Beginners [Mike Mills]

Beginners de Mike Mills

Citation :

Oliver, illustrateur a Los Angeles, collectionne les ex et les déceptions amoureuses. Quand son père, Hal, tire sa révérence après avoir fait son coming-out a 75 ans et rejoint avec entrain la communauté homosexuelle, Oliver se penche sur ses relations familiales et ses échecs sentimentaux.

Ce qu'il y a de bien, dans Beginners, c'est que le film semble sans cesse chercher sa voie, souvent d'une manière maladroite, incapable de traiter franchement de thèmes aussi lourds que la mort, le deuil, la sexualité, le passage à l'âge adulte, les relations père/fils ..., n'en jetez plus ! Mike Mills, dont c'est le deuxième long-métrage, tente bien de nous faire le coup du "parlons légèrement des choses graves, et inversement", mais la posture n'est pas tenable, quand il est question d'un cancer en phase terminale. Ce sont ces imperfections qui rendent le film touchant, avec cette amertume qui remonte de loin, qui a le goût des histoires bancales.
Ce qu'il y a de bien, aussi, dans Beginners, c'est l'alchimie évidente entre Ewan McGregor et Mélanie Laurent. Leur metteur en scène a eu la bonne idée de leur dire d'en faire le moins possible, de jouer au plus proche de leur nature, et ça marche. On n'est pas dans une comédie romantique ni dans un Feel good movie, pas loin cependant, dans l'allée d'à côté. De toutes manières, les deux acteurs se font voler la vedette par un Christopher Plummer épatant en vieil homme qui révèle, il était temps, son homosexualité. Ah, surtout ne pas oublier Arthur, un Jack Russel Terrier télépathe, qui donne un peu d'humanité, si l'on peut dire, à cette chienne de vie.
Ce qu'il y a de bien, en définitive, dans Beginners, c'est l'absence de prétention. Mike Mills n'est pas sans savoir qu'il ne tourne pas une grande oeuvre, de celles qui resteront dans les annales. Cela ne l'empêche pas de semer son film de petites trouvailles et de moments ludiques et inspirés, qui lui confèrent un charme persistant. Modeste ambition, peut-être, qui se suffit pourtant à elle-même et contribue à notre plaisir éphémère de spectateur.

traversay a écrit:

Beginners de Mike Mills

Citation :

Oliver, illustrateur a Los Angeles, collectionne les ex et les déceptions amoureuses. Quand son père, Hal, tire sa révérence après avoir fait son coming-out a 75 ans et rejoint avec entrain la communauté homosexuelle, Oliver se penche sur ses relations familiales et ses échecs sentimentaux.

Ce qu'il y a de bien, dans Beginners, c'est que le film semble sans cesse chercher sa voie, souvent d'une manière maladroite, incapable de traiter franchement de thèmes aussi lourds que la mort, le deuil, la sexualité, le passage à l'âge adulte, les relations père/fils ..., n'en jetez plus ! Mike Mills, dont c'est le deuxième long-métrage, tente bien de nous faire le coup du "parlons légèrement des choses graves, et inversement", mais la posture n'est pas tenable, quand il est question d'un cancer en phase terminale. Ce sont ces imperfections qui rendent le film touchant, avec cette amertume qui remonte de loin, qui a le goût des histoires bancales.
Ce qu'il y a de bien, aussi, dans Beginners, c'est l'alchimie évidente entre Ewan McGregor et Mélanie Laurent. Leur metteur en scène a eu la bonne idée de leur dire d'en faire le moins possible, de jouer au plus proche de leur nature, et ça marche. On n'est pas dans une comédie romantique ni dans un Feel good movie, pas loin cependant, dans l'allée d'à côté. De toutes manières, les deux acteurs se font voler la vedette par un Christopher Plummer épatant en vieil homme qui révèle, il était temps, son homosexualité. Ah, surtout ne pas oublier Arthur, un Jack Russel Terrier télépathe, qui donne un peu d'humanité, si l'on peut dire, à cette chienne de vie.
Ce qu'il y a de bien, en définitive, dans Beginners, c'est l'absence de prétention. Mike Mills n'est pas sans savoir qu'il ne tourne pas une grande oeuvre, de celles qui resteront dans les annales. Cela ne l'empêche pas de semer son film de petites trouvailles et de moments ludiques et inspirés, qui lui confèrent un charme persistant. Modeste ambition, peut-être, qui se suffit pourtant à elle-même et contribue à notre plaisir éphémère de spectateur.

