Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Serge Brussolo

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MessageSujet: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyLun 4 Juin 2007 - 13:10

Serge Brussolo Brusso10
Biographie :

Né à Paris en 1951, Serge Brussolo connaît une enfance tourmentée. Puis il fait des études de lettres et de psychologie. Il écrit très tôt ses premiers textes, mais ses débuts sont laborieux. Ecrivant dans d'obscures chambres de bonnes, il trouve son inspiration dans sa propre misère et son environnement familial perturbé. La noirceur de ses premiers récits vont alors donner le ton à son style pour toujours.

Au début, les éditeurs ne lui accordent que mépris, en raison de son style - qui, bien que proche du fantastique ou de la science-fiction - n'entre dans aucun genre établi. Mais il s'accroche, persévère, car il ne peut pas envisager l'avenir sans l'écriture.

Il entre dans le monde de l'édition par la petite porte, celle des fanzines de l'époque. Son premier texte publié sera "L'Evadé" paru en 1972 dans "l'aube enclavée".
Une autre nouvelle FUNNYWAY, parue pour la première fois en 1978 obtient le grand prix de la science-fiction française. Suivent alors un grand nombre de romans, souvent primés, toujours dans le genre " fantastique/science-fiction ", publiés chez Anticipation et Présence du futur.

Plus tard, il abandonne la science-fiction pour se consacrer à d’autres formes narratives, notamment le thriller et le roman historique. Dans son premier thriller, "Le nuisible", on trouve tous les ingrédients de ses futurs romans à suspense. Pour maintenir sa liberté de création, il travaille avec plusieurs éditeurs qu'il met en concurrence, grâce aux succès de ses ventes.
Doué d’une imagination prolifique, auteur populaire tout en étant hors normes, Brussolo s’impose également par son sens de la dérision.

Il dénonce les nombreux travers de notre société. La société américaine, en particulier, est passée au pilori dans ses thrillers.
Serge Brussolo est aujourd’hui reconnu par la critique. Conteur insatiable qui associe la quantité à la qualité, il publie même sous d'autres pseudonymes.

Durant l'année 2000, il est nommé Directeur littéraire aux éditions du masque. Sa production pour adultes se ralentit, il décide de se consacrer essentiellement à l'écriture de livres pour la jeunesse.

Serge Brussolo est désormais reconnu comme un grand maître de l'imaginaire. Plus soucieux d'ouvrir une à une les portes de l'inconscient que de jouer la carte de la pure terreur, il s'est notam-ment servi du genre pour nous livrer de remarquables métaphores sur la création artistique (Le Syndrome du scaphandrier) ou la soli-tude du créateur (Mange-Monde).

Il a dit : "Ma pratique quotidienne m’a fait comprendre que le lecteur de SF se fiche un peu de l’intrigue. Il se situe aux antipodes du lecteur d’Agatha Christie pour qui l’intrigue est tout. Le lecteur de SF, lui, est un boulimique d’images fabuleuses, il veut être stupéfié, laminé, écrasé par la suggestion visuelle. On pourrait presque dire que c’est un amateur de peinture qui s’ignore."

J'ai lu un fil ici assez tandu sur ce qu'est, ou non, la littérature... Mais je poste quand même sur Serge Brussolo.
Un style ?? Non !! Comme le disent les critiques, il est un style à lui tout seul !
Pourtant, moi, j'aime sa manière d'écrire... Jamais de temps mort, pas de répis, phrases courtes, simples, mais qui font mouche, à tous les coups.
Il est vrai qu'en amatrice de Sciences-Fiction, l'image aurait plus d'importance que l'intrigue, c'est pourquoi j'aime le Brussolo S-F : Il n'y a que dans cette forme de littérature qu'il peut-donner toute liberté à son imagination... Et quel imagination !! Quel lecteur pourrait oublier sa planète des ouragans? Les animaux montagnes? et "les Sabots d'acier des chevaux sauvages courant sur une plaine de fer"?
Dans un autre genre qu'est le roman d'énigme, il arrive totalemement à nous plonger dans l'obscurité et les méandres de son intrigue, ou la fin surprend à tous les coups, le genre de fin que l'on avait pas vu venir.
Et puis, il nous rend si bien le sentiment de ténébres et d'nfermement que l'on se sentirait bien un peu claustrophobe.
Il nous fait tout, en fait, il touche à tout, il tourne et retourne l'idée à vous en donner le tournis...
Pour moi, dans son genre c'est un tout grand écrivain Francais qui redonne du souffle à une littérature qui ne recoit plus grande considération.
Je ne le conseille pas aux personnes férues de littérature au sens propre du mot, mais plutot aux amateurs d'imaginations sans bornes qui savent, un peu, retrouver leur âme et ... leur peur d'enfants

"Le fantastique est un peu le récit d'un rêve. Un rêve provoqué : on s'explore, on fait monter de soi le merveilleux."

