Martin Walser [Allemagne]

source wikipedia

Martin Walser (* 24 mars 1927 à Wasserburg) est un écrivain allemand. Il est connu par sa description des conflits intérieurs du anti-héros. Il passe, au même titre que Günter Grass et Heinrich Böll pour un des grands romanciers allemands d’après guerre. Il s’affirme comme le maître de la description des microcosmes petits-bourgeois, dont il est lui-même issu.

(cf sa vie sur ce site)


4ème de couverture de "Un cheval qui fuit"



Ce petit livre suffit à l'auteur pour nous délivrer un récit très complet, très fouillé. L'écriture franche permet au lecteur d'apprécier la densité des sentiments des personnages, de les découvrir malgré le masque dont ils s'affublent.

Je continuerai la connaissance de cet auteur.

extraits

"Helmut comprit qu'on allait donner dans le genre ancien combattant. En ce qui le concernait, il n'avait jamais été un fanatique de l'évocation du passé. La moindre pensée se rapportant à ce qui avait été le rendait lourd. Il éprouvait une sorte de nausée quand il songeait à la quantité de passé qu'il avait d'ores et déjà accumulée. Ne pas enlever le couvercle. Laissez bien fermé. Eviter tout apport d'oxygène sinon ça se mettait à fermenter là-dedans."

"Plus la dissemblance avec ses sentiments et l'expression de son visage était importante, plus il y prenait de plaisir. Il ne vivait que quand il semblait être et quand il était un autre. Il ne vivait que quand il menait cette double vie. Toute réaction immédiate, qu'elle vint de lui ou d'un autre, lui paraissait malsaine. Se laissait-il aller à quelque manifestation incontrôlée - de joie ou de colère, peu importait - il sentait généralement s'abattre sur lui, aussitôt après, une chape de mélancolie. C'était la panique. Il se croyait perdu. Chacun pourrait dorénavant en user à sa guise avec lui."

"Elle avait peur, dit-elle en gloussant vilainement, de tomber amoureuse de Klaus ; et d'autre part, elle faisait observer à Helmut qu'il venait encore, au mépris de la parole donnée, d'appeler Klaus ce[b] Klaus Buch. Helmut se demanda s'il devait la violer, la jeter dans le lac et l'epêcher de rejoindre le bord. Je te pardonne ce rattage et le prochain dit-il. Le suivant seulement, je le prendrai mal. Après le suivant, le péril sera mortel, absolument mortel. J'en ai froid dans le dos dit-elle quand tu me parles ainsi, dit-elle. Alors c'est bien, dit-il, parce que, moi, je commence à avoir chaud quand tu as froid dans le dos quand je te parle."

"Elle fait signe à Helmut et à Sabine et sortit, entrainant au passage Klaus avec elle. Helmut et Klaus Buch n'avaient pas échanger un seul regard pendant tout ce temps. Helmut s'en rendait compte à présent. C'était donc le regard de Klaus Buch tombant à la renverse qui allait lui rester. Sans doute personne ne l'avait-il percé à jour comme Klaus Buch l'avait percé à jour à cet instant précis. Et il vivait , celui qui l'avait percé à jour"

Merci pour ce fil Bédoulène.
J'aime bien cet auteur.. j'en ai lu un tas de lui, malheureusement cela date de trop longtemps..
Mais je vais avoir la chance de voir la version film qu'on a fait de son roman dont tu nous parle. Ein fliehendes Pferd/Un cheval qui fuit va passer à la télé demain soir (ZDF)
Il m'en reste aussi un livre de lui dans ma PAL.. je reviendrai sûrement sur ce fil

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Brandung / Ressac

Helmut Halm, personnage que Walser a introduit dans le roman Un cheval qui fuit, reçoit l’offre d’une charge d’enseignement en Californie. Il tente la fuite en avant parce qu’il pense qu’il va trouver sa personnalité et surtout donner plus de poids et d’importance à sa personnalité.
Mais même en Amérique son sort se tourne contre lui. Au début de son séjour à San Francisco, il se jette dans le ressac et faillit trouver la mort. En plus il tombe amoureux d’une de ses étudiantes qui ne va pas non plus arranger ses affaires.

En fin de compte ce livre parle beaucoup de la vie sur le campus et de la communauté des professeurs, quelques belles passages sur Berkeley et San Fransisco. Et naturellement des états d'âme de Halm, qui se retrouve à 55 ans au bord d'une sacrée crise de vie et doit se décider quoi faire.

La tentation en forme de son étudiante Fran est à portée de main, mais la peur qu'elle veut le ridiculiser le retient et en fin de compte beaucoup d'événements qui se produisent autour de lui, donnent assez d'impact pour qu'il surmonte cette crise.

Bon moment de lecture, comme je l'ai toujours avec cet auteur.

merci pour ce commentaire Kena, j'ai envie de retrouver Martin Walser.

à ma prochaine visite à la bibliothèque je regarderai les lectures que je peux faire.

j'ai un calendrier avec des images/photos autour du sujet livres/lecture et cette semaine c'est Martin Walser qui m'accompagnait à côté de cette photo d'une statue extra



Chacun ne ne lit pas mon livre,
mais son livre

surement de belles photos (faut que je repense à cet auteur)

Martin Walser vient de publier son journal 1979 à 1981, et c'est une de mes lectures de cette semaine. Il est agréablement illustré par des dessins, genre gribouillis, de l'auteur.

donc en langue Allemande je suppose ?

bonne lecture Maline

Oui, Bédou, c'est en allemand et c'est le 3e tome de ses journaux que publie Martin Walser. Les deux précédents s'appelaient Vivre et écrire 1963 à 1973 et 1974 à 1978, ce 3e volume s'intitule Ecrire et vivre    Walser est né en 1927. Pour l'instant ces journaux ne sont pas traduits en français même pas des extraits.

il n'y a à ma médiathèque que "chêne et lapins angora" le sujet me parait intéressant, vous connaissez ?

Bédoulène a écrit:

il n'y a à ma médiathèque que "chêne et lapins angora"  le sujet me parait intéressant, vous connaissez ?

je ne connais pas, mais après des recherches, j'ai vu qu'il s'agit d'une pièce de théâtre
tu pourrais tenter l'aventure

kenavo a écrit:

Bédoulène a écrit:

il n'y a à ma médiathèque que "chêne et lapins angora"  le sujet me parait intéressant, vous connaissez ?

je ne connais pas, mais après des recherches, j'ai vu qu'il s'agit d'une pièce de théâtre
tu pourrais tenter l'aventure

Je n'ai pas lu la pièce ni l'ai-je vue sur scène. Je ne connais pas non plus le film de la télé allemande (1963).
En général, on peut dire que Walser n'a pas vraiment eu du succès avec ses pièces de théâtre.

aïe ! bon je feuilleterai le livre