J'ai trouvé ce film drôlement bien! Original et décalé, drôle et émouvant (surtout d'ailleurs), aux antipodes de ce que je m'attendais à voir a priori. Beaucoup de subtilité derrière la légèreté et l'humour qui masquent la solitude et la peur de l'engagement. Tous ces débutants en amour se jettent à l'eau après avoir largué les amarres et ça fait du bien. La méga bonne surprise de la semaine. Prévoyez quand même un ou deux mouchoirs. Et oui... le chien est épatant!

Marko a écrit:

Beginners de Mike Mills

J'ai trouvé ce film drôlement bien! Original et décalé, drôle et émouvant (surtout d'ailleurs), aux antipodes de ce que je m'attendais à voir a priori. Beaucoup de subtilité derrière la légèreté et l'humour qui masquent la solitude et la peur de l'engagement. Tous ces débutants en amour se jettent à l'eau après avoir largué les amarres et ça fait du bien. La méga bonne surprise de la semaine. Prévoyez quand même un ou deux mouchoirs. Et oui... le chien est épatant!

Moi aussi, j'ai bien aimé ce film plein de charme, tout en douceur et finesse, et ses héros débutants, paniqués à l'idée de rater l'histoire de leur vie. Ewan Mc Gregor campe avec beaucoup de sensibilité cet illustrateur revenu de tout mais à l'âme adolescente, coincé dans ses doutes et ses contradictions, et Mélanie Laurent y est lumineuse, encore une fois.

On sent que Mike Mills a beaucoup donné de lui dans cette semi confession, et cette sincérité excuse bien des maladresses. Je trouve même qu'elles apportent du poids et rendent l'ensemble très attachant. Plummer est génial et coiffe de peu le chien Arthur, seul à garder les pattes sur terre dans cet imbroglio passionnel. De bien jolies trouvailles, un ton décalé et émouvant comme dit Marko, ça fait du bien!

J'aime beaucoup le regard ludique que tous les personnages portent sur ce qui les entoure pour mieux masquer leur solitude et leur tristesse. Ce sont des clowns tristes et leur manière de communiquer est constamment décalée et réjouissante. Que ce soit entre Ewan Mc Gregor et le chien de son père, sa mère, son père, Mélanie Laurent (super scène de rencontre), entre le père et son amant... ils trouvent toujours une façon originale de confier leur mal être en ayant l'air de s'amuser. J'étais constamment surpris et tout ça est fait avec beaucoup de finesse. Ce réalisateur vient du documentaire et je suis impatient de voir ce qu'il va faire ensuite.

Voilà un "petit" film que j'ai adoré! Tout ce que vous avez déjà dit , et puis la tendresse avec laquelle ce réalisateur filme ses personnages.

Citation :

Ce qu'il y a de bien, dans Beginners, c'est que le film semble sans cesse chercher sa voie, souvent d'une manière maladroite, incapable de traiter franchement de thèmes aussi lourds que la mort, le deuil, la sexualité, le passage à l'âge adulte, les relations père/fils ..., n'en jetez plus !

Citation :

J'aime beaucoup le regard ludique que tous les personnages portent sur ce qui les entoure pour mieux masquer leur solitude et leur tristesse.

Et bien, il me semble que tout cela va ensemble.. Ils jouent et quand le jeu s'arrête , nécessairement un jour, , là ils sont un peu perdus.
Fils unique d'une juive qui a renoncé à son identité, et d'un homo qui n'a jamais pu , pendant plus de quarante ans, assumer ses désirs, le pauvre personnage très bien interprété par Ewan Mc Gregor est effectivement un clown triste et anxieux. Il faut dire que les quelques scènes où on le voit enfant protéger sa mère ne sont pas tristes.. .
Et finalement pour moi, un peu réac quand même, le thème central c'est ce que nous faisons subir à nos enfants souvent très inconsciemment. La mère malheureuse et le père absent puis un peu trop présent, et très vite agonisant pour Oliver, le père qui fait un chantage continuel au suicide pour Mélanie Laurent, ça leur fait quand même lourd à digérer. Et ce que j'ai trouvé très beau dans ce film, c'est qu'ils le digèrent quand même, du moins Oliver, l'autre personnage - le seul fictif de cette histoire- est moins fouillé. Tant il y a d'amour en eux. Ah, les regards d'Ewan Mc Gregor sur son père..