Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Diane Meur [Belgique]

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MessageSujet: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyMer 2 Jan 2008 - 18:08

Diane Meur [Belgique] Diane-11

Bio :
. DIANE MEUR, traductrice et romancière, est née à Bruxelles en 1970 et vit à Paris depuis vingt ans. Dans ce livre, où la maîtrise narrative le dispute à une fantaisie hantée, elle renoue avec la veine historique de son premier roman, La Vie de Mardochée de Löwenfels, écrite par lui-même (Sabine Wespieser éditeur, 2002) qui lui valut un accueil critique et public très favorable.


Des vivants et des ombres
Citation :
Le prix Rossel 2007 et le prix Rossel de la jeunesse ont été remis ce mercredi en début d'après-midi à Diane Meur pour son livre "Les vivants et les ombres". Il y a deux ans déjà un même auteur avait cumulé les deux prix.
Edtions Wespieser -(711 pages)


Les amateurs de récits historiques vont adorer. Pour les autres mieux vaut se concentrer dès le départ car cette histoire passionnante se déroule sur plus d'un siècle (de 177O à 1890) au sein d'une région de Pologne, longtemps divisée et au passé trouble, en Galicie exactement, sous le joug alors de l'Empire autrichien.

L'originalité de cette gigantesque saga familiale réside dans le fait que le narrateur se trouve être la maison elle-même, seule témoin du passé et complice des secrets , joies ou drames de ses habitants successifs. Avec elle, nous entrons au coeur de cette famille de riches propriétaires terriens et cotoyons deux mondes différents: celui des maîtres et celui de leurs serfs ruthènes (ukrainiens en fait) avant leur libération (qui ne change pas grand chose d'ailleurs!)


Le récit débute par l'arrivée du jeune et fringant Jozef Zemka, fils de confiseurs, invité à une soirée chez le Baron Von Kotz dont la maison appartenait autrefois à ses nobles aieuls. Parvenant à s'introduire sous le couvert d'intendant, il va séduir leur fille Clara et récupérer ainsi à la mort de ses beaux parents, son bien familial.

Clara déchantera vite devant le vrai visage de son mari mais lui donnera cinq filles dont nous suivons les périples et leurs amours parfois contrariés. Promises à des vies mornes et passives à l'image de cette maison, certaines trouveront par l'amour ou la fuite un échappatoire à leur destinée. D'autres souffriront ou subiront jusqu'à la fin l'autorité du patriarche Jozef , mais toutes lutteront à leur manière pour imposer leurs choix de vie.
Seule témoin immuable: la maison par laquelle nous découvrons leurs plus intimes pensées, leurs émois ou leurs passions les plus intenses, tous ces sentiments que l'oppression des lieux et du redoutable Jozef stigmatisent et exacerbent. On est rapidement happé par ce récit où la tension palpable, le rythme effréné et l' écriture fine et juste nous fascinent et finissent par nous envoûter totalement.

Une oeuvre dense et riche, et un style limpide mêlant habilement rêve et réalité, qui nous habite encore longtemps la dernière page tournée. UIne belle page de la grande Histoire aussi, traitée de superbe façon! Ne le ratez pas...:heart:


Dernière édition par le Mer 2 Jan 2008 - 18:18, édité 1 fois
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kenavo
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyMer 2 Jan 2008 - 18:18

Merci pour cette critique - elle me donne envie de découvrir ce livre - surtout que je viens de constater que Diane Meur est la traductrice de Paul Nizon drunken (que je lis moi-même en allemand - mais duquel je ne lis que du bien dans le feuilleton français.. donc, le travail de Diane Meur doit aussi être très bon sur ce plan content )
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyMer 2 Jan 2008 - 18:20

J'avais entendu beaucoup de bonnes critiques dans les journaux mais ton avis m'est bien plus précieux Aériale flower
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyMer 2 Jan 2008 - 18:23

Oui Kenavo, effectivement dans une bio plus complète, j'ai lu qu'elle s'était distinguée d'abord en tant que traductrice chez Paul Nizan.
Son écriture est une merveille , fine et maîtrisée (ce qui est remarquable pour une si jeune romancière) et la collection qui l'édite ne peut que te plaire, j'en suis certaine Very Happy

