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 Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]

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Maline
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MessageSujet: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyMer 3 Mar 2010 - 11:50

Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] Hans2010

Citation :
Hans Magnus Enzensberger (11 novembre 1929 à Kaufbeuren) est un poète, écrivain, traducteur et journaliste allemand, également connu sous le pseudonyme de Andreas Thalmayr, et qui vit actuellement à Munich-Schwabing.
source: Wikipedia




« Hammerstein ou l'intransigeance : Une histoire allemande »,
traduit par Bernard Lortholary


Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] Hammer11

C’est un livre important sur une des périodes les plus noires de l’histoire allemande et sur un homme de grande probité dont personne n’avait encore écrit de biographie. Hans-Magnus Enzensberger s’est attelé à l’histoire du général allemand Kurt Freiherr von Hammerstein-Equord, a fait des recherches approfondies, interviewé les derniers survivants de sa famille et de l’entourage du général. Enzensberger a ainsi écrit une œuvre hors du commun, un document romancé.

Kurt von Hammerstein était le chef d'état-major général de la Reichswehr (i.e. l’armée allemande de la république de Weimar), un grand seigneur, un hobereau allemand, un ennemi acharné du national-socialisme, un témoin infaillible du déclin de sa classe sociale, celle des hobereaux et de l’aristocratie militaire. Il a donné sa démission en 1933 à la suite d’un discours confidentiel d’Hitler dévoilant son projet de guerre mondiale.

Hans-Magnus Enzensberger complète cette biographie du général par celle de sa femme et de ses sept enfants : une famille meurtrie par les catastrophes du XXe siècle, par la trahison, la résistance, l’espionnage et la détention de la famille en représailles. Plusieurs membres de la famille Hammerstein menaient une vie double et dangereuse à plus d’un titre, entre la résistance active au pouvoir nazi, et la participation à l’attentat du 20 juillet 1944 pour les fils, et l’espionnage en faveur de l’URSS pour les filles.

« Hammerstein ou l'intransigeance » est le roman documenté de l’affirmation de l’individu en face de prétentions collectives et autoritaires. C’est un roman d’aventure et l’histoire d’une famille, un hybride entre l’essai, le récit historique, la biographie, tout sauf de la fiction.
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyMer 3 Mar 2010 - 19:28

Peu à peu les ordures s' entassent au bord des rues. Les seringues et les bouteilles de bière
s' accumulent dans les parcs.
Partout sur les murs apparaissent de monotones graffiti au message autiste : évocation d' un MOI

qui n' existe plus.
On détruit les meubles dans les classes, les jardins puent la merde et l' urine... ce sont de minuscules

déclarations de guerre que sait interprétee le citadin expérimenté.

Hans Magnus ENZENSBERGER. - Perspectives de guerre civile
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Marie
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyMer 3 Mar 2010 - 20:28

Je note Hammerstein ou l' intransigeance, 2O1O, dont a parlé Maline.
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyMer 3 Mar 2010 - 20:48

Je ne l'ai jamais lu mais dans le film Journal intime l'ami intellectuel de Moretti cite souvent Hans Magnus Enzensberger et ce qu'il a dit sur l'image et la télévision. Cet intellectuel va finir captivé par la série Amour, gloire et beauté.
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyMer 3 Mar 2010 - 20:50

Je crois que ceux qui lisent l' allemand ont interet à le lire dans le texte... Enzensberger est réputé
styliste ...
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyJeu 4 Mar 2010 - 15:35

Je ne résite pas à l' envie de vous citer le début de Chicago Ballade :

L' étui à violoncelle s'ouvre, sur la doublure de velours d' un rouge vineux repose une mitrailleuse toute neuve.
A l' aube grise, on découvre les cadavres : au cours de sa ronde, le laitier les trouve auprès des bouches
à incendie, le lift boy dans le hall de l' hotel, le magasinier dans le hangar entre les bidons d' huile.
La plus grande teinturerie de la place a mis dans sa vitrine un écriteau sur lequel on lit :

" Ici, on répare et stoppe les trous de balles dans les vetements. Invisibilité garantie. "

C' est l' histoire d' Al Capone et de ses copains. "Une véritable contre société criminelle dont l' actuel
crime organisé américain est l' héritier."
C' est dans le Recueil : Politique et crime / Politik une Verbrechen, mais Chicago ballade est publié aussi
à part par l' Esprit frappeur, petit éditeur spécialisé dans les brulots politiques.

