Rohinton Mistry [Inde]

Rohinton Mistry
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Rohinton Mistry (Bombay, 3 juillet 1952- ) est un auteur canadien.

Né en Inde, Mistry immigre au Canada en 1975. Tout en poursuivant ses études à l'Université de Toronto, il compose des nouvelles et remporte ses premiers prix littéraires (Hart House et le Contributor's Prize 1985 du Canadian Fiction Magazine).

Deux ans plus tard, Penguin Books Canada publie son recueil de nouvelles Tales from Firozsha Baag.

À la parution de son premier roman, Un si long voyage, en 1991, il remporte le Governor General's Award, le Commonwealth Writers Prize du meilleur livre, et le prix W.H. Smith du premier meilleur roman canadien. Le roman était aussi parmi les sélectionnés du Booker Prize et du Trillium Award. Traduit en de nombreuses langues, il fait l'objet d'une adaptation cinématographique .

Le roman suivant de Rohinton Mistry, L'équilibre du monde remporte en 1995 le Giller Prize. Son dernier livre, Une simple affaire de famille a reçu le Kiriyama Prize pour 2002 et est sélectionné pour le Booker Prize de la même année.



Bibliographie

* Les beaux jours de Firozsha Baag (Tales from Firozsha Baag, 1987)
* Un si long voyage (Such a Long Journey, 1991)
* L'équilibre du monde, (A Fine Balance, 1995)
* Une simple affaire de famille (Family Matters, 2002)


Je me permet de copier l'article de wiky(ma plume étant plus que maladroite)
Le problème de l'appartenance se pose ici à nouveau (Indien, Canadien ?). Je me suis donc reporté à Andrei Makine qui se trouve parmi les Russe.

Pour moi, Mistry est celui qui a le mieux capturé l'atmosphère et l'esprit de l'Inde. Je le considère comme le meilleur romancier Indien contemporain.

Son chef-d'oeuvre est surement L'équilibre du monde, un livre très dur mais aussi très juste.
Une simple affaire de famille, est plus trivial mais aussi intéressant.
Ces deux livre parlent des difficiles rapport inter-religieux ainsi que ceux de castes à travers l'entrecoupement de vie de ses personnages. Son écriture est vraiment très belle, très simple. Loin des artifices de 'god of small thing' ou de l'amertume de Naipaul.

Je recommanderais l'équilibre du monde a tous les amoureux de l'Inde et de la littérature. Un livre très particulier .

Un auteur que je veux découvrir depuis quelques temps, vos commentaires m'incitent à accèlerer la découverte. J'ai aussi noté Amitav ghosh, Armor.

je suis assez d'accord avec ta critique, Invité,en ce qui concerne l'accumulation de misères de la deuxième partie.Cela dis,connaissant un peu L'Inde rural,Mistry n'est pas si loin de la réalité.C'est un peu l'Europe du moyen age ou la paysannerie était a peine plus respecté que du betail,plutot moins en fait.Il est vraie que dans son récit ca devient un peu trop.

Je ne peu dire si son style parait plat en Francais,peu la traduction n'est elle pas très bonne traduction.Cela ne m'a pas choqué en Anglais.

J'ai surtout aimé son traitement des divers personnages et le temps qu'il prend pour les situé.Spécialement l'étudiant venu des montagne que l'on retrouve a la fin et qui fait un constat désespéré  de l'évolution des autre.

En fait c'est un peu a cause de ce livre que j'ai bien aimé white tigre(pas si bon en fait) pour son coté revanche de caste,une rareté dans la littérature Indienne.

Je ne manquerais pas de lire Ghosh(je dois avoir glass palace quelques part...)

Une simple affaire de famille

Nariman, un vieil homme, ancien professeur, atteint de Parkinson, vit avec sa belle fille et son beau fils. Après un accident dans lequel il se casse la cheville, sa belle fille s’arrange pour le mettre dehors de chez lui et le déposer chez sa fille, sa demie sœur. Nous apprenons petit à petit l’histoire de la famille, mariage malheureux du Nariman arrangé par sa famille avec une veuve mère de deux enfants, en dépit des sentiments que Nariman éprouvai pour Lucy, qui n’était pas Parsie et qui ne constituait donc pas un parti acceptable. Nous suivons aussi les destinées des enfants, Coomy et Jal, les enfants de la femme de Nariman, et surtout de Roxana la fille bien-aimée douce et lumineuse. Elle semble avoir réussi son mariage avec Yezad, et former avec lui et leurs deux fils une famille unie et heureuse de vivre, malgré des difficultés matérielles. L’arrivée imprévue de Nariman dans leur petit logement va toutefois bouleverser l’équilibre de la famille. Et divers échecs et problèmes de Yezad vont provoquer des changements importants dans son caractère, et entraîner la vie de la famille vers une nouvelle direction.