Un petit interview de Diane Meur sur You tube!
ICI
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyMer 2 Jan 2008 - 18:29

sentinelle a écrit:
J'avais entendu beaucoup de bonnes critiques dans les journaux mais ton avis m'est bien plus précieux Aériale flower

Sentinelle, je commence à connaître un peu tes goûts à présent, et j'ai pensé aussi que ce livre pourrait t'intêresser , d'autant que son auteure est une de tes compatriotes cheers
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyMer 2 Jan 2008 - 18:43

aériale a écrit:
Sentinelle, je commence à connaître un peu tes goûts à présent, et j'ai pensé aussi que ce livre pourrait t'intêresser , d'autant que son auteure est une de tes compatriotes cheers
oui

Extrait d'un article paru dans le journal belge La Libre :

Citation :
Double récompense pour Diane Meur

Mis en ligne le 05/12/2007 dans le journal La Libre
Le prix Victor Rossel des jeunes a été lancé en 2001 et est doté de 1.500 euros.

Le prix littéraire Victor Rossel 2007 et le prix Rossel des jeunes ont été remis mercredi peu avant 14 heures à Diane Meur pour son livre 'Les vivants et les ombres', paru aux éditions Sabine Wespieser. Il y a deux ans déjà un même auteur, Patrick Delperdange, qui avait également publié un livre aux éditions Sabine Wespieser, avait cumulé les deux prix.
L'histoire racontée par Diane Meur est une grande saga familiale qui se déroule en Galicie, aux confins de la Pologne, au XIXème siècle. Diane Meur a remporté le prix Victor Rossel par cinq voix contre deux attribuées à Charly Delwart. Le jury est composé de sept écrivains, tous anciens prix Rossel.

Chez les jeunes, elle l'a emporté par sept voix contre quatre, ces dernières ayant également été attribuées à Charly Delwart pour son livre 'Circuit' paru au Seuil. Le jury du prix de la jeunesse est composé d'une douzaine de rhétoriciens de la Belgique francophone. "Je suis effarée. Je ne m'imaginais jamais recevoir deux prix. Je n'ai pas écrit ce livre pour les jeunes mais pas vraiment non plus pour les adultes mais plutôt pour moi. Ce livre compte tout de même 721 pages mais est vivant", a déclaré la lauréate 2007.

"Il s'agit d'une saga familiale dont le narrateur est une maison. Cette originalité a plu aux membres du jury. L'histoire se déroule dans une région pas connue, la Galicie, au travers de plusieurs générations mais le lecteur ne s'ennuie jamais car il y a sans cesse des rebondissements. Les deux jurys ne se sont d'ailleurs pas concertés. Ces deux prix prouvent que ce livre qui s'ouvre vers le rêve est destiné à un public divers", a expliqué Jean-Claude Vantroyen, secrétaire du jury du prix Victor Rossel.
Diane Meur est née en 1970 à Bruxelles, ville qu'elle a quittée à l'âge de 17 ans pour Paris où elle vit toujours. A Paris, elle a intégré l'Ecole Normale Supérieure en sections lettres modernes avant de se lancer dans la traduction.

Elle s'est lancée dans l'écriture en 2002 avec 'La Vie de Mardochée de Löwenfels, écrite par lui-même', un premier roman déjà de 621 pages. Elle partage son temps entre l'écriture (avec trois titres parus aux éditions Sabine Wespieser et deux récits pour la Jeunesse parus chez Labor) et la traduction de littérature allemande.

"Pour mon dernier roman, j'ai été inspirée par la littérature, la philosophie et la musique", confie Diane Meur, qui n'a pas encore de projets arrêtés pour son prochain livre. Le Prix littéraire Victor Rossel, créé en 1938 et décerné à un écrivain belge ou domicilié en Belgique, est doté de 5.000 euros et est symbolisé depuis l'édition 2007 par le livre d'ardoises, une ½uvre d'art d'une artiste belge, Anne Jones.
Le prix Victor Rossel des jeunes a été lancé en 2001 et est doté de 1.500 euros.
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyMer 2 Jan 2008 - 19:52

Ce roman est dans une de mes AAL ( armoires à lire) ainsi que le précédent, dont j'avais aimé le titre: La vie de Mardochée de Löwenfels écrite par lui-même
......
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Marie
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyVen 18 Jan 2008 - 1:01