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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyJeu 18 Mar 2010 - 21:36

Je viens de découvrir un excellent article au sujet de « Hammerstein ou l'intransigeance. Une histoire allemande » dans Le Monde des Livres daté du 19 mars.
Citation :
Hammerstein, ni ange ni démon
Hans Magnus Enzensberger rend hommage au chef de l'armée de terre allemande, qui a choisi de se retirer en 1934

Dans un article publié en décembre 1989 par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, Hans Magnus Enzensberger s'interrogeait sur les mutations contemporaines de la figure du héros. Pendant des siècles, rappelait-il, les héros avaient été des " personnages plus grands que nature ". C'était l'époque où il fallait du grandiose pour faire un grand homme. L'époque où les idoles s'appelaient Alexandre, Auguste ou Napoléon.

Selon l'écrivain, ce " modèle traditionnel " s'était essoufflé au XXe siècle. " La place a été prise par des protagonistes différents, dont je soupçonne qu'ils sont plus importants, par des héros d'un genre nouveau, incarnant non point la victoire, la conquête ou le triomphe, mais le retrait, la dissolution, le démembrement. " Hitler et Staline étaient passés par là. Le héros d'autrefois entrait dans l'ère du soupçon. Le conquérant devenait suspect. Et les éloges étaient désormais réservés au résistant, à celui qui avait refusé de suivre la meute, celui qui avait su dire non. " Il y a tout lieu de se pencher sur ces spécialistes de la négation, car c'est sur eux que notre continent doit compter, s'il entend survivre ", expliquait alors Enzensberger.

Vingt ans plus tard, l'écrivain a tenu parole. Et c'est à l'un de ces " héros du retrait ", pour reprendre le titre de son article de 1989 (1), qu'il a choisi de rendre hommage, de façon magnifique, dans son dernier livre. Son nom ? Kurt von Hammerstein. Né en 1878 dans une vieille famille de la noblesse westphalienne, il a grandi sous Bismarck et Guillaume II, à l'époque où les héros à l'ancienne semblaient avoir encore de beaux jours devant eux. Envoyé à l'âge de 10 ans à l'école des cadets, admis vingt ans plus tard à l'école de guerre de Berlin, il gravit ensuite tous les échelons de la Reichswehr. Jusqu'à devenir, en 1930, chef de l'armée de terre. Autrement dit l'homme le plus puissant de l'armée allemande.

Dans les livres d'histoire, ce général de la vieille école n'a droit, au mieux, qu'à quelques lignes. On ne le croise ainsi qu'à cinq reprises dans les 2 500 pages que l'historien britannique Richard J. Evans a récemment consacrées à l'Allemagne des années noires (Le Troisième Reich, Flammarion, 3 vol., 2009).

La raison de cet oubli est simple : Hammerstein n'entre dans aucune des catégories dominantes de l'époque. En janvier 1934, un an après l'arrivée d'Hitler au pouvoir, il demande à être démis de ses fonctions. Puis il se mure dans le silence, jusqu'à sa mort en 1943. Il n'appartient donc ni à ces gradés qui ont participé à l'édification de l'ordre nazi, ni à ces militaires ayant basculé dans la résistance armée. En somme, ce n'est ni Blomberg ni Stauffenberg. Bref, pas de quoi passionner les historiens.