MA VIE CHEZ LES MORTS

David venait d'avoir douze ans et, trois jours auparavant, sa mère lui avait appris qu'ils iraient bientôt vivre chez les morts... Car les morts ont désormais la possibilité de revenir sur Terre. Préservés de toute altération, voire soignés de leur personne, presque séduisants, ils n'ont rien des zombis terrifiants popularisés par un certain cinéma à sensation, même s'ils se comportent parfois de façon un peu bizarre...
Mais que faire d'eux? D'abord, préjugés obligent, il a fallu les parquer dans des réserves. Puis leur rendre inaccessibles les métiers exercés pour les vivants. Pensez ! Contrairement à ce qu'on nous a toujours raconté, les morts ne sont ni tristes ni déprimants; qui plus est, ils sont beaucoup plus créatifs que les vivants et paraissent jouir d'un don de double vue qui peut s'avérer fort lucratif dans certaines circonstances.
Bref, ils sont bien agaçants... Au point qu'une certaine jalousie commence à germer dons le clan des vifs... Sous la forme d'un conte philosophique doux-amer, le carnet de voyage d'un petit garçon qui découvre soudain que les morts-vivants ne sont peut-être pas toujours ceux que l'on pense.

RINOCEROX*

Ils avaient dû apprendre à survivre au milieu d'un champ de bataille fantôme ravagé par les explosions d'une guerre perdue depuis longtemps.
Pour éviter d'être écrasés par les tanks robotisés qui sillonnaient le désert, ils avaient imagniné de s'installer dur le dos de l'un d'eux, en parasites, comme ces oiseaux qui vivent sur l'échine des rhinocéros, se nourrissant des vers infestant le cuir des pachydermes.
Oui, c'est le seul moyen qu'ils avaient trouvé pour ne pas être détruits par le monstre : chevaucher la bête elle-même, en priant pour qu'elle ne s'aperçoive jamais de leur présence...

PLANETE DES OURAGANS

Sur la planète Santal souffle un ouragan permanent qui arrache les cheveux des hommes et aspire les cercueils hors du sol. sur Santal une secte de musiciens retranchée dans un opéra bâti comme une forteresse essaie d'apaiser les éléments en furie en exécutant d'étranges symphonies, mais la pluie toxique qui coule dans leurs instruments condamne les virtuoses à la mort lente.
Sur Santal, des prêtres fanatiques veillent à la conservation du sol, dont la croûte est si mince qu'elle ne supporte plus le poids des immeubles. Faudra-t-il bientôt sthabituer à vivre suspendu à un ballon? Parue à l'origine en 1985 sous le titre d'Abattoir-opéra, une fable sur la précarité de notre propre monde, une rêverie poétique qui sème à tout vent d'étonnantes trouvailles et de mirobolantes images.
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyMar 5 Juin 2007 - 19:10

"La planète des ouragans"

quatrième de couverture:

« Le vent se leva au moment même où l'astronef posait son train d'atterrissage sur la piste bétonnée de l'aéroport. À l'instant précis où les grosses ventouses métalliques montées sur vérin entraient en contact avec le sol - agrandissant le réseau de lézardes sillonnant l'aire de stationnement -, le souffle déferla sur les bâtiments, fouettant les lignes sans grâce d'une architecture presque uniquement composée de dômes joufflus percés de meurtrières. »
Sur la planète Santäl souffle un ouragan permanent qui arrache les cheveux, scalpe les forêts et aspire les cercueils hors du sol. Un vent râpeux comme du papier de verre, qui fond sur les hommes pour les écorcher vifs. Souffle divin ou démoniaque? Nul ne le sait, pas même les sectes fanatiques et meurtrières qui prolifèrent sur ce monde infernal, tentant d'imposer leurs croyances barbares...
Planet Opera empreint d'une poésie ténébreuse et chaotique, pour la première fois publié en un seul volume, le cycle des Ouragans vous invite à un voyage sans retour dans l'imaginaire halluciné de Serge Brussolo.