Les vivants et les ombres

Alors là, c'est le cas de le dire, les murs ont des oreilles! A l'affut de tout, la moindre conversation entre humains ou entre casseroles.
C'est donc, Aériale l'a raconté, une saga familiale ,racontée uniquement à travers ce que cette maison peut saisir des évènements extérieurs d'une histoire très riche en évènements, celle de cette région au départ Pologne devenue Galicie, pendant une centaine d'années. Et surtout , bien sûr, de la vie familiale qu'elle abrite, très mouvementée elle aussi. Le chef de famille , fils de confiseur, a réussi à épouser la fille d'un comte , "quartiers de noblesse irréprochables et profil de mouton" , et , dans la propriété, construit aussi une petite usine de confiserie qui semble ne fabriquer qu'une sorte de bonbons , les pastilles de la Vierge, qui deviendront plus tard les pastilles de Sissi , les opérations de marketing étant déjà d'actualité à l'époque..
Révolutions, émeutes, et fin de la féodalité , mais aussi antisémitisme marqué pour la vie extérieure, amours contre son rang et enfants illégitimes à l'intérieur.
Bref, une vie chargée...et on ne peut en vouloir à cette maison d'avoir ...déménagé.
Très agréable à lire, très bien documenté, et moi qui connaissais très peu l'histoire de ces pays, j'ai appris beaucoup de choses!
Je me lève aussi la nuit pour essayer d'entendre ce que mes casseroles ont à se dire, mais je pense que cela va vite s'arranger?

Un petit extrait:

Ce ne fut pas la gestion de Wioletta qui coula la sucrerie, bien qu'on prédit dans la région qu'il ne pouvait rien arriver de mieux à une affaire ainsi tombée en quenouille. Ce ne furent pas non plus les modestes revendications de ses employés, ni le boom du sucre russe, qui restait cher à importer. Ce qui perdit l'entreprise si florissante de Jozef fut la décision de l'archiduc Rodolphe , en janvier 1889 , de mettre fin à ses jours dans son pavillon de chasse de Mayerling , avec sa très jeune maîtresse la baronne Vetsera.
J'appris ce drame, comme de juste, dans les cuisines . J'arrivai là un matin, avide de papotages fleurant bon, eux, le monde des vivants; et qel ne fut pas mon étonnement en découvrant , autour de la grande table, notre personnel féminin changé en assemblée de pleureuses!
.....

A l'étage des maîtresses, on ne pleurait pas; c'était pourtant là qu'il y aurait eu le plus de quoi pleurer. Elles l'ignoraient encore, les deux demoiselles, mais c'était, à terme, la fin de leur fortune.
Les "Délices de Sissi"? Ce nom, décidément, sonnait comme une mauvaise blague. En fait de délices, la mère du suicidé avait eu, en vingt ans: un beau-frère, Maximilien, fusillé au Mexique; une belle-soeur, veuve du précédent, devenue folle de chagrin; un cousin, l'extravagant Louis II de Bavière, retrouvé noyé dans des circonstances obscures; sans compter des autres parents et amis, qui ,autour d'elle, sombraient dans la démence ou mouraient atrocement. Mayerling était le drame de trop. Dès la semaine suivante affluèrent ici des courriers de pharmaciens annulant leurs commandes, il fallut suspendre la production, faire dessiner de nouvelles boîtes portant la sombre mention " Pastilles Incarnadines" et les mettre hâtivement en vente pour éponger le manque à gagner........
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyVen 18 Jan 2008 - 6:43

Marie a écrit:

Très agréable à lire, très bien documenté, et moi qui connaissais très peu l'histoire de ces pays, j'ai appris beaucoup de choses!
Je me lève aussi la nuit pour essayer d'entendre ce que mes casseroles ont à se dire, mais je pense que cela va vite s'arranger?

Laughing ... moi je n'ai pas entendu mes casseroles, mais cette maison m'a longtemps habitée! Je suis contente que tu aies apprécié Marie.
Une belle découverte qui nous emporte très loin ! Idea
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptySam 16 Fév 2008 - 11:56

Les vivants et les ombres est une saga familiale déployée sur plus d'un siècle d'histoire.

