- Citation :
- Brian Wilson Aldiss, OBE, né le 18 août 1925 à Norfolk est un écrivain anglais de fiction et science-fiction anobli en 2005 pour service rendus à la littérature.
Il a également été libraire, rédacteur littéraire et essayiste.
source: wikipedia
Je le mets ici car il est britannique.
Voilà un auteur de SF que je l'aime!
Je suis venue vous parler de son Hélliconia. Il a en effet produit une volumineuse et dense trilogie connue sous le nom de "trilogie d'Helliconia" qui narre les multiples péripéties de personnages non moins multiples sur une planète lointaine et neuve.
Voici le quatrième de couverture pour donner une petite idée. J'aurais bien rajouté une image, mais je ne sais pas faire.
"
Helliconia : planète de type terrestre, surveillée depuis des siècles par un satellite terrien ; climat glaciaire. A la surface, une poignée de chasseurs humains et un peuple d'autochtones, les Phagors. Dans les profondeurs des cavernes, une civilisation humaine statique et souffreteuse, confinée par les prêtres dans le culte de Watra, le dieu des Glaces. Mais sous le regard du satellite, les choses changent. L'un des deux soleils, Freyr, semble grossir. La neige fond. C'est le printemps. Et la promesse d'un autre ordre social. Car Helliconia tourne autour de deux soleils, Batalix et Freyr. Son orbite autour de Batalix définit la petite année de quatre cent quatre-vingts jours. Mais elle accompagne Batalix autour de Freyr en mille huit cent vingt-cinq petites années. Et parce que Freyr est une étoile géante et que cette grande orbite est très elliptique, Helliconia connaît un hiver de près de mille ans et un été torride de la même durée. Entre les deux, un bref printemps. De saisons si longues, nul ne conserve le souvenir, sinon les légendes. Pour Yuli le chasseur, le printemps d'Helliconia c'est le monde à l'envers, la révolution, le dégel de l'Histoire."
Et je vais y aller de mon petit commentaire.
Very Happy
Brian Aldiss est ambitieux. Il invente des peuples, des coutumes, des "habitus", une chronologie, une civilisation, une historiographie même. Il donne vie à des personnages humains étrangement méconnaissables et familièrement étrangers. L'auteur a voulu aborder toutes les facettes de la vie humaine dans sa narration. Il essaie vaillamment de tenir bon dans ses résolutions dans sa prose fluide et agréable à lire, et c'est captivant.
Au début de nos aventures, nous suivons une jeune humains de 7 ans, donc presque adulte pour les normes de cette planète au climat cruel, un jeune humain, donc, qui lutte au sein de l'hiver et de la neige. Il perd son père, tué par des phagors, ces créatures humanoïdes et pas belles qui coexistent avec les humains tout en étant leurs pires ennemis.
C'est ce jeune homme que nous allons suivre jusqu'à son installation, après moult aventures physiques et spirituelles,en un lieu qui sera le centre de tout le livre de plus de 500 pages, et où ses descendants fondront une communauté structurée, avec sa politique et ses luttes intestines.
Ce qui laisse rêveur surtout, c'est l'art d'Aldiss dans sa manière de narrer. Yuli, notre héros, est à la fois pour nous terriens de ce siècle, un humain sans nul doute, mais aussi une créature enracinée dans un "ailleurs"totalement déplanètisant, permettez-moi le néologisme. tongue . Un humain dont la chair a été retravaillée par les conditions physico-climatiques d'Helliconia...
On pourra également s'amuser d'un contraste entre l'aspect presque hard-SF rationnelle, encyclopédique, et la mention du monde des morts de la communauté. Quand vous habitez Oldorando, et que vous mourez, vous devenez un "diaphe". Un fantôme terreux, pourrissant et maudissant. Vous flottez dans la terre autour du "Noyau Originel "comme des étoiles autour d'un astre, et vous nourrissez une haine incommensurable pour ceux qui sont restés à la surface, et que vous accusez de vous avoir fait une vie de chien. C'est gai hein?
Il est possible de vous rendre visite si on est prêt à subir vos insultes impitoyables. Il suffit d'entrer en transe. Sur ce coup, Aldiss suggère-t-il un chamanisme et des hallucinations collectives? Vu le contexte réaliste de son roman, on y pense.
Mais Helliconia n'existerait pas si il n' y avait personne pour la regarder. Au dessus d'elle, une Station d'Observation terrienne suit les événements de sa vie de planète, et ses habitants dans leur course. Elle retransmet à la Terre des informations, et des images pour une super-grosse-méga-géante télé-réalité. On a pas encore fait ça à TF1.
Sauf qu'Aldiss décrit, dans le deuxième volume que je commence à peine, une influence de la culture helliconienne importante sur Terre et développe les conséquences psycho-sociales de l'existence de cette "sœur" située à 1500 ans de voyages en vaisseau spatial.
Il faudra vous attendre à lire des mots dont vous ne percevrez que vaguement la signification, car le narrateur n'explique rien, et livre tout tel quel. Les gens vivent sur leurs "octaves" par exemple... les astres sont dans leurs "octaves" aussi... et c'est quoi un "octave"? intense reflexion
Au final, si vous aimez les sagas, je crois que vous trouverez de l'intérêt à jeter un œil au premier volume: le printemps d'Helliconia.
Merci! Very Happy