Mon avis:

Un univers étrange, balayé par des vents infernaux.Trois zones où il ne fait pas bon vivre mais où la vie s'obstine : en devenant obèse pour rester cloué au sol, vivre comme des taupes dans des tunnels pour ne pas donner prise au vent, vivre dans des ghettos sous l'emprise des prêtres pour survivre aux vents.Des illuminés à la recherche de la rédemption, des parcours insolites, une maison qui avance inexorablement vers l'océan et l'anéantissement... Une petite fille venue chercher ses origines et qui sombrera dans la douleur de ne pas savoir et d'avoir perdu son livre de peau, une autre fillette qui s'affranchira de ses chaînes pour apprendre la liberté de mouvements et de pensée. Un chant mortifère sur l'inanité des trouvailles humaines qui ne font que mener les mondes à leur perte, un chant plein d'espoir sur la nécessité d'une vraie écologie des actes et des savoirs. Le tout... un "space opéra" déjanté qui nous mène aux frontières de l'imaginable, où les chevaux ont muté en aimants vivants, où la nature humaine a du mal à se défaire de ses pires penchants. Les religieux extrémistes et ambitieux trouvent toujours des arguments dans les fondements philosophiques pour asseoir leur domination...

Une fillette se dressera contre eux et les idées reçues pour laisser souffler un vent de liberté plus dévastateur que les vents tourbillonnants d'une nature en révolte.La fin laisse le lecteur sur sa faim, inassouvi mais libre de continuer cette aventure pour sublimer la frustration de ne pas savoir la fin !!! Un Brussolo qu'on dévore de la première à la dernière ligne, un Brussolo qui dépèce l'âme humaine sans complaisance et nous renvoie un reflet peu glorieux que l'on accepte ou pas. Ah, cette musique qui tue les auditeurs comme les musiciens : les premiers en tant que victimes sacrificielles, les seconds en tant que victimes expiatoires (le poids de la culpabilité est trop lourd pour ces artistes) du pouvoir en place qui se purifie à bon compte !!! Ce qui peut rassurer, un peu, c'est que l'action se déroule très loin de la Terre... mais est-ce si loin que cela finalement ?

Brussolo est un auteur foisonnant et formidable: même ses romans jeunesse sont d'une teneur solide.
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyLun 15 Oct 2007 - 21:02

Il a bercé toute la fin de mon adolescence, je suis content de la renommée à laquelle il est parvenu, même si pour moi c'est quelque part en dépit de sa créativité.

Ces meilleurs livres sont ses romans de SF publié chez Denoël.
J'ai beaucoup apprécié aussi certain de ses romans de commande de chez Fleuve noire,ou Gérard de villiers.

Il les réedite aujourd'hui en version non expurgée, transforme en policier, ou bien même en livre pour adolescent.

Mes préférés: le carnaval de fer, et "Enfer vertical en approche rapide".
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MessageSujet: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyMer 19 Déc 2007 - 16:38

Le Livre du grand secret

Mon premier BRUSSOLO et sÜrement pas le dernier !! Moi qui ne suis pas fan des romans policier, celui-ci est vraiment d'un genre particulier, d'ailleurs on nage également en pleine science-fiction, c'est assez surréaliste. Mais une fois l'étonnement des 30 premières pages passé, on est happé dans l'histoire et il est difficile de lâcher le livre, ça tombe bien c'est un texte très court accompagné d'un dénouement magnifiquement riche en force et en émotion.
C'est pour cela que je ne vais pas tenter de vous en faire ici un résumé de peur de trop en dévoiler.
A découvrir.
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MessageSujet: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyMer 19 Déc 2007 - 16:40

