Leonardo Sciascia [Italie]

Leonardo Sciascia, 1921 - 1989.

Sciascia est né à Racalmuto, province d'Agrigente en Sicile, et comme
la plupart des écrivains de cette région, il y est resté jusqu'à sa mort.

Il commença à écrire des chroniques sur Regalpetra, le village où il enseignait en
tant qu'instituteur. Et le livre, intitulé Les Paroisses de Regalpetra, lui
donna d'emblée une place à part dans la littérature italienne.
Une place qu'il ne cessa d'agrandir au fur et à mesure qu'il publiait une oeuvre
ancrée dans la réalité sociale et politique de son pays.

Vivant dans un pays marqué par la corruption de la classe politique et
de la Démocratie chrétienne, et par la gangrène de la maffia, il ne cessa
de dénoncer les politiques, le clergé et la Maffia.

Il pensait en effet que les artistes doivent refléter le courage,
l'anti conformisme et éventuellment la résistance et la révolte dans
leur vie comme dans leur oeuvre.
Il était en cela influencé par le Siècle des Lumières et les écrivains
français du 18e siècle qu'il connaissait et admirait. Et notamment
Voltaire.

Personnellement, je trouve que c'est un conteur et un chroniqueur hors
pair et c'est dans le genre court qu'il me semble le meilleur.
C'est là que son style et ce qu'il écrit s'exprime le mieux.

Bibliographie sélective :

- Les Paroisses de Regalpetra, 1956

- Les oncles de Sicile, 1959

- Le Jour de la chouette, 1961

- Le Conseil d' Egypte, 1963

- Le Cliquet de la folie, 197O

- La Disparition de Majorana, 1975

- Candide ou un reve fait en Sicile, 1977

- Petites chroniques, 1985

- Oeil de chèvre, 1986

- Le Chevalier et la mort, 1988

merci Bix

ouverture donc de 2 nouveaux fils d'écrivains Italiens.

Merci pour ce fil Bix, il ne restera pas vide à mon avis

Je me rejoins aux remerciements.. un fil qui manquait vraiment.. et je vais reprendre avec joie un livre de lui pour revenir sur ce fil pour un commentaire plus détaillé


on a aussi parlé de Sciascia sur le fil Littérature italienne en général: IcI

J'aime beaucoup Sciascia, j'en ai lu beaucoup quand j'avais plus ou moins 20 ans...
dans la section de littérature italienne j'ai fait quelques réflexions à l'égard de ce grand auteur.Je ne vais pas me répéter ici, peine de m' apesantir inutilement.

Dans ses mots il y a tout un peuple.

J'ai repris ce matin La Mer couleur de vin

Ce fil me donne une furieuse envie de me replonger dans Sciascia, qui en effet est tout à fait passionnant.

Désolé Kena, je n'ai pas vraiment aimé La Mer couleur de vin.
Ou A chacun son du...

Je dois le dire non pas pour dissuader de lire Sciascia, évidemment, mais de commencer
plutot par ses nouvelles et ses chroniques...


Bon, ça n' engage que moi !

Filipo siffla, dans la rue à trois heures de l'après midi.
Je me penchai à la fenetre. Il hurla : "Ils arrivent !" Je descendis l'escalier au pas de course, ma mère me cria quelque chose derrière mon dos.

Dans la rue aveuglante de soleil, il n' y avait pas un chat. Filipo était à moitié caché sous la porte cochère de la maison d' en face.
Il me racota que sur la place, le maire, l'archipretre et le brigadier de
gendarmerie attendaient les Américains ; un pysan était venu dire qu' ils
arrivaient, ils étaient au pont de Canalotto.

On est en 1945 et dans ce coin de Sicile, on attend l' arrivée des Américains. On croit qu' ils sont là. Mais ce sont les Allemands.
Les Américains, ce sera plus tard.
C' est le début de La tante d' Amérique, une des nouvelles du recueil
Les Oncles de Sicile. J'aime bien ce recueil et ... je n'en ai pas d'autres sous la main...

bix229 a écrit:

Désolé Kena, je n'ai pas vraiment aimé La Mer couleur de vin.
Ou A chacun son du...

aucun problème pour moi
contrairement aux avis de certains visiteurs on a le droit d'aimer ici tout ce qu'on veut
J'en ai lu d'autres de lui, mais celui-là était hier soir le premier qui m'est tombé en main..

bix229 a écrit:

mais de commencer plutot par ses nouvelles

je ne comprends seulement pas cela - La Mer couleur de vin sont des nouvelles.. en fait le dernier livre pour lequel Leonardo Sciascia a fait le choix des nouvelles avant sa mort..
et apparemment il en a dit: ces nouvelles sont en quelque sorte un résumé de mon travail d'auteur

mais n'importe quel livre vous choisissez - lisez cet auteur

Bon, désolé, Kena, je ne sais pas pourquoi je considérais La Mer
couleur de vin comme un roman...
Amnésie... ou pire !
Ou alors, j' ai moins aimé ce recueil que les autres, je ne sais pas !

bix229 a écrit:

Ou alors, j' ai moins aimé ce recueil que les autres, je ne sais pas !

pas grave...
mais je peux m'imaginer qu'il y a bien et bel une différence entre ses premières nouvelles et ceux publiés dans son dernier livre..

mais n'importe comment - heureusement il a écrit autant pour satisfaire tous les goûts

je viens de terminer mon premier Sciascia.

"Candido" ou un rêve fait en Sicile.

4ème de couverture



Décidément encore un écrivain Italien que je vais aimer.

"Le vrai est trop simple, il faut y arriver toujours par le compliqué."
George Sand

Pour Candido, le vrai (la vérité) n'est pas trop simple mais justement simple, facile.

L'écriture est superbe, j'ai apprécié la construction de certaines phrases qui en renforce l'idée : "puis comme s'il était bien plus tard que d'ordinaire, et en fait il était plus tôt que d'ordinaire"
Egalement l'argumentation citant d'autres oeuvres d'écrivain.
Ce destin est un constat de tout ce qui occupe et constitue le quotidien d'un citoyen (la société, la politique, la religion, la faille ...)

extraits :

Et puisqu' on parle de la mafia et de Saviano, l' occasion aussi de découvrir Sciascia qui a eu des propos pertinents sur la mafia des le
Jour de la chouette...
Sur la Sicile et sur bien d' autres choses !

"1912 + 1"

titre inspiré d'Annunzio qui comme beaucoup d'Italiens était supersticieux et n'avait pas voulu écrire 1913

Une écriture qui m'a demandée de l'attention car foisonnante de références, littéraires, musicales, historiques.

L'auteur nous raconte un fait divers qui s'est déroulé en 1913, le meurtre d'un jeune bersagliere -ordonnance au domicile de son Capitaine - par la femme de celui-ci, Mme Oggioni née Tiepolo.
La jeune et belle femme dit l'avoir tué pour sauver son honneur. Y-a-t-il eu préméditation ? Etait-elle sa maîtresse ?

Le procès se déroulera dans une ambiance délétaire, les "on-dit", les lettres anonymes pleuvront. La beauté de la jeune femme lui vaudra l'animosité des femmes tout particulièrement. Mais comme les gens du peuple le pensent, vu sa position, elle sera acquittée.
L'accusée sera défendue par un avocat socialiste.

L'auteur nous informe des actions de la justice, de la politique avec les élections qui se déroulent cette année là et la guerre de l'Italie en Lybie.

L'auteur nous donne les raisons de ses aversions ou enthousiasmes pour tel personnage, tel écrit, telle musique.

extraits





!!!!!!!!!!!