Nous sommes au XIXe siècle en Galicie, région de l'Europe de l'Est située le long des Carpates. Possession de l'empire austro-hongrois des Habsbourg depuis le premier partage de la Pologne en 1772, carrefour multiculturel dans lequel se côtoient avec quelques difficultés polonais, ruthènes, russes, prusses et juifs, ce roman nous conte l'ascension puis la décadence de Jozef Zemka, polonais ambitieux qui veut reconquérir le domaine fondé par son noble ancêtre désargenté en mariant la fille de l'actuel propriétaire.

L'originalité du roman repose sur le fait que la narratrice n'est autre que la maison du domaine. Mariages, ambitions, relations difficiles entre polonais (propriétaires et seigneurs des terres) et ruthènes (serfs), fin de la féodalité, début de l'industrialisation, émeutes, luttes pour l'indépendance polonaise, antisémitismes, amours, adultères, trahisons, tous ces petits et grands événements seront épiés et commentés sans complaisance par cette noble maison qui se cache encore pour un temps derrière son fronton néo-classique.

Mais plus que tout, la narratrice s'intéresse aux femmes du domaine, à leur destin souvent bridé par la bienséance et le contexte historique de l'époque.
Et il y a de quoi observer ! Clara, la femme de Jozef Zemka, donnera naissance à cinq filles, au plus grand désespoir de son époux. Cinq fardeaux à marier, pas de descendant mâle pour reprendre le domaine, cinq destins de femmes finement analysées par notre fidèle narratrice.
Condamnées à des mariages arrangés, à la réclusion domestique, au couvent, certaines trouveront pour un temps le bonheur dans les bras d'un homme aimé mais la culpabilité et les conventions reprendront assez vite le dessus. Et pourtant, ici aussi la révolte gronde ! Certaines n'hésiteront pas à briser les chaînes de la convention sociale pour assumer leur choix et goûter à la liberté. Notre noble narratrice, féminine dans l'âme, ne sera d'ailleurs pas en reste dans cette dernière aventure...

Diane Meur nous convie donc à une grande saga familiale ayant pour cadre la Galicie au XIXe siècle, région mal connue et au passé historique mouvementé.
On pouvait craindre une certaine lourdeur et quelques longueurs lorsque nous voyons le nombre de sujets traités, et pourtant il n'en est rien. Diane Meur a des talents de conteuse et une plume légère et ciselée nous rapporte tous ces faits avec une facilité de lecture déconcertante.

Merci à Aériale d'avoir ouvert un fil sur cette auteure et à Marie de nous proposer ce roman dans le cadre du cerclage.
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptySam 16 Fév 2008 - 15:26

sentinelle a écrit:
Merci à Aériale d'avoir ouvert un fil sur cette auteure et à Marie de nous proposer ce roman dans le cadre du cerclage.
Very Happy Je suis contente qu'il t'ait plu Sentinelle, ce livre ne peut que satisfaire les lecteurs avides de connaissances débordant le simple cadre de la saga familiale.
Outre le thème sur le statut des femmes de cette époque, Diane Meur s'intéresse aussi aux conflits qui ont agité cette partie de l'Europe au 19ème siècle, l'arrivée du progrès (avec l'apparition du chemin de fer) et l'évolution des propriétaires terriens en industriels.
Des thèmes riches et au final une superbe fresque historique ...alors profitez du cerclage proposé par Marie pour vous aussi tomber sous le charme de cette histoire!
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyDim 25 Mai 2008 - 13:32

"Les vivants et les ombres"

Avec « Les vivants et les ombres », Diane Meur nous entraîne en Galicie, région située aux confins de la Pologne et de l'Ukraine. C'est près du petit bourg de Grynow qu'au début du XVIIIème siècle, un aristocrate polonais, le comte Ponarski, fit construire une grande demeure à la façade néo-classique. Quand, soixante ans plus tard la Pologne fut dépecée par ses puissants voisins, les empires Russe et Austro-Hongrois, le "dwor" (manoir) échut au baron Von Kotz.

C'est en l'année 1820 que commence véritablement le récit, avec la rencontre, puis les épousailles de Jozef Zemka, intendant du domaine, avec la fille du baron, Clara von Kotz.