La moisson d'hiver

L'histoire qui se veut être une intrigue (la quatrième de couverture parle de "thrilleur paysan") n'en est pas vraiment une......il y a un bien secret de famille et autres intrigues qui nous sont dévoilés petit à petit, mais nous sommes loin du thrilleur haletant et palpitant !! Ce qui n'est pas plus mal puisque c'est pas mon genre de lecture préféré !! :)
C'est l'aspect histoire familiale et les folies qui se transmettent d'une génération à l'autre qui m'ont beaucoup plu dans cette lecture.
J'aime beaucoup le style d'écriture de cet auteur: fluide, imagé, agréable à lire.
Je découvre cet auteur, j'ai lu très récemment "le livre du grand secret" que j'ai beaucoup aimé également !!
Un auteur qui me laisse un goût de "reviens-y" ;-)
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyMar 13 Mai 2008 - 18:14

Brussolo : selon moi auteur génial (pas si fréquent qu'un auteur français écrive des histoires fantastiques ou d'épouvante ; à ma connaissance, et à moins que je me goure lourdement, il a été le pionnier français de ces genres). Ses polars sont également comme la plupart de ses livres : intrigue palpitante qui dévoile à la fin une solution subtile. Ses romans historiques (j'en ai lu deux, dont "la captive de l'hiver") sont bien meilleurs, je trouve, que les pavés d'Alain Decaux dentsblanches . Ses histoires de sf/fantasy, en revanche, ne me font pas un si bon effet -à cause des personnages qu'il semble "torturer" avec le climat ou le relief.
Sinon, ce que j'admire chez cet auteur, c'est son vécu... dont il a nourri son oeuvre sans la rendre autobiographique.
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyJeu 4 Juin 2009 - 19:10

J'aime beaucoup cet auteur. Je sais plus exactement combien de livres, j'ai lu de lui. Mais le dernier qui m'a le plus entousiasmé est La petite fille et le dobberman, un livre de SF trés imaginatif.
Les livres de cet auteur qui m'ont le plus marqué sont : La princesse noire et Les ombres du jardin
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MessageSujet: Le syndrome du scaphandrier   Serge Brussolo EmptyMer 23 Déc 2009 - 14:17

Le syndrome du scaphandrier

Serge Brussolo 4176js10

David est un modeste fonctionnaire travaillant pour le compte d’une administration sans âme, une vie décevante sans agrément et d’un morne ennui. L’exaltation, le danger et la prise de risque, ce sont ses rêves qui les lui procurent, lorsqu’il retrouve ses fidèles complices – dont la belle et attirante Nadia – dans le but d’accomplir les plus audacieux et périlleux cambriolages qui soient.

Une vie réelle sans substance et une vie rêvée exaltante, de quoi préférer la vie onirique au quotidien décevant, même si les psychologues lui affirment que cet univers parallèle n’est rien d’autre que le produit de son imagination :

Citation :
« Essayez de toujours conserver à l'esprit que ce qui se passe "en bas" n'a aucune existence réelle. Il n'y a pas d'en bas. Ne donnez surtout aucune épaisseur à ces fantasmes ou vous finirez schizophrène. [...] Ne devenez pas comme ces vieux plongeurs qui croient que les personnages de leurs rêves continuent d’exister « en bas » pendant leur absence, et qu’ils se languissent d’eux. »

Mais David n’est pas qu’un simple rêveur, il possède le don de pouvoir plonger en profondeur dans ses rêves et de remonter à la surface en matérialisant ceux-ci sous forme d’ectoplasmes oniriques, très convoités des collectionneurs avides de leurs pouvoirs apaisants, offrant une véritable cure de jouvence à ceux les disposant à leur proximité :

Citation :
« C’est quoi au juste ? On dirait de la chair, de la peau, et en même temps ça n’appartient pas à notre monde. […] il y avait là quelque chose d’incroyablement fragile, une architecture organique ( ?) à la peau plus fine qu’une pétale. Une sorte d’être indéfinissable, roulé en boule et touchant à peine terre. Des volumes harmonieusement agencés mais sans fonction vitale précise. […] Un soupir en instance de matérialisation, hésitant encore entre l’existence et la dissolution. »

Ces descentes dans le monde « d’en bas » sont comme des plongées aquatiques dans lesquelles David devient une sorte de scaphandrier des profondeurs. Mais ces plongées ne sont pas sans danger : remonter trop brutalement sans respecter les paliers de décompression pour fuir un cauchemar peut devenir mortel, descendre trop souvent et trop profondément épuise l’organisme du rêveur, qui se vide de sa substance vitale à chaque fois qu’il remonte un ectoplasme à la surface, sans oublier l’obligation de recourir à la surveillance médicale pour nourrir et hydrater le corps du rêveur le temps de la plongée. Mais le plus grand danger guettant ces chasseurs de rêves est bien « le syndrome du scaphandrier » : ce besoin irrésistible de redescendre, de rester au fond de son monde onirique et de ne plus jamais vouloir remonter à la surface du monde réel.

