Maria Pleine de Grâce - [Joshua Marston]

Film de Joshua Marston (Maria full of grace, USA/Colombie, 2004). Image : Jim Denault. Musique : Jacobo Lieberman. 100 mn. VM. Avec Catalina Sandino Moreno : Maria. Yenny Paola Vega : Blanca. Orlando Tobon : don Fernando.
Genre : trafics aériens

Ours d'argent au festival du film de Berlin 2004
Prix de la meilleur actrice pour Catalina Sandino Moreno


Une histoire qui tient presque du fait divers dans un pays gangréné par la drogue où plus d'un million de personnes vivent de son économie...
Une jeune fille coincée entre un avenir morose et une vie affective sans éclat, décide de tenter son va-tout en ingurgitant des capsules de cette poudre blanche et servir ainsi de "mule" pour le compte de trafiquants...

Ce film réaliste et profondément humain nous décrit son parcours, dur et violent, vers le chemin de la liberté, mais ne cherche pas à moraliser.Tout tient dans l'interprétation de l'actrice auréolée par "la grâce"et servie par une mise en scène sobre et toute en retenue.
Des scènes qui restent marquées dans la mémoire et une tension à couper le souffle, tout en restant collées au réel, sans effets voyeurs, uniquement centrées sur le mental de l'héroïne, déterminée et très poignante dans son combat pour gagner cette indépendance au péril de sa vie...

J'y ai trouvé beaucoup de force évocatrice, beaucoup de sincérité, et les huis-clos dans lesquels l'actrice se retrouve confrontée au sordide chantage sous le regard véreux d'hommes dénués de tout scrupules, m'ont fait penser aux scènes vues dans "4 mois, 3 semaines et 2 jours"...ce rapport entre l'immonde et le pur, le vice et la vertu. L'éternelle lutte de femmes démunies, réduites à sacrifier une part de leur âme et de leurs chairs, pour atteindre ce qui peut ressembler à l'affirmation de leur être. Vibrant et totalement authentique: Ne le loupez pas!!.

En principe, j´ai l´estomac bien accroché... Mais quand même, Aériale, la scène de la baignoire...c´est trop. Ils auraient dû couper.

Comme je viens de te le dire, Aériale, je l'ai vu...et avait oublié le titre.
C'est un des films qui a réveillé une grande colère en moi...
L'éternelle lutte, oui, à n'importe quel prix...Il y avait aussi un film,je ne sais plus ni titre, ni réalisateur ( c'est précis, ce que je raconte... ), mais je me souviens d'Audrey Tautou. Le film n'était pas excellent, mais il portait sur les organes vendus par des sans-papiers dans des conditions sordides , pour les mêmes raisons, arriver à survivre dans d'autres conditions.
Il existe actuellement dans certains pays des trafics sordides d'organes..
Le problème, c'est que ces films, on les voit, les faits sont sus, constatés, dnoncés, et qu'est ce qui change?

Marie,

Je pense que tu veux parler de Dirty Pretty Things, film britannique de Stephen Frears sorti en 2002.

oui, merci, Sentinelle! Mon amnésie ne porte pas que sur Paul Auster!

De Joshua Marston je n'ai vu que ce titre, Maria pleine de grâce, et mon souvenir est resté intact. On éprouve une terrible colère face aux traficants criminels qui exploitent ces jeunes filles venues de Colombie dans le but de s'expatrier pour trouver enfin un travail. Très dur! Mais révélateur aussi des réalités.

Marie a écrit:

Comme je viens de te le dire, Aériale, je l'ai vu...et avait oublié le titre.
C'est un des films qui a réveillé une grande colère en moi...

Marie s'en va t'en guerre! :)
Je suis d'accord, on se sent désespérement impuissants face à ces trafics humains, mais celà n'enlève rien à la qualité du film qui reste éclatant par le jeu de l'actrice, et la mise en scène que j'ai tout de même trouvée plutôt sobre (malgré le coup de la baignoire, que j'avais un peu occultée, c'est vrai)
Ce sont des faits réels et les dénoncer, même s'ils se heurtent à un mur d'impuissance, est toujours mieux que de les taire...

Je ne suis pas contre des images chocs, si elles sont justes fugitives, silencieuses, sans démonstrations outrancières, pour revenir à cette scène dont parle Swallow (sur un autre fil, je crois bien)
Plus parlantes que les mots, juste là pour ne pas oublier ni se voiler la face. Ce qui existe doit être montré, en tant que témoignage, pour ceux qui suivent...