Ce sont les membres de cette famille Zemka que nous allons suivre sur près de 700 pages, de l'aube du XIXème siècle aux prémices de la première guerre mondiale en 1914.

Pour nous raconter sur une période d'un siècle les évenements et les différents acteurs qui apparaîtront au fil du récit, la narratrice de cette histoire ne sera autre que la maison elle-même, une maison dotée d'une conscience, d'une mémoire et aussi d'une bonne dose de curiosité, ce qui permettra de découvrir non seulement chacun des membres de la famille Zemka dans son intimité mais aussi d'apprendre les propos qui s'échangent entre les domestiques, que ce soit à l'écurie ou dans les cuisines.
Nous allons donc devenir les témoins et les proches de cette famille, apprendre à connaître chacun des habitants de cette demeure et à suivre les vicissitudes que leur réservent les bonnes et les mauvaises surprises de l'existence.
Nous allons suivre sur près d'un siècle Jozef et Clara Zemka, leurs filles : Urszula, Maria, Wioletta, Jadwiga et Zosia, ainsi que tous ceux qui les entourent, cousins, maris, enfants, domestiques... au fil d'un récit captivant qui nous dressera les portraits de tous ces personnages dans toute leur grandeur mais aussi dans toutes leurs faiblesses.

En ce XIXème siècle troublé par les révolutions et les luttes pour l'indépendance face aux impérialismes russes et austro-hongrois, cette région de Galicie où se déroule notre histoire, sera le décor de nombreux drames dont les origines prennent leurs sources dans la grande et la petite Histoire. Nous assisterons aux déchirements, aux doutes et aux espoirs des protagonistes de ce roman, personnages attachants, vulnérables et en proie à maintes passions au sein de cette micro-société qu'est la grande maison sous le toit de laquelle ils sont réunis, cette maison qui les observe avec infiniment de fascination et d'indulgence envers les errements des uns et des autres.

Bien loin des poncifs habituels au genre romanesque des sagas familiales, le texte de Diane Meur se rapproche de cette dimension épique que l'on retrouve essentiellement dans la littérature nord-américaine, avec une profusion de personnages, d'évenements et d'interactions entre ce qui est du domaine de l'intime et ce qui relève de la grande Histoire. Dimension épique donc, mais aussi dimension poétique à travers la vision que porte sur le monde la narratrice de ce récit, la maison Ponarski-Zemka, demeure séculaire dotée d'une existence secrète qui lui permet d'être le témoin de tout ce qui se passe entre ses murs, des plus grands bouleversements aux faits les plus infimes :

« ET VOICI LE TABLEAU d'une belle nuit d'août.
J'aime la nuit, ses bruits et ses silences. J'aime ses odeurs plus que celles du jour, qui ne font que suivre les hommes comme de braves toutous – les fumets de cuisine jappent aux basques des laquais qui montent l'escalier, l'eau de Cologne de Jozef frétille de la queue et renverse tout sur son passage, et quand une femme de chambre ouvre un bahut, lavande, poussière et renfermé sautent sur ses genoux, comme une portée de chiots réclamant leur gamelle.
Les odeurs nocturnes, elles, sont plus indépendantes. Elles viennent d'on ne sait où et vont où elles veulent, comme un fier peuple nomade qui se rit des attaches et s'installe pour bivouaquer à l'endroit qui lui plaît. Elles se glissent sous les portes et dans l'entrebaîllement des fenêtres, visitent les caves, inspectent les pièces d'apparat en se poussant du coude : ces joliesses figées leur paraissent un peu mièvres.
Ainsi le grand salon dont on a laissé, cette nuit, quelques carreaux ouverts. Tous les parfums d'herbe et de fleurs des champs s'y sont invités à un bal clandestin et virevoltent sous l'archet d'un grillon violoneux. Dehors, sous la lune, les meules les attendent, comme de grosses poules couveuses sur leurs trois bâtons de bois. Et elles murmurent, indulgentes : « Allons...revenez... » mais savent bien qu'avant l'aube, on ne les écoutera pas. »