Aussi, lorsque le département de santé du musée d’Art moderne constate que les derniers ectoplasmes de David sont de bien piètres qualités, plus rentables du tout et juste bons à alimenter le circuit des boutiques de fantaisie, David s’entend dire qu’il serait bon qu’il arrête de rêver pendant une année le temps que son corps récupère de sa fatigue.

Citation :
« David savait que les ectoplasmes épuisaient l’organisme. Chaque fois qu’il parvenait à ramener quelque chose du fond du rêve il perdait du poids, comme si l’objet expulsé par sa bouche correspondait à une portion de chair réelle. Chaque fois qu’il grimpait sur la balance au terme d’une plongée, il avait la conviction d’avoir subi une mystérieuse amputation. On lui avait enlevé quelque chose, il ne savait pas quoi, c’était indolore, et pourtant son anatomie n’était plus complète. Chaque rêve lui mangeait un organe. Cette idée prenait parfois des proportions obsédantes. »

Mais que faire lorsque l’appel et l’ivresse des profondeurs sont plus forts que tout ?

Serge Brussolo nous convie à un voyage très visuel et poétique à la fois, non sans noirceurs et désillusions : monde clos et étouffant, pauvreté du quotidien et puissance du fantasme et de l’imaginaire, fuite en avant, folie qui nous guette, corps transfigurés et dévorés de l’intérieur, exposition anatomique, utilisation de l'Art et place de l'artiste dans une société consumériste et mercantile, asservissements divers… voilà un univers bien singulier que nous propose l’auteur, univers qui nous interpelle et pousse à la réflexion tant la richesse des métaphores s’y déploie avec intelligence et subtilité.

Un roman qui ne se dévore pas (ne vous attendez pas à de l’action ni à des rebondissements à n’en plus finir) mais qui se découvre posément et précautionneusement, tel un objet délicat, unique et étrange à la fois.
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyMer 23 Déc 2009 - 19:26

J'ai lu quelques romans du très (trop) prolifique Serge Brussolo mais je suis souvent déçu ou frustré. Il a un imaginaire intéressant mais paresseux. Il a l'art d'installer d'excellents climats pour ensuite bâcler vite bien fait le reste de son intrigue. Je pense à : Les Enfants du crépuscule et son étrange maison de poupées géante, ses romans médiévaux bien écrits mais dont l'intérêt retombe vite comme Hurlemort ou Le château des poisons.

Il réhabilite un genre qui est celui du roman à sensation dans le domaine du fantastique ou de la science fiction. L'équivalent des séries B du cinéma. Il ne prend pas le temps de creuser mais peut-être que j'ai manqué les bons. La princesse noire est pas mal.

Un auteur qui pourrait être génial s'il essayait de construire un peu plus ses récits.
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyMer 23 Déc 2009 - 20:11

J'ai découvert Brussolo dans les années 1980, avec des romans comme Portrait du diable en chapeau melon ou Traque la mort.
Je m'en suis un peu éloigné par la suite, ne trouvant pas toujours, dans ses romans, la consistance me permettant de mordre dedans à pleines dents.
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyMer 23 Déc 2009 - 20:17

Il paraît effectivement qu'il écrit de très bons mais aussi de très mauvais romans, il s'agit donc de piocher finement et de trouver les pépites parmi la pierraille mais je ne suis pas déçue de ma traversée Brussolienne avec Le syndrome du scaphandrier, et j'ai trouvé la fin très bien menée, contrairement à d'autres romans à ce que j'ai entendu dire...
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyMer 23 Déc 2009 - 20:18

Alors je le note parce que le sujet est attirant...
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MessageSujet: Les emmurés   Serge Brussolo EmptyVen 19 Fév 2010 - 16:43

Les emmurés

Serge Brussolo Brusso10

Citation :
Quatrième de couverture

A l'origine, la mission de Jeanne était simple : s'installer quelque temps dans un immeuble où furent commis, des années plus tôt, plusieurs crimes inexpliqués, afin d'y écrire un reportage, si possible sensationnel...
Mais aussitôt franchi le seuil de l'étrange maison Malestrazza, la jeune femme va deviner que les maléfices ne sont pas uniquement dus aux fantasmes du voisinage. Est-il vrai que l'assassin habiterait toujours là, caché dans un appartement secret ? Y a-t-il, comme on le prétend, des cadavres emmurés aux différents étages ? Et que lui veut au juste le fils de la concierge, ce gamin trop imaginatif, qui spontanément s'offre à lui faire découvrir les arcanes de la bâtisse ?

