Séance rattrapage DVD

Ici, nous donnons nos avis sur les films vus en DVD : ceux que l'on voit et revoie, ceux que l'on raté au ciné, et dont on attend la parution en DVD, ceux que l'on enregistre chez soi...bref, tout ce qui se voit, mais n'est pas d'actualité au cinéma.

Si le réalisateur a un fil (et c'est le cas pour le film dont tu parles Esperluette) je crois qu'il vaut mieux en parler sur son fil, comme cela tout ce qui concerne le même artiste va être ensemble.

Merci de vos réponses les parfumées. Je ferais au mieux.

ouaip, fil du réalisateur ou ouverture d'un nouveau fil pour un film, c'est possible aussi !

Certainement mais je ne vais pas ouvrir un fil pour un film que la plupart d'entre vous ont dû voir et qui date un peu...
Je vous remercie pour vos réponses et je vais plutôt commencer par le début : écrire mes impressions. Ensuite, j'aviserais, hein!

Sinon, je recommande Le Ruban Blanc en édition collector 2 DVD...pour rester à peu près dans l'esprit du fil et quitter ces lieux la tête haute mais sur la pointe des pieds quand même.

très drôle, j'ai rarement vu de films avec Vanessa Paradis mais j'ai été agréablement surprise. Et Romain Duris est toujours aussi canon . L'histoire n'est pas nunuche, le scénario tient la route même si la fin est prévisible, enfin c'était une bonne surprise.

Et sinon :

-Talon aiguille : un de mes coups de coeur, je l'ai trouvé bouleversant, cette relation entre une mère et sa fille...

-Meurtre mystérieux à Manhattan, W.Allen : très drôle ! Je connais mal les films de Allen mais là j'étais vraiment pliée en deux, le scénario est totalement invraisemblable mais on se laisse prendre avec un grand bonheur. Les dialogues sont savoureux,il reprend beaucoup de codes cinématographiques, je pense, comme les films noirs des années 50

Je reste perplexe quand au jeu de Romain Duris
(vous comprendrez que je ne peux pas être entièrement charmé par sa beauté )

Je sais qu'il a le rôle principal dans l'Arnacoeur.. est-ce que c'est gênant, si on aime pas trop son jeu ?

Je ne sais pas trop, tu risques d'être forcément un peu influencé...mais tente, on en parlera comme ça :)

Ou vous pouvez aussi aller voir sur ce film Clic!, où vous retrouverez tous les avis de Parf sur L'arnacœur.

Je n’ai pas eu le courage de visionner ce film jusqu’à la fin… Ne manquait plus qu’une demi-heure, mais une demi-heure que j’ai préféré utiliser autrement. The Duchess fait partie de ces films pour lesquels on pressent qu’il n’en restera rien.

Toutefois, il faut reconnaître que The Duchess est un film à la perfection technique maîtrisée. Les décors, les costumes et les personnages sont superbes. Lorsqu’on mélange le tout pour constituer des scènes, on se dit que le 18e siècle dans le milieu nobiliaire devait avoir du bon. Aucune difficulté non plus à comprendre le ressort de l’intrigue : Georgiana est devenue Duchesse du Devonshire au prix d’un mariage malheureux. Autour de ses engagements politiques, sa vie amoureuse connaît de nombreux rebondissements qui expliquent certainement pourquoi Saul Dibb a jeté son dévolu sur le personnage pour réaliser son film. On suit l’évolution de la Duchesse du Devonshire de façon très linéaire et posée, sans grande surprise.

La réalisation s’empare des caractéristiques d’un milieu –retenue et pudeur- pour les appliquer à elle-même. On sent une volonté sous-jacente de critiquer l’hypocrisie et les conventions de la noblesse à travers l’exposition de cette figure féminine bridée par son époux. Toutefois, le personnage subit le même rabaissement que l’originale et finit par n’être résumée plus que par les intrigues amoureuses qui émaillent son existence. Rien de nouveau sous le soleil de l’amour : dans la noblesse comme ailleurs, on commence à s’éprendre, plein d’espoir, puis on est jaloux et déçu, parfois on se réveille à d’autres figures, on espère à nouveau, on s’adapte et on apprend… Parce que The Duchess me donnait le sentiment que je ne pourrais pas être surprise, j’ai préféré laisser Georgiana à son destin qui, s’il était exceptionnel par son titre social, ne m’a pas donné l’impression d’être plus particulier qu’un autre dans son intimité.