Servi, comme on le voit, par une prose généreuse et inventive, le roman de Diane Meur – récit baroque et foisonnant où se bousculent les premiers et les seconds rôles, les vivants et aussi les ombres de ceux qui peuplèrent les chambres, les couloirs, les salons et les escaliers de cette demeure – ce roman donc, d'une remarquable richesse narrative, est un récit ample et touffu, une saga aux innombrables figurants qui se lit avec passion et avec bonheur.
Un grand moment de lecture.
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptySam 31 Mai 2008 - 19:19

Les vivants et les ombres


En Galicie, terre rattachée à l'empire austro-hongrois depuis le partage de la Pologne, la famille Zemka, en la personne de Jozef, reconquiert un domaine fondé, au début du XVIIIè siècle, par un ancêtre noble, le comte Fryderyk Ponarski, puis racheté par une autre famille, les von Kotz. En épousant Clara von Kotz, Jozef Zemka part sur les traces de Fryderyk et connait une ascension rapide. Ainsi commence cette très belle saga familiale où l'ascension comme le déclin se fera au rythme des grands évènements historiques: la révolution de 1848 et les tensions annociatrices du désastre de la Guerre 14/18....tout ce qui construit l'histoire de l'Europe.
Jozef Zemka, à son grand désespoir, n'aura que des filles, Maria, Urzula, Wioletta, Jadwiga et Zozia, et se comportera avec sa famille comme un abominable tyran domestique. Les femmes n'ont comme horizon que la sphère domestique et sont réduites, de mère en filles et de filles en nièce, à attendre l'amour en épiant l'horizon des visites et des bals. Parfois l'amour frappe, incongru, à l'âge de la maturité et apporte la joie dans la plénitude d'une passion avec un jeune homme: c'est ce que vit Clara avec le précepteur de ses filles, Zygmunt Borowski. Clara se trouve, pour la première fois de sa vie, belle et intelligente aux yeux d'un homme et connait enfin le bonheur d'aimer et être aimée. D'ailleurs, le piano reprend du service puisque Zygmunt aime l'entendre jouer et que pour lui, rien que pour lui, elle renoue avec ses premières amours musiciennes.
Mais l'amour surgit aussi dans le coeur de jeunes filles à peine écloses, de jeunes filles qui, dans leur naïveté virginale, offre leur précieux trésor à l'homme qu'elles aiment pensant le gagner par le don de soi: Wioletta, la belle et farouche Wioletta aux pinceaux et fusains talentueux, se laisse prendre au piège en aimant ardemment le promis de sa soeur Urzula et en croyant qu'il la choisira au dernier moment! Las, mille et une fois hélas! Agenor Karlowicz, jeune homme indécis, indolent, inodore et sans saveur (c'est pourquoi, le lecteur se demande encore ce que Wioletta a bien pu lui trouver!), non content de déflorer Wioletta, ira consommer l'hyménée dans les bras d'Urzula et condamnera, inconsciemment, Wioletta à la pire opprobre: un enfant illégtime et la réclusion honteuse au coeur de l'univers domestique. Wioletta, qui aurait aimé étudier, apprendre, se voit considérer comme une fille perdue et est séparée à jamais de son enfant. Wioletta, une ombre vivante errant dans la maison, muette et transparente aux yeux des autres...d'ailleurs, lorsque Jozef reçoit, elle doit rester recluse dans sa chambre! Les années passent, le siècle meurt, un autre naît, au fil des saisons, des pluies, des chaleurs estivales, la famille s'agrandit, certains membres s'engagent dans le combat pour l'indépendance de la Pologne et se voient contraints à l'exil, d'autres demeurent et construisent l'avenir industriel grâce au sucre des betteraves! Les familiers changent: le médecin de famille, Salomon Weinberg, laissera place au prince Dubinski sur les conseils duquel Wioletta lira les carnets de bords de son grand-père et apprendra qu'une branche de sa famille paternelle appartint à la communauté juive avant de se convertir sous l'influence d'un certain Jacob Frank....au grand dam d'un Jozef vieillissant!
Diane Meur fait appel à une étrange narratrice: la maison du domaine qui derrière sa façade blanche et son fronton néo-classique, épie ses habitants. Elle est indiscrète, furète partout, inspecte de la cave au grenier, guette les échos de l'histoire, les bribes de conversations intimes. Elle est partout, voit tout et entend tout. Elle attise les passions et les envies et tissent les destins. Elle connaît les vivants mieux qu'eux-mêmes, elle garde au coeur de sa mémoire les ombres du passé, les fantômes qui vivent dans ses murs, oubliés depuis si longtemps par les vivants. Mais les vivants possèdent quelque chose que la maison n'a pas et qu'elle leur envie: leurs drames, leurs désirs et leur mobilité. Sous la plume de Diane Meur, au souffle romanesque éblouissant, le lecteur se trouve au coeur de la maison et l'accompagne dans ses observations: c'est l'odeur des épices, des plats et des vins ou celui des espoirs et de l'amertume d'un chagrin inconsolable, ce sont les saisons qui rythment la vie des habitants, la surprise éprouvée devant un rideau qui bruisse sous la brise estivale ou le craquement des boiseries un soir d'hiver apportant une note menaçante dans la nuit. On déambule dans les pièces qui ne changent pas, on écoute les conversations des batteries de cuisine, de l'argenterie, des rideaux ou encore du piano. On est l'âme de la maison, on respire la poussière odorante des années, des siècles, on est les souvenirs d'une époque, d'un mode de vie, des vies fragiles qui s'éteignent heureuses ou non et disparaissent dans les ombres de la maison.
Le thème de l'exil et de la perte de ce qu'on laisse derrière soi est également très fort: l'exil intérieur vécu douloureusement par Wioletta, l'abandon obligé de son enfant, l'exil de Maria en Turquie, l'exil religieux de Jadwiga dans sa cellule de nonne, l'exil de Tessa et sa famille vers les Etats-Unis dont la chute du roman amorce une réponse à l'interrogation "Qu'emporte-t-on avec soi lorsque l'on quitte la terre natale et perd-t-on tout ce qui nous a construit?". Une bien jolie réponse donnée par la narratrice.
Le foisonnement et les interactions entre les personnages principaux et secondaires donnent un souffle épique au roman digne d'un roman de Tolstoï et offrent un moment de grand bonheur de lecture!