Après avoir lu mon premier roman SF de Serge Brussolo, j’avais envie de découvrir l’auteur dans un tout autre registre, celui du thriller mâtiné de fantastique.

Reprenant à sa sauce le thème de la maison hantée, l’auteur met en scène une jeune journaliste à la psychologie particulière dans la mesure où elle ne peut s’empêcher de chercher l’âme sœur chez des hommes brutaux, leur opposant une résistance de façade pour mieux subir leurs coups et se soumette à leurs violences. Cette dualité entre ce besoin d'aliénation et d’emprise sado-masochiste et la volonté de s’en libérer se retrouvera tout au long du récit, conférant à l’ensemble une tonalité troublante et dérangeante. Nous retrouvons également les thématiques chères à l’auteur, qui sont celles de l’enfermement, de la séquestration et du huis clos étouffant et mortifère, générant un sentiment de claustrophobie.

A l’instar Du syndrome du scaphandrier, j’ai trouvé amusant de retrouver un scaphandrier dans ce roman, l’auteur semblant fasciné par l’imagerie et la symbolique particulière que cette figure peut susciter : le scaphandrier, explorateur solitaire et isolé, coincé dans son équipement rigide et coupé du monde, offrant par excellence une métaphore de l’homme en marge de la société et coincé dans ses défenses rigides, descendant dans les profondeurs troubles et nauséeuses de l’être humain, plongeant dans les couches les plus obscures du subconscient au risque d’y sombrer définitivement, ne sachant plus remonter à la surface et mourant par suffocation.

Au final, un thriller psychologique teinté de fantastique, dérangeant et captivant à la fois. Je n’en ai décidément pas terminé avec Serge Brussolo et c’est tant mieux.

Les emmurés de Serge Brussolo, Editions LGF - Livre de Poche, Collection Policiers Thrillers, ISBN 2253172065, 12/2001, 288 pages. Première publication dans les Editions du Masque en 1990.


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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyVen 19 Fév 2010 - 20:40

A propos du " Chien de minuit " :

Dogstone, chien de guerre, ancien du Vietnam veille scrupuleusement sur la tranquillité des habitants yuppies de l'immeuble dont il a la responsabilité. Il faut dire que des marginaux vivant sur les toits n'ont qu'un objectif : Gravir les 40 étages à mains nues et bomber le tag de leur clan sur le parapet. A partir de cette satire de la société moderne (roman paru en 1994), Brussolo trace le récit d'un groupe de désenchantés survivant sur les toits et qui veut établir sa suprématie sur les autres clans de la ville. Il y a de très bonnes idées, le licenciement, l'individualisme, l'hyper sécuritaire, la déshumanisation de la société, les rapports hommes femmes. Le portrait de Ziggy, surfer dézingué des spots pour cause de prétendue tumeur au cerveau est magistral. Tout cela fait de ce livre un bon roman d'anticipation. Le style de Brussolo est direct, pas de détours pour exprimer les ressorts psychologiques. Et c'est cela qui manque pour faire je pense des livres de Brussolo de grands livres, un peu plus de détails, de soins dans la transcription de l'évolution des personnages. J'ai le sentiment que l'auteur très prolixe, se hâte à chaque ouvrage de circonscrire son idée et de passer à la suivante. A part ce détail, il s'agit d'un bon livre qui a à peine vieilli. Quelque chose de Ballard, de Barjavel, de King. Que de bonnes inspirations. A lire sans aucun doute.
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo EmptyVen 19 Fév 2010 - 21:21

sentinelle a écrit:



Serge Brussolo Lesemm10
Oeuvre de Fabrice Jahk


Très beau.
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MessageSujet: Re: Serge Brussolo   Serge Brussolo Empty

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