Héros très discret
Mais Enzensberger n'est pas historien, justement. Cette grande figure de la gauche intellectuelle allemande, romancier, poète, philosophe, éditeur, auteur d'une cinquantaine de livres et collectionneur de prix, aujourd'hui âgé de 80 ans, a toujours été fasciné par les destins ambivalents et les trajectoires sinueuses. C'est ce qu'il expliquait en 1987 au " Monde des livres " : " Je ne suis pas un moniste. Je n'ai jamais été totalement engagé. Même mon marxisme était sous restriction. Chaque chose a, selon moi, son revers, et la littérature est ce qui me permet de vivre ce revers. L'ambiguïté est un jeu. C'est là, il est vrai, un point de vue qui irrite mes compatriotes car ils aiment que les choses soient claires et les situations bien définies. Je les dérange. "

Depuis, il n'a pas changé d'avis. Et c'est pour cela que le " cas " Hammerstein l'a passionné. " Avec lui, confie-t-il dans un français impeccable, on n'est ni du côté de l'ange ni du côté du démon, mais sur le terrain gris de la morale politique. D'un point de vue littéraire, c'est très intéressant d'écrire le portrait d'un tel personnage. Beaucoup plus que de faire une hagiographie. "

Plus compliqué aussi. Car, pour saisir au plus près ce héros discret à l'intransigeance sans éclat, l'écrivain a dû se mettre, dit-il, " dans la peau d'un détective privé ". Il a d'abord fallu qu'il convainque les descendants d'Hammerstein de lui " ouvrir leurs tiroirs ". Il lui a ensuite fallu aller aux quatre coins de l'Allemagne, mais aussi aux Etats-Unis et en Russie, pour compléter une documentation éparse.

L'enquête a duré trois ans. Le résultat est un livre étonnant, qui ne ressemble en rien à une biographie classique, mais se présente plutôt comme un collage : s'y côtoient des extraits d'archives, des photos d'époque, des " gloses " sur des points d'histoire parfois peu connus (par exemple sur la coopération militaire de l'Allemagne et de l'URSS dans les années 1920), et enfin des conversations fictives - parfois très drôles - entre l'écrivain et tel ou tel personnage. Un peu à la façon des " dialogues des morts " chers à Fontenelle ou Diderot.

Si le terme de biographie ne convient pas, c'est aussi parce qu'Hammerstein est loin d'être le seul protagoniste du livre. On y croise en effet d'autres figures, comme le chancelier von Schleicher, dont le rôle fut si trouble dans les dernières heures de la République de Weimar. Et surtout des femmes aux destins incroyables. Les filles d'Hammerstein, par exemple : trois fortes têtes dont deux furent des égéries dans les milieux de l'espionnage kominternien, tandis que la dernière épousa un juif sioniste et émigra en Palestine... " Rien qu'avec chacune d'elles, il y aurait de quoi faire un roman ", convient Enzensberger. Le fera-t-il ? " Non. Je laisse cela à d'autres. Je déteste me répéter. " (Thomas Wieder. Le Monde des Livres, 19/03/2010)
(1) Voir Feuilletage, Gallimard, 1998

Hammerstein ou l'intransigeance. Une histoire allemande (Hammerstein oder der Eigensinn) d'Hans Magnus Enzensberger. Traduit de l'allemand par Bernard Lortholary, Gallimard, " Du monde entier ", 392 p., 23.50 €.

Extrait : " Conversation posthume avec Kurt von Hammerstein. ", p. 29.
H. : Vous avez voulu me parler ?
E. : Oui. Si vous avez un peu de temps.
H. : J'ai tout le temps. Mais à quel sujet ?
E. : Mon général, je suis tombé sur votre nom partout, à Berlin, à Moscou, au Canada... Votre famille...
H. : Ma famille ne regarde personne.
E. : Mais l'histoire, si, Herr von Hammerstein, où vous avez joué un rôle important.
H. : Vous croyez cela sérieusement ? Deux, trois ans peut-être, ensuite c'était fini, terminé. Vous êtes historien ?
E. : Non.
H. : Un journaliste ?
E. : Je suis écrivain. (...) J'écris un livre sur vous. (...) Je veux savoir très précisément comment les choses se sont passées, pour autant que ce soit possible. C'est pour cela que je suis ici. "
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Marie
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyLun 17 Mai 2010 - 2:33

Hammerstein ou l'intransigeance : Une histoire allemande
traduit de l'allemand par Bernard Lortholary
Gallimard