"Sur l'arrière il y a le parc, les champs. les jours d'été, une brume de chaleur voile les collines et au-dessus des blés l'air tremble, habité de guêpes et de papillons. il y a les fermes aussi, dont les toits descendent si bas qu'à herbe haute, quand je n'en aperçois plus les fenêtres ni les portes, elles semblent de chastes jupes dont s'élève, en guise de torse, une mélancolique fumée.
Parfois les enfants de paysans viennent ici marauder une poire, une poignée de cerises. Du temps de Gavryl ils auraient reçu des pierres, des injures dans leur langue, peut-être la menace d'un rapport au bailli.(...) Sur l'avant c'est le portique à colonnade, l'entrée d'honneur, la grille qu'on ouvre grand aux jours de réception. A ma gauche s'alignent les soixante maronniers de l'avenue de la gare, laquelle m'est cachée par un repli de terrain. On la dit grandiose....."
(p 9 et 11)
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptyJeu 14 Aoû 2008 - 12:13

Les vivants et les ombres

Après avoir surmonté les toutes premières pages qui m'ont paru un peu touffues, le reste m'a captivée et enchantée.
D'autres ont déjà fait de beaux résumés et commentaires, je ne répéterai donc pas. Je voudrais simplement dire que malgré son épaisseur, cette grande saga familiale se lit rapidement, l'attention ne faiblit jamais. J'ai trouvé l'écriture très élégante, comme allant de soi, un vrai bonheur. Le contexte historique de cette région de Pologne dont je ne connaissais rien est assez difficile mais très abordable et intéressant, et apporte un intérêt supplémentaire à cette histoire déjà bien complexe.

Un myriade de personnages dont on suit l'histoire facilement, on s'y attache, on veut savoir. Pas de suspense à proprement parler mais quand même de petits titillements prometteurs ici et là qui relancent l'intérêt régulièrement. Ce n'est pas un luxe compte tenu de l'épaisseur de ce roman où la petite histoire se mêle à la grande mais ne lasse jamais le lecteur.

Une narration originale, un style recherché mais pas prétentieux, beaucoup d'humour, tout en subtilité, un ton joueur et moqueur parfois et plein de fantaisie (le ton de la maison, c'est elle, la coquine), pas mal d'émotions mais pas de larmoiements. L'auteur s'intéresse plus particulièrement aux femmes de cette grande famille et il ne fait pas bon être trop jolie sous la plume de Diane Meur !