Un très beau roman, avec des personnages très attachants et très bien rendus par Rohinton Mistry, très complexes, avec de nombreuses facettes, et toujours décrits avec beaucoup d’humanité et de compassion. En même temps, nous découvrons la société indienne, avec ses contradictions, difficultés. Mais les personnages restent humains avant tout, leurs doutes, questionnements, la façon dont ils résolvent ou croient résoudre les problèmes qu’ils rencontrent peuvent arriver dans n’importe quel pays. Comme ce vieil homme devenu impotent, pour lequel il faut bien trouver une solution. On est partagé en permanence entre l’espoir et la tristesse, on voudrait que les choses finissent par s’arranger et que chacun puisse trouver un équilibre et évite de se diriger vers ce qui est facile sur le moment mais qui est une mutilation et une fermeture à long terme : le repli identitaire à l’intérieur de sa communauté, ou supposée telle.
L’auteur observe et analyse ses personnages avec tendresse et compréhension, il les suit leurs évolutions, sans les juger, mais son œil est sans complaisance, il nous montre les noirceurs de l’âme, les tentations, les compromissions, la haine qui peut surgir à tout moment et étouffer toute raison, l’intolérance, la violence qui couve. Il arrive à rendre ses personnages d’une façon si frappante, qu’ils pourraient être n’importe lequel d’entre nous, et leurs dilemmes et leurs chutes pourraient être les nôtres.
Rohinton Mistry dépeint un monde complexe et difficile, dans lequel trouver sa place, garder ses valeurs et ne pas se laisser importer par ses émotions et frustrations est un combat quotidien. Un combat souvent perdu. C’est très noir, mais en même temps l’écriture fait que nous avons le sentiment que tout n’est pas perdu, enfin peut être pas définitivement.

Je tourne autour de cet auteur depuis quelque temps déjà, alors là, je suis décidée mais ce ne sera pas avant un petit moment.
Arabella tu parles aussi d'Amitav Ghosh : j'avais lu Le Palais de Glace (ou de Verre) et je l'avais franchement trouvé quelconque.
Je suis très attirée par les écrivains indiens en ce moment.

domreader a écrit:

Arabella tu parles aussi d'Amitav Ghosh : j'avais lu Le Palais de Glace (ou de Verre) et je l'avais franchement trouvé quelconque.
Je suis très attirée par les écrivains indiens en ce moment.

Amitav Ghosh ce n'est pas moi, c'est Armor qui le recommande, je l'ai juste noté
Tu me coupe du coup l'envie de le lire.
Moi aussi j'ai très envie de littérature indienne, le prochain ce sera Le tigre blanc d'Aravind Adiga, déjà emprunté.
Mais j'ai aussi très envie de lire d'autres livres de Naipoul, Tagore, Narayan... Et tous les auteurs que ne connais pas encore.

domreader a écrit:

Je tourne autour de cet auteur depuis quelque temps déjà, alors là, je suis décidée mais ce ne sera pas avant un petit moment.
Arabella tu parles aussi d'Amitav Ghosh : j'avais lu Le Palais de Glace (ou de Verre) et je l'avais franchement trouvé quelconque.
Je suis très attirée par les écrivains indiens en ce moment.

Le palais des miroirs. J'ai aimé ce livre malgré ses défauts, mais il ne plairait pas du tout à une lectrice exigente comme Arabella. ( j'ai moi-même grincé des dents à la lecture de certaines scènes trop "faciles", mais je pardonne bien des choses à Ghosh. ) ). Le pays des marées est supérieur à mon sens.

Le style de Ghosh n'a certes rien d'exceptionnel, mais celui de Mistry non plus. J'avoue que je n'apprécie pas vraiment son écriture. L'équilibre du monde commence comme tant d'autres romans indiens, l'éternelle histoire de la jeune femme qui ne veut pas d'un mari imposé. Heureusement que le récit prend ensuite de l'épaisseur ! Je dirais que ce roman vaut surtout par les caractères de ses personnages attachants et la description de la vie en Inde. Mais il en faut plus pour faire un grand roman, j'ai du mal à comprendre l'engouement pour l'équilibre du monde.