Passionnante est l’histoire du général Kurt von Hammerstein, et de sa famille nombreuse. Celui-ci a été l’unique général allemand qui, au moment de la prise de pouvoir par Hitler en 1933, a décidé de dire non. Issu de l’aristocratie prussienne, chef d’état major de toute l’armée, conscient, dès le début, du danger pour son pays et le monde de cette élection, il a démissionné .Si Hammerstein ne fit pas partie des officiers allemands, souvent issus comme lui de la vieille noblesse, qui s'engagèrent dans la résistance armée à Hitler, il choisit néanmoins clairement son camp et continua, jusqu’à sa mort en 1943, à exprimer sa détestation du régime nazi. Ses sept enfants seront eux aussi, d’une façon ou d’une autre, engagés dans une résistance , fidèles à leur père et refusant ,par exemple, que le drapeau nazi ne recouvre son cerceuil de leur père. Cachant des Juifs. Espionnant pour le Komintern, etc.

Une des filles, interrogée par l’auteur, dit:

"Aucun d’eux ne voulait être un héros. Ce n’était pas possible autrement, voilà tout. Ils ont simplement fait ce qui devait être fait."

Ils ont tous, en tout cas, pris beaucoup de risques sous ce régime dont le point fort n'était pas l'indulgence pour l'opposition, c'est le moins que l'on puisse dire. Ils ont eu beaucoup de chance aussi, Hammerstein père est donc mort dans son lit en 1943 et seules la mère et deux de ses filles ont été emprisonnées à Buchenwald en 45,otages des nazis qui croyaient encore pouvoir négocier avec les Alliés. Elles couraient le risque d’être exécutées à tout moment .

Ce n’est pas pour rien que ce livre est sous-titré Une histoire allemande, car- l’auteur l’explique dans son post-scriptum- à travers le récit de la vie de cette famille, « on retrouve et on peut montrer , ramassés sur un très petit espace, toutes les contradictions et tous les thèmes décisifs de la catastrophe allemande: depuis la mainmise de Hitler sur le pouvoir total jusqu’à l’hésitation titubante de l’Allemagne entre l’Est et l’Ouest, du déclin de la république de Weimar à l’échec de la résistance, et de l’attrait de l’utopie communiste jusqu’à la fin de la guerre froide. Cette histoire exemplaire, c’est aussi celle des derniers signes de vie d’une symbiose entre Allemands et Juifs, et elle montre aussi que, bien avant les mouvements féministes des dernières décennies, c’est de l’énergie des femmes que dépendit la survie des survivants. »

Peut être plus que le récit de la période hitlérienne, ce qui m’a intéressée est l’analyse de la genèse de l’épisode le plus tragique de l’histoire mondiale du siècle dernier.



Un extrait :

"Qu’on ait pu croire par la suite au mensonge qui déguisa ces « années folles » en âge d’or, c’est une énigme que ne saurait excuser ni l’ignorance, ni le manque de vision historique. Ce mythe inconsistant se nourrit bien plutôt d’un mélange d'envie, d’admiration et de kitsch: envie inspirée par la vitalité et admiration pour les productions d’une génération de grands talents, mais aussi nostalgie facile. On assiste à la millième représentation de L’Opéra de quat'sous, on est épaté par les prix atteints dans les ventes par les tableaux des Beckmann, Schwitters et Schad, on s’enthousiasme pour les copies de meubles du Bauhaus et l’on se repaît de films comme Cabaret, montrant un Berlin hystérique, pervers polymorphe, « canaille ». Un peu de décadence, un zeste de risque et une bonne dose d’avant-garde donnent aux habitants de l’Etat providence d’agréables frissons dans le dos.
Cette floraison d’une culture extrêmement minoritaire fait oublier le marécage où elle poussait. Car le monde intellectuel et artistique des années vingt n’était nullement immunisé, lui non plus, contre les états d’excitation de la guerre civile. Des écrivains et des philosophes comme Heidegger, Carl Schmitt ou Ernst Jünger mais aussi comme Brecht, Horkheimer et Korsch, opposaient à la pusillanimité de la classe politique le pathos de l’énergie résolue- résolue à quoi, cela ne leur importait qu’en second lieu. Et leurs suiveurs aussi, de gauche comme de droite, rivalisaient d’ostentatoire intransigeance.
A côté, les tenants d’une politique modérée étaient dépassés. Ils avaient l’air pâles et désemparés. Ils étaient totalement incapables de canaliser les peurs, les ressentiments et l’énergie destructive des masses. Hitler, lui, s’y entendait mieux que personne, et c’est pourquoi ils le sous-estimèrent, tous sans exception. Pour finir, il ne resta plus guère à la classe politique qu’à louvoyer entre la panique et la paralysie."

