et ainsi de suite… Le personnage de Saul est fascinant parce qu'il s'observe en permanence et que ses réactions sont disséquées à l'aune d'une conscience frelatée, misanthrope, malade. D'ailleurs l'homme se trouve sans cesse de nouvelles maladies et il refuse de se faire assurer, ne pas être couvert voilà la liberté, voilà le grand moment de révolte karouienne, cela pourrait être pathétique, mais cette ultime révolte est symptomatique de l'ensemble du personnage : il fait toujours ce que les autres attendent de lui, tout en sachant très bien ce qu'il est en train de faire (mentir, trahir, se vendre, se faire baiser…) et sa révolte est donc à la fois un acte totalement absurde (puisque uniquement tourné contre lui-même) et aussi une manière de faire la nique à l'ensemble d'une société qu'il méprise.
J'ai eu en débutant la lecture de Karoo, la sensation d'entrer dans un livre de sociologie, tant le personnage dissèque le moindre de ses mouvements, de ses pensées, de ses réactions. Il est tout sauf l'image du patriarche que l'on a si souvent vu dans la littérature ; il fuit la moindre de ses obligations (familiale, maritale, professionnelle, amicale…), il représente le personnage type de ces hommes qui ont épousé une belle femme et la trompe, font un enfant mais ne l'élève pas et quitte le tout pour s'observer le nombril lorsque le démon de midi gronde. Un gros nase en somme comme le souligne avec tant d'humour son épouse (d'ailleurs les deux scènes phares du roman sont celles avec cette fameuse Dianah dont Saul admire toutes les facettes et les utilisent toutes pour se ridiculiser, passer pour le mauvais époux, le sale amant, le trompeur, menteur, hâbleur et fornicateur !) mais c'est là, toute la subtilité du personnage, c'est que contrairement à la plupart des mecs qui n'assument pas leur fuite, lui assume parfaitement ses mensonges, ses trahisons, ses absences, ses mauvaises actions. Non seulement il les assume mais de temps en temps, il prévient le lecteur qu'il va commettre un acte méchant et il le fait. Ce qui est sidérant c'est que, à chaque fois, jusqu'au bout je me suis dit : non, il ne va pas oser le faire, mais si… si, il le fait, mais les raisons qu'il donne à ses actes sont tellement peu banales que tout cela prend une dimension étrange, fascinante. Ce qui est extrêmement bien fait dans le livre de Tesich est cette fabuleuse conduite du suspens. Dans un livre qui contient très peu d'éléments susceptibles d'éveiller l'intérêt d'un lecteur, Tesich parvient à créer une ambiance électrique, une attente, un attachement aux personnages, qui fait qu'irrésistiblement on tourne les pages, on veut savoir jusqu'où Karoo va bien pouvoir aller et on avance ainsi, soumis à une sorte de fascination bizarre pour un personnage qui est tout sauf séduisant. C'est très fort. D'autant plus que le livre se lit vraiment comme on s'endort, sans à coup, comme on s'enfonce dans une mer chaude, lentement, sans frissonner, un brin hypnotisé par le bruit des vagues et leur rythme. Karoo a cette puissance de fascination d'une chose quasiment immobile qui vous fixe d'un œil mort et vous avale comme un boa...
et on pense quand même que le livre est un chef-d'oeuvre parce qu'il prend à contre-pied le lecteur et l'emmène dans un pas de danse inattendu mais efficace. Un étourdissement qui ne laisse rien au hasard mais qui surprend sans cesse.
bon, il faudra quand même parler un peu de la fin du roman... mais je vais attendre que Queenie ai fini ! suspens...
| |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Steve Tesich Ven 10 Aoû 2012 - 17:45 | |
| Ayé. Fini.
Fin surprenante.
Au début, j'ai trouvé déstabilisant ce changement de ton. Tout devient tristement plombant. Puis j'ai suivi, parce que je ne voyais pas du tout où Tesisch voulait en venir... Parce que, soudainement, il devait évident qu'il voulait en venir quelque part. Et c'est le cas. Une sorte de fable philosophique et mystique. Un regard sur la mort et sur la vie inattendu je trouve. Ça m'a fait penser au zen bouddhique non ? (Mais je n'y connais pas grand chose).
Et il faudrait que je relise les passages, mais j'ai eu l'impression que Karoo, personnage qui se veut vide, se remplissait une fois confronté au vide réel. (Suis-je clair ?)
Ah, et je tiens à dire que je suis vraiment d'accord avec Shanidar : ce livre, il est difficile de dire que c'est un chef d’œuvre, parce qu'il est très équilibré, n'en fait jamais trop. Pour être "génial", il lui manque un style coup de poing. Ici tout coule, alors que plein de phrases sont fabuleuses, que le fond est vraiment intéressant, mais Tesisch a réussi à rester dans le divertissement, et si on ne veut pas prêter attention au reste, ce livre pourrait bien nous passer à côté. Du coup, je ne sais même pas si je pourrais le conseiller autour de moi... Par contre, sur ce forum, je suis presque certaine que ça plairait à Marko, Colimasson, Topocl, Aériale, Odrey... peut-être moins à Arabella ou Animal. Mais qui sait ?
En tout cas, je crois que vous pouvez tous essayer, si le déclic se fait, ce livre ne se lâche pas facilement ! | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Steve Tesich Sam 11 Aoû 2012 - 9:25 | |
| Et bien, ma médiathèque va encore voir une suggestion arriver nommée topocl... j'imagine leur tête: ENCORE ELLE! | |
| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: Steve Tesich Sam 11 Aoû 2012 - 14:36 | |
| Je l'ai noté à sa sortie. Je le lirai, c'est sûr (mais quan?). | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Steve Tesich | |
| |
| | | | Steve Tesich | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|