Je note que pour Ghosh il faut commencer par Le pays des marées. Si je trouve en bibliothèque je vais le prendre.

Arabella a écrit:

Je note que pour Ghosh il faut commencer par Le pays des marées. Si je trouve en bibliothèque je vais le prendre.

Je crains le pire !

Armor-Argoat a écrit:

Arabella a écrit:

Je note que pour Ghosh il faut commencer par Le pays des marées. Si je trouve en bibliothèque je vais le prendre.

Je crains le pire !

J'ai comme l'impression que j'ai déjà mauvaise réputation sur ce forum

Arabella a écrit:

J'ai comme l'impression que j'ai déjà mauvaise réputation sur ce forum

mais non

Les beaux jours de Firozsha Baag

Il s’agit d’un recueil de nouvelles, qui est si j’ai bien suivi la biographie de Rohinton Mistry, ce par quoi il est entré dans la littérature. Ces nouvelles racontent la vie de la communauté Parsi, dans un bloc d’immeubles de Bombay, où habitent des représentants de la classe moyenne, pas de gens riches, les immeubles d’ailleurs sont très dégradés, mais pas non plus dans la misère du peuple de la rue. Chaque récit s’attache à tel ou tel personnage, à telle ou telle famille, à des différents moments, formant un tout cohérant, dressant un tableau complet de ces Indiens zoroastristes.

Dans un style sobre et retenu, et sans doute d’autant plus efficace, l’auteur nous dresse un tableau très précis de la vie de cette communauté. Avec sa chaleur et ses qualités, mais aussi avec ses petitesses et ses travers. Et le monde dans lequel ils évoluent est un monde dur et cruel aux faibles, dans lequel il faut savoir se montrer sans pitié si on veut trouver sa place, dans lequel derrière des formes élaborées de politesse, la haine et la violence sont prêts à surgir à tout instant. Comme contre ce malheureux sans abris, qui soupçonné à tort ou à raison de vol, se verra infliger une violence extrême.

Et dans ce monde d’appartements exigus, dans lequel une bonne partie de la vie se déroule dehors, rien n’échappe à l’œil vigilant des voisins, et il est d’autant plus important de ne jamais perdre la face.

Ces différents récits sont touchants, émouvants, drôles, et brossent un portait saisissant de la société indienne. C’est un immense plaisir de lecture, j’aurais voulu que ce recueil soit beaucoup plus long, et je vais encore continuer à explorer l’univers de Rohinton Mistry.

Ravie de lire ton commentaire Invité, et voir que ce livre que j'avais tellement aimé t'a convaincu. Et ce que tu écrit me fait penser que j'ai eu la chance d'aborder l'auteur par le bon livre, celui qui correspond à la facette la plus authentique de son oeuvre. Je vais continuer à le lire, mais suite à ce que tu dis, L'équilibre du monde ne me tente pas du tout dans l'immédiat.

Arabella a écrit:

Ravie de lire ton commentaire Armor, et voir que ce livre que j'avais tellement aimé t'a convaincu. Et ce que tu écrit me fait penser que j'ai eu la chance d'aborder l'auteur par le bon livre, celui qui correspond à la facette la plus authentique de son oeuvre. Je vais continuer à le lire, mais suite à ce que tu dis, L'équilibre du monde ne me tente pas du tout dans l'immédiat.

J'ai l'Equilibre du Monde qui m'attend, mais si je comprends bien, il vaudra mieux que je commence par Une simple affaire de famille...

Je découvre avec "L'éQuilibre du monde" Rohinton Mistry.
Magnifique roman fleuve qui sans rien nous épargner des malheurs de la vie des pauvres gens en Inde raconte une histoire de découverte et d'amitié.
Au delà des destins terribles des personnages, je reste frappé par leur tendresse et leur générosité. Sans doute criante par le contraste avec tous les calculs mesquins, la méchanceté et la brutalité des nantis, propriétaires terriens, fonctionnaires ou autres "responsables" politiques.
La petite et la grande histoire se mélangent dans le récit et en tissent une fresque admirable mais aussi effroyable de ce pays.
Un livre qui m'a fait une très forte impression et pour ainsi dire fasciné par sa construction et les thèmes qu'il aborde.

Des parfumés font davantage l'éloge d'autres livres de Mistry, je m'en réjouis à l'avance pour mes lectures prochaines...