Beaucoup de sujets de réflexion, donc, dans cette histoire, qui incite aussi,bien sûr,à une méditation sur la morale individuelle et sa transmission .


On retrouve aussi dans le post- scriptum des explications de l’auteur sur la forme de son ouvrage, et sur les sources utilisées. Entretiens avec les survivants, documents d’archives, lettres et notes manuscrites , photographies parsemées à l’intérieur du livre ,mais aussi et c’est plus audacieux ,plus littéraire et souvent savoureux, présentation de certains épisodes sous forme de conversations posthumes avec certains personnages, et digressions personnelles intitulées « gloses » - sur la république de Weimar, sur la Russie, sur l'aristocratie et ses valeurs, sur l'ambiguïté et bien d’autres sujets.
Ce changement de style permanent, s’il peut surprendre , parvient à faire lire cet ouvrage très dense presque comme un roman, plus que comme un essai historique. Ce qui pourrait lui être reproché...

Dans un de ces entretiens posthumes, l’auteur fait dire à Hammerstein:

"Les relations avec Moscou sont un pacte avec Belzébuth. Mais nous n’avons pas le choix. La peur n’est pas une vision du monde."

Paroles réellement prononcées? Peu importe, l'esprit y est, et quel esprit!
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyLun 17 Mai 2010 - 7:23

Marie a écrit:
On assiste à la millième représentation de L’Opéra de quat'sous, on est épaté par les prix atteints dans les ventes par les tableaux des Beckmann, Schwitters et Schad, on s’enthousiasme pour les copies de meubles du Bauhaus et l’on se repaît de films comme Cabaret, montrant un Berlin hystérique, pervers polymorphe, « canaille ». Un peu de décadence, un zeste de risque et une bonne dose d’avant-garde donnent aux habitants de l’Etat providence d’agréables frissons dans le dos.
J'ai cru à un moment qu'il était fait allusion au présent... A part pour les peintres, où les noms ont changé...
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyLun 17 Mai 2010 - 19:07

Merci, Marie !
Je reconnais bien là le style et la pensée d' Enzensberger.
Un des écrivains les plus lucides sur son époque !
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Anna
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyDim 29 Aoû 2010 - 16:24

J'ai découvert ce livre cette semaine et je l'ai vraiment trouvé intéressant. En plus, l'auteur a trouvé le moyen de faire en sorte que son livre ne soit pas ennuyeux et je pense qu'il peut ainsi être lu par le plus grand nombre.

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Anna
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyMar 14 Déc 2010 - 14:07

Le magazine "Lire" l'a désigné meilleur livre de l'année et le numéro de décembre contient un entretien avec son auteur Hans Magnus Enzensberger.
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyMar 14 Déc 2010 - 18:45

Mille excuses, Maline, c' est de l' homme Hammerstein dont tu parles, pas seulement celui d' Enzensberger, et c' est vrai, il le mérite !
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Maline
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyMar 14 Déc 2010 - 19:50

@bix
Il n'y aucune raison de t'excuser. La réussite de ce livre est faite par la rencontre - au-delà des décennies - de deux hommes d’exception, l’écrivain et son sujet. Les deux exigent le respect.
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MessageSujet: Re: Hans Magnus Enzensberger [Allemagne]   Hans Magnus Enzensberger [Allemagne] EmptyMar 14 Déc 2010 - 23:17

Je l'ai pris en librairie aujourd'hui suite à vos échanges (j'avais aussi repéré l'article dans le magazine LIRE). J'ai lu les premières pages et il me tarde de m'y mettre très prochainement.
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