Sorti le 4 juillet 2012

L'été de Giacomo d'Alessandro Comodin

Citation :

C'est l'été dans la campagne du nord de l'Italie. Giacomo, un adolescent sourd, part au fleuve avec Stefania, sa meilleure amie. En s'éloignant des sentiers battus, ils se perdent et arrivent dans un endroit paradisiaque où ils se retrouvent seuls et libres. Ils ont 16 et 18 ans, leurs sens s'éveillent.

Un petit film, dépouillé, minimaliste, baigné par la lumière estivale. L'été de Giacomo raconte peu de choses et pas très bien, le scénario est inexistant. Il y a un peu d'agitation douce autour des premiers émois sensuels d'un couple d'adolescents et c'est après tout. Notoirement insuffisant à moins de se laisser entraîner par la beauté de la nature et la fraîcheur naturelle des interprètes. Le premier film d'Alessandro Comodin manque cruellement de jeu et d'enjeux, sa réception dépend fortement de l'humeur du spectateur. Alors, indulgence intéressée ou ennui profond ?

Sorti le 18 juillet 2012

The Exchange d'Eran Kolirin

Citation :

Contrairement à ses habitudes, Oded rentre chez lui au beau milieu de la journée. À cette heure-ci, la lumière est différente et on perçoit seulement le bourdonnement du frigidaire. Pendant quelques instants, il a le sentiment de pénétrer chez un inconnu car sa maison est vide et silencieuse. Oded rentre chez lui et porte sur sa vie un regard nouveau, avec les yeux de l'enfant qu'il était autrefois. Et, comme à l'époque, la vie lui semble pleine de mystères et de cachettes magiques : les couloirs, les vestibules, le grenier… Oded arrête sa course et observe sa vie de l'extérieur : cette vie-là est-elle encore vraiment la sienne ?

Changement radical de style pour Eran Kolirin après La visite de la fanfare. The Exchange raconte la perte d'identité d'un type devenu devenu soudain étranger à lui-même et à sa propre vie. Une sorte de zombie dont on suit, aussi atterré que lui, les apathiques pérégrinations. Léthargie à tous les étages dans ce film désincarné qui semble aller nulle part, sinon dans le mur. L'aspect absurde de la chose aurait pu être rehaussé par une pincée d'humour mais si celui-ci existe, il est drôlement bien caché. Les expressions hébétés de son pauvre héros renforcent l'impression d'avoir affaire à un film sous Prozac. Paradoxe : l'attirance du vide a pour effet de susciter un début de fascination. On ne pense même plus à s'ennuyer, c'est à n'y rien comprendre. A moins que tout ceci ne nous renvoie à notre propre vacuité existentielle ? Oups !

Avalon (Axel Petersen, Suède, 2011)
Bastad. Sud côtier de la Suède. Territoire privilégié pour les nouveaux riches. Le héros d'Avalon, en pleine reconstruction psychologique, ouvre une boîte de nuit. Et tue accidentellement un ouvrier polonais. Un film sur le vide existentiel de personnages cyniques et désabusés. Sans fil conducteur et d'une morosité accablante. Presque rien à sauver dans cet essai abstrait dénué de toute empathie.

Note : 3,5/10

La forteresse des papillons endormis (Mieganciu drugeliu tvirtove, Algimandas Puipa, Lituanie, 2012)
Une femme entre deux âges, BCBG, accueille chez elle trois jeunes prostituées extradées d'Allemagne. La plus paumée n'est pas celle que l'on croit. Malgré un scénario parfois confus, ce film lituanien trace sa route tranquillement, réaliste sur le fond, avec quelques bouffées d'onirisme et une sensibilité blessée qui ne laisse pas indifférent.

Note : 6/10

80 millions (80 millionow, Waldemar Krzystek, Pologne, 2011)
Wroclaw, 1980/81. La lutte souterraine des membres de Solidarnosc contre l'oppression communiste quelques mois avant l'instauration de la loi martiale. Une intrigue tirée de faits réels, une page de l'histoire polonaise, mais pas uniquement. Le film se veut avant tout un thriller, et il est passionnant, avec trahison, double jeu et paranoïa. A ce titre, au vu de ses qualités, il mériterait une sortie internationale. Le film représente la Pologne pour l'Oscar du meilleur film étranger de cette année.

Note : 6,5/10