Un bon moment passé avec ce livre, un auteur que j'ai découvert grâce au portail et que je vais "suivre" un peu Very Happy
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MessageSujet: Re: Diane Meur [Belgique]   Diane Meur [Belgique] EmptySam 14 Mar 2009 - 14:04

sentinelle a écrit:
Les vivants et les ombres est une saga familiale déployée sur plus d'un siècle d'histoire.

Citation :
L'originalité du roman repose sur le fait que la narratrice n'est autre que la maison du domaine. Mariages, ambitions, relations difficiles entre polonais (propriétaires et seigneurs des terres) et ruthènes (serfs), fin de la féodalité, début de l'industrialisation, émeutes, luttes pour l'indépendance polonaise, antisémitismes, amours, adultères, trahisons, tous ces petits et grands événements seront épiés et commentés sans complaisance par cette noble maison qui se cache encore pour un temps derrière son fronton néo-classique.
Mais plus que tout, la narratrice s'intéresse aux femmes du domaine, à leur destin souvent bridé par la bienséance et le contexte historique de l'époque.
Et il y a de quoi observer ! Clara, la femme de Jozef Zemka, donnera naissance à cinq filles, au plus grand désespoir de son époux. Cinq fardeaux à marier, pas de descendant mâle pour reprendre le domaine, cinq destins de femmes finement analysées par notre fidèle narratrice.
Condamnées à des mariages arrangés, à la réclusion domestique, au couvent, certaines trouveront pour un temps le bonheur dans les bras d'un homme aimé mais la culpabilité et les conventions reprendront assez vite le dessus. Et pourtant, ici aussi la révolte gronde ! Certaines n'hésiteront pas à briser les chaînes de la convention sociale pour assumer leur choix et goûter à la liberté. Notre noble narratrice, féminine dans l'âme, ne sera d'ailleurs pas en reste dans cette dernière aventure...

Merci à Aériale d'avoir ouvert un fil sur cette auteure et à Marie de nous proposer ce roman dans le cadre du cerclage.
Merci Sentinelle, donne le goût de lire ce livre. Particulièrement ce passage de Chatperlipopette
Citation :
Mais l'amour surgit aussi dans le coeur de jeunes filles à peine écloses, de jeunes filles qui, dans leur naïveté virginale, offre leur précieux trésor à l'homme qu'elles aiment pensant le gagner par le don de soi: Wioletta, la belle et farouche Wioletta aux pinceaux et fusains talentueux, se laisse prendre au piège en aimant ardemment le promis de sa soeur Urzula et en croyant qu'il la choisira au dernier moment! Las, mille et une fois hélas! Agenor Karlowicz, jeune homme indécis, indolent, inodore et sans saveur (c'est pourquoi, le lecteur se demande encore ce que Wioletta a bien pu lui trouver!), non content de déflorer Wioletta, ira consommer l'hyménée dans les bras d'Urzula et condamnera, inconsciemment, Wioletta à la pire opprobre: un enfant illégtime et la réclusion honteuse au coeur de l'univers domestique. Wioletta, qui aurait aimé étudier, apprendre, se voit considérer comme une fille perdue et est séparée à jamais de son enfant. Wioletta, une ombre vivante errant dans la maison, muette et transparente aux yeux des autres...d'ailleurs, lorsque Jozef reçoit, elle doit rester recluse dans sa chambre! Les années passent, le siècle meurt, un autre naît, au fil des saisons, des pluies, des chaleurs estivales, la famille s'agrandit, certains membres s'engagent dans le combat pour l'indépendance de la Pologne et se voient contraints à l'exil, d'autres demeurent et construisent l'avenir industriel grâce au sucre des betteraves! Les familiers changent: le médecin de famille, Salomon Weinberg, laissera place au prince Dubinski sur les conseils duquel Wioletta lira les carnets de bords de son grand-père et apprendra qu'une branche de sa famille paternelle appartint à la communauté juive avant de se convertir sous l'influence d'un certain Jacob Frank....au grand dam d'un Jozef vieillissant!


Dernière édition par bulle le Dim 15 Mar 2009 - 21:56, édité 1 fois
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